EN DIRECT – Procès de Monique Olivier : “qu’elle nous dise où est le corps”, demande l’entourage de Marie-Angèle Domèce

Marie-Ange Domèce, handicapée mentale de 18 ans, a disparu le 8 juillet 1988 dans l’Yonne.
Michel Fourniret a reconnu être l’auteur de cet enlèvement suivi de viol et de meurtre.
Le corps de la jeune fille n’a jamais été retrouvé.

En 2004, Monique Olivier désigne son mari Michel Fourniret comme auteur de l’enlèvement de Marie-Angèle Domèce, jeune handicapée mentale âgée de 18 ans, disparue à d’Auxerre dans l’Yonne. Après avoir contesté ces accusations, “l’Ogre des Ardennes” a fini par admettre en être l’auteur en 2018 sans jamais révéler l’emplacement du corps de la jeune femme.

Ce vendredi, au quatrième jour du procès de Monique Olivier, jugée devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour complicité dans l’enlèvement d’Estelle Mouzin, 9 ans, en 2003, et pour complicité dans l’enlèvement, le viol et le meurtre de Marie-Angèle Domèce en 1988 et de Joanna Parrish en 1990, la famille de Marie-Angèle Domèce va témoigner à la barre. 

Le père de la jeune femme, qui s’est battue toute sa vie pour retrouver sa fille, fera figure de grand absent. Ce dernier est décédé mi-novembre à l’âge de 95 ans. 

PLUS DE TÉMOIN POUR AUJOURD’HUI

Le dernier témoin attendu ne viendra pas. Le président lit la déposition de Constantia M. qui était aussi au foyer d’Auxerre avec Marie-Angèle Domèce. “Elle avait une mentalité de gamine (…) Pour moi elle ne faisait pas d’auto-stop (…) Je n’ai pas le souvenir d’avoir été importunée par des hommes mais il y avait des hommes qui trainaient autour du foyer (…) Marie-Angèle ne saisissait pas le danger. Elle était totalement inconsciente”.”

DES VÊTEMENTS DE MARIE-ANGÈLE

Me Sonia Kanoun, avocate de parties civiles, rappelle qu’au domicile de Monique Olivier et de Michel Fourniret, des vêtements ont été retrouvés. Ces vêtements ont été présentés aux filles de la Ddass et plusieurs ont reconnu des vêtements appartement à Marie-Angèle, dont une robe et une écharpe. 

PAS PROTÉGÉE

Françoise L. répète qu’il est impossible que Marie-Angèle ait fugué.

Me Seban : “A l’époque, on s’est interrogé sur ce qui avait pu arriver à cette jeune femme?”

Françoise L. : “Non pas du tout”.

Me Seban: “La société qui était censée la protéger ne le faisait pas.”

Françoise L. : “C’est ça.”

“PAS FORCEMENT ACCEPTÉ”

Me Seban: “Vous étiez dans un foyer de jeunes filles, avec des personnes marquées par leur entourage familial. Vous étiez mal considéré de la part de la société auxerroise ?

Françoise L. : “Quand on est dans un foyer, on n’est pas forcément accepté…”

“C’EST UN VISAGE QUI M’ÉTAIT CONNU”

Les planches avec Michel Fourniret sont présentées à l’écran.

Le président : “Vous reconnaissez cet homme ? Ces photos de 1990 vous ont été présentées il y a cinq ans, lors de votre audition.”

Françoise L. : “C’est un visage qui m’était connu. Je l’avais vu trainer près des bars à Auxerre (où était le foyer de la Ddass). C’est quelqu’un que j’ai déjà vu.”

JAMAIS CRU A UNE FUGUE

Le président : “Comment avez-vous appris sa disparition?”

Françoise L. : “Au foyer, ils ont dit que c’était une fugue. Nous, au foyer, on nous a jamais interrogés !”

Le président : “Elle avait déjà fugué ?”

Françoise L. : “Non”. 

Françoise L. n’a jamais cru à une fugue. Elle dit qu’elle ne savait pas ce qu’il se passait. “On ne savait pas s’il y avait des recherches.”

“ELLE AVAIT UN PETIT RETARD”

Un nouveau témoin est à la barre. Elle s’appelle Françoise L. et était dans le même foyer que Marie-Angèle. “C’était quelqu’un de discret, timide, elle ne faisait pas de vague. Elle était gentille. C’était une fille gentille.”

Le président : “Elle était comme l’ont dit certains, naïve, vulnérable ?”

Françoise L. : “Oui”

Le président : “Elle avait un handicap ?”

Françoise L. : “Quand on lui parlait. On voyait qu’elle ne comprenait pas tout. Elle avait un petit retard.”

“QU’ELLE NOUS DISE OÙ EST LE CORPS DE MARIE-ANGÈLE !”

Me Seban demande au témoin si elle a l’impression que les autorités ne se sont pas bien occupés de la disparition de Marie-Angèle Domèce à l’époque

 Marie-Alice DS, amie de Marie-Angèle Domèce au foyer :”Quelqu’un de majeure, de la Ddass et handicapée, et bien, on ne s’en occupait pas…”

Me Seban : “Vous aimeriez que l’on retrouve son corps à Marie-Angèle Domèce ?”

