Test Sony Bravia Theatre Quad : un système quadriphonique pour une immersion totale

Ni vraiment une barre de son — bien que nous le classons comme tel — ni un ensemble d’enceintes home-cinéma au sens traditionnel, le Bravia Theatre Quad, aussi appelé HT-A9M2, consiste en un quatuor de modules audio que l’on dispose en quadrilatère.

Chaque enceinte/module sans-fil, alimentée sur secteur, dispose de plusieurs haut-parleurs, dont un directement pointé au plafond afin de reproduire une dimension verticale. L’association de toutes les enceintes plonge sur le papier l’utilisateur dans une véritable bulle sonore. Le tout s’organise autour d’un petit module central et d’une application dédiée. En théorie, le Bravia Theatre Quad peut remplacer totalement une barre de son haut de gamme grâce à son principe de virtualisation de canaux et son avantage en matière d’ampleur sonore (écartement des enceintes).

Prix et disponibilité

L’ensemble Sony Bravia Theatre Quad est disponible depuis mai 2024 pour un tarif de 2699 €. Deux caissons sans-fil optionnels sont déjà disponibles : le SA-SW3 (499 €) et le SA-SW5 (799 €).

Conditions de test

Le Theatre Quad a été testé sous la version 2.0.0 de l’app Bravia Connect.

Note de la rédaction: 5 sur 5

Construction

Plus mature que ce que proposait le système HT-A9 premier du nom, le Bravia Theatre Quad conserve un design à part qui s’intègre plutôt bien dans un salon. Exit les anciens modules quasi-tubulaires uniquement recouverts de plastique : les quatre enceintes, seulement différenciables par une petite marque (placée sous le produit) indiquant leur placement dans le quadrilatère, sont élégantes et très bien finies.

Parallélépipèdes plats, elles sont presque en intégralité cerclées par un tissu maillé, à la fois sobre et d’excellente facture. La finesse générale, contrebalancée par une certaine largeur (289 mm), autorise une meilleure intégration qu’auparavant.

Certaines difficultés de placement peuvent évidemment apparaître suivant les configurations. En effet, disposer quatre enceintes dans une pièce n’est pas forcément simple. Ici, la problématique diffère sensiblement d’une barre de son standard, car il n’est pas possible d’exploiter un meuble TV de taille standard en tant que support. L’idéal, lorsque cela est possible, reste une fixation sur les murs.

Sony pousse la discrétion dans les moindres détails. La connectique secteur de chaque enceinte, ainsi que leur bouton d’appairage, sont placés dans une encoche. Le boîtier de contrôle est quant à lui au diapason et parvient à se faire totalement oublier. L’échange avec les quatre modules s’effectue via une transmission sans-fil (individuelle) basse latence. En revanche, sa construction 100 % plastique n’est pas au niveau des modules.

Accessoires

Parfaitement organisé, le carton du Bravia Theatre Quad s’ouvre directement sur les quatre enceintes, chacune associée à un socle vissable (à monter) et un câble secteur. Au centre, outre le hub de contrôle et sa télécommande associée, nous identifions un câble HDMI, mais avant tout des supports muraux. Ainsi, aucun accessoire important ne manque à l’appel.

Note de la rédaction: 4 sur 5

Connectique & Diffusion sans-fil

À l’instar du précédent HT-A9, l’intégralité de la connectique et de la connectivité Bravia Theatre Quad repose sur le boîtier central. Celui-ci envoie ensuite le signal associé à chacune des quatre enceintes.

Pour ce qui est de la connectique, Sony fait du Son et conserve quelques vilaines habitudes afin de tout garder dans son giron. On retrouve une interface HDMI eARC, une entrée HDMI 2.1 (compatible 4K/120 Hz et VRR) et une sortie S-Center, prise qui permet d’utiliser une TV Bravia en tant que haut-parleur central. Une optimisation des voix sera même disponible prochainement via une mise à jour pour les TV Bravia de la marque : le Voice Zoom 3. À cela s’ajoutent une entrée Ethernet, une puce wifi et une puce Bluetooth compatible LDAC.

En plus de faire l’impasse sur le très universel connecteur optique Toslink, ce hub n’intègre aucune sortie RCA pour raccorder un caisson de basses externe. C’est simple, seuls deux caissons sans-fil sont disponibles en option : les SA-SW3 et SA-SW5, évidemment de chez Sony.

Très minimaliste dans sa gestion réseau, le Sony Bravia Theatre Quad n’affiche pour le moment qu’une compatibilité Spotify Connect et AirPlay 2. Rien à signaler actuellement sur un fonctionnement via Chromecast. Au moins la partie Bluetooth est-elle soignée puisque propulsée par une puce 5.2 compatible LDAC.

Note de la rédaction: 4 sur 5

Expérience utilisateur

En un sens plus moderne que les anciennes barres de son du constructeur, le système HT-A9M2 repose à présent sur Bravia Connect, la même application dédiée que la HT-S2000 ou le trio HT-AX7. La configuration et les réglages passent impérativement par celle-ci, et non plus par le TV via l’interface eARC. Si Sony prend assez bien l’utilisateur par la main, quelques points sont perfectibles.

