EN DIRECT – Mort d’Alexeï Navalny : cela dit “la faiblesse du Kremlin et la peur de tout opposant”, selon Emmanuel Macron

Après la mort d’Alexeï Navalny, de nombreux pays occidentaux visent Vladimir Poutine.

Alexeï Navalny était emprisonné dans une prison de l’Arctique, d’où il tentait tout de même de garder le moral. Récit de ses dernières semaines.

“La mort soudaine d’Alexeï Navalny nous a tous bouleversée”, poursuit Emmanuel Macron au cours de la conférence de presse. “Elle rappelle, de la plus tragique des manières, la réalité du régime du Kremlin et son durcissement. Oui, la Russie est entrée dans une nouvelle phase et nous devons être lucides. Nous demandons à la Russie de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame. En tout état de cause, cet événement tragique ne fera que renforcer notre mobilisation sur le sort des prisonniers politiques.”

Un hommage à Alexeï Navalny est en cours à Munich (Allemagne), où se trouve l’épouse de l’opposant numéro un à Vladimir Poutine.

Sur LCI, la reporter de guerre Anne Nivat estime qu’il y aura “un avant et un après Navalny dans la façon de faire de la politique en étant dans l’opposition en Russie”. “Il a indéniablement marqué la façon d’être un opposant en Russie”, insiste-t-elle. “Aujourd’hui, personne ne pourrait devenir Alexeï Nalavny tellement tout est pénalisé et criminalisé en Russie. Tout le monde pense qu’il est irremplaçable.”

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti accuse Jordan Bardella et le Rassemblement national d’avoir des “larmes de crocodile” en rendant hommage à Alexeï Navalny. “Navalny est mort pour s’être opposé à votre ami Poutine”, fustige le garde des Sceaux. “Vous êtes né avant la honte.”

L’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, est mort ce vendredi, selon les autorités russes, dans sa prison de l’Arctique, un décès dont les Occidentaux tiennent les autorités russes pour responsables. LCI dresse son portrait, après une vie de combats.

Quelques dizaines de Russes déposent actuellement des fleurs en mémoire d’Alexeï Navalny, ont constaté des journalistes de LCI à Moscou.

Pour le plus proche conseiller de Zelensky, la mort de Navalny et les “deux années de guerre sanglantes” montrent à quel point il est impossible de négocier avec Vladimir Poutine. “Il faut arrêter de penser qu’on peut conclure une sorte d’accord avec la mort elle-même ou avec un foutu dictateur.”

Depuis Washington, le président américain Joe Biden a accusé Vladimir Poutine d’être “responsable de la mort de Navalny”. Regardez son allocution.

“Nous ne savons pas exactement ce qu’il s’est passé” autour de la mort d’Alexeï Navalny, “mais il ne fait aucun doute que c’est la conséquence de ce que Poutine et ses brutes ont fait”, déclare Joe Biden. Dès lors, les sanctions américaines contre la Russie vont-elles être augmentées ? “Nous considérons beaucoup d’options”, répond le président américain.

Sur LCI, l’ancien diplomate russe Alexandre Melnik dénonce un “lâche assassinat politique téléguidé par le Kremlin” sur “ordre direct de Vladimir Poutine” qui “s’ajoute à une longue liste”. “Poutine ne s’arrêtera que par la force, il faut que les consciences se réveillent”, affirme-t-il, réclamant “des mesures radicales pour éviter le pire.”

Le président américain Joe Biden s’exprimera à 18h (heure française) sur la mort de Navalny, annonce la Maison Blanche. La vice-présidente Kamala Harris et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken ont déjà dit qu’ils tenaient la Russie “responsable” de ce décès, tout en précisant que les États-Unis n’en avaient pas eu la confirmation.

Le Kremlin assure que les accusations et critiques occidentales envers Moscou après la mort en prison du principal opposant russe Alexeï Navalny sont “absolument inacceptables”, tout en assurant ne pas savoir dans l’immédiat la cause du décès.

“Il n’y a aucune information sur la cause du décès et pourtant de telles déclarations se succèdent […] Nous considérons que de telles déclarations sont absolument inacceptables”, a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, cité par les agences de presse russes.

Voici tout ce que l’on sait du décès d’Alexeï Navalny, adversaire numéro 1 de Vladimir Poutine.

