Les articles qu’on rêve d’écrire en 2024, des retours en grâce de Nadal et de Pogacar aux couronnements de Marchand

L’année 2023 a eu beau se conclure sur le superbe titre mondial de nos handballeuses, reconnaissez qu’on a de la marge pour vivre un millésime 2024 nettement plus fou au niveau des émotions sportives. Paraîtrait-il même qu’on aura droit à une compétition un brin prestigieuse à la maison ? Comme au service des sports de 20 Minutes, on voit (parfois) tout avant les autres, on a eu l’illumination sur les sept articles ultimes qu’on rêve d’écrire pour cette nouvelle année.

Le Grand Chelem de l’Exorciste

Révélation tricolore de ce Tournoi des VI Nations, Posolo Tuilagi pose ses énormes mimines sur le ballon, après deux minutes de pilonnage anglais sur la ligne française qui ont paru des heures. C’est fini. A 19 ans, le deuxième ligne de Perpignan offre la victoire (24-20) et un 11e Grand Chelem aux Bleus, en ce 16 mars 2024. Tuilagi symbolise le règne des « punisseurs », terme qui a remplacé dans le jargon de Fabien Galthié celui de « finisseurs », jugé trop tendre après la claque délivrée en quart de finale de la Coupe du monde par les féroces Sud-Africains. « Il faut toujours s’inspirer des meilleurs », sourit le sélectionneur, derrière son monocle qui a remplacé ses lunettes iconiques et qui a tant fait parler la presse mode/beauté depuis le début du Tournoi.

Au centre de la pelouse du Parc OL, le père La Beuchigue est porté en triomphe par les joueurs, dont Antoine Dupont, auteur d’une petite pige loin du rugby à VII pour le plaisir d’un Crunch décisif. Très critiqué avant la compétition, le choix de Fabien Galthié de s’entourer d’un prêtre exorciste, suggéré par Max Guazzini après le traumatisme causé par les Springboks, a porté ses fruits. Pas très laïque, mais efficace.

Taux de crédibilité : 50 % (pour le Grand Chelem), 0,1 % pour l’exorciste.

Le nouveau « punisseur » des Bleus Posolo Tuilagi, qui évolue à Perpignan, s’apprête à claquer un Tournoi des VI Nations mémorable. – RAYMOND ROIG / AFP

« Rafa » soulève son 68e trophée à Roland-Garros

Plus grand monde ne donnait cher de sa peau après sa défaite au deuxième tour de l’Open d’Australie contre Richard Gasquet (1-6, 3-6, 6-7), mais Rafael Nadal savait que la route vers le plus haut niveau serait longue et pénible. Son but, de toute façon, c’est Roland-Garros. Alors après Melbourne, l’Espagnol s’est remis sur pause pour ne pas brusquer son corps. Il en profitera même pour tenter la greffe de cheveux de la dernière chance. Après tout, ce n’est pas parce que son corps a 70 ans que sa tête doit suivre. De retour sur ocre, la musique n’est plus la même. Il s’impose à Barcelone, à Rome et il aborde Roland-Garros dans la peau d’un sérieux outsider.

Remonté à la 36e place mondiale, il hérite tout de même d’un tirage infâme : Carlos Alcaraz au troisième tour. Mais pétrifié à l’idée de mettre un terme à la carrière d’une de ses idoles sur son court préféré, le jeune Ibère abandonnera à 5-5 dans le premier set après un revers frappé en bout de course : ses jambes l’ont lâché et il est tombé raide, comme une chèvre myotonique. « Rafa » continue sa route sans lâcher le moindre set jusqu’en finale, où il atomise Novak Djokovic en 1h23. Le 9 juin, le maître des lieux profite du discours pour annoncer sa présence aux JO 2024. Et il conclut par un : « Peut-être que je serai là l’année prochaine », sous le regard terrifié du « Djoker ».

Taux de crédibilité : 3 %, sauf éventuellement pour la victoire de Gasquet, qui aura une occasion unique d’enfin battre Nadal en professionnel, à condition de le cueillir très vite après la reprise. Pour le reste, il est encore trop tôt pour croire à une 15e victoire de « Rafa » à Roland.

