Zelensky exhorte les Américains à “maintenir leur unité” jusqu’à “la paix”

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Vladimir Poutine a remis mardi à titre posthume la plus haute décoration de Russie à un prêtre orthodoxe, tué récemment en Ukraine, qui avait recommandé aux mères de soldats russes de faire plus d’enfants pour atténuer leur chagrin.

Dans un communiqué, le Kremlin a indiqué que Mikhaïl Vassiliev avait reçu le titre de “Héros de la Fédération de Russie” pour “son courage et son héroïsme dans l’accomplissement de son devoir civique”.

Dimanche, le Patriarcat de Moscou a annoncé la mort de ce prêtre “dans la zone de l’opération spéciale en Ukraine”, alors qu’il accomplissait “ses fonctions cléricales”.

Le patriarche Kirill, chef de l’Église russe, l’un des piliers du pouvoir de Vladimir Poutine, doit célébrer mercredi une messe spéciale autour du corps du défunt depuis la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou.

Dans un message vidéo à la COP27, Volodymyr Zelenski a accusé la Russie d’avoir détourné le monde d'”actions collectives” nécessaires contre le changement climatique. Pour lui, la planète “ne peut se permettre un seul coup de feu”.

“Il y en a encore pour qui le changement climatique est juste de la rhétorique, du marketing, mais pas une véritable action. Ce sont ceux-là qui empêchent la mise en œuvre des objectifs climatiques”, a déclaré le président Ukrainien.

Il ne peut y avoir de politique climatique efficace sans paix sur la Terre, parce que les nations pensent seulement à se protéger elles-mêmes ici et maintenant des menaces générées en particulier par l’agression russe”, a-t-il ajouté, évoquant notamment les crises alimentaire et énergétique liées à cette guerre, doublées d’une relance de certaines centrales à charbon.

“Nous devons stopper ceux, qui par leur guerre illégale, détruisent la capacité du monde à œuvrer uni pour un objectif commun”, a-t-il encore déclaré.

Ukrainiens et Russes s’affrontent également sur le terrain médiatique. Ainsi, tandis que Volodymyr Zelensky a évoqué “l’hécatombe” dans les rangs de son ennemi, le Kremlin minimise.

Ce week-end, les autorités ukrainiennes ont assuré que 75.000 soldats russes avaient perdu la vie au combat depuis le début de l’invasion, la Russie n’en concédant que 10.000.

L’armée a commencé mardi à Mourmelon-le-Grand, dans la Marne, le chargement, sur des trains internationaux, de 13 chars Leclerc qui doivent rejoindre la base militaire de Cincu, en Roumanie, dans le cadre de l’opération Aigle, pour renforcer la défense du flanc oriental de l’Otan.

Ce chargement est “le dernier acte d’une opération logistique complexe, qui a consisté à acheminer par voie routière et par voie ferrée un bataillon blindé en direction de la Roumanie”, a déclaré à l’AFP le colonel Samuel (l’armée française proscrit la publication des noms de famille de ses membres), responsable de la logistique au sein du poste de commandement Terre Europe-Continentale de Lille.

L’objectif est de renforcer la mission, sous commandement français, lancée le 28 février 2022 en réaction aux frappes russes en Ukraine. Les 13 chars et “deux engins de dépannage de la même gamme” – avoisinant chacun, avec leur porte-engin blindé, les 100 tonnes – vont parcourir “un peu plus de 2.000 km”, soit “une semaine de trajet, par voie ferrée, à travers cinq pays différents d’Europe”, a-t-il détaillé. “Ce sont des engins de combat puissants, mais (…) positionnés dans une posture défensive”, a-t-il précisé.

L’Inde ne compte pas boycotter l’or noir russe. En visite à Moscou ce mardi, le ministre des Affaires étrangères indien, Subrahmanyam Jaishankar, a confirmé lors d’une conférence de presse que son pays continuerait à acheter le pétrole russe, car tel est l’intérêt de son pays.

“Notre obligation première est de faire en sorte que le consommateur indien ait le meilleur accès possible et dans les termes les plus avantageux sur le marché international du pétrole et du gaz. Et dans ce cadre, honnêtement, la relation russo-indienne a fonctionné à notre bénéfice, donc si c’est à mon bénéfice j’aimerais qu’elle continue”, a-t-il déclaré.

Il intervenait à l’occasion d’une conférence de presse aux côtés de son homologue russe Sergueï Lavrov.

Le siège d’une banque à Francfort a été perquisitionné mardi dans le cadre d’une enquête sur un oligarque proche de Vladimir Poutine, a annoncé mardi le parquet local. Le parquet n’a pas nommé la banque mais selon l’hebdomadaire Der Spiegel, il s’agit du siège allemand du géant bancaire suisse UBS. Le suspect visé est Alicher Ousmanov, proche du président russe, dont plusieurs biens en Allemagne, en particulier en Bavière, avaient déjà été perquisitionnés en septembre.

