«Les représentations douces et plus justes sur la banlieue sont beaucoup moins visibles» – Libération

A Paris, Libé poursuit ce week-end son Climat Libé Tour, qui aborde les enjeux de la transition écologique, deuxième étape de cette deuxième saison. Avec comme fil rouge de la journée : l’articulation entre écologie et quartiers populaires. Alors que les populations des quartiers populaires (et principalement les mineurs) sont les premières victimes du réchauffement climatique, intervenantes et intervenants tenteront notamment de donner des clés de compréhension, en donnant aussi la parole aux premiers concernés. Retrouvez toute la journée les constats et les solutions qui seront proposées à l’Académie du climat (IVe arrondissement).

18 heures : retour sur l’atelier textile «Bee wrap»

Finis les films plastiques, place aux «couvre-bols» en tissu réemployé

Ce samedi 30 mars, à l’Académie du climat, treize personnes ont fabriqué des «bee wraps», «couvre-bols» en anglais. «Avec des vieux vêtements qu’on nous ramène», précise Gwaldys, responsable du pôle médiation à l’Académie du Climat. Objectif de l’atelier ? Faire disparaître les films plastiques de nos cuisines, au profit de «bee wraps en tissu réemployé».

Orchestré par Mirabelle et Laura, médiatrices, l’atelier a lieu tous les deux mois à l’Académie. Avec un nouveau thème chaque trimestre. «Au début de l’année, c’était sur les objets de la salle de bains, détaille Gwaldys, chute de tissu en main. En ce moment, c’est sur la cuisine, et au troisième trimestre, ce sera sur les placards et le rangement.» Chaque atelier de couture et de customisation vise à «sensibiliser sur l’impact carbone de l’industrie textile». Le prochain, «sur la broderie réparative», aura lieu le 27 avril. Par Léo Maillard.

17h45 : retour sur le débat Les femmes aux commandes du dérèglement climatique

«Dans le profil des femmes leaders du combat climatique, je ne me reconnais pas, il n’y a pas de femmes racisées»

De plus en plus de femmes s’érigent en figures de lutte contre le changement climatique. Mais au deuxième jour du Climat Libé Tour ce samedi 30 mars, une discussion a mis en avant la double peine des femmes racisées dans ce combat : premières concernées, mais invisibilisées. Lire notre interview.

17h30 : rends-moi mon image !

«Les représentations douces et plus justes sur la banlieue sont beaucoup moins visibles»

William Keo, photographe : «Quand on va voir des sujets sur la banlieue en France, c’est sous un angle extrêmement sensationnel. Des représentations en noir et blanc et qui rappellent la dramaturgie du film la Haine par exemple. Ce sont des gens qui crient, des voitures brûlées ou de la drogue. Et c’est vrai que les représentations douces et plus justes sur la banlieue, elles sont beaucoup moins visibles. Alors, par exemple, j’essaie de me poser la question quand je travaille : est-ce que c’est le visage d’une personne noire que je cherche ou l’idée d’une personne noire ?» Par Benjamin Moisset.

16h40 : retour en interview sur le débat L’écologie, c’est pas pour moi. Vraiment ?

«Faire venir des gens du monde entier aux JO, ce n’est pas écolo, mais cette édition 2024 a vraiment la volonté d’être différente»

Invitée au Climat Libé Tour à Paris, Lenaïg Corson, ancienne joueuse internationale française de rugby, raconte la manière dont elle essaie de concilier sport et écologie. Et ce qui pourrait permettre de vraiment changer les choses dans le monde du sport. Lire notre interview.

16h35 : c’est à lire sur Libération.fr

L’Adidas Arena, construction de compétition

Seul bâtiment construit dans Paris intra-muros pour les Jeux de 2024, l’édifice fait figure d’exemple en termes de renouvellement énergétique. Lire notre article.

16h15 : retour en interview sur le débat Peut-on faire l’écologie en ensemble ?

«Proposer un nouveau regard sur les quartiers populaires»

Sarah Ichou, directrice du Bondy Blog, revient sur le traitement médiatique des banlieues et la difficulté d’y faire vivre les problématiques écologiques. Lire notre interview.

15h55 : les femmes aux commandes de la lutte contre le dérèglement climatique

«La question de la charge domestique est essentielle dans la transition écologique»

Sandrine Rousseau, députée de Paris, Les Ecologistes : «La question de la charge domestique est essentielle dans la transition écologique. Il y a une différence genrée dans le temps et dans la qualité du travail domestique, au détriment des femmes. Et pour réaliser la transition écologique, il va falloir faire du zéro déchet, cultiver ses légumes, laver les couches ou cuisiner davantage ! Tous ces gestes-là sont majoritairement des actes faits par des femmes. Donc, réaliser la transition écologique doit passer par une remise à plat de la question des tâches domestiques.» Par Benjamin Moisset.

