Polémique au Festival d’Avignon : une pièce où “des bébés blancs sont embrochés par des acteurs noirs” accusée d’incitation à la haine

Insultes pendant le spectacle, doigts d’honneur aux performeuses, coups sur une comédienne… la pièce n’a visiblement pas plu à certains spectateurs.

La pièce “Carte noire nommée désir” jouée pendant plusieurs jours au Festival d’Avignon a été la cible de nombreuses polémiques. Montée par Rébecca Chaillon, elle avait pour but de dénoncer la représentation de la femme noire dans la société ainsi que poser la question de la décolonisation. La représentation se voulait donc volontairement provocatrice et orientée. Un aspect que certains spectateurs ont eu visiblement du mal à accepter.

Des doigts d’honneur ont notamment été adressés aux performeuses et la phrase “On est chez nous !” aurait également résonné dans la salle, rapporte France Bleu Vaucluse. L’une des comédiennes a par ailleurs été frappée par l’un des membres du public lors d’un jeu participatif. D’après la Compagnie Dans le Ventre contactée par la radio locale, des membres de l’équipe du spectacle auraient été victimes d’agressions dans les rues d’Avignon, en dehors du spectacle.

D’autres, comme l’avocat Mr Pierre Gentillet, dénonce une pièce qui “incite à la haine”. Il prend pour exemple cette photo qui montre des “bébés blancs embrochés à plusieurs reprises par des acteurs noirs”.

Ceci est une photo prise à l’occasion de la présentation de la pièce “Carte Noir” au festival d’Avignon, avec de l’argent public. On y voit des bébés blancs, embrochés à plusieurs reprises par des acteurs noirs.

Ceci est tout simplement de l’incitation à la haine raciale. pic.twitter.com/7628j40q0x

— Pierre Gentillet (@Pierre_GTIL) July 25, 2023

Le Festival d’Avignon soutient le spectacle

Face aux agressions, le Festival d’Avignon a réagi et apporté son soutien : “Le Festival d’Avignon affirme qu’il est inacceptable de laisser sous silence ces déferlements de haine et témoigne de sa solidarité et de son soutien aux artistes. Cœur battant des idées et des débats, le Festival d’Avignon reste une fête mais aussi un combat, un combat pour la démocratie“, peut-on lire dans un message posté sur Facebook.

De son côté, Rébecca Chaillon, la metteuse en scène de la pièce, a, elle, exprimé sa gratitude pour le soutien affiché envers elle et son équipe. “Ca fout la chiale de sentir que certain.e.s sont là, nous entendent, nous accompagnent. Merci !“, a-t-elle écrit, sur Facebook également.


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