Les organisateurs ont une année pour embarquer tout le monde

Lima (Pérou), 13 septembre 2017. L’annonce est officialisée : Paris accueillera les Jeux olympiques pour la deuxième fois de son histoire… Après six longues années de préparation, le compte à rebours est enfin lancé. Du 26 juillet au 11 août 2024, la France accueillera 15.000 athlètes, des délégations de 206 pays et deux à trois millions de spectateurs… L’organisation est colossale, et pourtant, le plus gros enjeu reste « de rassembler les Français », atteste Vincent Roger, auteur de Paris 2024, un défi français (éd. de l’Archipel), et ancien délégué spécial pour les JO à la région Île-de-France.

Une vente historique

Une prouesse loin d’être évidente comme en témoignent les derniers chiffres du sondage Odoxa pour Le Figaro, selon lesquels 58 % des Français jugent que l’organisation des JO à Paris est une bonne chose. C’est 11 points de moins que trois mois plus tôt et 18 points de moins qu’en septembre 2021, quand 76 % des répondants étaient convaincus par l’événement. En cause, les inquiétudes quant à la sécurité, le bon fonctionnement des transports ou l’impact environnemental des Jeux. Pour Thomas Stephani, 27 ans et grand amateur de sport, c’est plutôt le prix des billets qui a eu l’effet d’une douche froide. « Je regarde les JO depuis petit, alors les recevoir à Paris, pour la symbolique, c’est incroyable, explique-t-il. C’est une grosse déception qu’ils ne soient pas accessibles au plus grand nombre ».

Sujette à de vives critiques, la billetterie des JO Paris 2024, dont la troisième phase a été lancée le 5 juillet, a pourtant « battu des records historiques, grâce aux 6,8 millions de billets vendus jusqu’à présent », selon Vincent Roger.

« L’engouement est déjà là et il vient de la profondeur du pays », poursuit-il, en référence à la soirée organisée, en mars dernier, par le maire de Sens (Yonne), à l’occasion du J-500 qui a rassemblé près de 300 personnes.

Terre de Jeux, tout un programme

Cette initiative s’inscrit dans la dynamique du programme Terre de Jeux, lancée par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo). L’ambition, embarquer les collectivités territoriales dans l’aventure. Un enjeu géographique, préoccupation de première heure pour le Cojo qui souhaite « amener les Jeux à proximité des Français », comme le rappelle son directeur général délégué, Michaël Aloïsio.

C’est dans cette perspective que l’année sera rythmée par des événements à travers le pays : design de la flamme dévoilé (aujourd’hui), lancement de la billetterie des Jeux paralympiques (9 octobre), olympiades culturelles ou relais de la flamme, tout est pensé pour faire monter la pression. L’enjeu est de taille. Puisque, à un an de la compétition, Thomas, comme d’autres encore contrariés par la billetterie, n’est « pas sensible à la promotion autour des Jeux ». Le Cojo est prévenu ; chez certains le feu olympique aura plus de mal à prendre.

Le marathon de l’emploi déjà lancé

Accueillir les Jeux, c’est aussi solliciter des milliers de petites mains pour travailler à l’unisson. « Au total, nous estimons à 150.000 le nombre de nouveaux emplois créés pour la préparation et le déroulement des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) », expose Afaf Gabelotaud, adjointe à la Maire de Paris chargée des entreprises, de l’emploi et du développement économique.

Des opportunités à saisir sur l’ensemble du territoire. « Les entreprises engagées pour les chantiers des JOP sont issues de 85 % de nos départements. C’est bien toute la France qui se mobilise », indique Vincent Roger, ancien délégué spécial aux Jeux de la région Île-de-France. Alors que les métiers de la construction ont été les premiers sollicités, ce sont désormais ceux du tourisme et de l’organisation qui recrutent activement.

Avec quelque 15.000 offres d’emploi, la sécurité privée est à ce jour l’un des métiers les plus en tension pour les JOP 2024, selon Nadine Crinier, directrice régionale de Pôle emploi Île-de-France, qui estime que « les recrutements perdureront au-delà des Jeux ». Notamment grâce aux 72 % d’offres en CDI, contre 62 % tous secteurs confondus. « La notion d’héritage et de pérennité des emplois est très importante à nos yeux », précise Afaf Gabelotaud, se joignant au 62 % des Français* qui estiment que les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 seront une opportunité pour l’emploi.

*Sondage Odoxa, réalisé pour Le Figaro, juin 2023

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