La rumeur parcourt les réseaux sociaux depuis lundi. Les nouveaux dirigeants du Niger auraient interdit l’exportation d’uranium et d’or envers la France. Certains internautes indiquent que l’interdiction aurait été formulée par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, les nouvelles autorités qui ont renversé la semaine dernière le président élu Mohamed Bazoum.
FAKE OFF
Aucun communiqué publié par ce Conseil ne mentionne une telle interdiction. En revanche, les putschistes ont ordonné la fermeture des frontières aériennes et terrestres du pays, avant de les rouvrir avec cinq pays frontaliers mercredi. Interrogé sur cette supposée interdiction lundi, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé qu’« aucune entreprise française n’exploite de mine d’or au Niger ». Le Quai d’Orsay souligne que les approvisionnements en uranium de la France sont « extrêmement diversifiés ». « Le Niger ne représente que 4 % de la production mondiale », ajoute le ministère.
Dans un communiqué daté du 1er août, Orano*, ex-Areva, assure que son activité dans le pays continue : « Les activités se poursuivent sur les sites d’Arlit, Akokan et au siège à Niamey ».
L’entreprise française est présente au Niger depuis les années 1970. Orano exploite des gisements sur le site de Somaïr, près d’Arlit, et est en cours de réaménagement d’une ancienne mine qui a fermé il y a deux ans à Akouta. Orano compte 900 employés dans le pays, essentiellement des locaux.
En mai, le groupe avait signé avec les autorités nigériennes alors en place un accord renouvelant la présence d’Orano dans le pays pour plusieurs années.
Grâce aux stocks constitués, le coup d’Etat ne menace pas l’approvisionnement de l’UE en uranium, a estimé mardi la Commission européenne.
Une fausse information similaire d’interdiction d’extraction uranium, qui aurait été cette fois-ci émise par les autorités du Burkina Faso, pays voisin du Niger, a également circulé sur les réseaux sociaux cette semaine.
* Contacté, le groupe n’a pas donné suite à notre demande.