Grand Chelem, 2e mondiale… La France ne peut plus se cacher avant 2023

Les chiffres sont ce qu’ils sont. Le XV de France a gagné tous ses matchs du Tournoi des VI Nations, portant à huit son nombre de victoires consécutives. Parmi les victimes de Galthié et sa jeune bande, les All Blacks, l’Irlande ou encore, donc, l’Angleterre, battue samedi soir au Stade de France. Les Bleus entameront le printemps à la 2e place mondiale. Et pas grand monde trouve à y redire dans le camp adverse.

Eddie Jones : « La France mérite son titre de champion. C’était la meilleure équipe, ils ont fait preuve de beaucoup de détermination. Aujourd’hui, ils sont en tête et méritent le Grand Chelem, mais ça peut changer à tout moment. »

Marge de progression et individualités

Pas de bol pour le sélectionneur anglais, la France n’entend pas se reposer sur ses lauriers et est déjà prête à remettre le pied à l’étrier – enfin, après s’être remis de la bringue dans le jacuzzi du vestiaire du Stade de France. Toto Dupont : « Quand on est dans une dynamique comme ça, on ne veut pas que ça s’arrête. Ça motive à continuer de travailler. » D’autant que Fabien Galthié semble voir en cette équipe un potentiel en rappelant, chiffres toujours, qu’aussi forte soit-elle, cette formation demeure jeune et donc perfectible. « On est à 26 ans de moyenne d’âge et moins de 20 sélections de moyenne. On est sur le bon chemin avec une équipe jeune qui va grandir et s’améliorer. »

Il n’y a qu’à voir les progrès entrepris sur l’année écoulée. Le cap franchi a permis au XV de France de passer de frisson générationnel à menace réelle pour l’élite du rugby mondial. Courtney Lawes, après le match : « Si je dois trouver une différence entre les Français de 2022 et de 2021, je dirai qu’ils sont de plus en plus précis. On voit bien qu’ils ont un plan de jeu bien établi et qu’ils le maîtrisent à fond. On voit aussi qu’ils ont des joueurs qui individuellement sont au-dessus du lot. »

On se demande de qui Lawes peut bien parler. Chut, ne dites rien. Antoine Dupont ? Qui d’autre. Le meilleur joueur du monde a encore démontré sa capacité à déplacer des montagnes face à l’Angleterre en allant planter l’essai qui tue le match. Doublure admirative, Maxime Lucu l’avait vu venir : « Rien qu’en le regardant, on savait qu’il sortirait un grand match. Il avait le regard des grands jours. Il a été parfait sur tout, c’est lui qui remet l’équipe dans le bon sens. Il a fait du Toto XXL. »

Trop forts pour être modestes

En bon capitaine, Dupont renverra toujours au collectif, à son irréprochable abnégation, à l’image d’une troisième ligne un peu trop modeste au vu des services rendus. « On parle des trois (Cros, Jelonch, Aldritt) depuis le début du tournoi et je suis bien placé parce que je suis derrière eux, et je vois leur travail de l’ombre. Ce sont des joueurs qui pensent au collectif avant de penser à eux. »

Dévouement auquel Romain Taofifenua ajoute la solidarité entre chaque membre de ce groupe bien huilé. « C’est ce qui ressort le plus, on a prouvé jusqu’au dernier moment qu’on n’a rien lâché. » Notamment en défense, où cette équipe est capable de sauvetages miraculeux dans ses cinq mètres. On peut aussi citer la mêlée, une nouvelle fois trois crans au-dessus contre l’Angleterre.

Mis bout à bout, on arrive à un constat très simple : cette équipe est beaucoup trop forte pour faire semblant de ne pas penser à un premier sacre mondial, qui plus est à la maison, en 2023. Toto Dupont : « Forcément, on l’a tous en tête, on en parle assez autour de nous, on en parle assez entre nous. Là, on va déjà profiter de la victoire, du Grand Chelem, de la fin de la compétition. On va se projeter plus tard. » Après la bringue dans le jacuzzi.

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