Non, le Burkina Faso n’a pas banni l’exportation d’uranium vers la France

Plus de cinq millions de vues pour un tweet faux. Lundi soir, Jackson Hinckle, un Américain pro-Kremlin, a affirmé sur ce réseau social que le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a interdit l’exportation d’uranium vers la France. Une affirmation qui fait écho à l’actualité au Niger, pays voisin du Burkina Faso, traversé par une crise et source d’uranium pour la France.

Ce tweet ne comporte aucune source. – Capture d’écran Twitter

Ce tweet a ensuite été repris en français sur Facebook, contribuant à propager la fausse information.

FAKE OFF

Il n’y a aucune trace d’une telle annonce sur le site de la présidence du Burkina Faso. Et pour cause : le pays ne possède pas de mines d’uranium. Selon le dernier bulletin disponible du Service géologique national du pays, des mines d’or, d’argent et de zinc sont exploitées au Burkina Faso, mais pas des mines d’uranium. Orano, le géant français qui exploite des mines d’uranium dans le monde, exploite des gisements au Niger voisin, mais aucun au Burkina Faso.

Depuis au moins une quarantaine d’années, les géologues de ce pays d’Afrique de l’Ouest s’interrogent sur une éventuelle présence du minerai dans le pays. En 2018, le ministre des mines avait annoncé la découverte de « traces », mais avait prévenu que « cela ne veut pas dire qu’il [l’uranium] est en quantité exploitable, qu’il y a un gisement ».

Les présidences du Burkina Faso et du Mali ont apporté lundi leur soutien aux putschistes au Niger, en dénonçant les « sanctions illégales, illégitimes et inhumaines » prises par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest et l’Union économique et monétaire ouest-africaine envers le Niger.

Une opération d’évacuation de ressortissants français et européens doit débuter ce mardi à Niamey, la capitale du Niger. Des manifestants ont tenté d’entrer dimanche dans l’ambassade de France, alors que des militaires ont renversé Mohamed Bazoum, le président élu.


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