Non, l’IGPN n’a pas convoqué 22 membres du Raid soupçonnés de violences policières

Des dizaines de retweets en quelques minutes, sur un compte suivi par plus de 26.000 abonnés. Dans un tweet, le compte « ACTU Forces de l’Ordre » annonce « selon nos informations », sans préciser la source, la convocation de « 22 policiers du Raid » par l’IGPN de Marseille « pour des soupçons de violences policières lors des émeutes ». Le tweet ajoute que « cinq ont été placés en garde à vue ». L’information est aussi relayée par le site Policeetrealites.com qui précise qu’elle provient « de sources policières ». L’article est le plus lu sur ce site à l’heure où ces lignes sont écrites. Qu’en est-il vraiment ? 20 Minutes fait le point

FAKE OFF

Contactée par 20 Minutes, la procureure de la République de Marseille dément catégoriquement. « Il s’agit d’une fausse information », insiste Dominique Laurens. S’il est difficile de savoir d’où et comment une telle rumeur est partie, il est plus facile d’expliquer sa viralité compte tenu du contexte tendu. Depuis quelques semaines, les questions de violences policières en marge des émeutes sont au cœur de l’actualité marseillaise. Cette rumeur intervient d’ailleurs à la veille d’une audience très attendue devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Ce jeudi, un membre de la brigade anticriminalité conteste son placement en détention provisoire dans le cadre de sa mise en examen dans l’affaire Hedi, ce jeune homme de 22 ans grièvement blessé après avoir reçu un tir de flash-ball dans la tempe dans la nuit du 1er au 2 juillet. Cette décision a provoqué une vague de colère chez les policiers et des arrêts maladie en cascade, jusqu’à faire réagir au plus haut sommet de l’Etat.

D’autres enquêtes ont été récemment ouvertes par le parquet de Marseille visant l’intervention des forces de l’ordre lors des émeutes. Ainsi, une enquête est en cours pour des faits commis dans la nuit du 30 juin au 1er juillet pour des chefs de « violences volontaires en réunion ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente par personne dépositaire de l’autorité publique et avec arme ».

Toujours en marge de ces émeutes à Marseille, Mohamed Bendriss, marié, père d’un enfant et dont la veuve attend un deuxième enfant, avait perdu la vie après avoir fait un malaise alors qu’il circulait à scooter. C’est lors de son autopsie qu’avait été repérée sur sa poitrine la trace de ce qui pourrait être l’impact d’un tir de LBD. Là encore, la « police des polices » a été saisie.

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