Matthieu Orphelin réagit à son exclusion, vers un procès de l’ancien animateur ?



HULOT. C’est un véritable bouleversement dans le monde politique. Ancien ministre du gouvernement d’Emmanuel Macron, Nicolas Hulot a été accusé par plusieurs femmes d’agressions sexuelles, au cours d’un reportage d’Envoyé spécial. Ce samedi, le parti écologiste a décidé la mise en retrait d’un des proches de l’accusé, Matthieu Orphelin.

L’essentiel

  • Le gouvernement actuel était-il au courant des accusations portées à l’égard de Nicolas Hulot ? Non, a assuré le proche d’Edouard Philippe, Gilles Boyer, ce dimanche, sur CNews. Pourtant, le parti Europe écologie Les Verts a décidé de prendre les devants, samedi 27 novembre, en annonçant la “mise en retrait” du porte-parole pour la présidentielle, Matthieu Orphelin, pour sa proximité avec Nicolas Hulot. “La sérénité nécessaire à l’exercice de ses fonctions n’est plus possible suite aux révélations d’Envoyé spécial“, a expliqué l’équipe de campagne écologiste dans un communiqué. Un nouveau soubresaut dans cette affaire, qui risque de faire bouger les lignes de la campagne présidentielle.
  • “Je prends acte de cette mise en retrait”, a répondu Matthieu Orphelin, dans un tweet, publié ce samedi. Et d’ajouter : “Je redis que je n’ai jamais couvert le moindre agissement répréhensible de Nicolas Hulot et que mon soutien est entier pour ses victimes qui ont eu le courage de faire ces témoignages.”
  • “Il n’y aura jamais de procès”, a témoigné l’avocate de Nicolas Hulot, Jacqueline Laffont, sur le plateau de BFMTV, ce samedi 27 novembre, deux jours après les révélations d’Envoyé Spécial. Si une enquête préliminaire a été ouverte hier pour “viol et agression sexuelle” visant Nicolas Hulot “pour des faits susceptibles d’avoir été commis à Paris à l’égard d’une victime mineure”, l’avocate a signalé que les faits présumés étant tous pour le moment prescrits, aucun jugement ne pourrait aboutir.
  • Le séisme a eu lieu jeudi soir, avec la diffusion de l’émission “Envoyé spécial” sur France 2. Les témoignages de quatre femmes mettant en cause l’ancien animateur de l’émission “Ushuaïa” pour viols et agressions sexuelles ont été dévoilés. S’est rajouté également le témoignage de l’ancienne animatrice Maureen Dor, ainsi que celui d’une ancienne salariée de TF1. Des récits détaillant par le menu des scènes susceptibles d’avoir eu lieu à différentes périodes de la carrière de l’animateur vedette. Nicolas Hulot avait devancé la diffusion de l’enquête en se rendant dès mercredi matin à la télévision pour tout démentir en bloc.

En direct

11:23 – Après l’annonce de son retrait, Matthieu Orphelin prétexte “une non-adhésion à ses choix stratégiques”

Ce samedi, le parti Europe Ecologie Les Verts (EELV) a annoncé “le retrait” du porte-parole du candidat Yannick Jadot. En cause, les liens très amicaux entre Matthieu Orphelin et Nicolas Hulot, accusé d’agressions sexuelles par plusieurs femmes. Dans un communiqué, publié sur Twitter, Matthieu Orphelin a annoncé prendre acte de la “mise en retrait”. Toutefois, il a ajouté qu’il aurait de toute façon décidé de quitter la campagne, “avant le 20 décembre”. Celui-ci pointe du doigt “une non-adhésion à ses choix stratégique”, malgré “plusieurs alertes – non entendues.”

10:43 – Redécouvrez le témoignage poignant de Sylvia

Elle avait seulement 16 ans au moment où les faits se seraient déroulés. Dans l’émission d’Envoyé spécial consacré à l’affaire Nicolas Hulot, plusieurs femmes ont révélé plusieurs témoignages accusant l’ancien ministre d’agressions sexuelles, dont celui de Sylvia. Elle y raconte sa rencontre avec Nicolas Hulot et le viol qu’elle aurait subi. Retrouvez son témoignage.

