EN DIRECT – Affaires Fourniret : “J’aurais dû avoir le courage de faire quelque chose”, admet Monique Olivier

Monique Olivier, 75 ans, est jugée à partir de ce mardi par la cour d’assises des Hauts-de-Seine.
Elle est accusée de complicité dans les enlèvements et meurtres d’Estelle Mouzin, de Joanna Parrish et de Marie-Angèle Domèce.
Suivez les dernières informations.

AUDIENCE SUSPENDUE

Elle reprendra demain à 9h30.

QUESTIONS DES AVOCATS DE LA DÉFENSE

Me Delgenes, avocat de Monique Olivier, interroge sa cliente. “Pourquoi aujourd’hui vous répondez aux questions?”

Monique Olivier: “Je sais pas.”

Me Delgenes: “Les familles de victimes sont présentes. “

“LA DÉTENTION NE SERT À RIEN POUR LUI”

L’avocat général : “Vous pensez que la détention sert à quelque chose pour Michel Fourniret?”

Monique Olivier :”La détention ne sert à rien pour lui.”

“QUEL A ÉTÉ LE PLUS BEAU JOUR DE VOTRE VIE?”

Hugues Julié, avocat général :”Quel a été le plus beau jour de votre vie?”

Monique Olivier :”Je n’en ai pas”

L’avocat général : “Vous avez été mère à trois reprises…”

Monique Olivier :”Ha oui, la naissance de mes enfants, mais en dehors de ça rien.”

L’avocat général :” Et votre mariage?”

Monique Olivier : “Il (Michel Fourniret) me l’avait proposé j’ai accepté.”

MONIQUE OLIVIER AGACÉE

Stéphanie Pottier, avocate générale, interroge maintenant l’accusée. “On est obligée de reparler de ces choses-là”, s’énerve l’accusée après l’une de ses questions. 

L’avocate générale : “Quand la violence vous concerne, vous avez le courage de fuir. Quand c’est les autres, ce n’est pas le cas.”

Monique Olivier : “J’aurais dû intervenir pour m’opposer (aux crimes NDLR) Je sais pas je…”

Elle répète que Michel Fourniret lui faisait peur. “J’aurais dû intervenir, j’aurais dû avoir le courage de faire quelque chose”, admet-elle.

“JE NE RÉPONDS PLUS AUX QUESTIONS”

Me Corinne Herrmann, avocate de la famille de Marie-Angèle Domèce: “Vous avez en 2004 dénoncé deux faits où vous dites ne pas avoir été complice, c’est malin quand même. C’était pour rester seule avec votre fils Selim, Fourniret étant déjà à l’époque en détention..”

Monique Olivier énervée par le commentaire  :”Je ne réponds plus aux questions”.

Me Corinne Herrmann : “Vous avez choisi les cas à dénoncer. Ça n’a pas fonctionné mais ça aurait pu.”

“QUÊTE DE LA VIRGINITÉ”

Me Corinne Herrmann, avocate de la famille de Marie-Angèle Domèce : “On a parlé de virginité, de la quête de Michel Founiret concernant la virginité, aviez-vous la même quête ?”

Monique Olivier : “Non pas du tout”.

Me Herrmann : “Vous vouliez salir la virginité d’autres femmes ?”

Monique Olivier : “Non, pas du tout. Il faut pas me mettre des choses sur le dos.”

Me Herrmann rappelle que Monique Olivier a vérifié, à la demande de Michel Fourniret, que certaines des victimes étaient bien vierges.

“DANGEREUSE? MOI? ÇA VA PAS?”

L’avocate de la partie civile poursuit: “Fourniret a dit que vous pourriez être ‘La pitié dangereuse’ (de Stefan Zweig NDLR). Vous êtes d’accord avec ça. Vous êtes dangereuse Mme Fourniret ?”

Monique Olivier :”Dangereuse moi? Ca va pas? Je ne suis pas dangereuse!”

“DU MÉPRIS POUR LES GENS”

L’avocate de la partie civile interroge l’accusée sur les surnoms que donnait Michel Fourniret aux victimes. Parmi ces surnoms : “Des membranes sur pattes”. Ça évoque quoi pour vous ces surnoms?”interroge la robe noire. 

Monique Olivier : “Du mépris pour les gens. Il était…. ouais…”. L’accusée ne finit pas sa phrase. 

“C’EST UN REPROCHE CA ?”

