quelqu’un de “complexe”, qui a “une appétence pour la sexualité” et “une fascination pour le mal”

12h35 : Au tour de la défense d’interroger l’experte 

Me Jakubowicz interroge l’experte sur son expérience professionnelle. Elle a pratiqué pendant 13 ans dans les maisons d’arrêt pour “comprendre la complexité du passage à l’acte”, dit-elle.

– Me Jakubowicz : « Est-ce qu’il y a pas une partie de votre travail qui relève de la subjectivité ? »

– La psychologue : « Oui, forcément. La subjectivité est au centre, avec toute sa complexité. »

– Me Jakubowicz : « Je dois le reconnaître, il est rare et important qu’un expert sache dire ‘je ne sais pas’ (en référence à certaines réponses précédentes)”

[VIDÉO] Lelandais, « une personnalité complexe » 

Stéphane Blezy, journaliste au Dauphiné Libéré, revient sur cette matinée de lundi et sur “le goût pour les excitations de Nordahl Lelandais”, décrit par la première psychologue appelée à la barre. 

12h29  : Pour l’experte psychologue, « l’aveu peut permettre une sorte d’acceptation »

Jacques Dallest, avocat général pose à son tour des questions à l’experte.

– L’avocat général: « Tensions sexuelles, toute puissance… ça peut aller jusqu’à la mort ? »

– La psychologique : « C’est à dire qu’à ce moment là plus rien ne peut lui arriver. »

– L’avocat général : « Qu’est-ce que vous pensez de l’aveu de Nordahl Lelandais sur l’exhortation de son avocat vendredi ? Vous semble-t-il sincère ? Est-ce que c’est un soulagement pour lui ? »

– La psychologue : « Je ne sais pas M. l’avocat général. On est dans un cour d’assises dans un procès exceptionnel donc je ne sais pas. On imagine qu’il espère le moins pire pour lui. Ça peut être un moyen de s’amender… Si l’aveu est difficile, c’est que les deux mondes qui étaient séparés par le clivage, là ils cohabitent. »

– L’avocat général : « Une forme de retour à l’humanité ? »

– La psychologue : « L’aveu peut permettre une sorte d’acceptation. »

12h20 : Le sentiment de toute puissance narcissique « peut s’exprimer dans tous les types de situation »

– Me Crespin : « Le sentiment de toute puissance narcissique, il peut s’exprimer dans des violences envers des enfants ? »

– La psychologue : « Ce sentiment peut s’exprimer dans tous les types de situation. »

12h16  : « C’était impossible que sa mère décèle la souffrance de son enfant »

– Me Crespin, avocat des associations de victimes : « Sur les failles narcissiques et traumatiques chez les enfants. Est-ce qu’on a le moyen de les déceler ? »

– La psychologue : « C’est les parents, les enseignants, les éducateurs qui peuvent le repérer. »

– Me Crespin : « Concernant Nordahl Lelandais, les signes n’étaient pas visibles ? »

– La psychologue : « C’était impossible que sa mère décèle la souffrance de son enfant, elle ne pouvait pas entendre ces signes cliniques. Peut-être parce que l’enfant venait remplir un rôle un bien particulier mais cela c’est du transgénérationnel. »

12h13 : « Que se serait-il passé dans la tête de Nordahl Lelandais si les petites filles s’étaient réveillées pendant les agressions sexuelles » demande l’avocate des familles des petites cousines

Me Remond, avocate des familles des petites cousines de Nordahl Lelandais : « Que se serait-il passé dans la tête de Nordahl Lelandais si les petites filles s’étaient réveillées pendant les agressions sexuelles ? »

– La psychologue : « On essaye de comprendre, mais je ne sais pas. Ce que l’on peut imaginer c’est que ce n’est pas la même chose dans la rencontre d’être avec des personnes qui dorment que quelqu’un qui vous voit, va réagir, avoir peur… Mais sinon, je ne sais pas. »

