Polémique après la diffusion de « conseils » sexistes aux femmes enceintes

Vous êtes enceinte ? Evitez d’agacer votre mari après l’accouchement. C’est en substance les « conseils » qui ont été envoyés par la mairie japonaise d’Onomichi, qui a dû s’excuser face au tollé provoqué, a annoncé ce jeudi un responsable local. Le document comprenait une section intitulée « Conseils de pères », qui reprenait les réponses à une enquête menée il y a cinq ans à Onomichi, dans le département d’Hiroshima (Ouest).

Les autorités locales partageaient depuis ces enseignements sur ce que les nouveaux pères aimaient ou pas dans le comportement de leur épouse après l’accouchement. Certains hommes se disaient ainsi agacés lorsque leur femme était « irritée pour des raisons inconnues » et qu’elle ne pouvait « pas s’occuper des tâches ménagères » parce qu’elle était trop occupée à prendre soin du bébé.

Des excuses mais des rôles genrés tenaces

Les femmes japonaises sont de longue date confrontées à des stéréotypes sexistes profondément enracinés et le document a suscité des réactions outrées lorsqu’il a été diffusé sur les réseaux sociaux cette semaine. Cela a incité le maire d’Onomichi, Yuko Hiratani, à le retirer et à publier des excuses mardi.

Ce document « va à l’encontre des sentiments des personnes qui élèvent des enfants, y compris les femmes enceintes et les mères avec des nouveau-nés, ce qui a offensé de nombreuses personnes », a déclaré le maire dans un communiqué. « Le document contient des expressions promouvant des rôles fixes basés sur le genre, et nous avons donc cessé de le distribuer. Nous présentons nos excuses les plus sincères. »

« Ce qu’il ne faut jamais faire à sa femme »

L’incident, également rapporté par les médias locaux, a néanmoins continué à provoquer de nombreuses réactions, un utilisateur de Twitter (rebaptisé « X ») demandant ainsi : « Pourquoi n’était-ce pas des conseils “des pères expérimentés aux nouveaux pères” ? Pourquoi n’enseignent-ils pas “ce qu’il ne faut jamais faire à sa femme avant et après l’accouchement” ? ».

Mercredi soir, la ville avait « reçu 156 mails et 51 appels téléphoniques, la plupart exprimant des critiques sur le document », a déclaré le responsable local. « Nous sommes en train de revoir tous les documents concernés afin d’apporter les changements nécessaires pour répondre aux différentes idées et pensées sur les questions familiales », a-t-il ajouté.

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