EN DIRECT – “France 2030”: Emmanuel Macron détaille un plan d’investissement à 30 milliards d’euros

En conclusion et après avoir présenté dix objectifs pour répondre aux principaux défis de la France, Emmanuel Macron a dit “croire dans un volontarisme lucide”.

“Je pense que la France est une grande nation qui a toujours été au rendez-vous de son histoire, même de manière extraordinairement inattendue. J’ai défini les termes de ce défi, je pense que nous avons les moyens de le prendre. Tout le monde a une part à y jouer: les étudiants les chercheurs, les entrepreneurs, les investisseurs, les fonctionnaires ,les responsables politiques…”, a listé le chef de l’Etat.

Il a dit souhaiter que “la France redevienne une grande nation qui choisit son destin et qui apporte sa contribution au monde pour mieux vivre face à ces défis”. Avant de conclure en expliquant que si la présentation des défis pouvait avoir “quelque chose d’accablant, je crois que nous pouvons terminer avec quelque chose qui relève du rêve possible, de l’ambition faisable”.

“Il y a dans France 2030 un investissement massif de 2,5 milliards euros pour nos talents, pour permettre d’accélérer la formation sur des nouvelles filières et peut-être de regarder l’accélération de certaines formations dans des segments de pointe”.

Mais aussi “pour nous doter d’une stratégie à dix ans de prévision des besoins, de concentration des moyens sur ces nouvelles filières et de définition des stratégies des nouvelles filières.”

“Est-ce que nous aurons un cloud totalement souverain à 5 ans? Non, je crois que ce n’est pas vrai parce qu’on a pris beaucoup de retard et parce que la différence d’investissement entre la place européenne et la plaque américaine, c’est un facteur 10 chez les acteurs privés” a indiqué Emmanuel Macron.

“Par contre, on doit sécuriser les briques les plus sensibles et nous devons investir sur les éléments les plus souverains pour sécuriser nos écosystèmes”.

“Nous avons sur le sujet des coposants électroniques un énorme défi”. Face à la pénurie de semi-conducteurs qui frappe le monde et alors que l’Europe ne “produit plus que 10% des composants électroniques mondiaux”, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’avoir “une stratégie européenne et française” en la matière.

“Européenne compte tenu des masses et de l’enjeu. Mais il y a aussi une concurrence intra-européenne donc on doit assumer d’avoir une stratégie française”, a-t-il dit.

Le chef de l’Etat a dit vouloir que la France soit “en capacité de doubler sa production électronique d’ici 2030 et de construire une feuille de route vers des puces électroniques de plus petite taille pour rester un des leaders du domaine”. Près de 6 millards d’euros seront investis pour atteindre cet objectif.

“La France est la deuxième puissance maritime du monde” a rappelé Emmanuel Macron. “Il y a des innovations de rupture à conduire (…) je ne parle pas d’exploitation, je parle d’exploration. Mais qui peut accepter que nous laissions dans l’inconnue la plus complète une part si importante du globe?”

Selon lui, c’est “un levier de compréhension du vivant, peut-être de l’accès à certains métaux rares” mais aussi à des “innovations en termes de santé ou de bio-mimétisme”.

“Produire de plus en plus avec une qualité et une sécurité alimentaire qui soit toujours améliorée”. Emmanuel Macron a également abordé la question de la transition agricole qui passera selon lui par un investissement de 2 milliards d’euros dans trois révolutions: “le numérique, la robotique et la génétique”.

“Ce sont les trois transformations essentielles. Cela passe par de l’investissement et des technologies de ruptures, dans la robotique agricole pour sortir de certains pesticides, de certaines pratiques, pour améliorer la qualité de vie et la productivité… Dans la donnée, ce qui permet une gestion plus fine des productions en fonction des différents aléas, le traçage des aliments… Et dans la diversité génétique pour des productions plus résilientes et plus solides”, a dit le chef de l’Etat, faisant part de sa volonté de bâtir une “agriculture qui soit compatible avec l’exigence environnementale”.