12h03  : La psychologue et le travail de reconstruction de Lelandais

– Me Boguet : « Comment est-ce qu’on se reconstruit dans ces cas là ? »

– La psychologue : « La cour d’assises initie ce travail, mais refaire ce trajet suppose pouvoir affronter des actes dramatiques. Et c’est un travail à faire avec une ou des personnes. »

11h56  : Me Boguet pose des questions sur les pratiques sexuelles extrêmes de Nordahl Lelandais avec son partenaire masculin

 -Me Boguet, avocat du père de Maëlys : « On a l’impression qu’il est arrivé une époque dans son existence où il hypersexualise son rapport à l’autre ( agressions sexuelles, pornographie, photomontage porno…)… »

– Psy : « C’est une recherche permanente d’excitation. Le besoin d’excitation qui peut se développer sur le plan sexuel permet de se construire en tant que sujet et reprendre le contrôle de soi. »

Me Boguet pose des questions sur les pratiques sexuelles extrêmes de Nordahl Lelandais avec son partenaire masculin.

– Psy : « Ce n’est pas autant le plaisir qui est en jeu dans ces scènes sexuelles, que la capacité de résister à des situations traumatiques. Dans ces expériences, on prépare l’autre à être dans une situation traumatique. »

– Me Boguet : « Il repousse les limites de la découverte ? »

– La psychologue : « Oui, oui, mais il y aussi quelque chose de l’exploration de l’autre. Après à mon sens, il n’y a pas d’élément sadique. »

– Me Boguet : « On a l’impression qu’il est déconnecté de la réalité. “Il y a un véritable décalage entre les aptitudes qu’il se prête et la réalité”, avez-vous dit… »

– La psychologue : « Oui, il n’a pas une capacité à s’auto évaluer, parce qu’il n’est pas sujet. Il peut décrire de l’extérieur. Quand je le rencontre, il me dit ‘c’est un cauchemar’. Cela n’a pas le statut de réalité. C’est un autre monde. »

11h49  : La psychologue interrogée sur Lelandais et son rapport avec les chiens

Me Boguet interroge à présent Magali Ravi, la psychologue à la barre depuis ce matin 9h.

– Me Boguet : « Sur le lien avec ses chiens. Ce qui me semble singulier c’est que ce n’est pas le chien domestique. Nous avons affaire à des chiens d’attaque. Est-ce que dans le passage à l’acte où l’agir est en question, il y a quelque chose dans son rapport avec ses chiens qui peut expliquer la violence de M. Lelandais ? »

– La psychologue : « Il n’y a pas que des éléments de contrôle avec ses chiens, il y aussi des éléments affectif. Ces éléments de contrôle et narcissique sont des organisateurs du passage à l’acte, qui signifie garder le contrôle sur tout ce qui est envahissant. »

11h41  : Me Rajon questionne la psychologue sur l’excitation chez Nordahl Lelandais

– La psy : « C’est une excitation tous azimuts : les addictions, la sexualité, l’hyperactivité… »

– Me Rajon : « Avec l’une des psychologues, il vérifiait ses prises de notes. Qu’est-ce que ça dit ? »

– La psychologue : « Oui, c’est voir si on est pas trahi dans sa parole et ce que l’autre pense aussi de ce que l’on dit. »

11h36  : « J’ai l’impression que ça va être le travail d’une vie pour M. Lelandais de dire ce qu’il s’est passé »

– Me Rajon : « Pourquoi le 19 février, quand vous l’une des psychologues le rencontre alors qu’il y a eu la découverte du corps, il n’est pas dans l’effondrement ? Pourquoi il ne dit pas ce qu’il s’est passé ?