Monique Olivier est sous le feu des questions des avocats de la partie civile. À plusieurs reprises, elle se sent attaquée. “C’est un reproche ça” a-t-elle répété à plusieurs avocates depuis le début des questions. 

QUE FAIT-ELLE EN DÉTENTION ?

Un autre avocat de la partie civile  : “Depuis 2004, depuis que vous êtes en détention, quels enseignements avez-vous suivis ?”

Monique Olivier : “J’ai commencé l’anglais, l’italien, et l’histoire de l’Égypte antique.

L’avocat : “L’anglais, vous aimez particulièrement ?”

Monique Olivier :”Il faut bien s’occuper en détention.”

“JE N’AI RIEN À DIRE”

Me Seban : “Pour une série d’affaires, on attend toujours vos explications, la baby-sitter.. Pourquoi vous ne les donnez pas aujourd’hui”

Monique Olivier : “Je n’ai rien à dire.”

Me Seban : “La baby-sitter, elle a été tuée.”

Monique Olivier : ” Ça a été jugé tout ça.”

Me Seban : ” Non ça n’a pas été jugé.”

“IL ME FAISAIT PEUR”

Me Seban : ” Au terme de cette litanie de souffrances et de douleur, vous continuez à dire que vous aviez peur de Fourniret ?”

Monique Olivier : “Bah si vous ne me croyez pas, pourtant c’est vrai. Il me faisait peur. (…) Il fallait que tout s’arrête, j’aurais dû le faire beaucoup plus tôt (passer aux aveux et dénoncer Fourniret)”

PARTICIPATION AUX CRIMES

Me Seban rappelle que Monique Olivier a participé aux crimes de son mari et cite plusieurs d’entre eux. “Pour Isabelle Laville, vous avez réalisé une pénétration digitale sur la jeune fille, fait une fellation à Michel Fourniret pour qu’il retrouve ses moyens et participé au transport du corps…” “Pour Fabienne Leroy, vous acceptez de vérifier la virginité de la jeune fille, vous assistez au viol, vous connaissez la fin tragique…” Il continue cette longue liste. 

“UNE CHASSE” ET “UN MORT AU BOUT”

Me Seban : “Quand Michel Fourniret vous annonce qu’il veut partir en chasse, vous savez qu’il y a un mort au bout…”

Monique Olivier: “Pas tout le temps, heureusement d’ailleurs.”

Me Seban demande à Monique Olivier pourquoi elle ne s’est pas enfuie quand il était en détention et pas elle. 

Monique Olivier : “Oui j’aurais dû.”

Me Seban rappelle qu’il a fallu un an et une centaine d’interrogatoires en 2004 pour qu’elle parle. 

Monique Olivier:” Il y avait la peur de Fourniret, la peur de la prison, de vengeance. J’aurais dû le faire beaucoup plus tôt, je sais bien.”

UN PACTE POUR TUER L’ANCIEN MARI ?

Me Seban revient sur le pacte criminel entre Monique Olivier et Michel Fourniret : “Ça vous fait plaisir que Fourniret veuille tuer André M. (ex-mari de l’accusée) ?”

Monique Olivier : “Non qu’il ait brûlé ses toiles me suffisait. Parce que tuer quelqu’un…”

“HABITER DANS UN CHÂTEAU C’EST PAS LA JOIE”

Me Allali interroge l’accusée sur ses différents domiciles, notamment le château du Sautou (où ont été retrouvés les corps de deux jeunes victimes). 

Monique Olivier commente : “Vous savez, habiter dans un château, c’est pas la joie”

Me Allali: “Surtout quand il y a des cadavres dans le jardin…”

L’ENFANT DU COUPLE OLIVIER-FOURNIRET A SERVI D’APPÂT

Me Allali, avocate d’Eric Mouzin, demande à l’accusée pourquoi son fils Selim ne veut plus lui parler plus.

Monique Olivier : “Il me reproche de l’avoir utilisé alors que ça n’est pas moi qui l’ai manipulé pour faire ça. C’est Fourniret qui décidait de tout. Il m’a utilisée quand j’étais enceinte. Il était pas le seul (Selim) à être utilisé.”

Me Allali : “Ça veut dire quoi utilisé ?”

Monique Olivier : “Servir d’appât. Parfois, quand Selim était dans la voiture avec nous, Fourniret voulait s’en servir pour attirer des personnes (amadouer les jeunes filles, ndlr) comme pour les cours d’anglais. Founiret disait qu’il cherchait des cours d’anglais pour son fils.”

