Le carnet de notes des Bleus : Charles Ollivon inclassable, Antoine Dupont incassable, Gabin Villière déclassé

Thomas Ramos : 6,25

Il a décliné pour finir par un match moyen contre l’Afrique du Sud, synonyme de terminus pour les Bleus en quart de finale, dimanche au Stade de France (28-29). Il s’y est fait contrer par Cheslin Kolbe, sur une transformation qui suscite certes des questions, mais ce n’était pas son seul raté de la rencontre au pied, que ce soit face aux perches ou sur un renvoi aux 22 envoyé directement en touche. Le début de son Mondial était d’un meilleur acabit sans être transcendant, avec des prestations souvent majorées par sa précision dans l’exercice du tir au but. Quand celle-ci se délite, son apport en fait de même.

Melvyn Jaminet : 5

Il n’a débuté que face à l’Uruguay (victoire 27-12), étant vite impliqué dans un essai encaissé. Cet unique match en tant que titulaire n’a pas été flamboyant de sa part. Dans la peau du joker, il a été un peu plus remuant, mais brouillon. Un essai inscrit face à la Nouvelle-Zélande, un autre face à la Namibie, pour un bilan statistique plutôt flatteur à l’issue d’un Mondial qui ne lui permettra probablement pas de monter en grade. Illustration : lors du quart, il n’était pas dans les 23.

Damian Penaud : 6,9

  • Noté 4 fois (de 6 à 8,5)
Fin de série. En ne trouvant pas le chemin de l’en-but face aux Boks, Damian Penaud s’est arrêté à sept rencontres internationales de rang avec au moins un essai d’inscrit. Mais il a encore été très en vue, avec aussi quelques mauvais choix qui semblent voués à le caractériser éternellement. C’est en oscillant entre des inspirations géniales et des errements préjudiciables qu’il a traversé ce Mondial. L’exigence dont nous faisons preuve avec lui est proportionnelle au talent de celui qui pointe à trois unités du record d’essais du XV de France, détenu par Serge Blanco.

Louis Bielle-Biarrey : 6,1

  • Noté 4 fois (de 4,5 à 8)
Néo-capé début août, Louis Bielle-Biarrey a claqué quatre essais en quatre rencontres dans cette Coupe du monde, du haut de ses 20 ans. Cependant, sa seule note en-dessous de la moyenne est intervenue au moment clé de la compétition tricolore, dimanche à Saint-Denis. Pas de quoi le dévêtir de son costume de révélation, mais son ultime sortie a rappelé qu’il lui restait un long chemin à parcourir pour exceller lors des grands matches. Dans le domaine aérien, de manière directe (au duel) ou indirecte (par une frilosité à s’imposer dans sa zone), il va devoir muscler son jeu.

Gabin Villière : 5

  • Noté 2 fois (4,5 et 5,5)

Il a perdu “sa” place. Les guillemets sont d’autant plus porteurs que Gabin Villière ne jouissait déjà plus d’un statut d’indiscutable, à l’aube de l’épreuve, eu égard à ses multiples blessures. Mais on pensait que, revenu en forme, il serait l’option n°1 sur l’aile gauche. Or, titulaire lors des deux premières sorties tricolores dans cette Coupe du monde, il n’a plus joué une minute ensuite. Sa hargne si louée lors du Grand Chelem 2022 semble s’être muée en activité désordonnée. On ne le reconnaît pas encore totalement et c’est en partie cela qui a entrouvert la porte à “LBB”.

Louis Bielle-Biarrey dans les bras de Gabin Villière (XV de France) | Coupe du monde 2023

Crédit: Getty Images

Gaël Fickou : 5,6

  • Noté 4 fois (de 4,5 à 6,5)

Il faut sans doute faire le deuil de ses crochets dévastateurs. En défense, en revanche, Gaël Fickou reste précieux. “Papa” des arrières, voire de cette équipe, avec ses 29 ans et surtout ses 85 sélections, le centre du Racing a souvent été moyen/bon, avec une faible amplitude dans la qualité de ses performances… jusqu’à son 4,5 de dimanche. Sans louper le coche de manière drastique, il a manqué une occasion d’essai face aux tenants du titre sud-africains, en guise de symbole de ce qui représente sa partition la moins aboutie de son troisième Mondial.

Jonathan Danty : 6,5

Le bulldozer Jonathan Danty a fait ce qu’il savait faire, en trois matches où il a été régulier, après avoir suivi le début de la compétition en costume, douleurs aux ischios à soigner. Deux essais pour ses premiers pas en Coupe du monde, puis deux rencontres où il n’a pas déçu, figurent à son crédit. Même si face aux Springboks, son aptitude à gratter des ballons a été contrecarrée, notamment sur une action où il a été pénalisé par l’arbitre et châtié par Pieter-Steph du Toit, ce dont il s’est plaint. Son profil unique dans cet effectif tend à le rendre incontestable.