– La psychologue : « Il a une capacité à se ressaisir. Moi j’ai l’impression que ça va être le travail d’une vie pour M. Lelandais de dire ce qu’il s’est passé, parce qu’il va falloir revoir la victime, se repositionner en tant que sujet. Ce n’est pas possible pour lui de pouvoir avoir une place en tant que sujet ayant commis un acte à ce moment-là et je pense que ce n’est toujours pas possible. Pour pouvoir avoir une place subjective, il faut être capable de constituer l’autre en tant que sujet et victime. »

– La psychologue : « Si vous racontez les faits, vous faites sauter un clivage et ce n’est pas possible ».

11h31  : Me Rajon , l’avocat de la maman de Maëlys, interroge la psychologue sur les capacités relationnelles de Lelandais

– La psychologue : « C’est quelqu’un qui peut être très agréable dans les rencontres, mais dans une certaine séduction, une espèce de contrat narcissique. Mais pas pour des relations avec affect, mais plutôt qui le mettent en avant. La rencontre peut être forte, intense, chez Nordahl Lelandais, mais la déception est très compliquée et c’est pour cela que l’on passe à autre chose. »

 11h30  : « Peut-on imaginer qu’il n’y aura plus de passage à l’acte ? », demande l’assesseur à l’experte

– Assesseur : « La question qui se pose c’est celle de la répétition des passages à l’acte et de l’avenir. Peut-on imaginer qu’il n’y aura plus de passage à l’acte ? »

– La psychologue : « Pour la première question, je ne sais pas. Le pronostic est plutôt positif à partir du moment où les soins psychiatriques et psychologiques sont continus. À court terme et à moyen terme, j’aurais beaucoup de mal dire un pronostic, mais la cour d’assises permet de reconstruire une histoire, cela peut aider. Cela se base aussi sur les rencontres en détention, à partir du moment où la personne peut dire qu’il y a quelqu’un qui compte pour lui. »

11h22 : L’audience reprend

11h15 : Pour Me Boguet, “on est en face d’une personnalité très atypique”

Pour Me Yves Crespin, avocat des associations L’Enfant Bleu et La Voix de l’Enfant, “on est en face d’une personnalité très atypique et je ne suis pas certain qu’on en saura beaucoup plus sur le fonctionnement de Nordahl Lelandais”.

11h  : L’audience est suspendue.

Elle reprendra à 11h15.

10h59  : « Il est tout à fait capable d’organiser une réalité, mais qui n’est pas la sienne »

– La présidente : « Est-ce que l’on est dans une normalité de surface avec Nordahl Lelandais ? Tous ses amis sont dans l’incompréhension totale de ses passages à l’acte. »

– La psychologue : « Oui, une normalité de surface, opératoire, pragmatique. Il est tout à fait capable d’organiser une réalité, mais qui n’est pas la sienne. Tout en ayant des vécus de terreur, d’angoisse, qu’il arrive à masquer mais de moins en mois en 2017. »

10h56  : Des troubles de la personnalité qui pourraient être en lien avec sa consommation de cocaïne

La présidente revient sur les addictions de Nordahl Lelandais, en particulier la cocaïne : « Est-ce qu’elles ne sont pas la conséquence de ses troubles de la personnalité ? ».

– La psychologue : « Oui, on va retrouver cela chez plusieurs types de pathologies. »

10h48  : La présidente demande des précisions sur la nuit du meurtre de Maëlys

– La présidente : « Concernant Maëlys, il invoque le fait qu’elle ne dormait pas, contrairement à ses petites cousines qui dormaient (au moment des agressions sexuelles). Que veut-il dire ? »

– Le psychologue : « Le regard est le miroir de l’âme qui traduit de manière assez forte le sentiment affectif. Il y a aussi l’idée que si l’autre se situe comme un sujet (et non objet), c’est plus difficile. Ses deux petites cousines, elles dorment, elles ne sont pas animées. »

– La présidente : « Il est en lien avec la réalité donc de ce qu’il dit par rapport à sa vision d’Arthur Noyer (au moment du meurtre de Maëlys ) ? »

