Après Edouard Philippe au Havre, Borne va voir Bayrou ce dimanche à Pau

La Première ministre prépare déjà sa rentrée qu’elle entend, selon Matignon, « aborder de manière unie ». Dans cette optique, Elisabeth Borne cherche à engranger le soutien des ténors de la majorité en se rendant sur leurs terres : après Edouard Philippe au Havre, elle sera ce dimanche à Pau chez François Bayrou.

Confirmée à son poste la semaine dernière, la cheffe du gouvernement, qui a érigé l’égalité femmes-hommes en priorité, assistera à l’arrivée du Tour de France cycliste féminin dans la capitale du Béarn avant de s’entretenir avec le maire de la ville.

Une rentrée politique qui s’annonce sportive

En rencontrant, successivement en quelques jours, les patrons d’Horizons et du Modem, deux « partenaires clés » du camp présidentiel, elle veut s’assurer de leur soutien alors que la crise des retraites, les émeutes, puis le débat sur la police a révélé des dissonances entre les trois composantes du camp macroniste.

Surtout, l’automne risque d’être sportif au Parlement, avec un très sensible projet de loi sur l’immigration et des textes budgétaires pour lesquels Elisabeth Borne devra recourir à nouveau au 49.3. « La rentrée ne sera sans doute pas de tout repos », a-t-elle d’ailleurs récemment prévenu, en faisant valoir que seule « l’unité de la majorité » permet de faire face « aux outrances, à l’obstruction de La France insoumise » et aux « faux-semblants du Rassemblement national ».

Après une saison agitée à l’Assemblée pour cette majorité « plurielle », Elisabeth Borne compte donc sur le « sens du collectif » du nouveau chef de file des députés Renaissance Sylvain Maillard, qui succède à Aurore Bergé, devenue ministre et jugée trop clivante. « Quelques erreurs ont été commises de part et d’autre mais elles n’ont pas été décisives », nuance toutefois Laurent Marcangeli, patron du groupe Horizons, un temps en froid avec le groupe Renaissance.

Des frictions lors du remaniement

La tournée d’Elisabeth Borne, qui rencontrera également lundi le président de Renaissance Stéphane Séjourné, a en outre un parfum « d’émancipation » pour la Première ministre qui « reprend son rôle habituel de cheffe de la majorité » que le président de la République s’arroge depuis plusieurs années, souligne l’historien politique Jean Garrigues. Mais s’assurer la fidélité de ces deux grandes figures de la majorité ne règle pas le problème de la majorité relative, dont « la clé de la solution se trouve davantage à droite », ajoute-t-il. Elisabeth Borne a d’ailleurs échangé jeudi avec le président de LR Eric Ciotti, selon ce dernier.

Il s’agit aussi pour la cheffe du gouvernement de mettre du baume après les frictions suscitées par le remaniement du 20 juillet. François Bayrou serait ainsi intervenu, au nom des équilibres politiques, pour demander la nomination d’un nouveau ministre de son parti, assure une source parlementaire, ce que dément vigoureusement le patron du MoDem. Malgré ces tensions, aucun des ténors ne s’est opposé à la reconduction d’Elisabeth Borne à Matignon.

source site