<blockquote class=”twitter-tweet”><p lang=”fr” dir=”ltr”>Sylvia a 16 ans quand elle dit avoir rencontré Nicolas <a href=”https://twitter.com/hashtag/Hulot?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw”>#Hulot</a>.<br> <br>“Au moment de lui dire au revoir, il me demande de l’embrasser dans le cou.”<br> <br>Les faits qu’elle décrit se seraient déroulés il y a plus de 30 ans. Ils sont prescrits par la loi.<br> <a href=”https://twitter.com/hashtag/MetooPolitique?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw”>#MetooPolitique</a> <a href=”https://t.co/6PtjwFRIxc”>pic.twitter.com/6PtjwFRIxc</a></p>&mdash; Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) <a href=”https://twitter.com/EnvoyeSpecial/status/1463966973042307077?ref_src=twsrc%5Etfw”>November 25, 2021</a></blockquote> <script async src=”https://platform.twitter.com/widgets.js” charset=”utf-8″></script>

10:07 – “Une sérénité de marbre” : en 2018, l’attitude d’Emmanuel Macron qui dérange aujourd’hui

En 2018, déjà, une première plainte avait été déposée contre Nicolas Hulot pour agression sexuelle. Derrière, le nom de la plaignante avait été dévoilé, il s’agissait de Pascale Mitterand, la petite-fille de l’ancien président de la République. Mais à cette époque, tout l’exécutif se range derrière le ministre de la Transition écologique, sans vraiment entendre les mots de Pascale Mitterand. “Le président a pris cela avec une sérénité de marbre”, avait décrit Bruno Roger-Petit, alors porte-parole du chef de l’Etat. Emmanuel Macron avait ainsi rappelé son envie de garder Nicolas Hulot au gouvernement, pointant du doigt “une République du soupçon”.

09:36 – “On ne savait rien”, assure Gilles Boyer

Comme l’estime Sandrine Rousseau, le gouvernement actuel était-il au courant des gestes de Nicolas Hulot ? Car en 2018, une plainte avait déjà été déposée pour agressions sexuelles. Dans un premier temps, anonyme, le nom de l’accusatrice avait finalement été dévoilé. Il s’agissait de Pascale Mitterrand, dont la plainte avait été classée sans suite. “Il ne faut pas revisiter les événements de 2018 à la lumière des révélations de cette semaine”, a estimé le proche d’Edouard Philippe, Gilles Boyer, ce matin sur CNews. S’il souligne que les témoignages étaient “glaçants”, Gilles Boyer insiste : le gouvernement de l’époque “ne savait rien”. “Je voudrais qu’on ne revisite pas les décisions d’alors avec les décisions d’aujourd’hui”, a-t-il

09:04 – “Je prends acte de cette mise en retrait”, répond Matthieu Orphelin, après sa mise en retrait

Les accusations de viol et d’agressions sexuelles visant Nicolas Hulot, depuis le reportage d’Envoyé spécial ce jeudi, sont une véritable secousse dans le monde politique. Ce samedi, le parti Europe Ecologie Les Verts a même annoncé la “mise en retrait” de son porte-parole pour la campagne présidentielle, Matthieu Orphelin. “Je prends acte de cette “mise en retrait” d’office et du motif utilisé”, a répondu le député écologiste, sur Twitter. Et d’ajouter : “Je redis que je n’ai jamais couvert le moindre agissement répréhensible de Nicolas Hulot et que mon soutien est entier pour ces victimes qui ont eu le courage de faire ces témoignages terribles dans Envoyé spécial”.

08:33 – Proche de Nicolas Hulot, Matthieu Orphelin mis “en retrait” de la campagne

C’est une claque dans la campagne des écologistes. Samedi 27 novembre, Matthieu Orphelin, le porte-parole du candidat EELV Yannick Jadot a été écarté de la campagne pour la présidentielle. La raison ? Son amitié avec Nicolas Hulot, tout juste accusé de viol et agressions sexuelles. “La sérénité nécessaire à l’exercice de ses fonctions n’est plus possible suite aux révélations d’Envoyé spécial”, a annoncé l’équipe de campagne écologiste.

En savoir plus

C’est un travail d’enquête aussi minutieux que colossal qui a été réalisé par Virginie Vilar, journaliste à l’origine du “Envoyé spécial” diffusé le jeudi 25 novembre 2021, dans lequel Nicolas Hulot est mis en cause pour des faits de viols et agressions sexuelles par quatre femmes. Les équipes d’Elise Lucet, la présentatrice, ont travaillé pendant quatre ans sur cet épais dossier, rencontrant à plusieurs reprises les accusatrices. La journaliste aurait même, selon ses dires, rencontré d’autres femmes rapportant des faits semblables. “Au fur et à mesure des témoignages, tout se vérifiait, les lieux, les dates, il y avait des choses qui nous faisaient croire que ces témoignages étaient extrêmement crédibles”, a expliqué Elise Lucet sur le plateau de C à vous, le 25 novembre, ajoutant que les témoins “nous ont fait une grande confiance et elles nous ont demandé clairement de protéger leurs identités et de ne pas les révéler avant l’émission”.

