pourquoi a-t-elle menti ? Ses aveux



JOGGEUSE DISPARUE. Après une longue semaine d’enquête, la joggeuse de 17 ans a finalement avoué, vendredi 12 novembr, avoir menti sur son kidnapping et sa séquestration. Reste à savoir désormais les motivations pour un tel mensonge.

L’essentiel

  • Disparue lors d’un footing, lundi 8 novembre, la jeune Lisa a finalement été retrouvée dans un kebab de Sablé-sur-Sarthe, le lendemain de soir. Mais depuis, quelques doutes subsistaient sur les révélations de la lycéenne. Celle-ci avait en effet raconté qu’elle avait été enlevée par deux ravisseurs, dans une camionnette verte. Mais aucune trace de ces éléments n’avait été retrouvée au cours de cette semaine d’enquête.
  • Lors d’une nouvelle audition, vendredi 12 novembre, elle a finalement avoué avoir menti et n’avoir jamais été enlevée, ni sequestrée. L’adolescente est désormais accusée de “dénonciation d’infraction imaginaire”.
  • Mais pourquoi avoir menti ? Ça sera désormais la question que se poseront les enquêteurs, à travers une expertise psychiatrique de la jeune fille. D’après les informations du Parisien, cela pourrait être lié à un traumatisme remontant à l’année 2019, lors d’un cambriolage au domicile familial.
  • Suivez les dernières informations sur l’audition et les explications de la joggeuse dans notre direct.

En direct

14:39 – Que s’est-il passé en 2019 pour la jeune Lisa ?

D’après les informations, les mensonges de la jeune fille pourraient être motivés par un précédent traumatisme, qui remonte à l’année 2019. Lors de son audition, une précédente agression a été évoquée lors d’un cambriolage au domicile familial. Seule chez elle, elle aurait rencontré malencontreusement les voleurs. La gendarmerie alertée par la jeune fille, un portrait-robot avait affiché un visage précis… celui d’un camarade de lycée. Mais sans preuve disponible, le garçon avait été relaxé. Est-ce une vraie agression, cette fois, ou une nouvelle affabulation ? Affaire à suivre.

14:31 – Où était Lisa pendant les 24 heures de sa disparition ?

Dans l’enquête de la fausse disparition, plusieurs éléments assez flous subsistent. Que faisait Lisa lors des 24 heures où elle a disparue par exemple ? Si elle a avoué, vendredi 12 novembre, avoir menti, elle n’a pas donné plus de détails. Était-elle seule au moment des faits ? Pour l’instant, les chiens pisteurs de la gendarmerie n’ont pas réussi à suivre de trace, et il est impossible de déterminer si une personne extérieure aurait pu l’aider dans sa fuite.

14:02 – D’où venaient les blessures de la joggeuse ?

On en sait désormais plus dans la mystérieuse disparition de la joggeuse de 17 ans. Ce vendredi, la jeune fille a reconnu “avoir menti, ne pas avoir été enlevée et s’être rendue à pied à Sablé-sur-Sarthe”, a précisé la procureure de la République dans un communiqué. Mais d’où venaient ces égratinures trouvées sur le corps de Lisa ? Face aux enquêteurs, cette dernière a raconté que les blessures étaient “d’origine accidentelle” et qu’elle avait découpé son t-shirt “avec une paire de ciseaux”.

13:38 – Qu’est ce qui attend l’adolescente ?

Après ses révélations, vendredi 12 novembre, l’adolescente devra désormais répondre d’une procédure pour dénonciation d’infraction imaginaire. D’après l’article 434-26 du Code pénal, ce délit peut aller jusqu’à six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. Toutefois, sa peine pourrait être allégée à moitié, car Lisa est mineure. Une expertise psychiatrique doit également être fournie.

13:12 – Un mensonge lié à un traumatisme ?

Ce vendredi, la jeune joggeuse a avoué : sa disparition n’était qu’un mensonge. Mais quelles étaient les motivations de la jeune femme ? D’après les informations du Parisien, l’adolescente aurait expliqué pendant son audition connaître un traumatisme depuis une précédente agression. Cela remonterait à l’année 2019, lors d’un cambriolage au domicile familial, où seule chez elle, elle était tombée sur le voleur. Après avoir été entendue par la gendarmerie, elle avait reconnu à l’époque un camarade de lycée. Mais ce dernier avait été mis hors de cause, par l’absence de preuves. Les enquêteurs devront désormais creuser cette piste afin de démêler le vrai du faux.

