Un tiers des habitants très vulnérables à la canicule, selon une étude

Près d’un tiers des Franciliens, soit 3,7 millions de personnes, est considéré comme très vulnérables face aux fortes chaleurs en raison des zones urbaines où ils habitent et d’autres paramètres sociaux (âge, revenus), selon une étude. Pourtant, l’Ile-de-France est relativement épargnée par l’actuelle vague de chaleur qui sévit en Europe, où le réchauffement est, selon les experts, deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.

L’Institut Paris Region publie une carte interactive qui détaille donc la vulnérabilité à la chaleur urbaine en Île-de-France. Objectif : Identifier les quartiers les plus vulnérables à la canicule. Le niveau de la vulnérabilité est déterminé de jour et de nuit, le résultat est représenté sur 9 niveaux, de très faible à très forte vulnérabilité. Cet outil vise à accompagner les communes dans la mise en œuvre de leurs plans climats (PCAET). Il permet de mieux cibler les aides régionales visant à lutter contre les îlots de chaleur. Il donne aussi aux communes un moyen d’identifier les secteurs présentant le plus de risque climatique dans le cadre d’actions de prévention et de gestion de crise.

Bien croiser les paramètres

Parmi ces personnes, qui représentent 31 % de la région la plus peuplée de France, l’Institut Paris Region (IPR) en recense 845.000 « sensibles » en raison de leur âge (moins de 5 ans ou plus de 65 ans). Plus de 6 millions de Franciliens, soit la moitié de la région, « réside dans un pâté de maisons à effet d’îlot de chaleur urbain (ICU) potentiellement moyen à fort la nuit en période estivale », estime l’IPR qui a compilé des données de 2022, y ajoutant des éléments de pondération de la canicule de 2003.

Plus on va vers le centre de la métropole parisienne, plus cette proportion s’élève : de 21 % en grande couronne, à 63 % en petite couronne et jusqu’à… 99 % à Paris intra muros. Mais « ce n’est pas 99 % de la population parisienne qui est vulnérable, il faut regarder les autres paramètres », explique à l’AFP Erwan Cordeau, spécialiste climat à l’IPR.

Un manque de data sur qui part en vacances l’été

Pour définir les quartiers les plus exposés, l’auteur de l’étude a donc pris en compte trois critères de vulnérabilité : l’ICU, mais aussi « l’exposition et la sensibilité des biens et des personnes à la chaleur urbaine » (âge, pollution de l’air) et « la difficulté à faire face » (revenus, accès au système de santé et aux espaces verts). Sur ce dernier critère, la capitale est quasiment exempte de zones rouges, à l’inverse d’un vaste triangle au nord entre Aubervilliers, Saint-Denis et Le Bourget, partie de la Seine-Saint-Denis la plus exposée.

Aussi, et même si l’ouest parisien, plus âgé et parfois moins bien loti en espaces verts, concentre plus d’îlots critiques que le nord-est de la capitale, plus populaire et plus jeune, l’étude ne prend pas en compte « quelle population, majoritairement à bas revenus, reste coincée l’été et ne part pas en vacances », souligne Erwan Cordeau. « La ville n’a pas la même socio-démographie à ces périodes critiques extrêmes », ajoute-t-il.

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