Les radars « serial flasheurs » font des victimes le long du chantier de l’A1

Cela fait une quinzaine de jours que la Direction interrégionale des routes (DIR) du Nord a entrepris de rénover une petite portion de l’autoroute A1, dans le sens Paris-Lille, aux entrées de la capitale des Flandres. Comme cela se fait de manière assez régulière, des radars autonomes ont été installés temporairement afin de réduire la vitesse des véhicules aux abords du chantier. Une mesure somme toute logique pour permettre aux ouvriers de travailler en toute sécurité. Mais parmi les trois engins installés, il en est un qui suscite particulièrement l’ire des automobilistes qui le qualifient de « serial flasher ».

Selon la préfecture, les trois radars de chantier ont été installés le 10 juillet dernier et ils ont commencé à flasher dès le lendemain. Un se trouve sur l’A1, dans le sens Paris vers Lille, sur la commune de Lesquin, avec une vitesse maximale autorisée de 70 km/h au lieu de 90 km/h. Un second a pris place sur l’A22, dans le sens Belgique vers Lille, sur la commune de Lesquin, avec une vitesse maximale autorisée de 70 km/h au lieu de 90 km/h.

« Apres 1h30 de déviation, tu commences à respirer et PAF on te flashe »

Mais c’est le dernier qui est controversé. Lui se trouve sur l’A25, dans le sens Dunkerque vers Lille, sur la commune de Lille. A cet endroit, la vitesse maximale habituelle de 70 km/h a été abaissée à 50 km/h. « La signalisation n’est pas claire et comme beaucoup d’autres j’suis bien énervé de m’être fait piéger », balance Jean-Pascal sur Facebook. « Apres 1h30 de déviation, tu commences à respirer et PAF on te flashe en guise de bienvenue au-dessus de 50 km/h avec ce radar chantier non signalé », renchérit Emmanuel sur la même plateforme. « Heureusement je l’avais vu dans l’autre sens ce matin mais beaucoup de gens se font flasher », déplore à son tour Loïc, toujours sur Facebook.

Des témoignages de la sorte, il y en a des dizaines, et la localisation du radar incriminé a été partagée très largement. Mais cela n’empêche pas la bête de flasher comme 20 Minutes a pu le constater. Alors, peut-on mettre en avant un défaut de signalétique comme le soulignent beaucoup d’internautes automobilistes ? Certains reprochent notamment que le passage de 70 km/h à 50 km/h doit se faire sur une distance trop courte. « Je me suis fait prendre comme des dizaines de voitures. Vraiment très vicieux alors que vous avez un panneau 70 km/h 100 mètres avant », fulmine JM.

Pourtant, la préfecture confirme à 20 Minutes que tout a été fait dans les règles : « La taille des panneaux signalant la présence de radars et la vitesse maximale autorisée est de taille réglementaire et est adaptée à ce type d’axe routier », nous assure-t-on. D’ailleurs, il pourrait même n’y avoir aucun panneau. Dès 2005, le Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) prévoyait de supprimer « l’annonce des radars mobiles par des panneaux en amont des dispositifs installés ». Dix ans plus tard, le CISR revenait sur sa décision, et décidait de « créer des zones de contrôle de la vitesse, toujours signalées par un panneau ». Pour autant, nos confrères d’Automobile magazine, rappelaient, fin 2022, que la jurisprudence estime que « la non-signalisation de l’appareil, en tout cas non perçue par le conducteur, n’était pas un motif recevable de contestation auprès de la justice ».

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