Le G20 ne s’accorde pas sur un plafonnement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025

« Je suis très déçu. » C’est ainsi que conclut le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu une réunion entre ministres de l’Environnement du G20. À cette occasion, aucun accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour faire face au changement climatique n’a été signé. « Nous n’avons pas pu atteindre un accord sur un plafonnement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 », a déclaré le ministre français. Les discussions avec la Chine, l’Arabie saoudite, et la Russie ont été « compliquées », a-t-il précisé.

Les ministres du G20, dont les membres représentent à eux seuls plus de 80 % à la fois du Produit intérieur mondial brut et des émissions de CO2 sur la planète, devaient examiner vendredi à Madras, en Inde, plusieurs dossiers cruciaux comme le financement de l’adaptation au changement climatique, la biodiversité et les principes devant régir les activités économiques maritimes. Et surtout celui visant au plafonnement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025.

« Les moyens de subsistance des gens sont en train d’être détruits »

Il était pourtant prévu à l’origine que cette rencontre des ministres de l’Environnement du Groupe des Vingt (les dix-neuf économies les plus développées et l’Union européenne) aboutisse à des accords qui seraient ensuite signés par les dirigeants au cours d’un sommet en septembre à New Delhi.

« Les moyens de subsistance des gens sont en train d’être détruits », a mis en garde mercredi auprès de l’AFP le commissaire européen à l’Environnement Virginijus Sinkevicius, appelant à assurer la résilience des populations menacées par le changement climatique.

Tous ceux présents à Madras ce vendredi « comprennent la gravité de la crise » à laquelle le monde doit faire face, a déclaré vendredi à l’AFP, en marge de la conférence, Adnan Amin, qui mène cette année les discussions sur le climat, la COP28. « Mais je crois qu’on n’a toujours pas atteint une bonne compréhension politique » de la situation, et notamment la volonté de passer par-dessus « les intérêts nationaux immédiats ».

« Etant donné l’échelle des trois crises globales, le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution, il n’y a vraiment pas de temps à perdre », avait aussi mis en garde jeudi Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada.

Le PDG d’une compagnie pétrolière présidera les négociations de la COP28

L’échec des ministres de l’Energie du G20 qui le 22 juillet à Goa en Inde n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur un calendrier de réduction du recours aux énergies fossiles a été perçu comme une victoire des gros producteurs pétroliers opposant une résistance à une transition énergétique rapide.

Parmi les participants au sommet de Madras figure notamment Sultan Al Jaber, le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis Adnoc, qui présidera aussi les négociations de la COP28.

Sultan Al Jaber a été critiqué pour ce qui apparaît comme un conflit d’intérêts, les combustibles fossiles étant considérés comme la principale cause du réchauffement climatique. Certains blâment d’ailleurs ouvertement les gros producteurs de pétrole, comme l’Arabie saoudite ou la Russie, pour le manque de progrès des discussions.

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