Un goodies pro police qui fait des vagues sur les réseaux

Ironie du sort. Un site Internet de vente de vêtements, de matériel et de goodies pour les forces de sécurité, a édité un patch, à coudre sur les uniformes, intitulé « résilience ». Le graphisme est basé sur une image réalisée à Lille par un photographe de La Voix du Nord au cours des émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel. Sauf que ni l’auteur, ni le média qui l’emploie n’ont donné leur accord. Un comble pour un article qui arbore le slogan « force doit rester à la loi ».

La marque « Thin blue line France » n’est pas forcément connue du grand public, les produits qu’elle propose étant essentiellement destinés aux agents des forces de l’ordre et des services de sécurité. Sur son site Web, cette marque se décrit comme « un symbole apolitique de ralliement des forces de l’ordre », dont l’origine provient de Grande-Bretagne et qui est aussi très répandue aux Etats-Unis. L’emblème de la « ligne bleue » est par ailleurs controversé, accaparé par l’extrême droite américaine selon Libération.

Aucun accord d’utilisation donné

Sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, plusieurs internautes ont noté l’apparition d’un nouvel écusson au catalogue de Thin blue line France, disponible en précommande aux prix de dix euros. Sur ce patch, on voit un policier armé d’un fusil braquer un homme allongé au sol, face contre terre. Une image qui a été plus que largement inspirée d’une image prise par Pascal Bonnière, chef adjoint du service photo du quotidien régional La Voix du Nord.

Renseignements pris auprès de nos confrères, le photographe, en congés, n’avait pas été sollicité par la marque. Pas davantage que La Voix du Nord d’ailleurs. Le quotidien a saisi son service juridique de l’affaire, dès mardi. Et, ce mercredi, l’article avait disparu du site Internet de Thin blue line France ainsi que de leur compte Instagram. Le comble dans tout cela, c’est que la fiche descriptive du patch « résilience », dont nous avons une capture d’écran, précisait que le design était « non libre de droit », protégé par son concepteur, un « tactical » artist.


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