Enquête ouverte à Paris après une cyberattaque « d’une force inédite »…

Le gouvernement a envisagé de couper Internet

Si une censure de Tiktok a finalement été décidée par le gouvernement, une coupure de la 5G, de la 4G et de la 3G a été envisagée en Nouvelle-Calédonie, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin au cours d’une audition à l’Assemblée nationale.

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« Extrême prudence » sur l’origine de la cyberattaque

La cyberattaque ayant frappé mardi la Nouvelle-Calédonie n’aura « pas de conséquences dans la durée », a indiqué mercredi l’Agence française de sécurité informatique (Anssi), qui invite à « l’extrême prudence » sur l’origine de cette attaque survenue après l’annonce par le président Emmanuel Macron de sa venue sur l’archipel.

Cette attaque, « par déni de service », a duré « quelques heures » contre l’opérateur télécoms de l’archipel, a précisé l’Anssi. « Il n’y a pas d’intrusion dans les systèmes d’information de l’opérateur concerné, ni de ses différents clients ».

Message de paix et drapeaux blancs

La France a imposé l’état d’urgence dans son territoire d’outre-mer du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie, après plusieurs jours de troubles dans la capitale Nouméa. - Nicolas Job/SIPA

Le Pen et Bellamy s’écharpent sur la Nouvelle-Calédonie

François-Xavier Bellamy, la tête de liste des Républicains pour les européennes ? « Un faux jeton! », a lancé mercredi Marine Le Pen. « Elle ment, elle perd ses nerfs », lui a répondu l’intéressé quelques heures plus tard par plateaux télévisés interposés, sur fond de conflit en Nouvelle-Calédonie. Droite et extrême droite s’écharpent depuis que le RN a critiqué la méthode et le calendrier du gouvernement quant au « dégel » du corps électoral – que ses députés ont pourtant voté la semaine dernière – et proposé un nouveau référendum dans l’archipel ultramarin « dans quarante ans ».

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« Le RN promet maintenant un nouveau vote: il faut donc tuer des gendarmes pour obtenir votre soutien? », avait lancé Bellamy à l’endroit des lepénistes dans un message publié vendredi sur X. « Outrance », « indigne », « injurieux », « mensonges les plus ignobles », lui avait répondu dans la foulée Jordan Bardella. « François-Xavier Bellamy est un faux jeton: c’est sa famille politique qui a signé (en 1998, ndlr) les accords de Nouméa dans lequel ils vendaient la décolonisation aux Kanaks », a enfoncé mercredi Marine Le Pen sur CNews-Europe 1.

Des barrages « renforcés » pour accueillir Macron

Sur le terrain, les indépendantistes ont d’ores et déjà annoncé la mise en place de comités d’accueil du président, avec dans certaines zones des barrages « renforcés », selon le FLNKS.

Alexis Mathieu a une « grosse pensée pour le peuple calédonien »

Originaire de Nouvelle-Calédonie, le judoka français Alexis Mathieu a exprimé mercredi sa « grosse pensée pour (ses) proches et aussi pour tout le peuple calédonien », lors des Championnats du monde à Abou Dhabi.

« C’est très triste ce qu’il se passe là-bas, que ça se passe de cette façon-là », a réagi le Français de 24 ans après sa défaite en huitièmes de finale des Mondiaux. « J’ai eu une grosse pensée pour mes proches et aussi pour tout le peuple calédonien qui a souffert par rapport à ces émeutes », a-t-il dit, après une semaine de violences dans l’archipel, qui ont fait six morts dont deux gendarmes mobiles. Né le 14 septembre 1999 à Koumac, le judoka inscrit dans la catégorie des -90 kg a expliqué qu’il n’avait « pas été facile » de vivre cette situation à distance tout en se préparant pour ces Championnats.

C’est quoi cette mission de dialogue ?

Le chef de l’Etat doit aussi mettre en place une mission de dialogue, composée de trois hauts fonctionnaires, Eric Thiers, un de ses ex-conseillers, Frédéric Pottier, conseiller de l’ex-Premier ministre Manuel Valls et Rémi Bastille, préfet, tous trois à bord de l’avion présidentiel.

Dans le camp macroniste, on mise sur la visite du président pour débloquer la situation et on estime que la crise peut servir d’électrochoc pour avancer dans l’évolution du statut institutionnel de l’île. Le fait d’y aller peut « changer les choses », l’objectif c’est « d’écouter et de prendre quelques décisions », assure la source au sein de l’exécutif.

