2022, c’est fini ! Voici les 22 onglets à fermer sur le web pour 2023

Le moins que l’on puisse dire, c’est que 2022 a été une année chargée : guerre en Ukraine, scandales politiques, Coupe du Monde au Qatar, désastres climatiques… Et le Web n’a pas démérité en matière de tendances, buzz et autres contenus plus ou moins incongrus. Mais voilà, on est en décembre, l’heure est au bilan, et il y a certaines choses qu’on n’aimerait plus voir sur Internet, ou en tout cas de faire partie de notre culture Web pour 2023. Petit tour d’horizon des onglets à fermer avant de commencer la nouvelle année.

Cette année a vraiment été celle des chatbots, ces petits robots conversationnels basés sur de l’intelligence artificielle, qu’on peut retrouver sur beaucoup de sites Web fournissant des services, comme la SNCF par exemple. Assez faciles à créer, ils peuvent vous dire si certaines choses sont de droite ou de gauche, ou même écrire des textes journalistiques, comme ChatGPT, développé par OpenIA. Au-delà de l’aspect fun (surtout quand le chatbot prouve que oui, la trottinette électrique, c’est de droite), le perfectionnement des IA se fait dans une opacité complète des données utilisées et peut rapidement prendre une tournure flippante : en août dernier, le « meilleur chatbot du monde », BlenderBot 3.0 de Meta est devenu complotiste en quelques jours. Et il y a déjà assez de complotistes sur terre pour ne pas que les robots s’y mettent.

Les fandoms, ce sont les communautés de fans, qu’on aime détester pour leur dévotion et leur pseudo-hystérie, surtout lorsqu’on parle d’une communauté féminine et adolescente. Les fandoms ont conquis Internet ces dernières années, avec la multiplication de nouveaux formats et médiums de diffusion, dont Tik Tok. Alors oui, peut-être que vous ne comprenez pas la passion de certains pour un groupe, une série, un chanteur, etc. Mais rien ne justifie de cracher sur les fans, d’autant plus que c’est souvent eux qui font avancer le monde culturel. Oui oui, rien que ça.

  • Les IA qui permettent de créer de fausses images

Allez, on s’est bien amusé, cette année, avec Dall-E et Mid Journay, ou plus récemment avec l’IA pour voyager dans le temps de My Heritage. Des magazines de mode commencent à utiliser des IA pour leurs couvertures, tandis que les images mirifiques de ces programmes informatiques remplissent nos fils d’actualité. Problème, au-delà des données : la mise en danger des artistes et illustrateurs, qui dénoncent depuis plusieurs semaines la prolifération de ces intelligences artificielles qui pourraient dégrader leurs conditions de travail.

  • Les hommes et femmes politiques qui débarquent sur Tik Tok

La dernière campagne présidentielle a été celle des réseaux sociaux, en majorité pour convaincre les « d’jeuns » de voter et de s’engager. Sauf qu’aborder les réseaux, comme Twitch et surtout Tik Tok, sans véritable équipe de com ni but précis, cela donne juste… des moments gênants.

Ai-je vraiment besoin d’en dire plus ? On vous rappelle que cette année, de nombreuses streameuses se sont exprimées (comme chaque année) sur les cyberviolences sexistes et sexuelles qu’elles subissent. Alors, venez, on arrête la misogynie sur Twitch, envers les streameuses et toutes celles qui participent à la création de contenu. On arrête la misogynie partout, en fait.

  • Les « gender reveal party »

Avec ce beau nom venu tout droit des Etats-Unis, les « gender reveal party » sont des fêtes, hautement documentées sur les réseaux sociaux, visant à annoncer le sexe de l’enfant à naître. Au-delà de renforcer les stéréotypes de genre (et d’être à l’origine de quelques accidents) avec une multitude de cotillons rose et bleu, c’est aussi l’occasion de voir en images des futurs papas pas contents d’apprendre qu’ils auront… une petite fille. Son enfant, ainsi que la future maman, appréciera par avance la déception. Alors en 2023, arrêtons de projeter des attentes genrées sur des enfants même pas encore nés : faire la fête pour célébrer une naissance, oui, mais pas forcément en rose et bleu.

