L’Ukrainienne Olga Kharlan disqualifiée pour son refus de serrer la main de son adversaire russe

L’escrimeuse ukrainienne Olga Kharlan a été disqualifiée des Championnats du monde d’escrime à Milan, jeudi, pour ne pas avoir serré la main de son adversaire russe Anna Smirnova. La sabreuse ukrainienne était devenue jeudi la première représentante de son pays à affronter une Russe depuis l’invasion de l’Ukraine il y a près d’un an et demi grâce à une inflexion de la politique de son gouvernement.

« Les deux tireurs […] doivent serrer la main de l’adversaire dès que la décision est donnée », précise le règlement de la Fédération internationale d’escrime (FIE), présidée jusqu’à l’éclatement du conflit par l’oligarque russe Alisher Usmanov, en retrait depuis. Pour son entrée dans le tournoi, la quadruple championne du monde ukrainienne n’avait fait qu’une bouchée (15-7) d’Anna Smirnova, participant à la compétition à titre individuel et sous bannière neutre en accord avec les recommandations du Comité international olympique (CIO).

Anna Smirnova proteste

Sur la piste, Kharlan s’est contentée d’un salut protocolaire à l’arbitre, évitant d’en faire un à son adversaire. Et plutôt que de lui serrer la main, elle a présenté son sabre pour que s’entrechoquent les lames, geste qui avait cours dans les salles d’armes au plus fort de la pandémie de Covid-19. Devant ce refus d’une poignée de main, Anna Smirnova a protesté sans succès et refusé de quitter la piste près d’une heure durant après la fin du match. L’arbitre ayant déjà accordé la victoire à Kharlan, la Russe n’a pas été repêchée.

Quelles seront les conséquences de cette décision ? L’entrée en compétition de Kharlan n’a été permise que par un revirement de dernière minute. Un décret du ministère des Sports ukrainien interdisait jusqu’à présent aux athlètes de ses délégations officielles de participer à des compétitions où figuraient des Russes ou Bélarusses.

Une première qui fera date

Modifié mercredi, il ne concerne désormais que les « athlètes représentant la Fédération de Russie ou la République du Bélarus ». Cela leur permet de concourir face à des athlètes sous bannière neutre, ce qui est conforme à la recommandation du Comité international olympique (CIO) mise en œuvre par plusieurs fédérations internationales, dont l’escrime, pour réintégrer Russes et Bélarusses dans le sport mondial. Excepté sur les circuits ATP et WTA de tennis où les joueurs ne font pas partie d’une délégation officielle, il n’y avait plus eu d’opposition entre sportifs des deux pays depuis l’invasion russe de l’Ukraine.

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