Le groupe Boliden n’aura pas à payer la dépollution de la catastrophe d’Aznalcollar

Vendredi, le gouvernement régional andalou s’est vu débouter de sa demande de 89 millions d’euros au groupe minier suédois Boliden pour payer la dépollution d’Aznalcollar, après la rupture en 1998 d’une digue d’un bassin de résidus d’une mine de métaux.

Ce jugement de première instance, obtenu par l’AFP, intervient plus de vingt-cinq ans après l’incident, qui avait entraîné le déversement de plus de cinq millions de mètres cubes de boues toxiques dans une rivière de cette région du sud de l’Espagne, l’une des plus graves catastrophes environnementales du pays.

Un contrat respecté aux yeux de la justice

Le groupe suédois, qui a toujours nié sa responsabilité, mettant en cause une filiale du groupe de BTP espagnol Dragados ayant construit le bassin, s’est réjoui dans un communiqué du jugement qui le reconnaît selon lui « non redevable » de la somme demandée par le gouvernement régional.

« Le tribunal confirme notre point de vue selon lequel les efforts conséquents de nettoyage consentis par Boliden et la compensation à l’époque de l’accident ont été satisfaisants et que Boliden a par conséquent agi promptement et de manière responsable », a déclaré son PDG Mikael Staffas, cité dans le texte.

Dans sa décision, le juge José Manuel Martínez Borrego affirme qu’au vu de la jurisprudence et du contrat de concession de la mine à Boliden, il n’y avait pas d’ « obligation de remettre en état » le site dans l’état dans lequel il se trouvait avant le début de ses activités.

Que « justice soit faite »

L’entreprise n’est par conséquent pas redevable des sommes avancées par les autorités locales, selon le jugement.

Le procès s’était ouvert le 4 juillet devant un tribunal civil de Séville, après des années de procédure judiciaire. La région d’Andalousie avait indiqué espérer que « justice soit faite ». Elle réclamait 89 millions d’euros à la multinationale suédoise, soit les sommes engagées pour dépolluer la zone.

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