Une enquête d’1h20 à laquelle Nicolas Hulot n’a pas souhaité répondre, en dépit des sollicitations des journalistes. “Depuis le 9 novembre très précisément s’est engagée la demande de contradictoire, ça fait 17 jours qu’on est en contact avec Nicolas Hulot et avec ses avocats, Me Jakubowicz et Me Laffont, il y a eu des échanges entre nous, des coups de téléphone, de mails, de lettres”, précisé Elise Lucet.

La première à passer à l’antenne ce jeudi soir sur France 2 se prénomme Sylvia. Elle affirme avoir été agressée sexuellement par l’ancien ministre en 1989. Au moment des faits, elle était âgée de 16 ans et Nicolas Hulot de 34 ans. Ce dernier est alors présentateur de la célèbre émission “Ushuaïa” et sa présumée victime l’admire. “Je me reconnais dans ses actions et dans les choix faits par Nicolas Hulot”, explique l’accusatrice, dans l’émission de France 2. A travers un jeu concours lancé par la Maison de la Radio, Sylvia dit avoir écrit une lettre à l’animateur pour lui adresser toute son admiration. En réaction, Nicolas Hulot lui aurait envoyé une invitation, le 27 mai 1989, pour participer à son émission “Antipodes” sur France inter. 

A la fin de l’émission ce jour là, selon Sylvia, le présentateur l’aurait invité à prendre un café, en tête à tête. “Je suis ultra intimidée, c’est quand même la première personne publique que je vois d’aussi près”, se remémore-t-elle sur France 2. Puis, après s’être intéressé à son invitée, Nicolas Hulot aurait décidé de la raccompagner jusqu’à une bouche de métro. Au moment où la jeune fille mineure sort de sa voiture, le trentenaire lui aurait demandé “de l’embrasser dans le cou”. “Vous en avez rêvé”, lui aurait alors lancé Nicolas Hulot. La suite des événements se serait déroulée dans un parking “à ciel ouvert”, où Nicolas Hulot aurait décidé de “défaire son pantalon” et de “montrer son sexe” à la jeune femme.

“Je me rappelle d’être dans un état d’incompréhension”, avant d’être “forcée à faire une fellation”, témoigne Sylvia. Et de poursuivre : “Je suis tétanisée. Je ne l’ai jamais fait. Je suis en train de me demander si c’est ça une relation amoureuse. Comme je suis fan de lui, je ne peux pas me dire que ce qu’il se passe ne peut pas arriver. […] Je suis coincée.” La scène d’agression sexuelle se serait conclue par une seule phrase de Nicolas Hulot, avant de raccompagner l’adolescente à une bouche de métro : “Remaquillez-vous, on dirait que vous avez fait des trucs”.

Aujourd’hui, dans l’émission d’Envoyé Spécial, Sylvia a dit vouloir “se libérer”. “Il faut que je sorte de cette voiture”, explique l’accusatrice. Sans preuves, elle ne peut pas grand chose devant la justice. Par ailleurs, remontant à plus de 30 ans, les faits seraient désormais prescrits, regrette-t-elle. “Qui allait me croire”, répètera plusieurs fois Sylvia dans le reportage.

Cette affaire très médiatique, révélée dans le sillage d’une plainte d’une collaboratrice de Nicolas Hulot en 2018 (lire ci-dessous), ouvrira la voie à de nouveaux témoignages, enfouis pendant plusieurs années. “En février 2018, quand l’article d’Ebdo est sorti, ça m’a donné une gifle”, relate le troisième témoin d’Envoyé Spécial, Cécile. En septembre 1998, à 23 ans, celle-ci est contractuelle à l’ambassade de France à Moscou. Un jour, on lui explique qu’elle doit se rendre à l’aéroport de Moscou pour aider Nicolas Hulot, qui est coincé à la douane. La demande serait même venue du président de la République de l’époque, Jacques Chirac. Pour la remercier d’avoir débloqué la situation, Nicolas Hulot l’aurait invitée avec toute son équipe à dîner à son hôtel. A la suite du dîner, toute l’équipe se serait rendue dans un bar dansant de Moscou, où l’animateur télé aurait décidé de lui offrir un premier verre. “Qu’est ce qu’on peut dire à quelqu’un de si célèbre ?”, questionne Cécile, des années plus tard sur France 2.