Marie-Alice DS. se met à pleurer. Elle tourne sa tête vers le box de l’accusée et s’adresse à Monique Olivier :”Oui j’aimerais beaucoup madame”

Me Seban rappelle au témoin qu’il faut qu’elle regarde la cour. Le témoin poursuit :”qu’elle nous le dise où est le corps de Marie-Angèle pour que l’on se recueille”

Me Seban : “Soyez certaine madame que la question sera posée à Monique Olivier… dans quelques jours.” 

L’avocat est furieux, car le président ne veut pas que les questions soient posées à l’accusée avant ses trois interrogatoires.

PÉNIBLE À ENTENDRE

Marie-Alice DS, amie de Marie-Angèle Domèce au foyer : “Marie-Angèle handicapée, entendre ça, c’est un peu pénible. Les enfants de la Ddass, des handicapées, c’est aussi pénible à entendre.”

Elle ajoute : “Nous, les enfants de la Ddass, nous étions vues comme des droguées, des putes.”

“J’AI TOUT DE SUITE PENSÉ À UN ENLÈVEMENT”

Me Allimi, avocate de parties civiles : “Quand Marie-Angèle a disparu, vous avez tout de suite pensé à un enlèvement.”

Marie-Alice DS, amie de Marie-Angèle Domèce au foyer: “Oui”

“FOURNIRET M’A MONTRÉ SON SEXE”

Le président: “Marie-Angèle vous a-t-elle dit qu’elle a pu être importunée autour du foyer ?”

Marie-Alice DS, amie de Marie-Angèle Domèce au foyer : “Non elle ne me l’a pas dit.”

Marie-Alice explique avoir dit aux enquêteurs en 2018 avoir été elle abordée par un homme en 1988. ‘J’ai reconnu sur photo Michel Fourniret. Moi je l’avais vu à la télé, en beaucoup plus vieux, je l’avais pas reconnu. Mais quand j’ai vu la photo de lui jeune que m’ont présentée les gendarmes, je l’ai reconnu tout de suite. C’est lui qui en 1988 m’a montré son sexe. Je l’ai reconnu formellement.”

“ELLE VOULAIT DES CÂLINS, DES BISOUS”

Marie-Alice DS, amie de Marie-Angèle Domèce au foyer: “Elle vivait dans un monde où tout le monde est gentil. Elle voulait des câlins, des bisous, peut-être que certains en ont abusé.”

AUTO-STOP

Le président: “Lui arrivait-il de faire du stop?”

Marie-Alice DS, amie de Marie-Angèle Domèce au foyer: “Non je ne pense pas.”

“SAINT-CYR-LES-COLONS”

Le président: Savez-vous si Marie-Angèle allait voir sa tante et sa grand-mère à Saint-Cyr-Les-Colons (où vivait aussi le couple Fourniret)?

Marie-Alice DS, amie de Marie-Angèle Domèce au foyer: “Oui elle était contente d’y aller.

MAUVAISE RÉPUTATION

Marie-Alice DS, témoin, se tourne vers Véronique, la sœur de Marie-Angèle, Véronique, qui est dans la salle. Elle fond en larmes et déclare: “Je suis désolée Véronique. Le papa de Marie-Angèle avait très mauvaise réputation. Il avait violé des filles dans le quartier.”

Le président: “C’est une rumeur…”

Marie-Alice DS :”Je ne sais pas.”

NOUVEAU TÉMOIN

Après Sylvie L., un nouveau témoin est appelé. À la barre, Marie-Alice DS. Elle a 54 ans. 

“J’ai rencontré Marie-Angèle au foyer de la Ddass quand j’ai été placée en 1986. On a vite sympathisé.”

“JE SUPPLIERAIS MONIQUE OLIVIER DE NOUS DIRE CE QUI EST ARRIVÉ À MARIE-ANGÈLE”

Me Seban :”Vous auriez aimé que Monique Olivier nous aide à retrouver son corps à Marie-Angèle?”

Sylvie L.: “Oh que oui ! Je supplierai même cette dame de nous dire ce qui est arrivé à Marie-Angèle, comment elle a terminé sa vie ?

Me Seban: “Il faudra attendre quelques jours madame pour pouvoir l’interroger”. 

Me Seban a regretté ce jour que Monique Olivier ne puisse pas être interrogée pendant l’audience et qu’il faille attendre ses trois interrogatoires.

“MARIE-ANGÈLE, CA N’A PAS ÉTÉ PRIS AU SÉRIEUX”

Me Seban:”Vous nous avez dit avoir eu le sentiment que pour Marie-Angèle, ça n’a pas été pris au sérieux. Pas par les éducateurs mais par les autorités.”

Sylvie L. : !”Oui ça a marqué ma vie. La manière dont elle s’est évaporée et la manière dont la société s’est détournée de cette disparition. Aujourd’hui, on ne sait toujours pas où est Marie-Angèle.”