Emmanuel Macron réitère sa “colère” et son “indignation” après la mort d’Alexeï Navalny, dans un message publié en russe sur X. Le chef de l’État avait auparavant écrit les mêmes mots en français et en anglais.

Des habitants de Moscou jugent que la mort de Navalny “dans une colonie, pour une raison inconnue, est difficile à entendre”. “C’est un symbole de l’opposition, de l’espoir d’un avenir meilleur. On a le sentiment qu’avec sa mort, cet espoir s’éteint”, estime une autre. “Son courage s’est manifesté dans de nombreuses circonstances. C’est très dur.”

Les autorités de Moscou ont mis en garde les habitants de la capitale russe contre toute manifestation “non autorisée” après l’annonce de la mort d’Alexeï Navalny. “L’organisation ou la tenue de rassemblements non autorisés, les appels et la participation à de tels événements constituent une infraction administrative”, a averti le bureau du Parquet général à Moscou, disant “mettre en garde contre toute violation de la loi.”

En Ukraine, certains habitants rencontrés par LCI s’attendaient à une telle issue pour Alexeï Navalny, rapporte notre envoyée spéciale dans l’est du pays. D’autres affirment “ne pas regarder” autre chose que le champ de bataille.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a qualifié le président russe Vladimir Poutine de “monstre”. “C’est une tragédie qui rappelle au monde entier que Poutine est un monstre”, a-t-il déclaré à la chaîne publique CBC, estimant que la mort d’Alexeï Navalny “démontre vraiment à quel point Poutine réprimera quiconque se bat pour la liberté du peuple russe.”

Ioulia Navalnaïa, l’épouse d’Alexeï Navalny mort ce vendredi dans une prison russe, estime que Vladimir Poutine doit être “tenu personnellement responsable”. “Je voudrais que Poutine sache qu’il sera puni”, a-t-elle lancé depuis l’Allemagne.

Le président de la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, estime que les dirigeants occidentaux et ukrainien étaient responsables et profitaient de la mort de l’opposant Alexeï Navalny vendredi dans une prison de l’Arctique russe.

“Leurs noms sont bien connus : du secrétaire général de l’Otan et des dirigeants américains à (l’allemand Olaf) Scholz, le (britannique) Rishi Sunak et (l’ukrainien) Volodymyr Zelensky, tous sont coupables de la mort de Navalny. Ce sont eux, avec leurs nombreuses décisions ratées […] qui profitent de sa mort”, a-t-il écrit sur Telegram, sans expliciter cette accusation, mais en accusant les Occidentaux de vouloir “détruire la Russie”.

Sviatlana Tsikhanouskaya, opposante biélorusse au président Loukachenko, affirme n’avoir “aucun doute sur le fait qu’Alexeï Navalny a été délibérément tué par le régime de Poutine”. “En Biélorussie, des dizaines de prisonniers politiques sont actuellement détenus par un régime allié à Poutine. J’appelle la communauté mondiale à prendre des mesures décisives pour sauver leurs vies.”

Le ministère russe des Affaires étrangères accuse Washington d’accusations à “l’emporte-pièce” après que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé Moscou “responsable” de la mort en détention de l’opposant Alexeï Navalny.

“Au lieu de lancer des accusations à l’emporte-pièce, il vaudrait mieux faire preuve de retenue et attendre les résultats officiels de l’expertise médicale”, a indiqué dans un communiqué la diplomatie russe.

Le Haut Commissariat de l’Organisation des Nations unies (ONU) aux droits de l’homme s’est dit “indigné” par la mort en prison d’Alexeï Navalny, et appelle à la “fin des persécutions” en Russie.

“Tous ceux qui sont détenus ou ont été condamnés à diverses peines de prison en raison de l’exercice légitime de leurs droits, notamment du droit à la liberté de réunion et d’expression pacifiques, doivent être immédiatement libérés et toutes les charges retenues contre eux doivent être abandonnées”, est-il écrit dans un communiqué.

Amnesty France réagit à l’annonce de la mort d’Alexeï Navalny. “Choc. Colère. Indignation”, écrit l’ONG sur les réseaux sociaux. “Fervent militant politique et anticorruption russe, Alexeï Navalny était l’un des principaux opposants à Vladimir Poutine. Ils l’ont tué.”

