Les premiers étrangers et binationaux franchissent le terminal de Rafah vers l’Egypte

Guerre Israël-Hamas: «Il est difficile de prouver une violation des règles sur la conduite des hostilités»

Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne tente de justifier les bombardements d’hôpitaux par la présence de combattants du Hamas. Mais que dit le droit international humanitaire? Marco Sassoli, professeur de droit à l’Unige, esquisse des réponses.

➤ Lire l’interview

«La mort, c’est moins terrible quand ça vient du ciel?»

Victimes d’une violence israélienne qui a explosé depuis le 7 octobre, écœurés par l’inaction internationale et témoins impuissants des frappes sur Gaza, les Palestiniens de Cisjordanie ressentent aujourd’hui une immense colère. Le Temps est parti à leur rencontre.

➤ Lire le reportage

Un premier groupe de Palestiniens binationaux et d’étrangers est arrivé en Egypte depuis Rafah

Un premier groupe, notamment de femmes et d’enfants, étrangers ou binationaux sont arrivés aujourd’hui en Egypte après être sortis de la bande de Gaza bombardée sans répit par Israël, a rapporté un responsable égyptien à l’AFP sous couvert de l’anonymat.

Emmanuel Macron dit «détester le débat» sur la valeur d’une vie juive versus une vie palestinienne 

Le président français Emmanuel Macron a dit aujourd’hui détester le débat distinguant la valeur des «vies juives» et des «vies palestiniennes», et a appelé à «protéger d’abord les civils à Gaza», lors d’une rencontre avec des étudiants kazakhstanais à Astana. Revenant sur les bombardements de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, Emmanuel Macron a plaidé pour «protéger d’abord les civils» car «ils n’ont rien à voir avec les attaques terroristes» du Hamas contre Israël du 7 octobre.

Par le passé, «Benjamin Netanyahou a refusé des opérations destinées à éliminer la direction du Hamas», affirme Charles Enderlin 

Dans un entretien accordé au Blick, Charles Enderlin, ex-correspondant de France 2 et auteur du récent ouvrage «Israël, l’agonie d’une démocratie», détaille sa vision de la politique menée par Benjamin Netanyahou depuis son retour au pouvoir en 2009. Pour lui, le premier ministre israélien a largement participé à l’accession au pouvoir du Hamas à Gaza et à son maintien, notamment en autorisant son financement par le Qatar.

Les mots du journaliste franco-israélien sont forts: il parle de nettoyage ethnique en Cisjordanie, mais refuse d’employer le terme «génocide», que ce soit pour parler des morts du 7 octobre ou des Gazaouis victimes des bombardements israéliens.

Tous les politiques européens qui ont soutenu la politique de Netanyahou envers les Palestiniens, et donc le financement du Hamas, devraient demander pardon aux familles des victimes du 7 octobre.

Charles Enderlin, ex-correspondant de France 2 en Israël

En images: le poste frontière de Rafah ouvre timidement ses portes

Les autorités égyptiennes ont annoncé laisser exceptionnellement passer plusieurs dizaines de blessés palestiniens transportés en ambulance, ainsi que près de 450 binationaux et étrangers.

Un homme blessé dans une ambulance, qui attend de pouvoir traverser la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte. — © MOHAMMED ABED / AFP
Un homme blessé dans une ambulance, qui attend de pouvoir traverser la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte. — © MOHAMMED ABED / AFP

Des personnes contrôlent si leur nom apparaît dans la liste des personnes autorisées à traverser le poste de Rafah. — © MOHAMMED ABED / AFP
Des personnes contrôlent si leur nom apparaît dans la liste des personnes autorisées à traverser le poste de Rafah. — © MOHAMMED ABED / AFP

Des Palestiniens se précipitent pour passer le poste frontière de Rafah vers l'Egypte. — © MOHAMMED ABED / AFP
Des Palestiniens se précipitent pour passer le poste frontière de Rafah vers l’Egypte. — © MOHAMMED ABED / AFP

Nouveau bilan du ministère de la Santé du Hamas: 8796 morts, dont 3648 enfants

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi que 8796 personnes, dont 3648 enfants, avaient été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël.

Toujours selon le ministère, 2290 femmes figurent aussi parmi ces morts recensés depuis le 7 octobre. Le précédent bilan publié mardi faisait état de 8525 morts.