FOYER

Me Seban; avocat de parties civiles:” Vous avez dit :’À cette époque, des hommes venaient draguer des filles, je me souviens d’une Mercedes. Il y avait un homme de la quarantaine-cinquantaine. Dans ce foyer, vous étiez un peu les filles oubliées, pardon pour le terme, la société ne vous accordait pas beaucoup d’importance…”

Sylvie L. : “On nous colle une étiquette. Ça nous met bien en dessous.”

ELLE A RECONNU FOURNIRET SUR PHOTO

Le président : “En 2018, on vous présente un cliché de Michel Fourniret de 1990. Vous avez dit : ‘Je le reconnais’. Je suis sûre de l’avoir vu devant le foyer sinon je n’aurais pas prêté attention.”

Me Seban demande que la photo de Michel Fourniret soit présentée au témoin. 

Deux clichés de Michel Fourniret de face et de profil apparaissent à l’écran. Le témoin ne se souvient pas des photos. “Je suis un peu surpris”, dit le président. 

Le président :” Reconnaissez-vous cet homme comme l’ayant déjà vu à Auxerre dans les années 88″. 

Sylvie L. : “J’ai l’impression que oui, mais je suis étonnée d’avoir été aussi affirmative (en 2018 quand elle est entendue). C’est vrai quand je le regarde… Mais je ne suis pas suffisamment sûre pour pouvoir l’affirmer.”

“DES HOMMES AUTOUR DU FOYER”

Le président : “Vous évoquez en 2004 des hommes qui pouvaient vous importuner autour du foyer…”

Sylvie L. : “Oui, je me souviens d’une voiture… Avec des hommes… Forcément, on était un foyer de jeunes filles. Certains hommes avaient rendez-vous avec des filles, mais je ne vois pas Marie-Angèle dans ça.”

Le président pose plusieurs questions au témoin. “C’est compliqué… C’est tellement loin” dit-elle. 

“Bah oui madame, ça fait 35 ans !”

AUTO-STOP

Le président: “Vous avez dit qu’elle était vulnérable, vous voulez dire naïve?”

Sylvie L. : “Oui”

Le président: “Elle pouvait faire du stop?”

Sylvie L.: “Je pense que non.”

“ON NE POUVAIT PAS CROIRE A UNE DISPARITION VOLONTAIRE”

Un nouveau témoin est entendu en visioconférence depuis le tribunal d’Auxerre. Elle s’appelle Sylvie L. elle était placée au foyer Leclerc de Fougerolles comme Marie-Angèle Domèce. “Pour moi c’est une fille discrète, très gentille. (…) Elle était très attachée à sa famille d’accueil. C’est pour ça que quand elle a disparu, on ne pouvait pas croire à sa disparition volontaire. Du fait de sa vulnérabilité et de l’amour qu’elle portait à sa famille d’accueil. C’était suspendu dans le vide. Il y avait sa chambre, ses affaires. Et puis comme il ne se passait rien, à un moment, on a dû mettre ses affaires dans des cartons. C’était assez horrible.”

FIN DE L’AUDITION DE L’INSTITUTEUR

Fin de l’audition de l’instituteur.

INSTITUTEUR DE MARIE-ANGÈLE DOMÈCE

L’audience se poursuit avec un témoin entendu en visioconférence depuis Auxerre. 

Il s’agit de Vincent, ancien instituteur de Marie-Angèle Domèce. “Elle était charmante et toujours en attente d’affection. Elle a appris à lire et à écrire dans ma classe. (…) Elle était fragile. Je crois qu’elle n’a jamais connu sa mère, elle a été placée à 15 mois, jusqu’à son âge de 18 ans où elle disparut alors qu’elle devait aller de son foyer à chez sa nourrice. (…) Marie-Angèle c’est quelqu’un que tout le monde aimait beaucoup.”

L’instituteur indique qu’il veut consacrer un livre à Marie-Angèle.

L’AUDIENCE A REPRIS APRES UNE SUSPENSION

L’audience a repris après une suspension d’une quinzaine de minutes. 

Me Seban, avocat d’Eric Mouzin, prend la parole et explique que ses clients ne comprennent pas pourquoi le président n’interroge pas l’accusée et pourquoi les avocats ne peuvent pas lui poser des questions avant les interrogatoires.” Il y a une vraie colère de la part de mes clients. Une dame vient de dire qu’elle a vue Mme Monique Olivier ! On pourrait lui demander si elle a vu, elle aussi, cette dame. Pour moi ça a n’est pas un procès qui fait avancer. Il me semble anormal que vous nous interdisiez d’interroger Monique Olivier à chaque fois qu’un événement apparait ».

Le président répond que des temps sont dédiés aux interrogatoires, trois sur le fond : le 5, le 8 et le 13 décembre. “Je pense que le contradictoire et que toutes les questions pourront être posées à l’accusée”, ajoute-t-il. 

Me Seban est très agacé. “Après chaque témoin, il y a des événements. Ce matin, on nous annonce 35 victimes et on ne peut même pas l’interroger là-dessus !”

“MONIQUE OLIVIER JE VOUS AI VUE, VOUS CHERCHIEZ DES FILLES!”