Il aura fallu attendre près d’une semaine. La joggeuse disparue le lundi 8 novembre en Mayenne avant d’être retrouvée le lendemain à Sablé-sur-Sarthe a avoué, vendredi 12 novembre, lors d’une audition de plus de quatre heures, avoir “menti” dans la première version qu’elle avait livré aux enquêteurs. L’adolescente assurait avoir été enlevée alors qu’elle faisait un jogging, par deux hommes l’ayant mise dans une camionnette verte. Après avoir été séquestrée dans une maison selon ses dires, elle serait ensuite parvenue elle-même à fuir des ravisseurs, frappant l’un d’eux, et aurait marché jusqu’à un restaurant de snacks. A l’époque de ces déclarations, le maire de Sablé-sur-Sarthe Nicolas Leudière, avait promis que les efforts déployés initialement pour retrouver la jeune femme seraient maintenus “pour retrouver le ou les auteurs de cet acte abject”, à l’antenne de RMC. “C’est un soulagement pour tout le monde, je l’ai vu dans le regard des gendarmes et également pour ses parents et sa famille, je pense qu’ils ont vécu des dernières 24 heures très dures”, avait-t-il alors ajouté. Finalement, il n’y aura donc pas de coupable à retrouver, les recherches ont été suspendues.

La décision d’ouvrir une enquête pour enlèvement et séquestration mardi 9 novembre, avant que la jeune fille ne soit retrouvée, laissait à penser que la piste du rapt était privilégiée par les enquêteurs en charge de l’affaire. Effectivement, au cours de la conférence de presse que la procureure de la République de Laval, Céline Maigné, avait donné mardi 9 aux alentours de 17 heures, elle avait déclaré : “Cette qualification d’enlèvement et séquestration est punie d’une peine délictuelle dans l’hypothèse où l’auteur des faits libère volontairement et rapidement la personne retenue”, semblant s’adresser à un éventuel ravisseur. La même procureure a écrit ce vendredi dans un communiqué que “la jeune fille a indiqué avoir menti, ne pas avoir été enlevée et s’être rendue à Sablé-sur-Sarthe à pied”. “Selon elle, les blessures sont d’origine accidentelle. Elle aurait notamment découpé son tee-shirt avec une paire de ciseaux”, a poursuivi le parquet, précisant que la jeune femme serait “désolée d’avoir causé une mobilisation importante”.

Le lundi 8 novembre 2021, en fin de journée, la disparition d’une adolescente de 17 ans était rapportée en Mayenne. La jeune femme n’était pas rentrée de son jogging, qu’elle avait l’habitude de faire entre les communes de Saint-Loup-du-Dorat et de Saint-Brice. Selon les premières indications, celle-ci avait “quitté son domicile aux environs de 16 heures sur la commune de Saint-Brice”, avait alors précisé la procureure de la République de Laval, Céline Maigné. La joggeuse avait l’habitude de courir environ une heure, selon les témoignages cités par les autorités. Ne la voyant pas rentrer, lundi 8 novembre 2021 au soir, son père a signalé sa disparition à la gendarmerie vers 18h40. Il s’est ensuite rendu lui-même sur le parcours qu’elle empruntait habituellement. A la lisière du bois, il a découvert sa montre GPS, son téléphone portable et ses écouteurs, qui présentaient des traces de sang. Aussi, France Bleu Mayenne observe que l’application qu’elle utilisait pour enregistrer son temps de parcours, afin de le publier ensuite sur les réseaux sociaux, s’est brusquement arrêtée ce soir-là. Le Parisien a eu accès à une capture d’écran de cette application, où le parcours de la jeune fille était détaillé : à partir de 15h49, la jeune femme aurait couru 1,23 km avant que l’application ne s’arrête à un croisement. Au lycée, où elle est scolarisée, les élèves et les professeurs ont été informés de la situation à leur arrivée en classe et sont extrêmement choqués.

A la suite de cette disparition, les effectifs de forces de l’ordre mobilisés étaient considérables. Mardi 9 novembre, en début d’après-midi, c’étaient pas moins de 200 gendarmes de Mayenne, du Maine-et-Loire et de la Sarthe qui étaient mobilisés. Un escadron, une unité équestre, un hélicoptère venu de Rennes, deux équipes cynophiles et une brigade fluviale de Nantes ont aidé à rechercher l’adolescente. Dès lundi 8 au soir, l’enquête avait été confiée à la section de recherches d’Angers et à la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Château-Gontier sur Mayenne. Mardi matin, vers 10 heures, un chien avait été amené au domicile de la famille et a également suivi le chemin que la jeune femme emprunte habituellement pour courir. Malgré le large dispositif déployé, la procureure Céline Maigné avait par ailleurs rappelé que “les investigations en cours” ne faisaient “que commencer” et étaient “nombreuses”, précisant qu’elles se déroulaient sur un terrain “à caractère difficile car étendu”, sur 190 hectares. Dans ce contexte, une enquête pour enlèvement et séquestration avait été ouverte.