“Nous n’avons pas d’autres choix d’accélérer et de revenir dans les tous meilleurs du secteur de la santé” a insisté le chef d’Etat évoquant les 7,5 milliards d’euros d’investissement dans ce domaine déjà annoncés.

“Les traitements les plus innovants ont eu tendance à s’inventer ailleurs avec un impact majeur qui peut croitre suer l’accès aux traitements t notre capacité à financer notre modèle” a-t-il souligné, indiquant que la France avait tous les outils pour elle.

“C’est une question de choix scientifique et technologie et d’investissement collectif” a-t-il indiqué.

Emmanuel Macron a plaidé pour une médecine “plus prédictive, plus préventive, plus innovante” grâce à la “convergence des innovations de rupture dans la santé, mais aussi la convergence avec le quantique, l’intelligence artificielle et tout ce qui nous permet de faire converger des familles technologiques jusqu’alors séparées”.

Avec un objectif pour 2030: “avoir au moins 20 bio-médicaments contre les cancers, les maladies émergentes et les maladies chroniques dont celles liées à l’âge.”

Emmanuel Macron veut que la France puisse “produire près de 2 millions de véhicules électriques et hybrides à horizon 2030”.

“Nous voulons continuer de produire mais nous savons que nous devons continuer de réduire nos émissions. Nous devons donc continuer de convertir notre parc automobile. Il faut appuyer cette stratégie (…) d’une stratégie industrielle. Nous ne voulons pas, nous, grande nation de l’automobile, devenir la nation la plus verte avec des voitures qui ne sont pas produites chez nous”, a expliqué le président de la République.

Et de marteler que “la révolution du véhicule électrique est en marche” et “nous devons y prendre part tant sur le segment véhicule que batterie pour lequel nous développons actuellement trois giga-factories”.

Après le nucléaire, la France veut miser sur l’hydrogène.

“Cela fait partie des secteurs où nous pouvons être leaders” a assuré Emmanuel Macron. “Nous avons des atouts” et notamment le nucléaire car “pour produire de l’hydrogène, il faut de l’électricité et faire de l’électrolyse”.

“D’ici à 2030, la France doit pouvoir compter sur son sol au moins 2 giga-factory d’électrolyseurs” a insisté le chef d’Etat.

Emmanuel Macron a annoncé ce mardi qu’il souhaitait investir un milliard d’euros dans l’énergie nucléaire d’ici à 2030 pour développer des “technologies de ruptures”, notamment des “petits réacteurs nucléaires”.

“Nous sommes prêts à y investir un milliard d’euros d’ici 2030”, a-t-il déclaré lors de la présentation du plan d’investissement “France 2030”. “L’objectif numéro un, c’est de faire émerger en France d’ici 2030 des réacteurs nucléaires de petite taille innovant avec une meilleure gestion des déchets”.

Au total, huit milliards d’euros seront investis pour pour décarbonner l’industrie.

Emmanuel Macron a plaidé pour une réindustrialisation de la France.

“Innovations de rupture, innovations de technologie et industrialisation sont beaucoup plus liées que nous ne l’avions intuités jusqu’alors” a-t-il expliqué, souhaitant que le pays puisse “redevenir une grande nation d’innovation”.

“La France a longtemps pensé que qu’elle pouvait se désindustrialiser en continuant à être une grande nation d’innovation et de production. Je crois que maintenant il est établi que c’est faux” a-t-il tranché.

“Quand on se désindustrialise, on perd de la capacité à tirer de l’innovation dans l’industrie.”

“Parce que nous avons pris des décisions parfois 15 à 20 ans après certains de nos voisins européens, nous ne rattraperons pas notre retard ou surtout nous nous laisserons distancer dans les 10, 15 ans qui viennent”, a déclaré le chef de l’Etat.

“Nous devons augmenter la capacité de l’économie français à croître par l’innovation”, notamment pour continuer à “financer notre modèle social”, a-t-il ajouté.