Angélique L., amie de Marie-Angèle Domèce, victime de Michel Fourniret : “Je voudrais dire autre chose. Michel Fourniret savait où j’habitais. Je l’ai vu près de chez moi. 

Et j’ai vu une autre personne. 

Le témoin se tourne vers le box de l’accusé et hurle en regardant l’ex-femme de l’Ogre des Ardennes: “Monique Olivier! Je vous ai vue ! Vous cherchiez des filles!”

Le président demande au témoin de regarder la cour et de ne pas s’adresser à l’accusée. Il s’étonne que le témoin n’ait jamais dit ça par le passé. 

Angélique L.:”Maintenant je le dis, faut que ça sorte. Je veux plus le garder pour moi. Pourquoi je n’ai rien dit? Par peur, par représailles.”

Le président: “Vous n’avez jamais dit ça, même en, 2018 (le témoin a été entendu en 2004 et en 2018). 

Angélique L.: “J’ai tout gardé pour moi. Faut se mettre à ma place. Maintenant il est temps que je le dise. On aurait pu éviter les enlèvements. Je demande pardon aux familles. J’aurais dû le dire. Mais par peur… j’ai fait une tentative de suicide à cause de tout ça… Ça me pèse, ça me pèse. J’en peux plus, faut que ça sorte. Je ne comprends pas pourquoi il s’est acharné.”

DÉCEMBRE 1987

L’avocat général : “Vous êtes arrivée quand au foyer?”

Angélique L. : “En 1986”. 

L’avocat général :” Vous avez dit avoir été dérangée, importunée, en décembre 1987. Isabelle Laville était au collège BIenvenu-Martin à Auxerre. Elle disparait le 11 décembre 1987. Elle a été retrouvée dans un puits. Vous vous êtes importunée en décembre 1987 et Marie-Angèle Domèce disparait le 8 juillet 1988″

DES HOMMES AUTOUR DU FOYER

Me Allimi précise que plusieurs jeunes filles du foyer ont fait part d’agressions sexuelles ou d’exhibition autour du foyer. “Il y avait constamment des hommes qui restaient plantés là et qui abordaient les filles du foyer.”

AUX ABORDS DU FOYER

Me Seban, avocat de parties civiles: “L’homme identifié comme Michel Fourniret qui aurait été présent devant le foyer, vous en avez parlé à plusieurs jeunes filles à l’époque?”

Angélique L. : “Oui”

“JE DEMANDE PARDON AUX FAMILLES”

Angélique L., amie de Marie-Angèle:  “Je demande pardon aux familles. J’aurais dû parler dès le départ. Je me sens responsable des disparitions. “

“ON AURAIT PU ÉVITER DES ENLÈVEMENTS

Le président relit sa déposition de 2004. Elle n’a pas indiqué alors avoir été “agressée” par Fourniret mais avait soutenu qu’elle avait vu cet homme près du foyer et de la gare qui faisait du repérage. 

Le président précise qu’en 2018, elle répète que c’est Fourniret qui l’a accostée. 

Angélique L., amie de Marie-Angèle: “J’aurais dû le dire dès le départ. On aurait pu éviter des enlèvements.

Le président: “En 2004, vous dites que c’était Fourniret qui vous a accosté en 1987. Vous le reconnaissez 16 ans après les faits..”

Angélique L., amie de Marie-Angèle:  “On ne peut pas oublier un visage. Ce jour-là il était sale. Il avait les cheveux en brosse, habillé en jean. 

JAMAIS PARLÉ DE LA CITROËN LN BLANCHE

Le président: quand vous êtes entendue le 26 janvier 2004, vous parlez beaucoup, pendant plusieurs heures. Il y a six pages. Vous dites que vous avez été importuné par un chauffeur de taxi à Auxerre qui voulait vous donner de l’argent contre une relation sexuelle…”

Angélique L., amie de Marie-Angèle: “Oui il avait des lunettes noires, et des verres fumés.”

Le président :”Vous parlez aussi d’un homme, un ancien compagnon de votre mère, qui vous aurez violé. Mais vous ne parlez pas d’un homme avec une Citroën LN blanche..”

Angélique L., amie de Marie-Angèle: “J’ai tout gardé en moi. À l’époque on me croyait pas quand je me suis faite violée par le mec de ma mère. Mon courrier au procureur a été mis au panier.”

“IL FAISAIT DES REPÉRAGES”

Angélique L., amie de Marie-Angèle: “Cet homme près du foyer et de la gare faisait des repérages. Il savait à quelle heure on rentrait et on sortait du foyer.”

Le président: Vous lui avez donné un nom à cet homme. C’était quand? 

Angélique L., amie de Marie-Angèle: “Quand je l’ai reconnu à la télé”.

“IL M’A SUIVIE”

Angélique L., amie de Marie-Angèle: “Marie-Angèle m’avait parlé d’un homme qui le suivait. 