Yoram Moefana : 4,75

La note moyenne de Yoram Moefana aurait été légèrement réhaussée, si son entrée énergique face à l’Italie – doublé à la clef – avait compté dans notre calcul. Elle traduit surtout son manqué initial, contre la Nouvelle-Zélande. Le polyvalent trois-quarts de l’UBB (même utilisé en troisième ligne durant ce Mondial) a suppléé Danty pour le match d’ouverture. Entre un couac défensif rapidement à déplorer et une impuissance ballon en main, il a peiné. L’ensemble de sa compétition dépeint un joueur sur qui Fabien Galthié et son staff comptent, mais pour qui intégrer l’équipe type est un objectif assez lointain.

Arthur Vincent : 5

Une entrée intéressante face aux All Blacks, au Stade de France, puis une rencontre terne contre les Uruguayens, à Pierre-Mauroy, où seul Sekou Macalou a réussi à se mettre en évidence dans le marasme ambiant. La Coupe du monde d’Arthur Vincent a commencé par cet enchaînement hétérogène. La suite ? Il n’y en a pas eu, le retour de Jonathan Danty le faisant rétrograder dans la liste des prétendants à la feuille de match. Après deux graves blessures au genou gauche, le centre du MHR est tout de même revenu dans la danse.

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“Sans Dupont, Penaud serait la star absolue des Bleus”

Matthieu Jalibert : 6,1

Il restera de son Mondial une pénaltouche dévissée dans des proportions risibles et une absence de plaquage coupable face à un Eben Etzebeth qui aurait, certes, sans doute emporté sur son passage 99,9% de la population mondiale. Mais résumer la Coupe du monde de Matthieu Jalibert à cela serait injuste. Sa note moyenne, au-dessus de 6, illustre la façon dont il a su, au moins par intermittence, prendre le relais d’un Romain Ntamack forfait, avec notamment une partition superbe contre l’Italie. Reste à éroder ce fameux aspect “intermittent”, ce qui n’est pas la moindre des choses.

Antoine Hastoy : 5

C’est leur destin.” Fabien Galthié avait ainsi interpellé Matthieu Jalibert et Antoine Hastoy, quelques jours après l’annonce de l’absence de Ntamack pour l’intégralité de la compétition. Mais on a vite compris qu’entre eux, il y avait une hiérarchie. L’ouvreur de La Rochelle n’a eu droit qu’à 80 minutes où il a été assez quelconque, face à “Los Teros”, le temps tout de même d’inscrire son premier essai avec les Bleus.

Antoine Dupont : 6,8

Ce devait être sa Coupe du monde. Comprenez celle du XV de France, dont il est la figure de proue d’une manière aussi incontestable qu’impressionnante, à l’aune du pedigree des autres cadors que compte l’effectif de Fabien Galthié. Mais Antoine Dupont n’a que trop peu été vu à l’œuvre sur le terrain, durant ce Mondial. Le feuilleton de sa présence, ou non, pour le quart monumental que l’on promettait de longue date aux Bleus a pris le dessus sur le jeu.

Dupont termine sa compétition avec trois matches disputés. Il a été bon face à la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud, excellent contre la Namibie avant de prendre un coup de tête dont on n’a eu de cesse d’observer les répercussions au microscope. Ne pas le voir illuminer de sa classe le choc face aux Boks peut paraître décevant, mais il a surtout su être là, casqué, à la hauteur de l’événement, certes pas dominateur comme il l’aurait souhaité. Le visage de l’espoir du rugby français s’est montré incassable. Ce fut insuffisant. On retiendra les deux.

Maxime Lucu : 6

La doublure par excellence a réussi à s’émanciper de ce statut pas toujours très glorieux, le temps d’un match. Maxime Lucu a assuré, face à l’Italie, récoltant la note de 7. Une semaine plus tard, le retour de Dupont l’a non seulement relégué sur le banc, mais il ne s’en est pas levé. Comme un rappel brutal de sa condition de remplaçant, qui n’occulte pas totalement son intérim convaincant. Tirer vers le haut une équipe qui bafouille son rugby n’est peut-être pas un défi qu’il peut relever – il l’a montré à Villeneuve-D’Ascq. Mais cornaquer une escouade bien rodée est dans ses cordes – il l’a prouvé à Lyon.

Baptiste Couilloud : non noté

Trois entrées, mais aucune assez tôt pour être noté (40 minutes au minimum, ndlr). Baptiste Couilloud a apporté le dynamisme attendu quand le staff des Bleus a fait appel à lui. Récompensé par un essai face à la Namibie, il a aussi participé au match que le XV de France présentait comme un “huitième de finale” contre les Italiens, du fait de la blessure de Dupont.