Très détendu à Brisbane jeudi, Rafael Nadal nous prépare forcément un coup dans cinq mois à Paris, non ?
Très détendu à Brisbane jeudi, Rafael Nadal nous prépare forcément un coup dans cinq mois à Paris, non ? – Tertius Pickard/AP/SIPA

« Kyky » met les Bleus sur le toit de l’Europe et fait enrager Nasser

Décidé à frapper un très grand coup, Kylian Mbappé ringardise le record historique de Michel Platini sur un Euro en claquant dix buts en Allemagne. Dont un nouveau triplé lors d’une finale d’anthologie pour cet Euro 2024 contre l’Angleterre (4-3). Le tout un 14 juillet, que demande le peuple ? En pleines festivités sur la pelouse, stupeur : « Kyky » prend un micro qui traîne par là et annonce « Esto es Madrid ».

Les médias du monde entier prennent un malin plaisir à lancer un écran partagé pour zoomer sur la tête de Nasser Al-Khelaïfi, venu spécialement à Berlin pour encourager son joyau. Le dénouement du feuilleton le plus long et passionnant ever depuis Les Feux de l’amour touche à sa fin. Situé trois rangs derrière le boss du PSG, Florentino Perez se faufile jusqu’à lui pour lui offrir un paquet de mouchoirs en se marrant. Le climax de l’entertainment dans le football.

Taux de crédibilité : 7 % pour la contextualisation de cette annonce de Kylian Mbappé, mais 77 % pour une signature libre au Real Madrid l’été prochain.

Les détournements de cette photo iconique vont devenir le tube de l'été prochain en Espagne.
Les détournements de cette photo iconique vont devenir le tube de l’été prochain en Espagne. – CHINE NOUVELLE/SIPA

Pogacar fait le doublé Giro-Tour et met un terme à l’hégémonie de Vingegaard

On n’annonce pas son plan pour le Tour de France huit mois à l’avance pour se planter le jour J, surtout pas quand on s’appelle Tadej Pogacar. Vainqueur sur les Strade Bianche, le Tirreno, à Liège et sur le Giro pour sa première participation au Tour d’Italie, le Slovène est en confiance avant d’aborder la Grande Boucle. Certes moins frais que Jonas Vingegaard, « Pogi » a pour lui une armada comme il en a rarement eu : Almeida, Yates, Ayuso, Sivakov et Soler, entre autres, seront à ses côtés pour essorer les guêpes de Visma-Lease a Bike.

Vingegaard sera lui orphelin de Wout Van Aert, mais il pourra compter sur Christophe Laporte, dont la mystérieuse mue en grimpeur colombien se confirme. Si Pogacar profite des premières étapes façon classiques pour récupérer le maillot jaune, son rival danois reprendra son dû en signant un nouveau chrono d’extraterrestre à Gevrey-Chambertin. Joie de courte durée : le lendemain, sur les chemins blancs de Troyes, Pogacar prend la roue de Tom Pidcock dans une descente sablonneuse pendant que son rival patine à l’arrière du peloton. Le Slovène reprend plus de deux minutes à Vingegaard, qui ne s’en remettra jamais. Celui-ci échouera à huit secondes de Pogi au classement général à l’issue du contre-la-montre final, le 21 juillet à Nice.

Taux de crédibilité : 99 % pour les victoires de Pogacar sur les Strade, à Liège et sur le Giro. 10 % pour une victoire sur le Tour, où il risque d’être cramé.

Le retour du grand Tadej Pogacar est programmé pour 2024, qu'on se le dise.
Le retour du grand Tadej Pogacar est programmé pour 2024, qu’on se le dise. – Luca Ponti/IPA/SIPA

Léon Marchand, le nouveau Cannibale

C’est sans aucun doute l’image de ces Jeux olympiques : voir Léon Marchand se présenter dès potron-minet en bord de Seine, le lundi 5 août, dans le cadre majestueux du pont Alexandre-III. Après avoir gloutonné quatre médailles d’or en autant de courses individuelles et au lendemain d’un bronze inespéré avec le 4×100 mètres quatre nages, personne ne s’attendait à voir l’icône de la natation française participer au relais mixte de triathlon. Et le gagner, qui plus est. Le madré Claude Onesta a fait jouer la connexion toulousaine pour convaincre le prodige et son mentor Bob Bowman de s’essayer à d’autres disciplines, dans l’anonymat ouaté de son exil américain.

Et merci au passage au duo Michel Platini-Bernard Laporte, qui a déniché ce point de règlement oublié (et écrit en corps 2) qui autorise la nation hôte à obtenir des jokers de qualification. C’est ainsi que Léon Marchand pourra également offrir à la France l’or en escalade de vitesse, le 8 août au Bourget. Seul regret : le héros des JO arrive trop tard pour participer le même jour au concours d’haltérophilie des 71 kg, Porte de Versailles. Maudits bouchons…

Taux de crédibilité : 0 %, puisque Enquête Exclusive révélera avant les Jeux la supercherie du fameux point de règlement sur les jokers de qualification.