Le premier, hélas un choix volontaire de la marque, concerne l’obligation de se connecter à un compte Sony, démarche pour le moins horripilante. L’autre problème, visiblement lié à un bogue dans l’app, empêche l’utilisateur de confirmer l’appairage, processus enclenché en approchant simplement son smartphone du boîtier.

Une fois cette petite barrière franchie, la configuration est simplissime. Les quatre modules sont liés à une position/fonction unique, inscrite dans leur encoche (avant droit, avant gauche, arrière droit, arrière gauche) ; il faut donc les disposer en conséquence dans la pièce. Une certaine marge de liberté existe, mais nous avons pu constater que les meilleurs résultats sont obtenus en respectant une certaine symétrie droite/gauche par rapport à l’auditeur et un placement à des hauteurs similaire. Bravia Connect applique ensuite un calibrage via une série de tonalités, calibrage automatique qui s’achève — une première chez Sony — par une mesure à partir de la position d’écoute via le smartphone. Cette opération est facile à relancer, notamment s’il faut ajouter un des caissons de la marque dans sa configuration.

Contrairement à ce que l’approche haut de gamme du Bravia Theatre Quad peut laisser accroire, l’app offre un nombre franchement limité de réglages. L’utilisateur débutant n’est néanmoins jamais perdu grâce à l’interface particulièrement intuitive. En comptant l’ajustement du niveau de basses et des canaux arrière, les fonctions sonores se résument à des détails et à l’activation/désactivation de trois modes : Nocturne (réduction de la dynamique), Champ sonore (rendu 3D du son) et Voix (concentration sur les dialogues).

À cette application spartiate, mais efficace, s’ajoute une télécommande tout aussi épurée, totalement identique à celle de la barre de son HT-S2000. De fait, Sony évite une fois encore de perdre l’utilisateur, puisque la marque se limite à l’essentiel. L’expérience est tout aussi limitée du côté du boîtier, qui n’intègre aucune commande. Son minuscule afficheur monochrome, à peu près lisible à distance moyenne, ne permet que de vérifier le volume ou l’entrée en cours, ainsi que les options sonores.

Note de la rédaction: 4 sur 5

Audio

Architecture sonore

Pour l’architecture des quatre enceintes, Sony met le paquet avec une disposition de type 3 voies, voire 3,5 voies, composée de quatre haut-parleurs. En façade, on remarque un woofer pour les basses, associé à une charge bass-reflex avec évent vertical, un haut-parleur de médium et un tweeter. La marque troque ainsi l’unique haut-parleur basses/médiums des enceintes du HT-A9 pour deux transducteurs bien distincts. Enfin, les effets verticaux sont confiés à un haut-parleur large bande Sony X-Balanced de forme rectangulaire.

Comme toujours, Sony est plus que timide en matière de caractéristiques techniques. On ne connaît ni le diamètre des différents haut-parleurs, ni la réponse en fréquence. La seule information technique vient de l’amplification utilisée, ici de type S-Master HX (amplification numérique). L’ensemble comprend donc 16 haut-parleurs au total pour une topologie que l’on peut qualifier de 4.0.4.

Performances

Enceintes plates et absence de caisson de basses : il est évident que l’ensemble Bravia Theatre Quad ne va pas se confronter à une Devialet Dione dans les graves. Ce point précis constitue la seule limitation incontestable du produit, limitation qui peut toutefois se révéler acceptable dans les petits espaces.

À l’usage, l’ensemble Quad réussit bien son pari, car il parvient à proposer une signature sonore efficace, légèrement descendante, en faisant montre d’une solide base technique. Si la différence avec la précédente version n’est pas dramatique, nous assistons clairement à une amélioration.

Le niveau de détails est bien présent, les aigus n’ont certes pas la qualité d’une enceinte HiFi, mais gardent une certaine richesse, un certain naturel. On peut surtout noter une quasi-absence d’agressivité, ainsi qu’une brillance maîtrisée, même à volume élevé. L’ensemble n’est pas ce qui existe de plus carré dans le registre, mais Sony parvient très bien à éviter tout rendu “acide”.

Les médiums montrent quant à eux une légère tendance à l’embonpoint avec un plateau autour des 100 Hz-200 Hz. Le Bravia Theatre Quad perd de fait en équilibre, mais nous n’avons jamais la sensation d’une réelle exagération ou de manque.

Contrairement à ce que nos mesures semblent indiquer, son apparente douceur n’est pas synonyme de mollesse, au contraire. Les HT-A9M2 distillent une certaine explosivité, une énergie bien dosée, d’où un bon rendu sur les films et la musique. Cela va sans dire, des concurrentes (entre guillemets) comme la Sennheiser Ambeo Soundbar Plus ou la Samsung HW-Q995D en ont un peu plus dans le ventre.

Talon d’Achille du produit, l’extension dans les basses, quoique suffisante pour délivrer une légère assise, est trop faible pour parler de grand spectacle. Les vrombissements et effets ronronnant sont trop timides pour ne pas considérer l’un des caissons (optionnels) comme une obligation pour une expérience digne de ce nom. Il est évidemment possible de passer par la case égalisation pour pousser le niveau de graves, mais cela vient avant tout renforcer la bosse des bas-médiums. Au moins le Bravia Theatre Quad ne va-t-il jamais au-delà de ses possibilités, ne tombant jamais dans le piège du son surgonflé.

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