15h30 : le Climat Libé Tour à Paris en images

15h05 : c’est à lire sur Libération.fr

«Les musées doivent réfléchir à forger une œuvre plurielle qui enrichisse le passé commun et permette d’imaginer l’avenir»

Régulièrement ciblés par des actions de désobéissance civile, les musées manifestent la volonté croissante d’intégrer la question écologique à leur programmation et d’inclure d’autres acteurs, issus notamment de l’écologie populaire. Des enjeux qui croisent ceux du débat postcolonial, et touchent plus largement à la nécessité de régénérer des institutions jugées trop surplombantes. Lire notre article.

14h30 : retour sur le débat L’écologie, c’est pas pour moi. Vraiment ?

«Je ne sais pas comment porter la parole des gens de 60 ans qui ont une conscience quand même»

Lors de la séance de questions, une dame, la soixantaine, lance : «Dans la salle, je ne vois pas beaucoup de cheveux blancs. Je vous trouve zen. Moi, je me sens totalement isolée. Je sens qu’il y a tout un pan de la société qui est complètement hors sol. Je sais que [ma génération] a tout merdé. Je me sens très, très seule. Et je ne sais pas comment porter la parole des gens de 60 ans qui ont une conscience quand même. J’ai essayé de faire des vidéos sur Instagram, mais j’ai 15 vues [rires dans la salle].»

Lenaig Corson, ancienne joueuse internationale française de rugby : «Je voudrais répondre à la dame aux cheveux poivre et sel. J’ai été longtemps en colère contre votre génération. Mais il y a un beau cadeau que vous pouvez nous faire : transmettre votre héritage à vos enfants et petits enfants, nous apporter votre sagesse. J’ai envie de vous dire : ne vous sentez pas seule. On a besoin de vous, de votre courage et de votre énergie. On est avec vous.»

Gaëtan Gabriele, du média Vert : «Vous savez, il y a Instagram et la vraie vie. Parfois, moi aussi, dans la réalité, j’ai des moments de doutes et je pleure par rapport à une actualité. Moi aussi, parfois, je me sens seul. Par exemple, quand je rentre chez mes parents, que mon père vient me chercher à la gare et qu’il jette son mégot par la fenêtre de la voiture. Mes parents ne savent pas ce que je fais parce qu’ils ne s’y intéressent pas.» Par Léo Maillard.

A partir de 14 heures

Vivez le Climat Libé Tour Paris avec nous en direct sur Twitch

A l’occasion de cette deuxième étape 2024 du «Climat Libé Tour», Libé vous fait partager cette journée sur Twitch ce samedi 30 mars. Programme ici.

C’était hier soir…

Peut-on rire vert ?

Le temps d’une soirée, Libé se frotte au stand-up. Cinq humoristes étaient au rendez-vous, vendredi soir, pour lancer l’étape parisienne du Climat Libé Tour 2024. Pour décompresser avant les conférences, ateliers et débats du week-end. Retour sur la soirée.

13h30 : interview

François Ruffin : «Il faut faire du travail la valeur centrale du combat écologique»

Pour le député insoumis de la Somme, les questions du travail et de la justice fiscale sont au cœur du combat pour la transition écologique. Il a défendu sa méthode pour «faire écologie ensemble» lors du Climat Libé Tour, ce samedi 30 mars à Paris. Selon lui, «on vit dans un temps de gavage gigantesque, avec les classes supérieures qui polluent le plus». Retrouvez notre interview de François Ruffin.

13h15 : l’écologie, c’est pas pour moi. Vraiment ?

«On propage de l’éco-anxiété mais comment guérir le monde si nous-mêmes ne sommes pas guéris ?»

Makan Fofana, philosophe et auteur de la Banlieue du turfu : «Les humais souffrent depuis longtemps, et les humains se sentent seul. Ce n’est pas l’écologie qui fait cela. Une des erreurs des mouvements écolos est de transmettre de la colère et pas de la joie alors que la joie est plus féconde que la colère. On propage de l’éco-anxiété mais comment guérir le monde si nous-mêmes ne sommes pas guéris ? C’est la sagesse qu’il faut développer. La colère est une étape, il faut la guérir pour transmettre notre amour du vivant et de développer des stratégies politiques pour changer nos modes de vies.» Par Lina Tamine.

