La Mairie de Paris peint-elle les toits de la capitale en blanc ?

Vu du ciel, Paris sera-t-elle bientôt une ville totalement blanche ? C’est ce qu’affirment certains internautes ces dernières semaines. Selon eux, la Mairie de Paris serait en train de repeindre la totalité des toitures parisiennes en blanc pour lutter contre le réchauffement climatique. La couleur absorberait ainsi moins la chaleur que le noir, ou encore les matériaux tels que le zinc, majoritairement présent dans la capitale.

Pour certains cette démarche est hypocrite. « On bétonne à tout va Paris mais on peint un toit en blanc alors on sauve la planète… », note une internaute qui estime la mesure trop faible face à l’urgence climatique à laquelle nous faisons face. « Sous prétexte de leurs canicules ils veulent détruire notre patrimoine historique », écrit un autre sur Twitter. Qu’en est-il de cette idée de peinture blanche ? 20 Minutes fait le point.

FAKE OFF

« On le fait, mais ce n’est pas massif », confirme Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris en charge de l’urbanisme, à 20 Minutes. Et d’ajouter : « Cela concerne surtout les toits plats, mais il s’agit d’une solution temporaire. Cette peinture blanche reste un dispositif assez secondaire par rapport aux enjeux. » De quoi faire voler l’argument de certains qui dénonçaient le manque de réalisme de la mairie.

Et d’ailleurs, peindre les toits en blanc pour faire face à la chaleur, ce n’est pas une mesure qui date d’hier. Dès 2018, la société bretonne Cool Roof a commencé à peindre les toitures parisiennes. Il s’agissait également d’une des 85 recommandations formulées par élus de la mission « Paris à 50 °C » au printemps dernier.

Cette couche de peinture permet de réfléchir la chaleur, et non pas de l’absorber comme de nombreux matériaux. C’est ce que les scientifiques appellent l’effet d’albédo. Par la même occasion, cela réduit la température des appartements des derniers étages des immeubles de 4 à 5 degrés. « C’est une bonne solution dans l’urgence, mais pour le long terme il faut faire plus », ajoute Emmanuel Grégoire.

Des toits classés au patrimoine mondial de l’Unesco

D’autres solutions sont privilégiées par la mairie comme « la végétalisation et l’installation de panneaux solaires », explique l’élu socialiste. Mais pour toutes ces solutions, un problème se pose : « Il y a beaucoup de toits patrimoniaux. » Ces fameuses toitures parisiennes, dont le zinc fait la renommée, sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Bien que cela fasse le charme de la capitale, « il n’y a pas de matière plus idiote pour construire des toits que le zinc », note l’adjoint au maire.

Pour ces immeubles dont le dessus est intouchable, et qui représentent plus de 70 % des toits de la ville, il faudra améliorer l’isolation intérieure. « On travaille à des expérimentations notamment avec la pose de panneaux solaires qui imitent le zinc », précise également Emmanuel Grégoire.

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