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“Comment est-ce possible de ne pas regarder la vidéo sur la montée de Kolbe ?”

Charles Ollivon : 7,4

  • Noté 4 fois (de 7 à 7,5)

Une régularité exceptionnelle. “Très bon” a été le plancher de Charles Ollivon, dans cette Coupe du monde durant laquelle il a, un temps et tout naturellement, retrouvé le brassard. Avec quinze essais en équipe nationale, il est l’avant le plus prolifique de l’histoire du XV de France, et ce alors qu’il pourrait être félicité pour ses qualités en défense, en touche, dans la fluidification du jeu, avant même que l’on n’évoque ce côté “tueur” proche de la terre promise. Inclassable de par sa large palette et surtout son niveau.

Grégory Alldritt : 7,2

  • Noté 3 fois (de 6,5 à 8)
Dans un registre moins aérien et “marqueur”, mais plus puissant qu’Ollivon, Grégory Alldritt a aussi boxé dans la cour des grands troisièmes lignes. Il n’a joué que trois matches en raison d’un pépin à un genou en plein cœur de la compétition mais il a pu marquer les esprits, face à la Nouvelle-Zélande, notamment. Meilleur joueur de la première rencontre de cette Coupe du monde, il en a été un acteur important.

Anthony Jelonch : 6,25

  • Noté 4 fois (de 5,5 à 7)

Sa course contre-la-montre a duré un peu moins de sept mois et Anthony Jelonch l’a gagnée. Le Toulousain de 27 ans a participé à quatre rencontres dans cette Coupe du monde, dont une auréolé du statut de capitaine. Sa reprise de la compétition et son ultime match dans ce Mondial ont été un cran en-dessous de ses prestations face à la Namibie et l’Italie. Mais Jelonch, plus épais qu’avant sa blessure au genou gauche, est bel et bien redevenu un joueur de niveau international.

François Cros : 7

  • Noté 2 fois (6,5 et 7,5)

Il a été le perdant du retour de Jelonch, en termes de temps de jeu. Mais François Cros a toujours répondu présent, notamment dans le rôle de machine à plaquer qu’il affectionne. Il a pris part à tous les matches des Bleus dans ce Mondial, ne dépareillant pas face aux Néo-Zélandais et signant 17 plaquages (plus grand total du match) contre les Namibiens.

Sekou Macalou : 6

Il a surnagé contre l’Uruguay, avec des passes après contact clinquantes entre autres, mais c’est surtout contre l’Afrique du Sud qu’il était attendu. Son impact n’a pas été à la hauteur dans cette rencontre cruciale, d’où une note qui ne traduit pas sa Coupe du monde frappée du sceau de l’amertume, avec trois matches sans la moindre minute en prime.
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Qui a bousculé la hiérarchie ? “Bielle-Biarrey a levé le doigt timidement”

Paul Boudehent : 5,5

L’une des surprises de la liste des 33 n’a pas poursuivi sa montée en grade. Après avoir fini le match contre la Nouvelle-Zélande, Paul Boudehent a été du laborieux France-Uruguay, où sa rugosité fut utile. Il a fait un passage éclair contre la Namibie, le temps de sortir sur K.-O. Sa Coupe du monde s’est arrêtée là, même s’il était apte pour la suite.

Thibaud Flament : 6,4

  • Noté 4 fois (de 5,5 à 7,5)

Installé en n°5 en l’absence de Paul Willemse, il s’est exprimé à plusieurs reprises sur ce que cela changeait pour lui, et la moindre activité au large qu’il devait consentir pour se concentrer sur les tâches obscures. Des paroles aux actes : on l’a moins vu que pendant le Tournoi des 6 Nations, dont il avait été une attraction. Son Mondial reste très correct, nonobstant ce côté moins “flashy”.

Cameron Woki : 5,8

  • Noté 5 fois (de 4 à 7,5)
Il est le seul joueur à avoir débuté toutes les parties, pour les Bleus, dans cette dixième édition de l’épreuve planétaire. Cameron Woki n’a pas pour autant plané sur les débats. D’abord timide, il a gagné en importance, jusqu’à se montrer très à son avantage contre l’Italie. Puis patatras ! Face aux Boks, il a été en difficulté. Un rendu très inégal.

Romain Taofifenua : 4,75

Son bilan est terni par un carton jaune qui a mis les siens dans la panade, face à des Uruguayens accrocheurs, alors qu’il avait débuté fort. Sur la pelouse pendant au moins une demi-heure lors de chaque match, il a par ailleurs plutôt utilisé sa masse à bon escient, pour sa dernière compétition avec les Bleus.