L’Iran appelle les pays musulmans à rompre leurs liens commerciaux avec Israël

L’ayatollah Ali Khamenei, plus haute autorité de la République islamique d’Iran, exhorte les pays musulmans à mettre fin à leurs relations commerciales avec Israël, en raison de son offensive dans le territoire palestinien de la bande de Gaza. «Les gouvernements musulmans doivent bloquer les exportations de pétrole et de nourriture vers le régime sioniste et ne pas coopérer économiquement avec≥» Israël, déclare le numéro un iranien au cours d’un discours à Téhéran.

La République islamique d’Iran considère Israël comme son ennemi juré, et le soutien à la cause palestinienne est une constante de sa politique étrangère depuis la révolution de 1979. L’Iran a applaudi l’attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste Hamas en Israël le 7 octobre, tout en soulignant qu’il n’y était pas impliqué. «Le monde musulman ne doit pas oublier que dans l’histoire de Gaza, ceux qui se sont opposés à la nation palestinienne opprimée ont été les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni», a martelé l’ayatollah Khamenei.

Ces dernières semaines, les forces américaines et leurs alliés basés en Irak et en Syrie ont été la cible des dizaines attaques de drones ou de roquettes. Washington accuse Téhéran d’être impliqué par procuration dans ces frappes. Fin octobre, l’Iran a indiqué que ces attaques étaient «une réaction» à l’aide apportée par les Etats-Unis à Israël dans sa guerre déclenchée le 7 octobre contre le Hamas, appelant Washington à «stopper» son soutien à Israël. Le ministre de la Défense, Mohammad Reza Ashtiani, cité par l’agence officielle Irna, a averti mercredi que «certains pays européens qui aident» Israël devraient «veiller à ne pas s’attirer la colère des musulmans».

Au moins quatre Palestiniens tués dans des opérations israéliennes en Cisjordanie

Au moins quatre Palestiniens ont été tués dans de nouvelles opérations de l’armée israélienne en Cisjordanie occupée, indique le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, est en proie à une intensification des violences depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Trois personnes ont été tuées dans une opération menée à Jénine et une autre à Tulkarem, selon le ministère de la Santé.

L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir «conduit des opérations antiterroristes dans le camp de Jénine.» La Cisjordanie est le théâtre de nombreuses opérations de l’armée israélienne, d’exactions de colons israéliens contre la population palestinienne et d’attaques palestiniennes contre les colonies et les forces israéliennes. Plus de 125 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre selon le ministère palestinien de la Santé.

Les premières ambulances transportant des blessés de Gaza sont entrées en Egypte

Les premières ambulances transportant des blessés de Gaza bombardée par Israël sont entrées en Egypte, rapporte à l’Agence France-Presse un responsable égyptien sous couvert de l’anonymat. Les télévisions proches du renseignement égyptien diffusent en direct l’entrée de ces véhicules du côté égyptien du terminal de Rafah, unique ouverture de Gaza sur le monde, qui ne soit pas aux mains d’Israël.

Une ambulance franchit la barrière du poste frontière de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avant de passer en Egypte, le 1er novembre 2023. — © MOHAMMED ABED / AFP
Une ambulance franchit la barrière du poste frontière de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avant de passer en Egypte, le 1er novembre 2023. — © MOHAMMED ABED / AFP

Le Hamas annonce la mort de 7 otages «dont 3 étrangers» dans le bombardement de Jabaliya

LA branche militaire du Hamas annonce que sept otages dont «trois détenteurs de passeports étrangers» avaient été tués mardi dans le bombardement israélien sur le camp de réfugiés de Jabaliya dans la bande de Gaza. «Mort de sept détenus civils, dont trois détenteurs de passeports étrangers, dans le massacre de Jabaliya hier», écrient les brigades Ezzedine al-Qassam dans un message sur Telegram.

Reporters sans frontières saisit la CPI pour «crimes de guerre» commis contre des journalistes

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) annonce avoir saisi la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre commis contre les journalistes en Palestine et en Israël. «RSF a déposé une plainte pour crimes de guerre auprès du bureau du procureur de la CPI le 31 octobre 2023. Celle-ci détaille les cas de 9 des journalistes tués depuis le 7 octobre dernier, et de deux blessés dans l’exercice de leurs fonctions», indique RSF dans un communiqué. La Cour n’a pas l’obligation de se saisir du dossier.