– La psychologue : « C’est quelqu’un qui est dans des modalités de surexcitation déjà : le mariage, la cocaïne, l’alcool… Il dit qu’au moment où il a vu Maëlys, ce n’était plus Maëlys, mais Arthur Noyer qui revenait et c’est là qu’il a donné un coup. Ces éléments de dissociation il les a toujours décrit comme des éléments qui aliènent, qui vous sautent au visage. »

10h44  : Sur le refus de porter la responsabilité de ses ruptures amoureuses

– La présidente : « Dans les ruptures, ce n’est jamais de sa faute. Est-ce qu’on peut l’expliquer ? »

– La psychologue : « Il a une difficulté à se mettre dans des modalités de nuance affective. Et puis c’est une manière d’être innocent, dans l’innocence narcissique. Et il y aussi une autre explication : ne pas se constituer comme le sujet de l’autre. »

La présidente évoque la phrase que Nordahl Lelandais en parlant de sa copine au moment des faits. « Si elle avait répondu (à son SMS), ça ne serait pas arrivé ».

– La psychologue : « C’est une manière pragmatique et opératoire de voir les choses, sans affect. Et aussi faire ressentir la culpabilité à un autre. »

10h39 : L’impression qu’après l’échec à l’armée « plus rien ne tient »

– La présidente : « Est-ce que cet échec à l’armée a pu contribuer ? »

– La psychologue : « J’ai l’impression que l’armée pouvait tenir quelque chose et qu’après l’armée plus rien ne tient (notamment les emplois qu’il multiplie mais sur de courtes périodes). Il est dans une espèce de marasme affectif aussi. »

– La présidente : « Dans ses relations avec ses compagnes, vous allez parler de dénigrement de l’affect, parce qu’il a peur de s’investir et de souffrir ? »

– La psychologue : « C’est une blessure narcissique. Ce qui est craint dans des modalités affectives c’est d’être rejeté, évincé, une douleur narcissique aussi. »

10h35 : « Une honte à dire que c’est un tout petit bonhomme qui n’y arrive pas, qui est vulnérable »

La psychologue met aussi en avant son “incapacité à appeler au secours” et une “honte à dire que c’est un tout petit bonhomme qui n’y arrive pas, qui est vulnérable”. Elle met cela en parallèle avec son énurésie jusqu’à l’âge de 8 ans.

– La psychologue : « Il porte à son insu la transmission générationnelle, des choses qu’il ne connaît pas et ne comprend pas. » « Autre élément qui est important : il dit qu’il a des besoins de sentir proche, pas trop loin de ses parents. Ce qui traduit un attachement secure. Après l’âge de 30 ans il revient au domicile parental. »

10h26  : « Un attrait et une fascination pour le mal » selon l’experte

La présidente, Valérie Blain, interroge l’experte psychologue.

– La présidente : « Vous l’avez rencontré à de nombreuses reprises. Le 2, 6 et le 7 février, avant que l’on retrouve la trace de sang dans la voiture. Vous le voyez aussi plusieurs fois après, très rapidement, le 19 février, le 14 avril… Il a eu 29 examens sur six mois en tout en 2018. Sur cette période, est-ce que, selon vous, ces conditions d’expertises peuvent avoir eu une résonance sur ce qu’il a pu dire ? »

– La psychologue : « Ce qui a rythmé les rencontres c’était beaucoup la médiatisation qui rythmait le rapport qu’il allait avoir ou qu’il pouvait avoir. »

La présidente questionne sur le narcissisme de Lelandais.

– La psychologue : « Il est dans une forme de narcissisme malin (pour le mal). Un attrait et une fascination pour le mal. La capacité à pouvoir érotiser des scènes traumatiques en fait. (…) Quand je le rencontre au début il se positionne comme si il allait sortir bientôt de prison, il est n’est pas dans la réalité. Puis il y a le 16 février. Et là j’arrive au quartier d’isolement et il ne peut plus parler. Il est défait. C’est un monde qui est en train de s’effondrer.