Bastien Chalureau : non noté

Sa sélection a généré un tumulte aux antipodes du poids très relatif qu’il a eu sur la campagne tricolore. Son Mondial ? Une demi-heure face à l’Uruguay, durant laquelle il ne s’est pas distingué.
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Les Bleus lésés par l’arbitrage ? “Si Dupont en a parlé, c’est qu’il en avait gros sur le coeur”

Uini Atonio : 6,25

Il en a tordu plus d’un en mêlée et a signé quelques charges dévastatrices, qui ont fait rivaliser les publics de France en onomatopées. Uini Atonio se propose peut-être un peu moins en “cut”, près des rucks, que dans un passé récent, mais il continue de représenter une menace en la matière. Il prend sa retraite internationale à 33 ans, au même titre que “Tao”, et sera difficile à remplacer.

Dorian Aldegheri : 5,25

Il n’a pas été aussi dominateur qu’escompté en mêlée, à l’image du match face à l’Uruguay, parti sur des bonnes bases en ce sens, avant de se corser. Sans cette prétendue carte maîtresse, il a eu du mal à se montrer à son avantage, même s’il a assuré en défense face à la Namibie.

Sipili Falatea : non noté

Il a vécu une compétition à l’image de celle de Chalureau : une apparition lors du match le plus poussif de sa formation durant la phase de poules… et c’est tout. Le pilier de 26 ans n’a pas le vent en poupe mais le clap de fin annoncé par Atonio dimanche va rebattre les cartes.

Julien Marchand : non noté

Il a passé une dizaine de minutes sur le terrain, et c’est tout. Julien Marchand a eu le temps de tenter un grattage, l’une de ses spécialités, avant de voir sa Coupe du monde s’achever. Blessé sur le coup aux ischios, il a couru derrière l’espoir d’un retour. Vendredi au Stade de France, on le voyait encore faire du vélo, en marge de la mise en place des Bleus, dans l’optique de reprendre la compétition, dans le dernier carré. Raté.

Peato Mauvaka : 6,9

Peut-on vraiment parler d’éclosion ? Peato Mauvaka n’est pas un nouveau venu dans cette équipe, mais cette Coupe du monde va sans doute lui faire prendre une nouvelle dimension. Responsabilisé en l’absence de Marchand, il a été impressionnant d’activité, avec en point d’orgue une performance énorme face aux Sud-Africains et un total de 3 essais (seuls Penaud et “LBB” font mieux, parmi ses coéquipiers).

Oui, il a encore raté un déblayage par-ci et perdu un ballon par-là… mais pour combien d’avancées notables, d’initiatives précieuses et de bonnes passes ? Un talonneur moderne, qui peut jouer troisième ligne et dont le volume est un sacré atout. Dans un profil différent, par rapport à son partenaire de club à Toulouse, il devient plus qu’un suppléant.

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La joie de Cameron Woki, Peato Mauvaka et Louis Bielle-Biarrey lors du match de Coupe du monde entre la France et la Namibie, le 21 septembre 2023 à Marseille.

Crédit: Imago

Pierre Bourgarit : 4,5

Il a souffert de la comparaison avec Mauvaka. Comme beaucoup de ceux qui ne font pas partie des cadres, il a eu pour principale carte pour s’illustrer ce fameux brouillon face à l’Uruguay. C’est une circonstance atténuante autant qu’un symbole de ce qui lui manque peut-être pour viser plus haut en équipe de France. Son entrée contre les tenants du titre n’a qui plus est pas coïncidé avec une bonne période tricolore.

Cyril Baille : 6,8

  • Noté 3 fois (de 6 à 7,5)

Ses notes, dans l’ordre : 6, 7 puis 7,5. Sa Coupe du monde est une allégorie de la montée en puissance. Un sentiment renforcé par le niveau de l’adversaire qui s’élevait (Namibie, Italie, Afrique du Sud). La blessure au mollet droit qui l’a privé du début de la compétition rend son bilan d’autant plus remarquable. Dextérité, tenue en mêlée et même capacité à conclure (doublé face aux Boks) : il confirme qu’il est une référence au poste de pilier gauche.

Reda Wardi : 4,75

Il perd l’ultime ballon du Mondial tricolore, arraché de ses bras par Faf de Klerk. Le point final d’un tournoi moyen de sa part, où il a alterné le bon, grâce à sa puissance et son abnégation, et le moins bon, par de l’indiscipline et des lectures défensives parfois hasardeuses. Wardi (28 ans) reste une deuxième option de bon niveau derrière Baille, mais avec des progrès à effectuer.

Jean-Baptiste Gros : 4

Dans le rôle de doublure de Baille susceptible de gagner du temps de jeu en son absence, le pilier du RCT a vu Wardi prendre le dessus. Sa note en dessous de la moyenne n’est pas extrêmement significative, comme elle ne repose que sur une rencontre, où l’inconstance en mêlée des Bleus face aux Uruguayens a contribué à ce que l’on porte un regard sévère sur sa performance.

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Mauvaka sur l’arbitrage : “A chaud, je préfère ne rien dire”

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