Léon Marchand la médaille d'or au cou, une image à laquelle on va s'habituer dans les prochains mois/années. Y compris en triathlon, en escalade voire en haltérophilie ?
Léon Marchand la médaille d’or au cou, une image à laquelle on va s’habituer dans les prochains mois/années. Y compris en triathlon, en escalade voire en haltérophilie ? – CHINE NOUVELLE/SIPA

Le sacre ultime des « Baguette Twin Towers » face à Embiid

Samedi 10 août, 23h30, l’affiche de rêve de basket France-USA se dispute sous nos yeux à Bercy. Ça a parfois été rude de voir Nando De Colo s’exploser au milieu des photographes après des impacts avec le buffle de l’Ohio LeBron James. Mais nos Bleus sont toujours dans le coup dans le money-time. Oubliez le carnage de Jakarta l’été précédent, le groupe de Vincent Collet a retrouvé tout son collectif, et les 10 contres par match en moyenne de la doublette Gobert-Wembanyama constituent un record dans l’histoire des JO. A 83-82 en sa faveur à vingt secondes de la fin, l’équipe de France défend avec une intensité folle la probable dernière possession américaine du match. L’homme aux 18 passeports Joel Embiid est tout de même trouvé au poste : il pique du nez dès l’entame de son drive face à notre Rudy, plonge au sol en balançant au passage un shoot en total déséquilibre.

Image incroyable digne d’un épisode d’Olive et Tom : Gobert et « Wemby » le bâchent mutuellement sans même sauter. Le trio arbitral humilie tout autant l’Américano-franco-camerounais que notre tandem d’intérieurs, surnommé « Baguette Twin Towers » par les médias US : cinquième faute pour flopping contre Embiid. Le tout premier sacre olympique de son histoire en poche, toute la délégation tricolore vient agiter son drapeau bleu-blanc-rouge sous le nez d’un « Jojo » à la mine déconfite, chambré par le public à coups de « MVP, MVP ».

Taux de crédibilité : 15 %, déjà parce que Joel Embiid a encore une demi-saison pour tenter de changer de nationalité sportive. Après, on imagine bien nos Bleus montrer un tout autre niveau qu’en Indonésie. Au point d’aller jusqu’à titiller une Team USA promettant d’être blindée de stars ? Definitely maybe.

Petit avant-goût de ce qui attend Joel Embiid aux JO de Paris 2024, avec cette tentative de contre de Rudy Gobert, la semaine passée lors d'un Phily-Minnesota en NBA.
Petit avant-goût de ce qui attend Joel Embiid aux JO de Paris 2024, avec cette tentative de contre de Rudy Gobert, la semaine passée lors d’un Phily-Minnesota en NBA. – Matt Slocum/AP/SIPA

Ricciardo récupère la première place à Verstappen lors du GP de Singapour

Difficile d’imaginer un tel scénario : Daniel Ricciardo, le coéquipier de Max Verstappen depuis son retour chez Red Bull au printemps, vient de reprendre la première place du classement des pilotes au triple champion du monde, après sa victoire à Singapour le 22 septembre. C’est déjà sa sixième victoire en onze courses dans son ancienne équipe en remplacement de Sergio Perez. Le Mexicain, que Red Bull avait qualifié de « chien amical » à l’intersaison, à la différence du « lion » Max Verstappen, avait dû céder son baquet à Ricciardo pour le Grand Prix de Monaco le 26 mai, après ses trois abandons et quatre éliminations en Q1 lors des sept premières courses de la saison.

Et si on tenait en Daniel Ricciardo l'homme qui pouvait mettre le bazar dans la folle hégémonie de Max Verstappen avec Red Bull dans l'empire de la F1 ?
Et si on tenait en Daniel Ricciardo l’homme qui pouvait mettre le bazar dans la folle hégémonie de Max Verstappen avec Red Bull dans l’empire de la F1 ? – Hasan Bratic/SIPA

Depuis, l’Australien, qu’on imaginait en coéquipier modèle, impressionne, au point de pousser Verstappen à commettre des erreurs qu’on avait plus vues depuis belle lurette. Quelle sensation de voir Ricciardo devancer le Néerlandais avant la dernière ligne droite de la saison, avec plus que six Grands Prix à disputer.

Taux de crédibilité : 70 % pour un retour de Daniel Ricciardo chez Red Bull, quand on voit la dernière saison de Sergio Perez et toutes les balles perdues qu’il a reçues. 0 % pour que l’Australien batte Verstappen, il ne faut pas non plus rêver.

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