Le président: “Vous avez dit avoir vu un homme vous suivre aussi à plusieurs reprises près du foyer…”

Angélique L., amie de Marie-Angèle: “Oui la première fois c’était en 1987. Il était dans une voiture blanche, il faisait des appels de phare. Je traversais la route. Je le connaissais de vue. J’ai tout de suite reconnu son visage. Il a essayé de me parler mais moi je l’ignorais, je suivais mon chemin mais je le trouvais bizarre. Il demandait des renseignements : ‘est-ce que vous connaissez ce coin-là. J’ai esquivé, j’ai pris peur.” 

Angélique L. dit avoir vu plusieurs fois cet homme près du foyer et de la gare. “Et puis un jour il m’a agressée. 

Le président: “Il vous a agressée?”

Angélique L., amie de Marie-Angèle:  “J’ai encore les images. Quand je suis sortie du foyer, il y a un café. Il m’a suivie et m’a touché l’épaule. Il m’a demandé une rue, il était descendu du véhicule, une voiture blanche. Je me sentais pas bien.”

“SON PÈRE ELLE NE VOULAIT PAS EN ENTENDRE PARLER”

Angélique L., amie de Marie-Angèle:  “Son père, elle ne voulait pas en entendre parler.”

Le président : “Pourquoi?”

Angélique L., amie de Marie-Angèle: “Vous devez le savoir. Mais je ne vais pas le dire par respect.”

PAS D’AUTO-STOP

Angélique L., amie de Marie-Angèle, soutient que cette dernière ne faisait pas d’auto-stop contrairement à ce qu’ont dit ses sœurs. “Elle était très naïve mais peureuse en même temps. Elle était très intelligente quand même. Elle savait ce qu’elle faisait et elle savait ce qu’elle voulait. Elle m’avait dit qu’elle avait un petit ami, un an avant sa disparition. Il s’appelait Eric. Elle commençait à s’attacher à lui mais moi je lui ai dit de ne pas le faire. C’était un homme qui courait après les filles. Il n’était pas sérieux. C’était un alcoolo.”

“J’EN VEUX BEAUCOUP A LA JUSTICE D’AUXERRE”

Angélique L., amie de Marie-Angèle:  “J’ai appris la disparition de Marie-Angèle par la presse et j’en veux énormément à la justice d’Auxerre. Je trouve ça dégueulasse pour me tienne pas au courant. C’est inadmissible que je n’ai pas été entendue. Je leur en veux beaucoup. J’ai honte de leur part. 

Le président : “Qu’aviez-vous à leur dire à la justice d’Auxerre?”

Angélique L., amie de Marie-Angèle:  “Pourquoi ils ne m’ont pas écouté, pas entendu? Où ça en est l’histoire de Marie-Angèle? Elle est où? Un magistrat m’a dit à l’époque: C’est pas mon affaire Marie-Angèle! On s’en remet pas de ça. C’est pour ça que j’ai quitté Auxerre.”

“MA SŒUR DE CŒUR”

Angélique L., amie de Marie-Angèle: “On s’est côtoyée pendant deux ans et demi au foyer. J’ai quitté le foyer avant qu’elle ne disparaisse. Elle venait chez moi. On était très proche. On se disait beaucoup de secrets. Elle adorait sa soeur Véronique. Elles étaient très proches. Un jour elle est venue dans ma chambre pour me dire qu’elle allait être tata. J’ai vu son visage s’illuminer. Je retrouverai jamais une personne comme elle. Pour moi c’était ma sœur de cœur.”

“UNE AMIE TRÈS PROCHE DE MARIE-ANGÈLE”

Angélique L. a été entendue de très nombreuses fois. 

Le président: “Vous vous souvenez de ces auditions?”

Angélique L. :”J’en ai tellement eu…” 

Elle commence. “J’étais une amie très proche de Marie-Angèle (elle fond en larmes). C’était une belle personne. Je l’ai rencontrée au foyer. J’y étais aussi. Je m’étais enfuie. J’avais subi un viol par le mec de ma mère. On m’a toujours traitée de menteuse. J’ai toujours dit la vérité.”

NOUVEAU TÉMOIN

Arrive un nouveau témoin à la barre. 

Le président: “vous avez été cité dans le cadre du procès qui concernant Mme Monique Olivier. Vous comprenez ce que je vous dis”

Le témoin : “Oui”. 

Elle s’appelle Angélique L., elle a 54 ans. Elle ne travaille plus. Elle prête serment. Le témoin, pull rose fluo, doudoune jaune, n’a pas l’air de se sentir très bien. 

“14 ANS ENSEMBLE”

Fatima L.: “Quand elle est partie au foyer, ça m’a un peu étonné. J’ai eu des nouvelles par notre nourrice.” Le témoin dit “penser souvent” à cette “soeur” avec laquelle elle a grandi. Comme Marie-Angèle, elle avait été placée tout bébé chez la nourrice. Elles ont grandi pendant 14 ans ensemble. 

“JE LA CONSIDÉRAIS COMME MA SŒUR”

Fatima L.: “Je la considérais comme ma sœur”. 

“MA SŒUR N’ÉTAIT PAS HANDICAPÉE MENTALE”

Fatima L.: “Je voudrais dire que ma soeur n’était pas handicapée mentale”. 

Le président: “Elle souffrait d’une légère déficience, c’est ça ?”