  • Les blagues pipi caca sur YouTube 

On le sait, cela fait plusieurs années que la plateforme est en train de se faire devancer par d’autres médias, et notamment Twitch. Alors pour les YouTubeurs et autres créateurs de contenus, il faut se renouveler, innover, proposer de nouveaux concepts. Si certains ont plutôt bien réussi (on pense notamment à Squeezie ou Léna Situations, qui ont explosé tous les records cette année), d’autres pataugent : c’est le cas de McFly & Carlito, la trentaine passée, dont l’humour semble de moins en moins faire rire les spectateurs. En 2023, il va falloir réhausser le niveau.

  • Faire des gâteaux de tout et n’importe quoi

Dans le joyeux monde du food porn, une tendance s’est imposée depuis plusieurs années : faire des gâteaux trompe l’œil, toujours plus réalistes. La tendance « Is it cake ? » s’est donc développée sur les réseaux, dont Tik Tok, donnant lieu à des gâteaux toujours plus… farfelus. Il est peut-être temps de passer à autre chose, non ?

  • Accuser de queerbaiting tout le monde sur les réseaux

L’une des séries les plus marquante de cette année 2022, c’est bien sûr Heartstopper, qui raconte avec douceur le coming-out et les questionnements de l’adolescence. L’un de ses acteurs principaux, Kit Connor, a été largement accusé de queerbaiting, c’est-à-dire de prétendre ou de faire miroiter une appartenance à la communauté LGBTQ + pour conquérir ce public. Des accusations qui ont mené le jeune acteur de 18 ans à faire son coming out bisexuel sur Twitter, et d’ajouter : « Je crois que certains n’ont pas compris la série. Bye ». Personne n’a à justifier de son orientation sexuelle ou de son identité de genre, et même s’il convient de dénoncer les tentatives de récupération politique et marketing au détriment de la communauté LGBTQ +, cela ne veut pas dire spéculer ou demander à qui que ce soit de prouver ses attirances.

  • Promouvoir des chirurgies pour rendre les femmes aussi lisses que des enfants

En 2022, il semblerait que pour certaines influenceuses, le top de la féminité serait de ressembler à une enfant pré-pubère : entre les capsules pour « resserrer » le vagin de Sarah Fraisou ou la chirurgie de Maeva Ghennam pour « rajeunir » son vagin, on en vient à se demander si le marketing n’est pas devenu fou. C’est sans compter sur les influenceuses américaines qui proposent des « bains » de vagin pour soi-disant se purifier, alors que cela peut être très dangereux pour la santé. Rétrograde, 2022 ?

  • Tout miser sur le métavers

Ah, le métavers ! Certains y croient, d’autres s’en moquent, mais une chose est sûre : l’univers virtuel n’a pas fini de faire entendre parler de lui. Si le déploiement du métavers promet de belles choses (dont l’architecture du futur), l’invoquer à outrance n’accélérera peut-être pas son acceptation par le grand public. Heureusement, on peut compter sur 20 Mint pour nous éclairer.

  • S’offusquer sur n’importe quel personnage de jeux vidéo

Pendant longtemps, l’univers vidéoludique, c’était un truc de bonhomme. Mais, depuis quelques années, les studios se diversifient et créent des personnages qui leur ressemblent : plus de personnages féminins, racisés, LGBTQ +, non-valides, etc. Mais ce n’est pas au goût de certains puristes tendance masculinistes, qui s’évertuent à râler, comme pour le duvet d’Aloy dans Horizon Forbidden West ou pour les campagnes de Women in Games visant à dénoncer le sexisme derrière la représentation des héroïnes.

  • En faire des caisses pour être le « wife guy »

C’est un scandale qui a remué la sphère YouTube américaine il y a quelques mois : Ned Fulmer, membre du quatuor de vidéastes The Try Guys, a trompé sa femme avec une des productrices de leur chaîne YouTube. Jusque-là, rien d’incroyable, les affaires de tromperies n’épargnant pas le monde de la création de contenu. Mais ce qui a enflammé Internet, c’est le fait que pendant des années, le personnage de Ned était basé sur son amour pour sa femme, faisant de lui le « wife guy ». Une déception de plus quand on sait que Beyoncé, Shakira ou Emily Ratajkowski se sont aussi fait tromper.

  • Les costumes d’Halloween trop réalistes

Oui, on parle du ver de terre/monstre intergalactique de Heidi Klum. On en fait encore des cauchemars, stop.