Le risque n’en reste pas moins grand que des indépendantistes boycottent la visite, comme ils l’avaient fait lors du dernier déplacement présidentiel à Nouméa en juillet 2023. « Il fallait qu’une initiative soit prise pour calmer le jeu », relève quant à lui Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille.

« La politique du coup de menton, de tout hâter sans attendre de consensus local a été une rupture majeure et a précipité le chaos », a accusé sur France 2 Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux européennes.

« Le coup de poker de Macron » sur la Nouvelle-Calédonie

Douze heures pour tenter de désamorcer la crise et relancer le dialogue. « C’est un coup de poker comme au Salon de l’agriculture », résume un député du camp présidentiel en référence à la visite houleuse du chef de l’Etat à ce grand rendez-vous en février, en pleine révolte du monde agricole. « Il enlève tous les fusibles. C’est quitte ou double (…) C’est un pari », renchérit un conseiller ministériel. « Tout cela c’est de l’improvisation absolue », soupire cette source, jugeant que cette visite surprise vise surtout à créer un effet « choc » pour pouvoir annoncer un report de la réforme du corps électoral qui a mis le feu aux poudres.

Enquête ouverte à Paris après la cyberattaque « inédite »

Le parquet de Paris a indiqué à l’AFP que la section de lutte contre la cybercriminalité s’était saisie de l’enquête, « après dessaisissement du parquet de Nouméa et au titre de la compétence concurrente nationale ». « La situation est en cours d’analyse », a souligné le parquet, précisant que l’attaque avait été réalisée « au préjudice de plusieurs institutions en Nouvelle-Calédonie ».

« Renouer avec un esprit d’écoute »

La Fédération protestante de France (FPF), qui avait participé à la déterminante mission de dialogue en Nouvelle-Calédonie de 1988, a appelé mercredi l’État français « à renouer avec un esprit d’écoute et un positionnement plus neutre » dans la crise calédonienne.

Cela permettrait de « favoriser la reprise d’un dialogue respectueux et le dépassement des blessures des uns et des autres », ajoute la FPF dans un communiqué.

Une « cyberattaque d’une force inédite »

La Nouvelle-Calédonie a subi mardi une « cyberattaque d’une force inédite » qui a depuis été « stoppée », a annoncé mercredi le gouvernement calédonien. « Nous avons subi la nuit dernière une cyberattaque d’une force inédite en Nouvelle-Calédonie puisqu’un fournisseur d’accès (à Internet) a subi une attaque de l’extérieur sur une adresse IP avec le but de saturer le réseau calédonien », a expliqué lors d’une conférence de presse Christopher Gygès, membre (Les Loyalistes) du gouvernement collégial local.

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Depuis, a-t-il indiqué, les « équipes de l’Etat et de l’OPT (office des postes et télécommunications) ont réussi à stopper cette attaque avant qu’il y ait des dégâts importants ». « Des millions d’e-mails ont été envoyés de manière simultanée sur une adresse mail qui avait pour objet de saturer » le réseau « et de le rendre inopérant », a encore précisé Christopher Gygès.

« Il y a énormément de structures qui ont été touchées, les banques, etc. On a fait ce qu’il fallait faire, on verra bien quels sont les dégâts », a indiqué de son côté Sonia Lagarde, maire Renaissance de Nouméa sur France 2.

Une centaine de touristes évacués

Une centaine de touristes ont été évacués a annoncé. L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont commencé, mardi, à procéder à de premiers vols d’évacuation de leurs ressortissants qui se sont retrouvés bloqués sur l’île au moment où ont éclaté lundi dernier de violentes émeutes qui ont conduit à la mort de six personnes, dont deux gendarmes.

Sur cette photo publiée par les Forces de défense néo-zélandaises, des touristes néo-zélandais font la queue alors qu'ils se préparent à monter à bord d'un Hercules de la RNZAF à l'aéroport de Magenta à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le mardi 21 mai 2024.
Sur cette photo publiée par les Forces de défense néo-zélandaises, des touristes néo-zélandais font la queue alors qu’ils se préparent à monter à bord d’un Hercules de la RNZAF à l’aéroport de Magenta à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le mardi 21 mai 2024.  - /AP/SIPA

« Une centaine de touristes ont déjà regagné leurs territoires grâce à des vols affrétés par leurs autorités », a dénombré mercredi le Haut-commissaire de la République Louis Le Franc dans un communiqué. « Ces opérations se prolongeront jusqu’à la réouverture de l’aéroport international de La Tontouta », fermé au moins jusqu’à samedi, a-t-il précisé dans son communiqué.

