Une cinquantaine d’associations, syndicats et partis appellent à « reprendre la rue » le 23 septembre

Surfer sur les restes de la mobilisation contre la réforme des retraites, relancer le mouvement et étendre la lutte. Voilà succinctement l’ambition d’une cinquantaine d’organisations qui appellent à « reprendre la rue » lors d’une « marche unitaire » le 23 septembre, notamment pour réclamer une réforme de la police et la justice sociale dans les quartiers populaires. Parmi elles figurent des collectifs de quartiers populaires et de victimes de violences policières, des ONG comme Attac, Dernière rénovation et les Amis de la Terre, des partis de gauche, du NPA à LFI en passant par EELV, mais ni le PS, ni le PCF, ainsi que les syndicats CGT, FSU et Solidaires.

Les autorités avaient interdit par deux fois des manifestations prévues en juillet par une centaine d’organisations. L’une d’elles, qui avait tout de même eu lieu le 8 juillet à Paris et rassemblé environ 2.000 personnes, avait débouché sur l’interpellation musclée de Youssouf Traoré, le frère d’Adama Traoré, mort en juillet 2016 à la suite de son interpellation par des gendarmes. Plusieurs journalistes avaient également rapporté avoir subi des violences de la part des forces de l’ordre.

Appel à « une réforme en profondeur de la police »

« Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou d’autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des contestations sociales, démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, et pour la justice sociale climatique, féministe et les libertés publiques », écrivent la cinquantaine d’organisations signataires d’un communiqué diffusé mardi.

Elles dénoncent en particulier « une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l’ordre décriée jusque dans les plus grandes instances internationales, une politique régressive qui fait le lit de l’extrême droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l’effondrement écologique ».

Ces organisations réclament notamment un « plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires » et « une réforme en profondeur de la police ». La mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin à Nanterre, et les violences urbaines qui ont suivi, sans précédent depuis 2005, ont jeté une lumière crue sur les difficultés des quartiers populaires et les relations houleuses entre jeunes et forces de l’ordre.

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