  • Penser que la Reine d’Angleterre s’est réincarnée

Ce qui est génial avec Internet, c’est le nombre de théories conspirationnistes délirantes qui émergent sans qu’on arrive trop à en retracer l’origine. Dont celle qui affirme que, après son décès, notre chère Elizabeth II se réincarnerait… dans le nouveau-né d’une youtubeuse américaine Trisha Paytas. Une folle théorie (et surtout une immense blague), partie de quelques tweets qui ont fait le tour du globe, jusqu’à ce que la principale intéressée fasse une vidéo explicative pour mettre fin aux rumeurs.

  • Ignorer l’héritage culturel du LesbianTok

« A Negroni. Sbagliato. With Prosecco in it » « Oh, stunning ! » : si cet échange ne vous dit rien, c’est que votre algorithme Tik Tok a mal fait son travail. L’interview entre Emma D’Arcy et Olivia Cooke, de la série House Of The Dragon a fait le tour d’Internet, en partie pour la tension romantique induite entre les deux protagonistes. Depuis quelques années, la prolifération de contenus de la communauté lesbienne sur Tik Tok, créant le « LesbianTok », n’a cessé de prouver le point culturel important du female gaze au cinéma et ailleurs. Des films de Céline Sciamma aux chansons de Fletcher, le génie est lesbien.

  • Encenser les « nepo babies »

Le New York Magazine en a récemment fait sa une : Hollywood fait la part belle aux « nepo babies », c’est-à-dire aux célébrités, souvent des acteurs, dont les deux parents sont eux-mêmes connus. Une manière de dénoncer le népotisme et les privilèges inhérents à certains enfants de stars qui n’ont pas vraiment galéré pour se construire une carrière : Zoë Kravitz, Lily-Rose Depp, Maude Apatow, Hailey Bieber, Gigi Hadid, Romeo Beckham, Lily Collins… Les exemples ne manquent pas, et on aurait tort de les plaindre.

  • Transformer les enfants en produit marketing

Cet été, la « Corn Song » a enflammé Tik Tok, autour d’un enfant racontant son amour pour le maïs. Problème : cette tendance, au départ bon enfant, a rapidement été transformée en produit marketing, la chanson étant utilisée par des marques, et l’enfant de la vidéo devenant subitement l’objet de publicités et récupérations. Arrêtons d’utiliser les enfants, même quand ils font un énorme buzz, c’est malsain.

  • Critiquer Britney Spears (ou Cher, ou Céline, ou Mariah Carey)

Nos stars préférées vieillissent. Elles sont malades, ont des rides, font parfois office de boomer sur les réseaux, posent dans des positions gênantes avec des légendes Instagram à se rouler par terre de malaise. Mais ce sont elles qui perpétuent le Web, par de curieux phénomènes de remix et de récupération par les fans : on raconte même que pendant les fêtes de fin d’année, Mariah Carey est plus célèbre que Jésus. Alors en 2023, fichons leur la paix.

  • Créer des fakes news autour des victimes de violences conjugales

Cette année s’est tenu l’un des procès les plus médiatiques de l’histoire, opposant Johnny Depp à Amber Heard. Le procès, retransmis en direct live sur plusieurs chaînes YouTube, a donné lieu à un déferlement de théories du complot et de fausses informations sur l’actrice, créant une gigantesque vague de cyberharcèlement sexiste. On le sait, cinq ans après #MeToo, les procès en diffamation sont devenus une façon de réduire les victimes au silence, et les réseaux sociaux multiplient les moyens de créer toutes sortes de théories et d’informations fausses sur les victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles.

  • Les « Mâle Alpha » 

Chacun est libre de faire ce qu’il veut avec sa masculinité. Mais n’oubliez pas que les théories masculinistes sont des théories du complot qui tuent. Alors les vidéos dramatiques avec de la musique triste qui expliquent que les femmes sont des êtres horribles ? À la poubelle pour 2023.

  • Dire que les réseaux, ça sert vraiment à rien et que ça abrutit la jeunesse

Les réseaux sociaux, ça vous dépasse, et puis vous pensez que les « d’jeuns » ne sont qu’une bande d’abrutis qui passent leur temps sur leur smartphone ? Grand bien vous fasse, en attendant, rien ne sert de déverser votre fiel sur Facebook ou de sermonner vos enfants et petits-enfants. Ou de rager en commentaires ci-dessous.

Alors, ça vous dit, on abandonne tout ça en 2023 ?


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