Trois choses à savoir sur le jour du dépassement

Chaque année, l’ONG américaine Global Footprint Network calcule la date à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la Terre est en capacité de régénérer en un an. Ce mercredi marque la date fatidique. Dès demain, l’humanité vivra à crédit. Mais comment ce jour est-il calculé ? Quelles évolutions met-il en lumière ? 20 Minutes vous expose les trois choses à savoir sur le jour du dépassement.

Le calcul du jour du dépassement

Pour obtenir une date estimant quand l’humanité a consommé les ressources que la planète peut renouveler en un an, il faut faire des calculs. Afin de déterminer que le nombre de jours avant le dépassement atteint 214 en 2023, l’ONG Global Footprint Network s’associe à la Footprint Data Foundation de l’Université York, à Toronto, au Canada. Elles calculent en premier lieu l’empreinte écologique de l’humanité qui comprend notamment les émissions de gaz à effet de serre. Puis, dans un second temps, la biocapacité de la terre.

Un phénomène exponentiel

L’année dernière, le jour du dépassement est survenu cinq jours plus tôt. Cette (petite) victoire est en réalité due à un changement de méthode. Alors que l’ONG se basait avant sur les données des agences des Nations Unies, qui étaient en décalage de trois ou quatre ans en moyenne, elle prend à présent en compte des informations plus instantanées. Notamment grâce au travail de l’organisation Carbon Project ou encore de l’Agence international de l’énergie (AIE). En réalité, sur ces cinq jours de recul, seule une journée peut être attribuée à nos efforts. Et si l’on dézoome, la courbe est loin d’être avantageuse.

En 1970, la date du jour du dépassement était fixée au 29 décembre. En 1985, elle a glissé au 4 novembre. Et dès 2005, la date du 25 août est devenue le jour du dépassement. A l’exception de 2020, qui a vu le jour reculer drastiquement sous l’effet de la pandémie de Covid-19, l’humanité puise et use de plus en plus les ressources terrestres. En moyenne, le jour du dépassement avance de trois jours par an.

Depuis 1971, le jour du dépassement ne cesse de reculer. – Laurence SAUBADU, Samuel BARBOSA, Cléa PÉCULIER / AFP

Des disparités géographiques

Quand il s’agit d’évoquer le déficit écologique, tous les pays ne sont pas égaux. A l’échelle planétaire, seulement 51 ne vivent pas à « crédit écologique » et ils sont principalement situés en Afrique et en Asie. Il faudrait 1,75 Terre pour régénérer ce que l’humanité consomme sur une année mais presque trois planètes si tout le monde consommait comme les Français. Car la France atteint son jour du dépassement le 5 mai.

Bien loin de l’accomplissement du Bhoutan, du Suriname et du Panama. Ces trois pays sont les seuls à avoir atteint un bilan carbone négatif. De l’autre côté de l’échiquier se trouve le Qatar, dont le jour de dépassement survient dès le 10 février. Même analyse pour Dubaï, temple de la consommation et de l’excès. La ville aux immenses gratte-ciel, parcs arrosés dans un climat aride et pistes de ski intérieures en plein désert plombe le bilan carbone des Emirats arabes unis. Le jour du dépassement du pays hôte de la COP28 en novembre 2023 est survenu le 13 mars en 2022.

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