Après quelques remarques désobligeantes, Cécile aurait décidé de rentrer chez elle et aurait été suivie dans le taxi par Nicolas Hulot. “Dans le taxi, il me tarde qu’une chose, c’est que ça se finisse”, raconte aujourd’hui celle qui avait 23 ans au moment des faits. En lui posant la main sur la cuisse, Nicolas Hulot lui aurait proposé “un boulot chez TF1”. Puis les choses auraient dégénéré : “Il se jette sur moi, il essaye de m’embrasser, il me touche les seins, l’entre-jambes”, a énuméré la témoin dans Envoyé Spécial. Avant d’ajouter : “Je l’ai poussé et l’ai frappé au visage. Je crois que le non était très clair”.

“Il y a clairement un dysfonctionnement dans ses rapport avec les femmes”. Ces mots, ce sont ceux de la militante écologiste Claire Nouvian, qui a rencontré Nicolas Hulot lors d’un tournage de son émission Ushuaïa, au Costa Rica, en 2008. “Avant de partir en tournage, son entourage me prévient. Il faut éviter les situations où tu es seule avec lui. Si vous travaillez, c’est dans le restaurant de l’hôtel et pas dans ta chambre. Si il vient dans ta chambre le soir, n’ouvre pas”, raconte celle qui a ensuite fait un bout de chemin en politique elle aussi. Claire Nouvian souligne même que trois à quatre alertes portant sur Nicolas Hulot lui seraient revenues par la suite. Il ne se passera rien au Costa Rica selon elle, mais plusieurs années plus tard, Nicolas Hulot aurait tenté de l’embrasser. D’après l’ancienne réalisatrice, “il y a beaucoup de jeunes filles qui passent à la casserole”, toutes n’étant pas consentantes selon elle.

Un quatrième et dernier témoignage a été diffusé dans l’émission Envoyé Spécial sur France 2. Un témoignage anonyme cette fois, pour des faits présumés ayant eu lieu en pleine réunion de travail à TF1 et concernant un baiser “à pleine bouche” forcé. Mère célibataire avec des enfants en bas âge au moment des faits, la témoin explique qu’elle se serait battue s’il elle n’avait pas peur de tout perdre. “C’est inadmissible. Je lui ai dit sur le coup”, explique cette femme dont l’identité sera tue. Nicolas Hulot lui aurait par la suite envoyé un message, non pas pour s’excuser mais simplement pour “regretter ne pas en avoir eu plus”. 

Pascale Mitterrand ne s’est pas exprimée dans Envoyé Spécial, mais l’affaire qui l’a opposée à Nicolas Hulot dès 2008 a été retracée dans l’émission d’Elise Lucet. La petite-fille de François Mitterrand a rencontré le présentateur d’Ushuaïa lors d’un stage de photographie chez Sipa Press, dans les années 1990. Selon les journalistes d’Envoyé Spécial, c’est le même Nicolas Hulot qui aurait ensuite demandé, par l’entremise du patron de Sipa Press, de faire venir dans sa villa en Corse cette jeune stagiaire de 19 ans, pour un reportage, en s’assurant “qu’elle vienne seule”. Nous sommes alors en 1998 et selon le récit que Pascale Mitterrand en fera plus tard, le reportage devait durer 4 jours. Or au troisième soir, alors qu’ils visionnaient un film ensemble avec Nicolas Hulot, la jeune femme se serait endormie. Elle dira s’être réveillée en partie sous le corps nu de l’animateur qui la couvrait de baisers. Au moment de porter plainte une dizaine d’année plus tard, en juillet 2008, Pascale Mitterrand expliquera qu’elle se trouvait elle aussi dévêtue, mais sans aucun souvenir de s’être elle-même déshabillée. Paralysée, elle n’aurait alors pas osé dire “non”. 

En 2018, quand la plainte de Pascale Mitterrand sera révélée au grand jour, celui qui était encore ministre de l’Ecologie s’évertuera à écarter tout soupçon. A commencer par les soupçons sur l’âge de la plaignante : au moment des faits présumés, elle n’était pas mineure selon lui, alors qu’elle était d’abord présentée comme une jeune femme de 17 ans. Puis Nicolas Hulot indiquera avoir été entendu, à sa demande, par les gendarmes en charge de l’affaire en 2008 et que celle-ci avait été classée sans suite. “Elle a été classée sans suite parce que non seulement l’affaire avait été prescrite”, a-t-il indiqué, mais parce que “les enquêteurs ont considéré que rien ne permettait de poursuivre”. “C’est vrai qu’il y a eu cette plainte mais la justice est passée, il faut en tenir compte”, concluait-il.

