« Il y a certains moutons noirs qu’il faut écarter du troupeau », réclame Hedi

Près d’un mois après les faits, il ne parvient pas à se regarder dans un miroir. Dans un long entretien accordé à nos confrères de BFMTV, le jeune Hedi, victime d’un tir de LBD en marge des émeutes à Marseille, a redit sa « foi en la justice », à quelques jours de l’examen de demande de remise en liberté d’un des policiers mis en cause dans cette affaire.

Pour rappel, quatre membres des forces de l’ordre ont été mis en examen dans ce dossier pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à huit jours. L’un d’eux a été incarcéré, ce qui a déclenché des protestations avec l’utilisation du code 562 – un service minimum assuré dans les unités – et des arrêts maladie. L’appel du policier de la BAC contre son placement en détention provisoire sera examiné le 3 août par la chambre de l’instruction à Aix-en-Provence.

« S’ils avaient été des citoyens lambda, ils seraient déjà en prison »

La victime à Marseille, Hedi, avait expliqué dans La Provence avoir été passée à tabac, après avoir reçu un tir de LBD dans la tempe. Dans un entretien avec Konbini la semaine dernière, il apparaît avec « une partie du crâne en moins », raconte devoir marcher avec un casque et ne pas voir de l’œil gauche.

« S’ils avaient été des citoyens lambda, ils seraient déjà en prison », accuse Hedi, qui précise n’en vouloir « en aucun cas à l’ensemble des policiers. » Et de réclamer : « Il y a certains moutons noirs qu’il faut écarter du troupeau. »

« Je n’ai reçu aucun soutien de l’Etat »

Alors que les policiers ont reçu notamment le soutien du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et du patron de la police Frédéric Veaux, Hedi a regretté ne pas avoir eu de contacts avec les autorités. « Malheureusement, à ce jour, je n’ai reçu aucun soutien de l’Etat, déplore le jeune homme. On sait que l’État n’est pas la justice mais ça aurait été bien d’apporter un sentiment de compassion comme ils l’ont apporté aux forces de l’ordre. »

Concernant son état de santé, Hedi, qui ne « voit plus d’un œil », a expliqué avoir subi trois opérations et être en attente d’une quatrième après ce « passage à tabac ». « Ils doivent me remettre mon volet crânien, explique le jeune homme. Peut-être ça reviendra petit à petit. Il faut y croire. » Et de préciser : « J’ai rendez-vous le 1er septembre pour voir l’avancement de ma tête, si ça va bien, si l’œdème part, si ça respire, et ensuite, vu ce rendez-vous, on fixera le jour de l’opération. »

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