Depuis le début des violences, six personnes ont été tuées dont deux gendarmes mobiles, dont les dépouilles ont été ramenées lundi dans l’Hexagone.

Quelque 84 policiers et gendarmes ont aussi été blessés, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin devant les députés, qui ont observé mardi une minute de silence en hommage aux morts.

Les forces de l’ordre ont procédé à 276 interpellations, dont 248 ont conduit à des gardes à vue, a précisé Gérald Darmanin, qui se rend en Nouvelle-Calédonie avec le président de la République.

Plus de 90 barrages déjà neutralisés

«Plus de 90 barrages ont déjà été neutralisés et sont progressivement nettoyés », a indiqué le Haut-Commissariat dans son communiqué.

Des incendies étaient visibles en plusieurs secteurs

Mercredi matin, des incendies étaient visibles en plusieurs secteurs de l’agglomération de 170.000 habitants, dont la zone industrielle de Ducos, a constaté une journaliste de l’AFP. Il est « beaucoup trop tôt » pour faire un bilan global des dégâts car il y a encore des quartiers où les agents ne vont pas, a indiqué à l’AFP l’administration de la ville de Nouméa. Selon elle, deux écoles et 300 véhicules d’un concessionnaire sont notamment partis en fumée dans la nuit.

La venue du président est « une bonne nouvelle »

Dans un quartier aisé de Nouméa épargné par les émeutes, Jean, 57 ans, se relaie depuis une semaine avec ses voisins sur une barricade destinée à empêcher d’éventuelles intrusions. La venue du président est « une bonne nouvelle », estime-t-il : « la situation est totalement bloquée, il faut espérer que ça permette aux esprits de se calmer, qu’une porte de sortie va être trouvée. »

La France a imposé l'état d'urgence dans son territoire d'outre-mer du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie, après plusieurs jours de troubles dans la capitale Nouméa.
La France a imposé l’état d’urgence dans son territoire d’outre-mer du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie, après plusieurs jours de troubles dans la capitale Nouméa.  - Nicolas Job/SIPA

Neuf jours après le début des plus graves violences touchant l’archipel depuis près de quarante ans, la situation reste précaire et des quartiers entiers restent quasi-inaccessibles et en proie aux émeutiers.

Edouard Philippe espère des annonces « à la hauteur »

L’ancien Premier ministre Edouard Philippe a espéré du chef de l’Etat des annonces « à la hauteur ».

« La situation est terriblement triste et dangereuse. La France, qui a une relation compliquée à son histoire coloniale, a une possibilité de trouver une solution originale, même si c’est plus difficile qu’il y a trois mois », a ajouté l’ex-chef du gouvernement d’Emmanuel Macron lors d’une réunion publique à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).

Une nuit « plus calme »

Dans l’agglomération de la capitale, Nouméa, la nuit de mardi à mercredi « a été plus calme que la précédente malgré deux incendies », a indiqué dans un communiqué le Haut-Commissariat de la République.

Macron attendu de pied ferme

Emmanuel Macron s’est envolé mardi soir pour la Nouvelle-Calédonie avec l’objectif d’y renouer le fil du dialogue et d’accélérer le retour à l’ordre, après plus d’une semaine d’émeutes causées par l’adoption d’une réforme électorale contestée. Emmanuel Macron, qui a décollé en début de soirée selon l’Elysée, doit arriver jeudi matin (heure locale) dans l’archipel français du Pacifique Sud pour y installer une « mission », a précisé la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, sans plus de détail.

Le président français Emmanuel Macron salue alors qu'il monte à bord de son avion présidentiel pour se rendre dans l'archipel du Pacifique de Nouvelle-Calédonie pour tenter de résoudre une crise politique, à l'aéroport d'Orly, en banlieue parisienne, le 21 mai 2024.
Le président français Emmanuel Macron salue alors qu’il monte à bord de son avion présidentiel pour se rendre dans l’archipel du Pacifique de Nouvelle-Calédonie pour tenter de résoudre une crise politique, à l’aéroport d’Orly, en banlieue parisienne, le 21 mai 2024. - LUDOVIC MARIN/SIPA


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