Dans une interview accordée au Point jeudi 25 novembre, avant même la diffusion d’Envoyé Spécial, l’avocat de Nicolas Hulot Me Alain Jakubowicz a dénoncé avec véhémence la proposition d’Elise Lucet, présentatrice de l’émission, de faire réagir son client à l’enquête. Ce que Nicolas Hulot a refusé. “Nous avons demandé à Élise Lucet et aux auteurs du reportage – que personne n’a vu – de nous en fournir une copie afin que nous puissions le visionner et préparer nos réponses. Mme Lucet s’y est refusée, se contentant de nous donner à voir quelques bribes de l’émission, sélectionnées par elle. Élise Lucet nous dit “venez, regardez et défendez-vous”, comme si nous étions convoqués par la PJ ou devant un procureur”, a-t-il déploré.

Pour Me Jakubowicz, “dans le procès judiciaire, qui est le seul qui vaille, le mis en cause est informé des faits qui lui sont reprochés avant de devoir s’en expliquer ; il connaît l’identité des plaignantes qui le mettent en cause avant d’être confronté à elles ; il bénéficie d’un avocat et dispose du dossier. On aimerait au moins savoir qui sont les personnes qui accusent Nicolas Hulot, et de quoi, c’est le minimum. Eh bien, non, Mme Lucet s’y refuse ! Elle invoque le ‘secret des sources’, mais ça n’a rien à voir ! On ne parle pas ici de ‘sources’, mais d’accusations, et elles sont extrêmement graves”, se désole-t-il. Fustigeant une “Star Ac en beaucoup plus glauque”, l’avocat a rappelé dans l’hebdomadaire qu’il n’y avait “aucune enquête en cours sur ces faits”.

La vidéo de Nicolas Hulot sur BFMTV

Lors de son passage du BFMTV, mercredi 24 novembre, Nicolas Hulot s’est pour sa part défendu de toute agression sexuelle. “Ni de près ni de loin je n’ai commis ces actes, ces affirmations sont mensongères”, a affirmé l’ancien animateur et homme politique. “Je n’ai jamais contraint qui que ce soit”, a-t-il martelé, dénonçant un “système qui est en train de perdre la raison”, avec “la justice qui se déplace sur les plateaux de télévision”. “Je vais quitter la présidence d’honneur de ma fondation, pour les protéger des salissures (…) Je quitte définitivement la vie publique parce que je suis écœuré”, a par ailleurs déclaré l’ancien ministre, ajoutant : “Pourquoi pérenniser une notoriété qui me fait subir ce qu’un homme peut subir de pire ?”.

Nicolas Hulot a aussi décidé d’employer des arguments choc pour sa défense : “Je sais que j’ai un physique très ingrat et que donc seule la contrainte me permet de vivre des histoires d’amour… Mais plus sérieusement, je n’ai jamais séduit par contrainte”. Des propos qui ont provoqué une réaction de la ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes Elisabeth Moreno. “Ironiser sur un tel sujet ? Sérieusement ?”, s’est-elle indignée sur Twitter.

Des rumeurs dès 2018

Les premières rumeurs sur le comportement de Nicolas Hulot avec les femmes ont émergé alors que ce dernier était toujours ministre de la Transition écologique dans le gouvernement Macron. En février 2018, l’ancien animateur TV, connu pour son engagement en faveur de l’écologie, avait fait l’objet d’un article dans le magazine l’Ebdo, disparu depuis, qui faisait état d’une plainte pour viol déposée en 2018 à son encontre. C’est à cette occasion que le nom de Pascale Mitterrand avait une première fois été mentionné.

L’affaire de 2018 concernait des accusations de harcèlement présumé subi par une ancienne collaboratrice de la Fondation Hulot. Au micro de BFMTV déjà, le 8 février 2018, Nicolas Hulot avait nié purement et simplement avoir fait l’objet d’une quelconque plainte. “La réponse est non, et je le dis avec d’autant plus de force que la personne en question, qui est parfaitement identifiée, avec laquelle je suis en contact, vous dira la même chose”, avait-il martelé face à Jean-Jacques Bourdin.

