Le chef de la droite veut rencontrer Pedro Sanchez pour éviter « une situation ingouvernable »

Madrid est au bord de la paralysie. Depuis les élections de la semaine dernière, qui ont débouché sur une victoire attendue de la droite mais avec une résistance surprise de la gauche, aucune majorité ne semble possible. Le conservateur Alberto Núñez Feijóo, dont le Parti populaire (PP) est arrivé en tête aux législatives en Espagne, sans obtenir le nombre de sièges nécessaire pour former un gouvernement, a demandé au Premier ministre sortant Pedro Sánchez une rencontre pour éviter « une situation ingouvernable ».

« Je viens d’envoyer au candidat du PSOE » Pedro Sánchez « l’exhortant à une réunion cette semaine », écrit-il sur le réseau social Twitter, rebaptisé X. Le chef du PP a indiqué qu’il faisait cette demande une fois achevé le dépouillement des votes des électeurs espagnols vivant à l’étranger et « en tant que vainqueur des élections du 23 juillet ». Le décompte des voix de l’étranger, qui s’est achevé samedi, a donné au Parti Populaire un siège pour la circonscription de Madrid initialement attribué aux socialistes, et bien que ces derniers restent favoris pour former un gouvernement, le nouveau rapport de forces rend leur situation plus compliquée.

Le fantôme de Carles Puigdemont

A l’issue de ce dépouillement, les socialistes passent de 122 à 121 députés et le PP d’Alberto Núñez Feijóo de 136 à 137, les deux formations étant loin des 176 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue au parlement au premier tour. Avec les appuis dont disposent les deux partis, le rapport de force s’établit désormais à 171 députés pour la gauche et 171 pour la droite.

Cela signifie que Pedro Sánchez aura besoin des votes des sept députés du parti indépendantiste catalan, Junts per Catalunya (JxCat) du leader indépendantiste Carles Puigdemont réfugié en Belgique après l’échec de la tentative l’indépendance de la Catalogne en 2017, pour obtenir l’investiture au deuxième tour à la majorité simple. Depuis Bruxelles, Carles Puigdemont a conditionné son vote en faveur de Pedro Sánchez à la négociation d’une résolution du « conflit qui oppose la Catalogne à l’Espagne », tout en demandant que les négociations se déroulent sans « pression ».

Si aucun des deux blocs n’obtient de majorité pour former un gouvernement, l’Espagne devra organiser de nouvelles élections, probablement en fin d’année, comme ça a été le cas en 2016 et 2019. « L’Espagne ne mérite pas une situation ingouvernable et nous ne pouvons pas nous permettre un blocus à un moment aussi important pour notre économie et nos institutions, en pleine présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne », a souligné Alberto Núñez Feijóo dans son message.

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