– La présidente : « On peut parler d’effondrement narcissique ? »

– La psychologue : « Oui, c’est quelque chose que vous ne pouvez pas anticiper. »

– La présidente : « Comment après ça il peut recolmater tout ça et être à nouveau dans le clivage ? »

– La psychologue : « Parce que c’est un fonctionnement qui date de très longtemps. Il arrive à travers les clivages à se couper de ce qui ne va plus. »

– La présidente : « Vous nous dites qu’il a eu des traumatismes très précoces durant son enfance, alors que nous avons un parcours très lisse, sans aspérité. Comment se fait-il que personne n’ait perçu ses traumatismes précoces et de quelle nature peuvent-ils être ? »

La psychologue met en avant le rôle des parents qui peuvent être non-présents, pas assez aimants… « Cela ne fait pas de trace dans l’histoire », de Nordahl Lelandais, pas un traumatisme, mais quelque chose qui « mobilise des angoisses très très fortes » et pour lutter « on met des barrages appelés ‘clivages’ et tout ce qui est du laisser aller va être évité, puisqu’il faut barrer d’avance les vécus d’envahissement ».

Téléphone détruit, excuses et « crachat au visage de la famille » : le récapitulatif de la deuxième semaine du procès Lelandais


10h08  : « Un besoin (chez Lelandais) de maintenir un fort niveau de tension, lui permettant de rester en toute-puissance », concluent les deux expertes psychologues

« Il y a des moments où il a l’impression d’être témoin de sa vie, plutôt que de se ressentir vivant. Un parallèle peut être fait avec l’anesthésie, lors d’une opération. Le sujet ne se vit, ne se sent plus. »

Les conclusions des deux expertes psychologues : “Nordahl Lelandais est quelqu’un qui a des capacité cognitives et intellectuelles dans la norme. Il est tout à fait capable de susciter l’intérêt de son entourage. Des carences affectives précoces. Il se situe dans une très forte dépendance affective. La surenchère des excitations témoigne de son besoin de maintenir un fort niveau de tension, lui permettant de rester en toute-puissance, lui permettant de se situer au dessus des autres, au-dessus du bien et du mal. »

10h04 : Il y a « une tonalité anxieuse extrêmement importante » chez Lelandais selon l’experte

« Une tonalité anxieuse extrêmement importante chez cet homme. Il avait une façon de s’adapter par facettes à la réalité. On ne peut pas dire que c’est quelqu’un qui ne peut pas s’adapter à la réalité. On parle de personnalité en îlots. On voit aussi qu’il y a une appétence pour les excitations. La manière dont il décrit son éducation, il y a peu d’affect, peu de place pour l’enfant. Des personnes qui vont s’adapter très bien à l’environnement mais qui sont dans une surenchère liée à dans des souffrances identitaires. On a une personnalité qui n’est pas homogène et qui est complexe et réagit sur un mode tout-puissant quand il a un sentiment de vulnérabilité. »

09h59  : « Une appétence pour la sexualité »

« Il a une appétence pour la sexualité, parce que c’est ce qui permet d’organiser l’excitation et qu’il y a une espèce de jeu possible de mise en scène des positions de l’autre (sujet ou objet dans les relations sexuelles). »

09h57  : La psychologue évoque à présent le récit que Nordahl Lelandais lui a fait du mariage

« Je n’ai pas compris sur le coup, j’ai vu la tête d’Arthur Noyer, une vision d’Arthur qui revenait en elle. Une description qu’il a toujours fait, avec un premier vécu de dissociation je pense, qui est organisé par une scène traumatique. Important de dire que quand il voit Maëlys, il voit Noyer, parce qu’il y a cette scène traumatique : les coups viennent effacer ce qui a été une angoisse. Il n’est pas sadique, pas dans un plaisir à faire souffrir l’autre. Il dit ‘J’ai eu le réflexe de lui mettre un coup de poing au visage’ (en parlant de Maëlys). Il est dans une autre réalité à ce moment-là, tout en étant tout à fait conscient. »

09h51 : Lelandais victime de crises d’angoisse par le passé

« Il décrit une crise d’angoisse en 2006 et 2007. Il a vu des psychiatres et on lui a prescrit des anxiolytiques mais qu’il n’a pas pris ».