Benyamin Netanyahou promet une «victoire» malgré les «pertes douloureuses» de soldats

Le premier ministre israélien a promis que la guerre avec le Hamas palestinien se solderait par une «victoire» pour Israël, malgré «les pertes douloureuses» de soldats. «Nous sommes dans une guerre difficile, et elle sera longue», déclare Benyamin Netanyahou quelques heures après l’annonce de la mort de 11 soldats israéliens en 24 heures dans des combats dans la bande de Gaza. «Je promets aux citoyens d’Israël, nous allons accomplir le travail, nous continuerons jusqu’à la victoire».

Israël accuse CICR et OMS de donner «carte blanche aux terroristes»

Le gouvernement israélien s’en prend au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il accuse ces deux institutions établies à Genève de «donner carte blanche aux terroristes du monde entier.» Mardi soir sur les réseaux sociaux, la mission israélienne à l’ONU à Genève a contesté les reproches des deux organisations qui estiment que l’Etat hébreu prend délibérément pour cible des centres de santé à Gaza. Les hôpitaux «ne devraient aussi jamais être utilisés comme boucliers», affirme-t-elle.

La mission israélienne dénonce «l’utilisation systémique» de ces infrastructures par le Hamas pour «mener des actes terroristes et se protéger des conséquences.» Le groupe islamiste radical recourrait aux tunnels sous les hôpitaux pour se déplacer et éviter les représailles israéliennes dans le territoire. L’Etat hébreu cible le refus du CICR et de l’OMS de condamner cette situation. «Le droit international n’est pas quelque chose où quelqu’un peut choisir le menu», insiste la mission israélienne. Et elle affirme que l’utilisation d’un hôpital pour atteindre un ennemi prive cette infrastructure de protection.

Les premiers étrangers et binationaux franchissent le terminal de Rafah vers l’Egypte

Des dizaines d’étrangers et de binationaux ont quitté ce mercredi la bande de Gaza vers l’Egypte par le terminal frontalier de Rafah, ouvert pour la première fois aux personnes au 26e jour de la guerre entre Israël et le Hamas.

Ils ont été autorisés à entrer dans le terminal vers 7h45 GMT (8h45 en Suisse) après que les autorités égyptiennes ont annoncé son ouverture exceptionnelle pour permettre le passage de près de 90 blessés palestiniens et près de 450 binationaux et étrangers.

Le contingent «étranger» dans Gaza

Selon les chancelleries étrangères, des ressortissants de 44 pays et de 28 agences, organisations ou ONG étrangères se trouvent dans la bande de Gaza.

Des étrangers vont être autorisés à quitter Gaza pour l’Egypte aujourd’hui

Aujourd’hui, un premier groupe de personnes détentrices de passeports étrangers va quitter la bande de Gaza et traverser le terminal de Rafah vers l’Egypte. C’est du moins ce qu’affirme à l’AFP un responsable des autorités égyptiennes en charge du poste-frontière.

En Egypte, des télévisions proches des services de renseignement montrent en direct une file d’ambulances entrant dans le terminal de Rafah alors que 81 blessés palestiniens doivent être transférés aujourd’hui dans des hôpitaux égyptiens, selon des responsables égyptiens et palestiniens.

Le Ministère israélien des Affaires étrangères:

La décision de la Bolivie de rompre les liens diplomatiques avec Israël est une capitulation face au terrorisme et au régime des ayatollahs en Iran.

Le gouvernement bolivien a rompu mardi ses liens diplomatiques avec Israël «en signe de rejet et de condamnation de l’offensive militaire israélienne agressive et disproportionnée menée dans la bande de Gaza». Le Chili et la Colombie ont eux aussi rappelé mardi leurs ambassadeurs en Israël pour protester.

Neuf soldats israéliens tués au combat mardi à Gaza

Israël annonce ce matin que neuf de ses soldats ont perdu la vie mardi à Gaza, et que deux autres ont été grièvement blessés. L’Etat hébreu précise que le bilan total s’élève à 326 morts dans les rangs de l’armée depuis le 7 octobre.

