« Il se dépouillent, c’est top »… Les Bleus en mode commando à Marcoussis

A Marcoussis,

On sprinte, on plaque, on se relève, on sprinte dans l’autre sens, on plaque de nouveau, on relève encore… Et puis pourquoi pas du fractionné pour finir tant qu’on y est ? La séance de ce jeudi à Marcoussis a laissé les joueurs occis. Le tortionnaire en chef Thibault Giroud, directeur de la performance du XV de France, avait concocté un entraînement aux petits oignons pour achever le premier gros bloc de travail sur la route de la Coupe du monde, entamé au début du mois à Monaco.

« Cette séance était importante, et les gars ont joué le jeu. Il n’y en a pas un qui s’est garé, ils se sont dépouillés, c’est top, débriefe Giroud quelques minutes plus tard, la voix un peu éraillée après avoir beaucoup poussé ses ouailles. Ils me détestent encore plus, mais vraiment ils sont top. » Vérification faite auprès des concernés, ça va, il pourra aller les voir ce soir au dîner sans risquer des volées de purée. « On n’en veut pas aux coachs, répond en souriant le pilier Réda Wardi, qui n’a pourtant pas passé que des bons moments avec ses 110 kg sur la balance. Tout ce qu’on fait, c’est pour nous, c’est nous qui serons sur le terrain. »

Ca bosse à Marcoussis. – N.CAMUS / 20 Minutes

En regardant ça depuis le bord du terrain, on se disait qu’au moins, les premières semaines de foncier avaient dû aider les joueurs à encaisser. Vrai… mais seulement à moitié. « C’est pas vraiment plus facile avec le temps, à chaque fois on se fait bien mal », observe Yoram Moefana. Mais il faut ce qu’il faut pour préparer un Mondial à la maison, tout le monde en bien conscient. « On est obligés de passer par des après-midi comme ça pour être prêt, reconnaît le centre de l’UBB. On ne réfléchit pas trop, on fait les efforts et le soir on se repose bien. »

Pas de mecs qui « se rangent pour réduire la charge »

Pour l’instant, la charge de travail n’a fait qu’une victime, François Cros, qui souffre d’une lésion musculaire aux adducteurs et qui va devoir suivre des soins adaptés ces prochains jours. Le troisième ligne est d’ores et déjà forfait pour le premier match de préparation contre l’Ecosse, le 5 août. Paul Willemse n’a pas non plus participé à la séance du jour à cause d’un problème aux ischios, mais aucune communication officielle n’a encore été faite sur une éventuelle indisponibilité. « Quand on travaille aussi intensément, on est sur la corde raide tout le temps, relève Giroud. Il y a un risque de blessure, mais on connaît vraiment bien les joueurs maintenant. »

Le boulot entamé depuis l’intronisation de Fabien Galthié et son staff en 2019, et toutes les données récoltées ces quatre dernières années, doivent permettre de détecter les seuils à partir desquels les joueurs sont en danger. En tout cas, à écouter Thibault Giroud, il n’y a pas d’appréhension spéciale chez ces derniers, à quelques semaines d’un rendez-vous qu’ils ont dans la tête depuis de longs mois. « Si c’était le cas, on verrait des mecs se ranger pour réduire la charge, dit-il. Parfois, certains viennent nous parler le matin pour un petit souci, on a confiance en eux, on sait que ce n’est pas du flan. Alors on les prend avec le staff pour les faire monter avant la séance de l’après-midi. C’était le cas aujourd’hui, et tout le monde était là finalement. »

Les joueurs savaient très bien dans quoi ils s’engageaient, de toute façon. « Ils ne sont pas arrivés le 1er juillet en se disant qu’ils allaient faire du paint ball et du tir à l’arc », fait remarquer le préparateur physique avec son sens de la formule habituel. Et non, tout ça est calé et expliqué depuis belle lurette. La flèche du temps de Fabien Galthié arrive bientôt sur sa cible finale.

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