« En détention il est suivi par un psychiatre et un psychologue. Il décrit aussi des conduites addictives : alcool, cocaïne… La cocaïne c’est du speed, on cherche l’hyper activité. Il raconte des accidents de moto, un accident de voiture. Concernant ses antécédents judiciaires, il parle de l’incendie d’un bar au lac de Paladru, pour lequel il a effectué sa peine sous bracelet électronique. Il évoque une autre condamnation plus récente, à 600€ d’amende pour avoir crevé les pneus de la voiture d’une de ses conquêtes ».

09h46 : « Une excitation pour la découverte » selon la psychologue

« À partir de 2016, il parle de relations qu’il a eu exclusivement avec des hommes, rencontrés sur internet, dont il ne connaît pas les noms. On voit que c’est l’excitation de la découverte qui prélude aux modalités des rencontres. En 2017, il évoque des “actes de pédophilie” avec ses deux petites cousines qui dormaient, c’est très important pour lui qu’elles dorment parce qu’elles deviennent des objets sexuels. Il dira qu’il aime tout ce qui est nouveau. Il a donc une excitation pour la découverte. »

« Il ne se sent pas sujet de son histoire, d’où son rapport à la parole. »

« Des modalités affectives mais qui sont sur une teneur narcissique. »

09h40  : Pour l’experte, Lelandais est « quelqu’un qui fonctionne dans l’instant »

« Dans sa carrière militaire il atteindra le grade de caporal. Il parle de manière peu précise du séjour qu’il a fait en Guyane et il a effectué des stages de commando dans le sud de la France, nous dit-il. »

« C’est quelqu’un qui fonctionne dans l’instant, qui n’arrive pas à organiser une continuité dans ses relations affectives. »

Son discours sur la suite de son parcours est décousu indique la psy : « Il va parler de la manière dont il a habité à Grenoble pendant un ou deux avec son meilleur ami. Du fait qu’il a été ambulancier pendant quatre mois, un métier dans lequel il se sentait bien. Il a également travaillé chez Direct Énergie, mais il est déçu. »

« Concernant ses loisirs c’est quelqu’un qui est très actif. Il fait du judo, du snowboard, du canicross, de la moto…. je pense que c’est quelqu’un qui aime aller vite. Et dans sa vie affective on a l’impression qui l’a organisée avec une ‘bouée de femmes’, quelqu’un qui a toujours une deuxième femme au cas où. »

Avec les femmes : « il dénigre l’affect qui le met dans une position de vulnérabilité ».

« On voit bien que c’est difficile pour lui d’être dans des modalités de choix affectifs. »

09h36 : « Il y a toujours un décalage entre la réalité telle qu’il la perçoit et la réalité »

– La psychologue : « Il a un petite enfance toute à fait normale. Il n’y a aucun élément saillant. Il faisait pipi au lit jusqu’à l’âge de 8 ans et cela témoigne d’une souffrance de l’enfant, dont les raisons peuvent être extrêmement variables. Ce n’est pas une souffrance dont il parle, il intériorise. »

« Il dit qu’il était bon élève. Il y a toujours un décalage entre la réalité telle qu’il la perçoit et la réalité. Puis il est en échec scolaire à l’adolescence et tellement aimé par ses parents qu’il était incapable de dire qu’il était en difficulté. »

« 2001 est une date très importante car il s’engage dans l’armée. Quand il en parle, il est extrêmement vivant, on l’écoute avec plaisir quand il parle de ses chiens. On voit que ce métier de maitre chien lui convient vraiment. Avec les chiens il a rencontré le double-fidèle. »

09h28 : La psychologue résume ses entretiens avec Nordahl Lelandais

La psychologue fait d’abord un résumé de ses entretiens avec Nordahl Lelandais. Il a évoqué sa demi-sœur et son frère. Il a “une relation de complicité avec son frère, avec lequel il jouait, mais qui est handicapé, qui n’était venu le voir qu’une fois en détention et qui ne travaillait pas”.