Ryad condamne «avec la plus grande fermeté» le bombardement du camp de Jabaliya

A la recherche de survivants dans les ruines d'un immeuble de la bande Gaza, le 31 octobre. — © MAHMUD HAMS / AFP
A la recherche de survivants dans les ruines d’un immeuble de la bande Gaza, le 31 octobre. — © MAHMUD HAMS / AFP

L’Arabie saoudite dénonce la frappe israélienne sur un camp de réfugiés à Gaza, qui a fait des dizaines de morts et visait, selon Israël, un commandant du Hamas. «Le Royaume d’Arabie saoudite condamne avec la plus grande fermeté le ciblage inhumain par les forces d’occupation israéliennes du camp de réfugiés de Jabaliya dans la bande de Gaza assiégée, qui a tué et blessé un grand nombre de civils innocents», a déclaré le ministère saoudien des affaires étrangères sur X (ex-Twitter).

Coupure «totale» d’Internet et du téléphone à Gaza

L’opérateur palestinien de télécommunications Paltel annonce une coupure des lignes téléphoniques et d’internet dans la bande de Gaza. «Nous avons le regret d’annoncer à nos compatriotes de notre pays bien-aimé une interruption totale des communications et des services Internet», a indiqué Paltel sur le réseau social X (anciennement Twitter). Les communications et Internet avaient déjà été coupées dans la bande de Gaza vendredi alors qu’Israël menait d’intenses frappes sur le territoire palestinien, privant ses 2,4 millions d’habitants de contact. Elles ont été rétablies progressivement à partir de dimanche.

Le Chili convoque son ambassadeur à Tel Aviv

Le Chili a convoqué son ambassadeur à Tel Aviv pour protester contre l’offensive militaire dans la bande de Gaza, indique le ministère des affaires étrangères. Il justifie cette convocation par «les inacceptables violations du droit humanitaire d’Israël». Santiago «condamne avec énergie et observe avec une grande préoccupation» les opérations militaires israéliennes, dénonçant un «châtiment collectif pour la population civile palestinienne». Le Chili accueille la plus importante diaspora palestinienne en dehors du monde arabe. Il a condamné l’attaque du Hamas, défend la solution à deux Etats et fait partie des pays qui réclament un cessez-le-feu.

La guerre permet de renforcer «la répression» en Iran, selon un expert de l’ONU

Le contexte au Moyen-Orient favorise «la répression» en Iran en détournant l’attention des critiques internes du régime, selon le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains dans ce pays Javaid Rehman. L’expert indépendant, qui dispose d’un mandat du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies à Genève, estime que la République islamique fait face à une perte de crédibilité depuis la contestation inédite déclenchée par la mort de la lycéenne Mahsa Amini en septembre 2022. Les dirigeants iraniens «prévoyaient déjà d’intensifier la répression», affirme Javaid Rehman, mais au vu de la «crise actuelle, ils se sentent d’autant plus forts parce qu’ils pensent être parvenus à détourner l’attention des critiques internes et de la répression interne, en devenant ou en affirmant être devenus les défenseurs virulents du mouvement palestinien».

Israël et les Etats-Unis envisageraient la création d’une force de maintien de la paix à Gaza

Les autorités israéliennes et américaines sont en train d’étudier différents plans pour l’avenir de la bande de Gaza, «si les forces israéliennes parviennent à évincer le Hamas», selon Bloomberg, qui cite des sources anonymes au fait des discussions. Les responsables envisageraient ainsi la possibilité d’«une supervision temporaire de Gaza aux pays de la région, avec le soutien de troupes américaines, britanniques, allemandes et françaises», avec la participation «dans l’idéal» de pays arabes «tels que l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis». Une autre possibilité serait de créer d’«une force de maintien de la paix sur le modèle de celle qui supervise le traité de paix conclu entre l’Égypte et Israël en 1979», la Force multinationale d’observateurs au Sinaï. Une troisième option discutée «consisterait à placer Gaza sous la supervision temporaire des Nations unies», poursuit l’agence. Le département d’Etat américain a nié que de telles discussions avaient lieu.

Les différentes sources anonymes ont toutefois insisté sur le fait «que les conversations n’en étaient qu’à leurs débuts et que beaucoup de choses pouvaient changer», ajoute Bloomberg, qui rappelle qu’Israël a plusieurs fois répété son intention de ne pas occuper la bande de Gaza, tout en affirmant «que le maintien du Hamas au pouvoir était inacceptable».

La journée de mardi

Retrouvez notre suivi en continu de la journée du 31 octobre 2023.

source site