Le milliardaire russe, âgé de 69 ans et ancien président de la Fédération internationale d’escrime, est notamment soupçonné d’avoir fait surveiller ses biens immobiliers par une société de sécurité, alors qu’ils étaient inscrits sur la liste des sanctions imposées par l’Union européenne le 28 février en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

En payant ces services de surveillance, Alicher Ousmanov aurait ainsi violé l’interdiction de disposer de fonds gelés. Alicher Ousmanov serait aussi soupçonné de blanchiment de fraude fiscale, à hauteur de 550 millions d’euros, selon le Spiegel.

Alicher Ousmanov, qui aurait vécu la majeure partie du temps en Bavière ces dernières années, ne se trouverait pas lui-même en Allemagne, ni en Russie: les enquêteurs estiment qu’il serait actuellement en Ouzbékistan, son pays natal, selon le Spiegel. Il est présenté par l’hebdomadaire allemand comme un “homme de paille” du président russe dans plusieurs affaires commerciales.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les Américains à “maintenir une unité inébranlable” jusqu’au “rétablissement de la paix” en Ukraine, alors que se tiennent mardi des élections de mi-mandat cruciales aux Etats-Unis dont les résultats pourraient affecter le soutien de Washington à Kiev.

“Je vous demande de maintenir une unité inébranlable, comme c’est le cas maintenant, (et ce) jusqu’au jour même où nous entendrons tous ces mots importants dont nous avons rêvé, jusqu’à ce que nous entendions que la paix a finalement été rétablie”, a-t-il lancé dans une allocution en visioconférence depuis Kiev.

Il recevait alors la “Médaille de la Liberté” américaine.

L’électricité a été rétablie après deux jours de coupure dans la ville de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, occupée par l’armée russe, a affirmé mardi un responsable des autorités d’occupation, Kirill Stremoussov.

Cette ville ukrainienne, aux mains des forces de Moscou depuis le début de leur offensive fin février, a été privée d’eau et d’électricité dimanche après deux frappes dont Moscou et Kiev s’accusent mutuellement.

Ces frappes ont également endommagé le barrage hydroélectrique de Kakhovka, occupé par les forces russes et qui alimente la Crimée annexée en 2014 par la Russie, dans une région où les troupes ukrainiennes sont à l’offensive depuis des semaines. “Il y a de l’électricité, malgré des actes de sabotage et des attentats”, a assuré Kirill Stremoussov sur Telegram, sans plus de précisions.

Par ailleurs, les services russes de sécurité russes (FSB) ont annoncé mardi l’arrestation de neuf membres d’un “groupe de renseignement et de sabotage” des forces ukrainiennes. Dans un communiqué, le FSB accuse ces Ukrainiens d’avoir planifié des attentats contre de hauts responsables de l’administration d’occupation de la région de Kherson.

Des explosifs, des grenades, des munitions et une voiture piégée ont été saisis au moment de leur arrestation, et une enquête pour “acte de terrorisme international” a été ouverte, selon la même source.

Les midterms, un couperet pour le soutien américain à l’Ukraine? C’est l’interrogation avant un possible basculement du Congrès côté républicain.

Mais lors d’une conférence de presse, Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche, a réfuté:

“Les Etats-Unis continueront de soutenir l’Ukraine dans tous les domaines: militaire, économique, droits de l’Homme. Les membres du Congrès – républicains comme démocrates – ont été clairs: notre soutien à l’Ukraine est inébranlable quelle que soit l’issue de l’élection”.

L’aveu tombe à l’orée des midterms américains. Lundi, Evgueny Prigojine, fondateur de la société de mercenaires Wagner, a reconnu les ingérences russes dans les derniers scrutins des Etats-Unis: ‘Nous l’avons, nous le faisons et le ferons’.

“Il y a un calendrier personnel de Prigojine qui a admis avoir fondé Wagner, donne son avis sur l’Ukraine. On est obligé de s’intéresser sur ces sorties médiatiques de Prigojine”, a noté en plateau notre journaliste Patrick Sauce.

Pour notre consultante diplomatie, Sylvie Bermann, ces tentatives d’influence frauduleuses relèvent de “l’évidence”: “C’est une évidence. Et ça a été le gros problème du mandat de Trump, qui a été accusé de n’avoir été élu que grâce aux ingérences russes ce qui était faux”. “Prigojine prend plaisir à avoir pignon sur rue”, a encore pointé l’ex-ambassadrice de la France en Russie.

Pour Patrick Sauce, il faut resituer ces aveux dans une stratégie plus large: “En septembre, les Américains ont affirmé que les Russes avaient a minima dépensé 300 millions de dollars pour déstabiliser des élections à l’étranger depuis 2014″. 

Dans sa dernière allocution à son peuple – diffusée lundi soir – le président ukrainien a lui-même insisté sur l’hécatombe russe.

“La région de Donetsk reste l’épicentre de la plus grande folie de l’occupant. Des centaines de personnes meurent chaque jour, devant les positions ukrainiennes, le sol est jonché de corps des soldats ennemis. Dans l’est et le sud, nous repoussons progressivement l’ennemi. Pas à pas, nous avançons”, a-t-il assuré.