La jeune joggeuse a finalement été retrouvée, 24 heures plus tard, le mardi 9 novembre. L’adolescente s’était “réfugiée” dans un restaurant de kebabs de Sablé-sur-Sarthe, 10 kilomètres de l’endroit où elle avait disparu. Elle serait arrivée ensanglantée, ses vêtements de sport pour partie déchirés. Ce sont les gérants du kebab qui ont contacté les gendarmes, la jeune fille étant en état de choc. La procureure de la République de Laval a confirmé qu’il s’agissait bien de la joggeuse disparue. Cette dernière a par ailleurs tenu une conférence de presse, mardi 9 novembre vers 17 heures, pour faire un point sur l’enquête et annoncer la requalification en enquête pour “enlèvement et séquestration de mineur”.

Cependant, ce vendredi 12 novembre, la piste de l’enlèvement est tombée à l’eau, alors que les zones d’ombre du dossier s’accumulaient peu à peu. Le Parisien rapportait le 11 novembre que de nouveaux éléments corroboraient les premiers doutes des enquêteurs sur la version initiale de le jeune femme. “Il y a de plus en plus d’incohérences mais il faut être prudent. Elles pourraient aussi s’expliquer par l’état de la jeune femme au moment de sa première audition très brève”, expliquait alors une source proche de l’enquête. L’absence de témoins ayant aperçu la camionnette verte et l’incapacité des inspecteurs à repérer cette camionnette sur les caméras de vidéosurveillance, ainsi que l’impossibilité pour la joggeuse de se se souvenir du modèle de la camionnette, de sa marque ou de sa plaque d’immatriculation, ajoutaient à ces doutes. En outre, les suspects mentionnés par l’adolescente n’étaient toujours pas été identifiés quelques heures avant l’audition du 12 novembre – et la jeune fille de 17 ans n’était pas parvenue à les décrire, alors qu’elle n’avait jamais parlé de cagoule visant à dissimuler leur identité ou de bandeau qu’ils lui auraient mis sur les yeux. 

Aucun détail non plus dans son récit sur la maison où elle affirmait avoir été séquestrée, pas plus que sur le trajet qu’elle avait parcouru de sa supposée fuite jusqu’au restaurant où elle avait été retrouvée mardi 9. Enfin, le mobile de l’enlèvement, s’il a eu lieu, posait aussi question – la jeune fille, selon Le Parisien, n’avait jamais fait état de violences sexuelles. Pas plus que de violences physiques, du moins, pas dans la mesure dans laquelle elle en parlait : la joggeuse de 17 ans aurait mentionné des coups de poing mais ne semblaient avoir que quelques égratignures. Enfin, la négligence des potentiels ravisseurs, qui lui auraient confisqué téléphone et montre GPS pour les laisser à l’orée d’une forêt, en évidence, posait question aux enquêteurs.

L’identité de l’adolescente de 17 ans n’a pas été dévoilée par les autorités judiciaires ou la procureure de Laval. Les seuls éléments communiqués dépeignent le portrait d’une jeune fille sportive et entourée qui n’a aucunement le profil d’une fugueuse. “Elle faisait du sport régulièrement, avec son papa, qui lui, faisait du foot”, témoigne l’un de ses voisins auprès de Ouest France. Le Parisien décrit également, sur la base d’un témoignage d’un de ses camarades de classe, une jeune fille qui “courrait régulièrement, adorait ça et avait une sacrée foulée”. L’adolescent avait précisé au quotidien : “On avait couru ensemble et on avait pas mal échangé car je suis pompier volontaire et elle est de son côté membre des jeunes sapeurs-pompiers”. Scolarisée dans le lycée Raphaël Elizé de Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), l’adolescente est actuellement en classe de terminale. Son père travaille dans une usine de la même ville et est très investi dans une association sportive locale.

Durant sa prise de parole du mardi 9 novembre, la procureure de la République de Laval avait listé quelques éléments du profil de l’adolescente disparue, expliquant notamment que celle-ci ne présentait pas “de particularité notable”, qu’elle était “parfaitement intégrée”, “entourée” et “sportive”. Ces précisions sur sa personnalité détonaient avec l’hypothèse d’une affabulation, aujourd’hui néanmoins confirmée. Décrite également ses proches comme une jeune fille parfaitement insérée, équilibrée et très sportive, certains de ses camarades de lycée la perçoivent même comme réservée.

Selon RTL, lundi 8 novembre au soir, un homme de 42 ans, en état d’ébriété très avancé, a contacté la gendarmerie à de nombreuses reprises, réclamant des nouvelles sur la disparition de l’adolescente de 17 ans. Arrêté le soir même au regard de ce comportement considéré comme “suspect”, il est passé par une cellule de dégrisement avant d’être placé en garde à vue. Le potentiel “suspect” était, selon LCI, connu pour des faits de droit commun. Mai aucune information ne permettait d’établir un lien entre l’homme et la jeune disparue.

Ce mercredi 10 novembre au matin, l’homme a été relâché. Dans un communiqué, la procureure de la République de Laval, Céline Maigné, a expliqué que “les investigations réalisées ont permis d’éclaircir les éléments ayant motivé cette mesure et d’écarter l’implication de la personne mise en cause”.

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