Le chef de l’Etat a confirmé que “30 milliards” d’euros seront consacrés sur cinq ans au plan d’investissement “France 2030” pour répondre au “déficit de croissance” tricolore.

“Depuis quatre années, on essaie d’avoir une stratégie (…) qui commence à produire des résultats”, a souligné Emmanuel Macron pour défendre son bilan économique, listant la transformation “du système éducatif, d’accès à l’enseignement supérieur, d’apprentissage et de formation professionnelle, d’accès au travail et à l’emploi”.

“On continue avec la réforme de l’assurance chômage, on a réformé très profondément la fiscalité du capital et on a mis en place des réformes du travail et sectorielles: tout cela produit des résultats très tangibles et qui vont dans la bonne direction”, a poursuivi le président.

Il a ainsi souligné que la France était devenue “depuis deux ans le pays le plus attractif d’Europe”. “Elle recréé des emplois industriels depuis depuis deux ans alors qu’elle en détruisait depuis 2008, la France est aujourd’hui en sortie de crise à un niveau d’emploi qu’elle n’avait pas connue depuis quinze ans et nous avons atteint un niveau d’apprentis d’alternants que nous n’avions jamais connu malgré la crise: plus de 500.000”, a-t-il dit.

Emmanuel Macron a dit vouloir “tirer les leçons” de la crise dont celle de “notre dépendance vis-à-vis de l’étranger”. “On avait voulu l’oublier parce que nous vivions dans un mirage”, a-t-il déclaré.

Et d’ajouter: “Il y a 18 mois, nous étions tous soumis au manque de masques. (…) On en avait délégué la production à des pays qui produisaient à beaucoup plus bas coûts que nous”.

Le chef de l’Etat a ainsi dit vouloir “rebâtir les termes d’une indépendance productive française et européenne”. “Il faut qu’au niveau de l’Europe nous sachions reproduire ce dont nous avons besoin pour aujourd’hui et pour demain”.

En introduction de son discours, Emmanuel Macron a listé les défis qui attendent la France et le Monde ces prochaines années: “Nous sommes confrontés à des défis qui ne sont pas neufs”, a-t-il dit.

“La planète est cronfrontée à quelques grands défis inédits dans leur concentration et leur convergence”, a-t-il dit, évoquant les défis climatique, démographique et les inégalités qui nous poussent à “repenser nos modes d’organisation collectifs”.

Emmanuel Macron devrait annoncer ce mardi le lancement de mini réacteurs nucléaires SMR. Une décision qui tranche avec une stratégie axée jusqu’alors sur l’EPR. Les explications de notre journaliste, Matthieu Pechberty:

Pour notre éditorialiste Emmanuel Lechypre, les sommes du plan “France 2030” ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Pour l’opposition, la présentation du plan “France 2030” a tout d’une entrée en campagne pour celui qui n’a pas encore officialisé sa candidature à sa propre succession.

Emmanuel Macron devrait notamment annoncer des investissements en faveur de la transition écologique. L’hydrogène, l’avion bas carbone, ou encore les petits réacteurs nucléaires font pleinement partie de ce pari sur le futur.

Pour en savoir plus:

Le plan d’investissement “France 2030” devrait prévoir plusieurs dizaines de milliards d’euros pour les filières d’avenir (hydrogène, semi-conducteurs, batteries électriques). Une première partie de cette enveloppe sera intégrée, par amendement, au projet de budget pour 2022, actuellement en discussion au Parlement. Pour en savoir plus, c’est ici.

Bienvenue dans ce live. Emmanuel Macron prendra la parole à 10 heures ce mardi devant une dizaine de membres du gouvernement dont Jean Castex, des chefs d’entreprise et des jeunes réunis à l’Elysée.

Le chef de l’Etat dévoilera les détails du plan d’investissement “France 2030” qui prévoit des dizaines de milliards d’euros pour les secteurs d’avenir avec l’objectif de “faire émerger les champions de demain” face aux concurrences chinoise et américaine et aux critiques sur le “déclin” de la France.

Des annonces sur les petits réacteurs nucléaires SMR sont également attendues.