Et quand son intervieweur avait évoqué un “accord de confidentialité”, voire une “transaction financière”, pour acheter le silence de la plaignante, Nicolas Hulot s’était insurgé, demandant à ce qu’on lui amène le “chèque” comme preuve. L’ancienne collaboratrice de Nicolas Hulot aurait par la suite été salariée à l’Assemblée nationale, ce qui alimentera les théories d’un échange de bons procédés pour étouffer l’affaire.

Biographie de Nicolas Hulot

Fervent défenseur de l’écologie, Nicolas Hulot est né le 30 avril 1955 à Lille. Dès son enfance, il aime déjà beaucoup les voyages et la photographie. Après quelques petits boulots, Nicolas Hulot réalise ses premiers photoreportages à l’agence SIPA, un premier travail qui lui permet de faire le tour du monde. De par son métier, le photographe s’intéresse tout naturellement à l’univers des médias. L’écologiste démarre ainsi une carrière de journaliste sur les ondes de France Inter. Il fait ensuite ses premiers pas sur le petit écran, en 1980, dans une émission pour enfants, intitulée “Les visiteurs du mercredi”. 

En 1987, Nicolas Hulot lance sur TF1 “Ushuaïa, le magazine de l’extrême”, une émission qui va devenir un véritable succès et le propulser au sommet. De ce programme découleront une nouvelle chaîne, ainsi qu’un mensuel en kiosque. En parallèle à son émission sur la nature devenue culte, Nicolas Hulot présente en 1996 “Opération Ovakango” sur la même chaîne. A côté de sa carrière d’animateur, le journaliste publie plusieurs livres axés sur la nature, l’écologie, à l’instar de “Graines de possibles” ou “Le syndrome du Titanic”.

La Fondation Nicolas Hulot et le “Pacte écologique”

Ancien membre d’Europe Écologie-Les Verts, Nicolas Hulot va devenir un fervent défenseur de la protection de l’environnement et contribuera par sa notoriété à sensibiliser le grand public sur les questions écologiques. En 1990, Nicolas Hulot crée la “Fondation Ushuaïa” qui devient, en janvier 1995, la “Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme” puis en 2011, la “Fondation pour la nature et l’homme”.

Nicolas Hulot songera à se présenter à l’élection présidentielle de 2007 afin que les questions relatives à la protection de l’environnement soient véritablement prises en compte. Il se retirera finalement après la signature du Pacte écologique par un grand nombre de candidats des différents partis, dont Nicolas Sarkozy qui organisera le Grenelle de l’Environnement peu après son élection. En avril 2011, Nicolas Hulot se déclare néanmoins candidat à la présidentielle de 2012 et dans cette démarche s’inscrit à la primaire écologiste en 2011. Il sera battu par Eva Joly qui atteindra 49,75 % des voix.

Un ministre du gouvernement Macron

En 2015, Nicolas Hulot devient “envoyé spécial pour la protection de la planète” ce qui inclus la préparation de la 21ème conférence sur le climat (COP21). Dans ce cadre, il lance le “Sommet des Consciences”. La conférence rassemble une quarantaine de personnalités du monde entier afin de répondre à la question “The climate, why do I care ?” soit “Le climat, pourquoi je m’en soucie ?” En janvier 2016, il quitte son poste d’envoyé spécial. 

A plusieurs reprises, Nicolas Hulot a refusé d’être ministre de l’Ecologie, pourtant proposé par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Pour Emmanuel Macron, en revanche, il prendra le portefeuille de la Transition écologique et solidaire en 2017. Un poste qu’il quittera en août 2018, quelques mois après la révélation d’une première affaire d’agression sexuelle présumée, classée sans suite.

Qui est Florence Lasserre, la femme de Nicolas Hulot ?

Côté vie privée, Nicolas Hulot est marié depuis 2002 à Florence Lasserre, la mère de deux de ses trois enfants, Nelson et Titouan. C’est en janvier 1996 que l’animateur d’Ushuaïa rencontre, à Chamonix, cette férue de ski ayant vécu trente ans au pied du Mont Blanc. Il vient alors tout juste de se séparer d’Isabelle Patissier, double championne du monde d’escalade, avec laquelle son mariage capotera entre 1993 et 1996. Auparavant, il avait vécu avec Dominique Cantien, directrice des variétés à TF1 de 1986 à 1992. Une histoire qui se terminera “de manière explosive” raconte aussi sa biographie. Après avoir vécu en Corse, le couple qu’il forme toujours avec Florence Lasserre s’est installé à Saint-Lunaire, en Bretagne, où cette dernière sera adjointe au maire.

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