Grand Prix de Belgique | Sprint | Max Verstappen (Red Bull), petit chef d’œuvre tactique et dépassement d’anthologie

Pendant les cinq tours de formation parcourus par précaution sur une piste mouillée, derrière la voiture de sécurité, le leader du Championnat du monde a averti son équipe qu’il souhait passer rapidement des “pluie” exigés par la direction de course au “intermédiaire”, avant de faire exactement l’inverse au coup d’envoi.

Rentré au deuxième passage, il est ressorti derrière la McLaren de l’espoir australien Oscar Piastri, passé judicieusement changer de gommes comme la moitié du peloton juste avant le départ. Rendu méfiant par la visibilité médiocre dans la traînée d’eau de la MCL60, il a fait de l’anti-Verstappen, en se montrant patient. Jusqu’à saisir l’opportunité de la voiture de sécurité, déployée pour l’accident de Fernando Alonso (Aston Martin).

La leçon de bravoure a suivi celle de stratégie. Cinglante. Au restart du 6e des 11 tours, il a avalé le raidillon d’Eau rouge le nez de sa RB19 calé sous l’aileron arrière de la McLaren n°81. Cette prise de risque presque insensée lui a offert une aspiration XXL, à défaut de pouvoir déployer son DRS magique, dans la ligne droite de Kemmel, où il a fait rendre raison à l’électron libre de Melbourne.

Dès lors, il n’a pas eu de difficulté à ramener la voiture à la maison, pendant que Red Bull Racing soulageait Sergio Pérez de son nouveau fardeau, entre usure excessive des pneus et traversée dans les graviers. Dues en fait à un contact avec Lewis Hamilton qui a valu à l’Anglais une pénalité, comme l’a juré son patron, Christian Horner. Qui n’a pas vraiment enlevé de l’esprit de chacun qu’il n’y avait encore qu’un pilote chez Red Bull samedi.

Dans le parc fermé, “Super Max” a expliqué à Oscar Piastri qu’il avait décidé de prendre le contre-pied de sa stratégie, pour une bonne raison. “C’était une décision plus sûre : je pouvais arriver en premier et ensuite être bloqué par d’autres voitures. Il pouvait y avoir une voiture de sécurité et j’aurais ensuite perdu gros. Cela ne me dérangeait pas de rester en piste“, a-t-il révélé.

“Nous avons perdu une position et nous savions que nous étions rapides. Nous avons volé dès que nous avons mis les ‘intermédiaire’. La voiture était rapide, les pneus tenaient le coup. Il y a juste eu un petit souci avec les freins (froids).“

“Cela n’a pas été facile stratégiquement”, a reconnu Helmut Marko, conseiller spécial de Red Bull Racing à ServusTV, dans des propos repris par GPblog.com. “Nous avons délibérément appelé ‘Checo’ en premier car nous nous attendions à un chaos dans la pit lane. C’est pour cela que ça nous a mis derrière Piastri.”

“Max a immédiatement vu que Piastri dérapait un peu et demandait trop à ses pneus“, a-t-il complété. “Ensuite, on a vu qu’il l’a dépassé facilement, même si la McLaren avait plus d’appui. Nous nous attendions à ce qu’ils (Piastri et MacLaren) soient plus rapide sous la pluie.“