« Tant que les enfants s’amusent »…Privés de vacances, des Toulousains profitent de la « plage »

« On va essayer de partir un week-end mais avec trois enfants, on n’a pas les moyens de faire grand-chose ». Yavoï et Marie profitent des transats qu’offre Toulouse plage, au bord de la Garonne tandis qu’Ethan, Celia et Liam enchaînent l’escalade, les jeux d’eau et les parties de volley. Une petite parenthèse ensoleillée et distrayante pour cette famille qui a dû s’asseoir sur des vacances au bord de la mer. Celui qui travaille dans le bâtiment tire tout de même parti de ses congés. « L’essentiel, c’est que les gosses s’éclatent. Même si on reste sur Toulouse, ils garderont de bons souvenirs de cet été », explique le père de famille.

Sur la Prairie des filtres, pour cette vingtième édition de Toulouse plage, la Métropole s’était engagée à « penser à ceux qui ne peuvent pas partir en vacances », selon le maire Jean-Luc Moudenc. Et en plein cœur de la Ville rose, cette petite parenthèse de détente et d’amusement est la bienvenue. « Je n’ai pas de vacances… Donc je profite de ce coin quand j’ai le temps pour me changer les idées et ne pas avoir l’impression de passer à côté de mon été », témoigne Elisabeth. A 26 ans, la commerçante, savoure son mercredi après-midi de pause pour goûter aux joies du badminton avec sa petite amie Elyna, une jeune étudiante, obligée de rester en ville par manque de moyen. Sans trop forcer sur l’effort physique en ce jour d’août plutôt chaud, les deux amoureuses s’évadent de leur quotidien.

« Moi je préfère rester ici »

A quelques mètres de là, de vrais sportifs en herbe s’adonnent à l’escalade sur le mur installé sur la Prairie. Ces petits qui n’ont pas froid aux yeux n’ont pas besoin de faire des kilomètres pour se régaler cet été. « Papa et maman restent à la maison car ma petite sœur vient de naître… D’habitude, on part à l’océan mais pas cette année. Moi je préfère parce que je vois plus les copains et qu’on s’amuse », confie Malo, baudrier vissé sur le corps encore frêle de cet enfant de neuf ans.

« On en profite pour découvrir notre région. L’année, on a jamais le temps de faire du tourisme local donc on a décidé d’économiser et de faire des activités avec les enfants », révèle Judith tout en courant derrière sa petite Agnès, à peine trois ans. « Toulouse a beaucoup à offrir à nos enfants, autant en profiter, surtout quand c’est gratuit ! », ajoute la secrétaire médicale.

Dans ce petit havre à l’effet « vacances d’été », on court, on crie, on s’arrose…  « Les petites sont au Paradis là », rigole Antoine, père de Justine et Clarisse. Les jumelles font le tour de la Prairie en maillot et pieds nus. « Elles passent leur temps à faire la course. Pendant ce temps-là, je bouquine, ce sont mes vacances aussi, faut pas l’oublier ! », développe ce père de famille, rassuré par un personnel sur le qui-vive. A 37 ans, le commerçant du centre espère que ses filles se défoulent assez pour s’endormir rapidement ce soir. « On a un barbecue en famille, si on pouvait être tranquille, je ne dis pas non », ironise celui qui culpabilise toujours un peu de ne pas offrir plus à ses enfants. « Elles sont toujours sages, bonnes à l’école. Les vacances, c’est leur cadeau… Mais, ça coûte beaucoup trop cher cette année pour pouvoir partir. J’espère qu’elles comprendront plus tard ».

En attendant de penser au budget, ces enfants ne font que profiter de leur été… Et c’est bien assez à cet âge-là.

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