Fatima L. : “Non non, je n’ai pas eu connaissance de ça…”

“SŒUR DE LAIT”

Un nouveau témoin est appelé à la barre. Il s’agit de Fatima L., 52 ans, agent de collectivité. Elle a été élevée avec Marie-Angèle. C’est la “sœur de lait” de Marie-Angèle Domèce. 

Des photos sont projetées à l’écran à la demande du témoin et de son avocat, Me Seban. On y voit la maison où ont grandi les filles, des photos de “toute la famille”, dans le jardin, sur la balançoire… Marie-Angèle Domèce apparait sur plusieurs clichés. 

JAMAIS FUGUÉ

Tous les témoins entendus à l’époque déclarent que Marie-Angèle n’avait jamais fugué. 

ELLE FAISAIT PLUS JEUNE QUE SON ÂGE

Dans les dépositions lues par le président, les témoins décrivent Marie-Angèle comme “gentille”, “colérique”, “timide”. “Une très gentille gamine, sans problème, sans histoire. Elle avait 18 ans mais l’âge mentale d’une fille de 14 ans”, “Elle avait 18 ans mais faisait plus jeune.”

LE JOUR DE LA DISPARITION

Marie-Angèle retournait le week-end chez sa nourrice à Migennes. Le 8 juillet 1988, elle devait y aller après avoir pris le train. Elle n’est jamais montrée dans le train et n’a jamais réapparu. 

“ELLE AVAIT 14-15 MOIS QUAND ELLE M’A ÉTÉ CONFIÉE”

Le président lit la déposition de la nourrice de Marie-Angèle Domèce : “Marie-Angèle avait 14 -15 mois quand elle m’a été confiée. Elle avait été retirée à ses parents. J’ai été la chercher à Auxerre. (….)” La nourrice a élevé Marie-Angèle avec deux autres enfants abandonnés, Fatima et Christian, et ses enfants. Puis, fatiguée, elle a remis Marie-Angèle dans un foyer. “Elle était colérique, elle avait des déficiences”, disait-elle. La nourrice a parlé aussi de violences à son égard. 

“TOUT A RECOMMENCÉ”

La collaboratrice de Me Herrmann : “Pourquoi avez-vous quitté Avallon pour Laval ?”

Patricia Domèce : “Je suis partie parce qu’on m’a retiré ma fille Audrey. Je n’ai pas supporté, tout s’est cumulé.”

L’avocate : “Quand vous avez perdu Marie-Angèle, tout a recommencé ?”

Patricia Domèce : “Oui, c’est ça.”

“UNE ADORABLE PETITE SŒUR”

Patricia Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce : “Elle était très gentille comme fille. C’était une adorable petite sœur.”

Elle n’arrête pas de pleurer. Elle dit ne “pas avoir la force de répondre à certaines questions.”

“ON AURAIT PU PENSER QUE C’ÉTAIT UN GARCON”

Patricia Domèce, soeur de Marie-Angèle Domèce avait expliqué dans une déposition que sa petite-sœur était toujours en pantalon, qu’elle ne se mettait pas en valeur. “On aurait pu penser que c’était un garçon.”

AUTO-STOP

Patricia Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce, explique avoir, comme Véronique, rencontré en 1985-1986 à Avallon, dans l’Yonne. Marie-Angèle avait 16 ans.

Patricia Domèce avait dit dans l’une de ses dépositions avoir “engueulé” sa sœur Marie-Angèle, car elle faisait souvent du stop pour se déplacer. “Elle trouvait que c’était mieux que le car ou le train”, avait-elle dit. 

Le président : “C’est important par rapport à l’enquête, par rapport aux faits pour lesquels nous sommes saisis.”

ÉMILE LOUIS

La famille de Marie-Angèle Domèce a d’abord pensé à une fugue. Puis, elle a pensé que Marie-Angèle avait été l’une des victimes d’Émile Louis. 

“CELA FAIT 34 ANS QUE NOUS ATTENDONS LA VÉRITÉ”

Patricia Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce, lit un texte (elle est entendue en visio) : “Aujourd’hui, comme tous les autres jours, je me sens seule et sans soutien. Cela fait 34 ans que nous attendons la vérité sur notre sœur Marie-Angèle. Aujourd’hui, nous sommes en sursis (…) La justice n’a rien fait. Ils ont fermé les yeux. Nous aimerions savoir où se trouve notre sœur pour lui rendre hommage et nous recueillir auprès d’elle.”

Elle pleure et s’essuie le visage et le front avec un mouchoir. 

PATRICIA DOMÈCE

Est entendue en visioconférence depuis Laval Patricia Domèce, autre sœur de Marie-Angèle Domèce, qui s’est, elle aussi, constituée partie civile. Elle a 57 ans. Elle est très troublée. Elle souffle fort. 

PHOTO

Me Herrmann :’J’aurais aimé savoir quelle photo parle le plus à Monique Olivier”. 

L’accusée sera interrogée plus tard sur ce point notamment. Le président accepte que les questions lui soient posées qu’à l’occasion des interrogatoires sur les faits. 

