Les ministres de l’Environnement mis au défi de trouver des accords

Les ministres de l’Environnement du G20 sont mis au défi de parvenir vendredi à Madras en Inde à des accords pour faire face au changement climatique, après l’échec des ministres de l’Energie à s’entendre sur un calendrier de réduction du recours aux énergies fossiles. Les ministres de l’Environnement du G20, dont les membres représentent à eux seuls plus de 80 % à la fois du produit intérieur mondial brut et des émissions de CO2 sur la planète, doivent se concentrer sur des dossiers cruciaux comme le financement de l’adaptation au changement climatique, la biodiversité et les principes devant régir les activités économiques maritimes.

Les accords auxquels parviendront vendredi les ministres de l’Environnement du Groupe des Vingt (les dix-neuf économies les plus développées et l’Union européenne) au cours de leur réunion d’une journée seront signés par les dirigeants durant un sommet en septembre à New Delhi. « Les moyens de subsistance des gens sont en train d’être détruits », a déclaré mercredi soir à l’AFP le commissaire européen à l’Environnement Virginijus Sinkevicius qui doit participer au sommet de Madras.

Sinkevicius a souligné qu’il voulait des réformes pour assurer la résilience des populations menacées par le changement climatique, tout en avertissant les dirigeants qu’ils devaient fonder leurs décisions sur des preuves scientifiques. « Nous vivons à l’époque des réseaux sociaux où on peut tout aussi bien être un scientifique travaillant depuis vingt ans sur le changement climatique qu’un populiste allant à la pêche aux voix », a-t-il prévenu. « Vos opinions sur les réseaux sociaux pèseront tout aussi lourd », a-t-il ajouté.

« Les négociations ne vont pas vite »

L’échec des ministres de l’Energie du G20 qui le 22 juillet à Goa en Inde n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur un calendrier de réduction du recours aux énergies fossiles a été perçu comme une victoire des gros producteurs pétroliers opposant une résistance à une transition énergétique rapide. Ce revers est intervenu malgré la volonté proclamée en mai à Hiroshima par les dirigeants du G7 d’ « accélérer » leur « sortie » des énergies fossiles.

Parmi les participants au sommet de Madras figure notamment Sultan Al Jaber, le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis Adnoc, qui présidera aussi les négociations de la COP28. Sultan Al Jaber a été critiqué pour ce qui apparaît comme un conflit d’intérêts, les combustibles fossiles étant considérés comme la principale cause du réchauffement climatique. « Le monde a besoin que ses dirigeants s’unissent, agissent et tiennent leurs promesses, et cela doit commencer avec le G20 », ont déclaré jeudi dans un communiqué commun Sultan Al Jaber et Simon Stiell, le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC).

« Ceux qui sont en première ligne du changement climatique ont besoin de notre soutien maintenant, pas dans cinq ans », ont souligné les deux responsables, appelant à un triplement des capacités mondiales en matière d’énergies renouvelables d’ici à 2030. « Les négociations ne vont pas vite, je ne vais pas le dissimuler », a reconnu Sinkevicius, soulignant que les années ont passé depuis l’accord de Paris sur le climat de 2015 et qu’il « est temps de l’appliquer ».

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