Combien de soldats russes ont perdu la vie au front depuis l’entrée en guerre? 75.000 selon le ministère des Affaires étrangères qui a reproduit son communiqué détaillé samedi sur Twitter. Celui-ci ajoute que 277 appareils russes ont été abattus et 5600 blindés neutralisés. Les Russes toutefois ne reconnaissent pour l’heure que 10.000 morts.

Le deuil fait cependant son chemin dans l’opinion, notamment via certains médias. En plateau ce mardi matin, Sylvie Bermann, notre consultante diplomatie et ex-ambassadrice de France en Russie, a noté:

“Un journal russe parle d’assauts absurdes, de soldats transformés en chair à canon. Il dit aussi que des soldats ont écrit au gouverneur de la région de Vladivostok pour se plaindre des pertes.”

Patrick Sauce, notre éditorialiste spécialiste des questions étrangères, a encore remarqué: “Il y a un chiffre plus tabou encore que les morts: celui des blessés. Un homme revenant avec un bras en moins ou sans ses jambes, c’est terrible pour le moral.”

Le Kremlin tente bien d’injecter du sang neuf dans ses troupes. Patrick Sauce a ainsi noté que le président russe avait assuré récemment que 47.000 appelés de la “mobilisation partielle” avaient été déployés sur le terrain. Pour le reste, l’armée russe, sur la défensive, tente de sauver ce qui peut l’être, construisant un glacis pour mieux prendre ses quartiers d’hiver.

“À Marioupol, Lougansk, ils se fortifient avec des ‘dents de dragon’, des blocs de béton comme au temps de la ligne Siegfried, pendant la Seconde guerre mondiale”, a en effet décrit Patrick Sauce.

C’est l’une des conséquences des frappes russes harassant les installations civiles et les infrastructures énergétiques: l’eau potable manque dans de nombreuses agglomérations ukrainiennes. C’est notamment le cas à Mykolaïv où nos équipes se sont rendues à l’occasion d’un reportage que nous diffusons ce mardi.

Cette ville, située dans le sud du pays, est privée de toute eau propre à la consommation depuis les premiers jours de la guerre. Les habitants doivent donc s’organiser. Pour certains, l’eau arrive à bord d’un tramway.

Le ministère de la Défense nord-coréen a qualifié mardi d'”infondées” les accusations américaines selon lesquelles Pyongyang fournissait des munitions d’artillerie à la Russie pour sa guerre en Ukraine, a rapporté l’agence d’Etat nord-coréenne KCNA.

Les tensions flambent dans la péninsule coréenne après une rafale de tests d’armements nord-coréens la semaine dernière (au moins 23 missiles tirés en une journée, ainsi qu’un tir de missile balistique intercontinental), alors que les Etats-Unis et la Corée du Sud viennent d’y achever leurs plus grands exercices aériens conjoints.

La dénégation de Pyongyang répond à des accusations faites la semaine dernière par le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche John Kirby. Il a affirmé que la Corée du Nord envoyait un “nombre important” d’obus à la Russie “de manière dissimulée”, en “essayant de faire croire qu’ils sont envoyés au Moyen-Orient ou en Afrique”.

Le porte-parole a précisé qu’à l’heure actuelle, Washington cherchait à savoir si cette aide militaire nord-coréenne avait bien été réceptionnée par les Russes.

“Récemment, les Etats-Unis persistent à répandre une rumeur infondée de ‘contrats d’armements’ entre la RPDC (République populaire démocratique de Corée, Corée du Nord) et la Russie”, indique un communiqué du vice-directeur des affaires étrangères militaires du ministère de la Défense nationale nord-coréenne, cité par l’agence KCNA.

“Une fois de plus nous voulons dire clairement qu’il n’y a jamais eu de ‘contrats d’armements’ avec la Russie et que nous n’en prévoyons pas à l’avenir”, ajoute le communiqué, voyant dans cette “rumeur” une “tentative hostile de ternir l’image de la RPDC dans l’arène internationale”.

L’Ukraine a reçu lundi de nouveaux systèmes occidentaux de défense antiaérienne destinés à contrer les missiles russes qui pleuvent régulièrement sur les villes et infrastructures du pays. Selon le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov, Kiev a reçu lundi des systèmes de défense antiaérienne NASAMS et Aspide, fournis par les Etats-Unis, l’Espagne et la Norvège.

Ces livraisons suivent celles, notamment, du système allemand de dernière génération “Iris-T” ou encore des missiles sol-air français “Crotale”. Le Royaume-Uni a annoncé l’envoi de missiles AMRAAM. Les Occidentaux espèrent doter l’Ukraine d’une défense antiaérienne “patchwork” composée d’équipements modernes et plus anciens.

Selon les autorités ukrainiennes, la Russie a détruit environ 40% des infrastructures énergétiques ukrainiennes depuis début octobre, utilisant notamment des drones-suicides de fabrication iranienne.