Les Bleues s’offrent « un match référence » face au Brésil et s’ouvrent des perspectives

Ces Bleues ont du caractère. Après le vilain faux pas face à la Jamaïque pour entamer leur Coupe du monde, les joueuses de l’équipe de France ont su se remobiliser pour renverser le Brésil, samedi, et s’ouvrir la voie royale vers les 8e de finale. « On a fait preuve de beaucoup de courage, de beaucoup d’abnégation et dans une compétition des fois il y a des matchs référence. Celui-là doit en être un parce qu’on a battu une très belle équipe », savoure le sélectionneur Hervé Renard, soulagé.

Renard, la délivrance

A dix minutes du terme, les choses étaient encore mal emmanchées. Les Bleues avaient réussi leur entame, récompensées par l’ouverture du score d’Eugénie Le Sommer au sortir du premier quart d’heure (17e), mais elles se sont ensuite crispées, laissant les Brésiliennes reprendre peu à peu le contrôle du match. Après l’égalisation de Debinha (58e), c’est peu dire qu’on a craint le pire en observant les vagues jaunes revenir vers le but de Peyraud-Magnin. « On a été un peu sous l’eau, mais on n’a pas douté », assure la milieu Kenza Dali. On ne sait pas si c’est vrai, mais la suite lui donne raison.

Car c’est bien la France qui a eu le dernier mot, grâce à un grand classique, le coup de casque de Wendie Renard sur corner. La capitaine, blessée toute la semaine, était incertaine. C’est finalement elle qui a changé la face du tournoi de son équipe. « J’étais très sereine, raconte-t-elle. Il y a eu beaucoup de spéculations, moi je suis restée dans ma bulle. Si j’avais eu mal, je n’aurais pas joué. Je suis capitaine de cette équipe, je sais que de par mon expérience, je peux apporter à ce groupe. L’aventure continue. »

Un tableau ouvert

Plus que jamais, oui. Avec cette victoire, la voie vers la première place du groupe F paraît toute tracée. Une victoire face aux Panaméennes donnerait sept points à la France, un total que seule la Jamaïque peut égaler. Mais les « Reggae Girlz », devancées par les Françaises au nombre de buts marqués, devraient cartonner le Brésil pour espérer doubler les Bleues. Si l’on se projette un peu plus loin, cette première place permettrait à la France d’éviter de croiser l’ogre allemand avant les demi-finales. Avant ça, elle proposerait un 8e de finale abordable contre la Colombie, le Maroc ou la Corée du Sud, avant un quart de finale loin d’être insurmontable contre le Canada, l’Australie, le Nigeria ou le Danemark.

Mais trêve de spéculations. Après le mauvais souvenir de la Jamaïque, les Bleues sont bien placées pour savoir qu’il faut d’abord faire le boulot face au Panama. On peut quand même espérer que cette fois, leur compétition est bien lancée. « C’est un match comme ça qui me rappelle pourquoi je joue au foot, apprécie Kenza Dali. Le stade qui chante l’hymne national du Brésil, c’est incroyable, ça c’est un match de Coupe du monde. Sur le chemin de l’hôtel au stade, il y avait des Brésiliens qui suivaient le bus, ils chantaient. Personnellement, j’adore ça, je vis pour ces émotions. »

Avoir gagné dans ce contexte rend encore plus fort. « On a pu voir le caractère de l’équipe », estime Eugénie Le Sommer, dont l’entente avec Kadidiatou Diani s’améliore et sera un des éléments déterminants de la force de frappe de cette équipe. Comme elles, on a hâte de voir la suite.


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