Le contrôle automatique de la douleur lors d’opérations chirurgicales, c’est désormais possible

Anesthésie sur mesure. Vingt ans de recherches ont été nécessaires au centre hospitalier (CHU) de Lille et à une start-up baptisée MDoloris pour mettre au point un système automatisé de régulation de la douleur lors d’une opération chirurgicale. Une petite révolution dans le milieu de la médecine et une première mondiale. La mise sur le marché de cette nouvelle technologie est prévue fin 2024, début 2025.

On appelle ça « le contrôle de la nociception péri opératoire » en boucle fermée. En langage courant, il s’agit de réduire la douleur de façon automatisée grâce à des électrodes qui captent la pression artérielle du patient et son évolution de l’ANI (Analgesia Nociception Index), c’est-à-dire la dose analgésique nécessaire lors de l’opération.

Moins de contrainte pour l’anesthésiste

« Lors d’une intervention chirurgicale, le corps ressent certaines douleurs même sous anesthésie, raconte Fabien Pagniez, fondateur de la société MDoloris. Avec notre technologie, le niveau de cette douleur est mesuré en permanence et permet de dispenser instantanément la dose exacte d’analgésique nécessaire. Sur le principe de fonctionnement, on peut faire un parallèle avec un autopilote dans un avion ».

L’administration d’un morphinique, au cours de l’anesthésie générale, est ainsi optimisée selon chaque patient en fonction de ses besoins à l’instant T. L’anesthésiste n’est donc plus contraint de réaliser ce travail de manière manuelle, avec les risques d’erreur humaine qui s’y rattachent.

« Quand on sait que la qualité de l’anesthésie influence le succès thérapeutique de la chirurgie, on comprend mieux la mesure de cette avancée technologique », selon Fabien Pagniez. D’autant que le bénéfice pour le patient est également significatif après l’opération. « La simplification de l’anesthésie personnalisée est en marche, la médecine du futur est aujourd’hui une réalité », s’enthousiasme le patron de MDoloris.

Pour le docteur Matthieu Jeanne, chef de service anesthésie réanimation, qui a participé à l’étude clinique, « cette première mondiale va permettre au chirurgien, à l’anesthésiste et au patient d’être assurés que l’opération aura lieu dans les meilleures conditions de confort et de contrôle de la douleur du patient ».

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