Selon notre envoyé spécial à Moscou, l’annonce de la mort de Navalny ne fait pas la Une des médias russes. Les habitants sont assez “indifférents” à cette actualité, rapporte-t-il.

Le président russe Vladimir Poutine doit être “tenu personnellement responsable” et “puni” pour les atrocités commises contre Alexeï Navalny, mort ce vendredi en prison, a réagi son épouse Ioulia Navalnaïa depuis l’Allemagne.

“Si c’est la vérité, je voudrais que Poutine, tout son personnel, tout son entourage, tout son gouvernement, ses amis, sachent qu’ils seront punis pour ce qu’ils ont fait à notre pays, à ma famille et à mon mari. Ils seront traduits en justice et ce jour viendra bientôt, a déclaré Ioulia Navalnaïa à la tribune de la Conférence de Munich pour la sécurité. Elle a lancé “un appel” pour que Vladimir Poutine soit tenu “personnellement responsable de toutes les atrocités commises”.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov affirme qu’il n’y a “pas besoin d’instruction spéciale” autour de la mort de Navalny. “Conformément à toutes les règles existantes, tout le monde procède à toutes les vérifications et clarifications. […] Il y a un certain ensemble de règles que tout le monde suit maintenant.”

Le Premier ministre polonais a promis ce vendredi de ne “jamais pardonner” au régime de Vladimir Poutine la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny. “Alexeï, nous n’allons jamais t’oublier. Et nous ne leur pardonnerons jamais”, a déclaré Donald Tusk sur le réseau social X.

La mort en prison d’Alexeï Navalny est “un nouvel avertissement pour la communauté internationale”, a jugé la Première ministre italienne Giorgia Meloni, espérant que “pleine lumière sera faite” sur ce décès. “La mort d’Alexeï Navalny, durant sa détention, est une nouvelle triste page qui représente un nouvel avertissement pour la communauté internationale”, a-t-elle affirmé dans un communiqué. “Nous espérons que pleine lumière sera faite sur cet événement inquiétant”.

L’avocat français d’Alexeï Navalny a rendu hommage à “un juste”, au “courage hors norme”, qui avait une “lucidité aiguë et tragique” sur “les risques considérables qu’il prenait en entrant en Russie”. Dans un communiqué transmis à l’AFP, Me William Bourdon salue “un homme exceptionnel”, rencontré notamment “à Berlin en octobre 2020 avec Agnès Callamard”, alors rapporteuse spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, “alors qu’il venait de sortir de l’hôpital où il avait été soigné des suites de l’empoisonnement qui avait failli le tuer.”

“Nous voulons témoigner de la dignité exceptionnelle d’Alexeï, de son courage hors norme, de la lucidité aiguë et tragique qui était la sienne sur les risques considérables qu’il prenait en entrant en Russie”, a-t-il ajouté.

Oleg Orlov, prix Nobel de la paix en 2022, qualifié la mort d’Alexeï Navalny de “tragédie”. Très ému, il a qualifié la mort de l’opposant de “tragédie pour nous tous”. 

La vice-présidente américaine Kamala Harris a estimé que la mort en prison de l’opposant russe Alexeï Navalny constituait “un nouveau signe de la brutalité” du président Vladimir Poutine. “Peu importe l’histoire qu’ils raconteront, soyons clair : la Russie est responsable”, a-t-elle dit lors d’un discours à la Conférence sur la sécurité de Munich, dans le sud de l’Allemagne.

L’opposant russe Alexeï Navalny avait participé la veille par vidéo à deux audiences devant un tribunal de la région de Vladimir. Il n’avait exprimé aucune plainte s’agissant de sa santé. “Hier, il y avait chez nous deux audiences. Il n’a exprimé aucune plainte s’agissant de son bien-être, il s’est exprimé activement”, a déclaré le tribunal de la ville de Kovrov auprès de l’agence de presse russe Ria Novosti.

L’opposition d’Alexeï Navalny à Vladimir Poutine en a fait l’ennemi numéro au maître du Kremlin. Retour sur le combat entre les deux hommes :

Le chef de la diplomatie britannique David Cameron a averti que le président russe Vladimir Poutine devrait “rendre des comptes” pour la mort en prison d’Alexeï Navalny, rendant hommage au “courage” de l’opposant. “Navalny a lutté avec courage contre la corruption. La Russie de Poutine a fabriqué des accusations contre lui, l’a empoisonné, l’a envoyé dans une colonie pénitentiaire dans l’Arctique et maintenant il est mort tragiquement. Poutine doit rendre des comptes pour ce qui s’est passé, personne ne doit douter de la nature épouvantable de son régime”, a déclaré David Cameron sur X.