“MARIE-ANGÈLE NE PARLAIT PAS, ELLE NE DISAIT RIEN”

Le président lit la déposition de Claude Domèce, père de Marie-Angèle Domèce, décédé il y a 15 jours : “Je n’ai jamais su que Marie-Angèle faisait de l’autostop (…) Marie-Angèle ne parlait pas, elle ne disait rien.”

PLAINTE

Le président lit la déposition de Claude Domèce, père de Marie-Angèle Domèce, décédé il y a 15 jours : “J’ai déposé une plainte suite à la disparition de Marie-Angèle.”

Après le non-lieu dans l’affaire de la disparition de Marie-Angèle Domèce dans les années 80, Claude Domèce, le père, et Véronique, la sœur de Marie-Angèle Domèce déposent plainte avec constitution de partie civile en 2002.

VUE 8 JOURS AVANT SA DISPARITION

Le président lit la déposition de Claude Domèce, père de Marie-Angèle Domèce, décédé il y a 15 jours : “J’ai vu Marie-Angèle une huitaine de jours avant sa disparition. Elle voulait me voir. Elle voulait de l’argent (…) Sur la fin, je ne voulais presque plus la voir. Elle ne parlait presque plus. (…)  Pour moi, elle n’avait des rapports qu’avec deux de ses sœurs, Véronique et Patricia.”

LECTURE DE LA DÉPOSITION DU PÈRE DE MARIE-ANGELE DOMECE DÉCÉDÉ

Le président lit la déposition du père de Marie-Angèle Domèce, décédé il y a 15 jours. Elle date du 18 juin 2004 : “J’étais alcoolique et brutal, mon épouse faisait la pute. Elle m’a laissé avec mes 4 enfants enfermés dans une chambre. J’ai appris plus tard que j’avais une autre enfant : Marie-Angèle. Nous avons divorcé avec mon épouse en 1990. Me retrouvant seul avec mes 4 enfants, je les ai laissés à la Ddass (direction départementale des affaires sanitaires et sociales), j’ai appris l’existence de Marie-Angèle plus tard. Je l’ai rencontré quand elle avait 17 ou 18 ans, juste avant qu’elle ne disparaisse. C’est Véronique qui l’avait retrouvée dans un foyer. “

FIN DE L’AUDITION DE VERONIQUE DOMECE

Véronique Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce s’éloigne de la barre.

SAINT-CYR-LES-COLONS

L’avocate générale : “Savez-vous comment Marie-Angèle se rendait à Saint-Cyr-Les-Colons ?

Véronique Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce : “Non je ne sais pas.”

1988

Véronique Domèce,  sœur de Marie-Angèle Domèce, explique que quand elle pense à 1988, elle pense à Marie-Angèle qui a disparu cette année-là, au couple Fourniret-Olivier, à Monique Olivier qui était enceinte. 

“ELLE VOULAIT S’OCCUPER D’ENFANT”

Véronique Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce : “Marie-Angèle avait pour passion le cheval. Elle voulait s’occuper d’enfant, elle voulait être nourrice.”

POUR VOUS C’ÉTAIT LA 9ᵉ DISPARUE DE L’YONNE

Me Herrmann : “Pour vous Marie-Angèle, c’était la neuvième disparue de l’Yonne ?

Véronique Domèce : “Oui”.

Véronique Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce, se met à pleurer quand on évoque son père, décédé il y a 15 jours. Retrouver sa fille Marie-Angèle était le combat de sa vie. 

HANDICAP

Véronique Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce, était déterminée à retrouver sa petite soeur. Elle va la chercher au foyer ou on lui dit : “Si c’est pour l’abandonner une deuxième fois c’est pas la peine”.

Véronique explique qu’elle sortait avec sa petite sœur, qu’elles allaient en boîte. “Elle était timide, réservée.”

Me Herrmann: “Elle était handicapée.”

Véronique Domèce : “Elle était timide et pas handicapée. Absolument Pas.”

Me Herrmann : “Vous ne voulez pas qu’on le dise.3

TOUS PLACÉS

Me Herrmann, avocate de la famille Domèce, rappelle que Véronique a été placée avec ses trois sœurs et son frère dans le même village. 

Véronique Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce, est à la barre, écharpe blanche autour du cou, pull noir : “On allait dans les mêmes écoles. Notre père faisait 10 km à pied pour venir nous voir. Après, il a passé son permis papa et il venait nous voir. Il nous prenait tous les 15 jours. Le lien n’a jamais été rompu. On a reçu chacun une lettre pour nous apprendre la naissance de Marie-Angèle.”

Marie-Angèle était séparée des autres, comme l’autre sœur, Geneviève. 

PHOTOS DE MARIE-ANGÈLE

Plusieurs photos de Marie-Angèle Domèce sont projetées à l’écran. La jeune fille, enlevée quand elle avait 18 ans, est tout sourire. Elle a les cheveux court et les yeux en amande. On la voit vers ses 2-3 ans, adolescente, aux côtés de proches ou seule. Les photos sont en noir et blanc. 