Nordahl Lelandais est le deuxième de la fratrie. “La famille déménage à Domessin en 1988. Il n’évoque pas de déception en lien avec les multiples déménagements. Sa mère est issue d’une fratrie de 13 ans et il pointera un oncle Jacques, qui a disparu. ‘Un brigand’, dit-il”.

9h21 : « Avec moi M. Lelandais était plutôt sur un mode affectif »

“Avec moi M. Lelandais était plutôt sur un mode affectif, avec l’autre experte il était plutôt dans une froideur”, explique la première experte, qui est intervenue dans le cadre de l’affaire Noyer.

Nordahl Lelandais “était plein d’admiration pour son père”. “Un chien on lui apprend, quand il sait faire il est récompensé, quand il échoue il est réprimandé”, voici la description qu’a fait Nordahl Lelandais de son père à l’experte psychologue.

9h16 : L’audience débute

La présidente demande à Nordahl Lelandais s’il a quelque chose à dire. « Je confirme ce que j’ai dit vendredi, que je reconnais tous les faits qui me sont reprochés », lance l’accusé.

La première psychologue arrive à la barre de la cour d’assises.

09h15 : Pour Me Boguet, “le mobile principal de Nordahl Leldandais était sexuel”

Pour Me Laurent Boguet, avocat du papa de Maëlys, “les aveux tardifs (de Nordahl Lelandais vendredi soir, ndlr) sont un peu empruntés. Il nous manque le mobile, comment s’y est-il pris ? (…) Nous restons convaincus que le mobile principal était un mobile sexuel”

VIDÉO : La dernière semaine de procès va débuter ce lundi matin aux Assises de l’Isère. Stéphane Blezy, journaliste au Dauphiné Libéré, évoque ces derniers jours dans le procès de Nordahl Lelandais. 

08h56 : Avocats et parties civiles arrivent au palais de justice pour cette troisième procès

8h33 : Nordahl Lelandais entre au palais de justice pour la troisième semaine de son procès.




Photo Le DL/Mona BLANCHET

7h44  : Décidément le procès Lelandais passionne. Le public est à nouveau en nombre dans la file d’attente, pour ce premier jour de la troisième semaine de procès.




Photo Le DL/Mona BLANCHET

6h10 : Le profil psychologique de Nordahl Lelandais au cœur des débats

Après une fin de deuxième semaine de procès intense, avec l’audition de Nordahl Lelandais qui a reconnu l’intégralité des faits qui lui sont reprochés, ce lundi 11 février, la journée est consacrée aux experts psychologues et experts psychiatres.

Plusieurs vont défiler à la barre afin de permettre à la cour de mieux cerner la personnalité de l’accusé.

L’audience doit débuter à 9 heures.

6h05 : Ce qu’il faut retenir de la dixième journée du procès de Nordahl Lelandais

Cette dixième journée d’audience s’est ouverte ce vendredi 11 février par une audition particulièrement animée. Entendu par la cour en tant que témoin, l’ancien procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a livré sans concession son ressenti sur Nordahl Lelandais et sa stratégie de défense.

L’ex magistrat qui était en poste au moment de la disparition de Maëlys et pendant l’enquête, a indiqué qu’il pensait à l’époque et qu’il pense toujours « que Nordahl Lelandais a enlevé Maëlys pour la violer et la tuer ». Face à ces attaques, Me Jakubowicz, l’avocat de la défense, s’est levé pour protester contre ses propos, dénonçant un réquisitoire avant l’heure, avant de demander une suspension d’audience.