Sur X, des images présentées comme les dernières disponibles d’Alexeï Navalny ont été diffusées. Elles auraient été tournées hier et montreraient l’opposant en bonne santé, répondant à des juges russes lors d’une audience. 

“La Russie est responsable” de la situation qui a mené à la mort de l’opposant Alexeï Navalny, qui souligne “la faiblesse et la corruption” du système de Vladimir Poutine, a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. “Sa mort dans une prison russe et la fixation et la peur d’un seul homme ne font que souligner la faiblesse et la corruption au cœur du système que Poutine a construit. La Russie est responsable de cette situation”, a déclaré Antony Blinken en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, en Allemagne.

L’opposant Alexeï Navalny est “devenu immortel”, a déclaré à l’AFP l’écrivain russe Boris Akounine, après l’annonce du décès de l’adversaire numéro un du Kremlin dans la prison de l’Arctique où il purgeait une peine de 19 ans. “Un Alexeï Navalny assassiné sera une plus grande menace pour le dictateur qu’un Alexeï Navalny vivant. Le dictateur ne peut plus rien faire contre Navalny, Navalny est mort et est devenu immortel”, a déclaré l’écrivain en exil depuis 2014. “Il finira par enterrer Poutine”, a réagi l’écrivain, de son vrai nom Grigori Tchkhartichvili.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez s’est dit “bouleversé” par la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny, “injustement emprisonné par le régime de Poutine pour sa défense des droits humains et de la démocratie”. “Toutes mes condoléances à sa famille et ses amis, ainsi qu’à tous ceux en Russie qui défendent les valeurs démocratiques et payent pour cela le prix fort”, a-t-il déclaré sur le réseau social X.

Le prix Nobel russe de la paix 2021, Dmitri Mouratov, a qualifié de “meurtre” et de “nouvelle effrayante” la mort de l’opposant Alexeï Navalny en prison. “Le meurtre a été ajouté à la peine d’Alexeï Navalny”, a dénoncé le rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta dans un message publié par ce média, qui a été interdit en Russie en 2022 dans la foulée de l’assaut de Moscou en Ukraine.

L’opposant au Kremlin et ancien champion du monde d’échecs Garry Kasparov a jugé que Vladimir Poutine avait “assassiné lentement et publiquement” Alexeï Navalny, décédé dans la prison de l’Arctique russe où il purgeait une peine de 19 ans. “Poutine a échoué à tuer Navalny rapidement et secrètement en le faisant empoisonner et maintenant il l’a assassiné lentement et publiquement en prison”, a déclaré Garry Kasparov sur le réseau social X. “Navalny a été tué pour avoir dévoilé Poutine et sa mafia comme les escrocs et les voleurs qu’ils sont”.

Sur l’antenne de LCI, l’ancienne ambassadrice de France en Russie, Sylvie Bermann, est revenue sur le contexte en Russie. Selon elle, “Vladimir Poutine n’a jamais toléré la moindre dissidence”. Une intervention à retrouver en vidéo ici : 

L’ex-député d’opposition Dimitri Goudkov a accusé le président russe Vladimir Poutine du “meurtre” d’Alexeï Navalny, l’opposant numéro un du Kremlin, dont la mort en prison a été annoncée par les autorités. “La mort d’Alexeï Navalny est un meurtre. Organisée par Poutine”, a déclaré Dimitri Goudkov dans un communiqué sur les réseaux sociaux. “Même si Alexeï était mort de causes ‘naturelles’, elles seraient les conséquences de son empoisonnement puis de la torture en prison”, a-t-il ajouté.

Le président russe Vladimir Poutine est “responsable” de la mort de l’opposant Alexeï Navalny, a estimé le chef de la diplomatie polonaise. “Cet homme était coupable d’avoir défié Vladimir Poutine (…) Il a été mis en prison, où il a séjourné dans des conditions épouvantables. Vladimir Poutine est responsable de tout cela”, a déclaré Radoslaw Sikorski à l’agence polonaise PAP.