NON-LIEU

Le président rappelle que l’affaire sur la disparition de Marie-Angèle Domèce a fait l’objet d’un non-lieu. Véronique Domèce, sœur de Marie-Angèle Domèce, enlevée en 1988 : “J’ai toujours été partie civile. Dans cette affaire, Auxerre n’a pas fait son travail. “

Véronique laisse tomber après le non-lieu. Claude Domèce, le père de Marie-Angèle, reprend les choses en mains en 2002. Il est décédé il y a deux semaines. 

“IL LUI ARRIVAIT DE FAIRE DU STOP”

Véronique Domèce,  sœur de Marie-Angèle Domèce, enlevée en 1988, explique qu’il arrivait à sa sœur de faire du stop. Elle dit avoir appris la disparition de sa sœur par son père qui l’avait appris lui par le foyer où vivait Marie-Angèle.

SAINT-CYR-LES-COLONS

Véronique Domèce,  sœur de Marie-Angèle Domèce, enlevée en 1988 : “Ma grand-mère vivant à Saint-Cyr-Les-Colons comme ma tante. Marie-Angèle allait les voir”. 

Le couple Fourniret vivait à l’époque à Saint-Cyr-les-Colons.

“MARIE-ANGÈLE ÉTAIT TIMIDE, TRÈS GENTILLE”

Véronique Domèce,  sœur de Marie-Angèle Domèce, enlevée en 1988 : “Je rencontre ma petite sœur vers 1985- 1986. Marie-Angèle vient à la maison plusieurs fois, fait la connaissance de mes enfants, Audrey, Stéphane et Damien. Damien est né en 1988, l’année de naissance du fils de Monique Olivier. Marie-Angèle était timide, très gentille. Je n’ai pas de mauvais souvenir de Marie-Angèle. J’ai dû la rencontrer 5-6 fois entre 1985 et 1988.”

ABANDONNÉS TRÈS JEUNES

Véronique Domèce,  sœur de Marie-Angèle Domèce, enlevée en 1988 : “Je vais vous parler de ma petite sœur et de notre famille désunie. Ma mère nous a quittés quand nous étions très petits. Mon père nous a abandonnés dans des familles d’accueil. J’ai des souvenirs de mon père qui vient nous voir en voiture. Je suis placée avec ma sœur Patricia. J’apprends l’existence de Marie-Angèle, je devais avoir 10-12 ans par une lettre de ma mère. 

Elle est très émue et pleure. 

VÉRONIQUE DOMÈCE

Véronique Domèce, partie civile, est appelée à la barre. C’est la soeur de Marie-Angèle Domèce, enlevée en 1988. Elle est née en 1965, a 58 ans, vit à Auxerre.

L’AUDIENCE EST REPRISE

L’audience vient de reprendre. 

LES AVEUX DE MONIQUE OLIVIER

En 2004-2005, Monique Olivier a accusé son mari, alors détenu, du meurtre de Marie-Angèle Domèce notamment. Elle avait déclaré qu’alors qu’elle était enceinte de 7 mois de son fils Selim. Michel Fourniret avait repéré vers 1988 une jeune fille de 18 ou 19 ans, blonde, le visage rond et pas très grande, dans le village de Saint-Cyr-Les-Colons où le couple demeurait. Selon elle, Michel Fourniret avait été embêté que le jeune fille demeure dans le même village que lui, car cela entraînerait forcément les recherches vers lui si elle disparaissait. 

Michel Fourniret avait ensuite appris que la jeune fille ne demeurait pas au village même. Un jour, il l’avait revu à pied sur la route d’Auxerre et l’avait enlevée. Les indications correspondaient en tout point à la disparition de Marie-Angèle Domèce. 

Michel Fourniret avait alors formellement contesté les faits et avait qualifié les accusations de sa femme de « délires de Monique ». En 2018, Michel Fourniret avait fini par avouer cet enlèvement et ce meurtre. 

DISPARUE À AUXERRE

Selon Claude Domèce, père de Marie-Angèle, le 8 juillet 1988, sa fille handicapée mentale avait quitté ce jour-là le foyer Leclec de Fourgerolles d’Auxerre, où elle résidait, pour rejoindre à pied la gare d’Auxerre, afin de prendre le train jusqu’à Migennes où demeurait sa nourrice. Elle n’avait selon lui jamais pris son train et n’a jamais réapparu.

LA FAMILLE DE MARIE-ANGÈLE DOMÈCE ENTENDUE

Ce vendredi ce sont les proches de Marie-Angèle Domèce, 18 ans, disparue le 8 juillet 1988 dans l’Yonne, qui vont être entendus. En 2005, Monique Olivier a accusé son mari Michel Fourniret de ce meurtre. Il a contesté avant de passer aux aveux en 2018. Le corps de Marie-Angèle Domèce n’a jamais été retrouvé. 

Le procès de Monique Olivier doit se poursuivre jusqu’au 15 décembre. La famille de Joanna Parrish, dont le corps sans vie a été retrouvé le 17 mai 1990 dans l’Yonne, témoignera lundi. Éric Mouzin, père d’Estelle, 9 ans, disparue à Guermantes en Seine-et-Marne et qui n’a jamais été retrouvée, sera lui entendu le mercredi 6 décembre.


Aurélie SARROT


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