 L’audience s’est finalement poursuivie avec le témoignage d’un ancien ami de Lelandais qui n’avait pas pu être entendu mercredi. Celui-ci a notamment fait part de son sentiment de culpabilité avant de s’adresser directement à Nordahl Lelandais, lui réclamant de dire la vérité sur ce qu’il s’est passé la nuit de l’enlèvement et de la mort de Maëlys.

Puis un gendarme en charge de l’enquête sur la disparition d’Arthur Noyer, s’est avancé pour témoigner à la barre. Il a expliqué comment les enquêteurs avaient réussi à faire le lien avec Lelandais.

L’après-midi a été uniquement consacrée à l’audition de Nordahl Lelandais. L’accusé a d’abord livré sa version des faits sur la nuit du 26 au 27 août 2017, assurant avoir adressé des coups volontaires à Maëlys mais sans  « l’intention de lui donner la mort ». Avant de déclarer  : « On aimerait que je dise que c’est un crime sexuel, mais pas du tout. Je n’avais aucune intention, je n’étais pas dans cette optique là, pas du tout. Je sais que je vais être condamné lourdement et je mérite cette peine, je l’accepte. »

Interrogé ensuite par la cour, puis par les avocats des parties civiles, Nordahl Lelandais a été mis en difficulté à plusieurs reprises.

En fin d’audience, interrogé par son avocat Me Jakubowicz, Nordahl Lelandais a reconnu finalement avoir “volontairement” tué Maëlys et l’avoir “enlevée”.

Rappel des faits

Dans la nuit du 26 au 27 août 2017, la petite Maëlys de Araujo, âgée de 8 ans, disparaît au cours d’un mariage organisé sur la commune de Pont-de-Beauvoisin, en Isère.

Alors que forces de l’ordre et volontaires se mobilisent pour retrouver la fillette, les enquêteurs, qui privilégient la thèse de l’enlèvement, procèdent aux premiers témoignages. Le 31 août, cinq jours après la disparition de l’enfant, un homme de 34 ans est placé en garde à vue. Il s’agit de Nordahl Lelandais, un invité de dernière minute du mariage. Un autre individu est également placé en garde à vue. Ils sont tous les deux libérés le 1er septembre.

Le 3 septembre, Nordahl Lelandais est mis en examen pour “enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d’un mineur de moins de 15 ans” par les magistrats. Il est placé en détention provisoire. Cette mise en examen intervient après la découverte d’une trace ADN de Maëlys sur le tableau de bord de son véhicule. Face à cette preuve, le suspect reconnaît que la fillette est montée dans sa voiture lors de la soirée avec un autre garçon mais nie avoir enlevé la victime.

>>> [LONG FORMAT] De la disparition de Maëlys aux aveux de Nordahl Lelandais

Le 14 février 2018, alors que les experts découvrent un infime trace de sang de Maëlys dans sa voiture, Nordahl Lelandais avoue avoir tué la petite Maëlys après des mois de silence. Il fournit aux enquêteurs les indications qui permettent de retrouver des restes de la fillette, sur les hauteurs d’Attignat-Oncin, en Savoie.

6h  : Nordahl Lelandais va-t-il s’expliquer ?

Déjà condamné à 20 ans de réclusion pour le meurtre du Caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais comparaît devant la cour d’assises de l’Isère, à Grenoble, depuis ce lundi 31 janvier pour le meurtre de Maëlys de Araujo.

Incarcéré actuellement au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), l’ancien maître-chien de Domessin (Savoie) doit s’expliquer sur les circonstances dans lesquelles est morte la fillette de 8 ans dans la nuit du 26 au 27 août 2017. Il doit répondre, aussi, des délits d’atteintes sexuelles sur deux mineures de 15 ans, après les attouchements commis, ce même été 2017, sur deux de ses petites cousines alors âgées de 5 et 6 ans, ainsi que d’enregistrement et de détention d’images pédopornographiques, toujours au cours de la même période.

Un procès très médiatisé, avec un verdict attendu le vendredi 18 février.



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