13 heures : l’écologie, c’est pas pour moi. Vraiment ?

«ll faut prendre conscience qu’il existe un privilège de parler d’écologie»

Gaëtan Gabriele, créateur de contenu pour le média Vert : «Il faut du temps mental pour agir, et du temps dans la journée. Ceux qui sont touchés par la crise écologique sont souvent les plus pauvres qui galèrent le plus et qui se cassent le dos tous les jours. Forcément, dans cette situation, tu n’as pas le temps de penser la crise climatique et d’aller en manifestation. ll faut prendre conscience qu’il existe un privilège de parler d’écologie.» Par Lina Tamine.

12h45 : l’écologie, c’est pas pour moi. Vraiment ?

«Ça fait dix-quinze ans qu’on parle d’écologie dans les médias de façon hyper anxiogène»

Gaëtan Gabriele, créateur de contenu pour le média Vert : «Il y a deux ans, j’ai demandé à mon employeur si on pouvait engager un journaliste climat. Il m’a répondu : «Bah non, ça ne fait pas assez de clics.» Sa réponse a été une rupture pour moi. Je me suis dit que j’allais le faire moi-même et arrêter de documenter ma vie à moi sur Instagram. Dans la semaine qui a suivi, j’ai quitté ce travail. Ça fait dix-quinze ans qu’on parle d’écologie dans les médias de façon hyper anxiogène. Quand j’ai créé mon aura lieu le 27 avril. ’en parler avec humour, ou au moins avec un ton décalé. Ce qui me fait plaisir, c’est quand quelqu’un regarde ma vidéo sans savoir de quoi je vais parler et qu’au bout d’une minute, il se dise : « Ah merde, il m’a eu, il a parlé d’écologie !»» Par Léo Maillard.

12h30 : peut-on faire écologie ensemble ?

«L’écologie ne doit pas être une peur de plus»

François Ruffin, député LFI-Nupes : «Pour faire ensemble, la clé, c’est le travail. Il faut construire des emplois stables, bien payé, épanouissants. L’écologie ne doit pas être une peur de plus. Les entreprises ont un rôle [en termes d’écologie] et elles doivent changer. C’est un combat contre des forts qu’il faut remettre en cage. Il faut amener les entreprises avec nous, [car] elles ne viendront pas de bon cœur.» Par Fleur Martinho.

11h45 : l’écologie, c’est pas pour moi. Vraiment ?

«Je ne me suis jamais sentie légitime en tant qu’individu, mais en tant que mouvement, que collectif»

Adélaïde Charlier, cofondatrice de Youth For Climat (Belgique) : «A 18 ans, tu n’es pas légitime parce que pas experte. Pourtant, tu es légitime d’être une étudiante inquiète, de confronter le monde politique et le monde privé, de demander des comptes en tant que citoyenne. Je ne me suis jamais sentie légitime en tant qu’individu, mais en tant que mouvement, que collectif. Dans les débats institutionnels, on est poussé à venir avec des chiffres. Mais le narratif ne peut pas être porté uniquement par du rationnel. Il faut se baser dessus mais utiliser des émotions. Si je me suis engagée, c’est que ça a dépassé la rationalité, que ça m’a touchée. J’ai voulu en faire quelque chose de personnel. L’activisme fera toujours partie de ma vie.» Par Léo Maillard.

11 heures : début du forum

L’édito de Lauren Provost : l’écologie «avec» et «pour» les quartiers populaires : ça peut tout changer

Pour trouver des solutions à la hauteur d’un enjeu qui nous concerne tous, il faut en finir avec la verticalité d’une écologie faite par des élites. Lire notre édito.

Féris Barkat et Julia Faure : «Pour les jeunes, s’engager pour l’écologie est encore un luxe»

Les entreprises sont-elles un levier efficace dans la lutte contre le dérèglement climatique et la crise sociale ? Si, pour le fondateur de l’association Banlieues Climat, Féris Barkat, celles-ci excluent encore en grande partie les jeunes des quartiers populaires, pour la coprésidente du mouvement Impact France, Julia Faure, il faut adopter une stratégie transversale pour résoudre un problème qui les dépasse. Lire notre entretien.

Pollution de l’air : autour du périph, les Franciliens sortent les griefs

Dans la capitale et en proche banlieue, les habitants s’inquiètent des conséquences néfastes pour la santé de la pollution générée par l’axe urbain. Des nuisances qui appellent une transformation accélérée de l’anneau routier. Lire notre récit.

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