Me Allali : C’est la première fois que vous dîtes que Selim a servi d’appât pour des cours d’anglais.

“PEUR D’ÊTRE SEULE DANS LE BOX”

Les avocats de la partie civile commencent leurs questions. 

Une avocate de la partie civile (collaboratrice de Me Seban, avocat d’Eric Mouzin), Me Marine Allali : “Ça vous fait quoi d’être pour la troisième fois en Cour d’assises. Pour la première fois seule… (Michel Fourniret est mort en 2021). 

Monique Olivier : “Ça me fait peur. Tous ces regards… Avant, j’étais pas toute seule dans ma situation. Là je suis la seule accusée.”

L’avocate : “Vous avez accepté qu’on vous filme dans le box.”

Monique Olivier : “J’ai accepté et pourquoi pas. Si on ne m’avait pas filmée là, on m’aurait filmée à l’extérieur. Vous savez, les journalistes ils sont partout.”

L’avocate lui demande comment elle a appris la mort de Michel Fourniret et ce que ça lui a fait. 

“J’étais déçue qu’il soit décédé avant la fin des procès si c’est ça que vous voulez entendre”, lance Monique Olivier. Elle ajoute : “Je ne l’aimais plus du tout. Mais quand on apprend la disparition de quelqu’un, ça fait quelque chose quand même”. 

L’AUDIENCE REPREND

L’audience reprend avec les questions de ses assesseurs. Monique Olivier demande à pouvoir répondre assise. Le président accepte. On tend un micro à Monique Olivier pour qu’elle puisse répondre assise dans le box. 

AUDIENCE SUSPENDUE

L’audience est suspendue 10 minutes.

À L’ISOLEMENT À SA DEMANDE

Le président indique que la détention de Monique Olivier se passe sans incident, qu’elle va à la bibliothèque, à la salle de sport. Elle ne souhaite pas de visiteurs de prison. Elle ne se plaint pas de l’absence de visite. 

Elle a été surnommée la “détenue fantôme”. En détention, Monique Olivier cherche à se faire oublier. Elle se montre très craintive à l’égard de la population pénale. Elle s’est installée une routine au sein du quartier d’isolement. Elle est à l’isolement à sa demande.

CONDAMNATIONS

Le président rappelle les condamnations de Monique Olivier, au nombre de deux. 

Monique Olivier a déjà été condamnée en mai 2008 à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de quatre meurtres et d’un viol en réunion commis par Michel Fourniret entre 1987 et 2003 en France et en Belgique. Puis, elle a été condamnée en 2018  à 20 ans de réclusion pour complicité dans un cinquième meurtre, crapuleux cette fois, également commis par le tueur. 

AUXILIAIRE DE VIE, SURVEILLANTE DE CANTINE…

Le président, après la vie sentimentale et familiale de Monique Fourniret, en vient à sa vie professionnelle. Elle a eu une formation de secrétaire, puis une formation de gites ruraux quand elle vie avec Fourniret. “Ca n’a pas duré. Toujours pareil. On s’était inscrit tous les deux pour les gites ruraux.” Ce projet n’a pas vu le jour. 

En 1995, Monique Olivier suit une formation de garde-malade, devient auxiliaire de vie, puis devient guide interprète pour faire visiter la région. “J’apprenais le néerlandais un petit peu, mais ça n’étati pas facile. En français ça aurait été plus simple.”

Elle devient ensuite surveillante de cantine. “On vous décrit comme timide et triste”, indique le président. 

Ce dernier s’étonne qu’elle n’ait pas quitté Michel Fourniret alors qu’elle gagnait sa vie. “C’est moi qui payais tout” dit Monique Olivier au sujet des dépenses de la vie quotidienne.

“JE NE VOULAIS PLUS ENTENDRE PARLER DE LUI”

Le président: “Pourquoi avoir demandé par la suite le divorce d’avec Fourniret?”

Monique Olivier:”Je ne voulais plus porter son nom. Plus entendre parler de lui.”

ELLE DIT AVOIR ESSAYÉ DE LE QUITTER

Le président :”Pourquoi ne pas avoir quitté Fourniret?”

Monique Olivier: “J’ai essayé en 2002 et j’ai essayé une autre fois”. 

“JE N’Y AI PAS PENSÉ “

Le président : “Vous auriez pu dénoncer Founiret à Jean-Pierre Hellegouarch (son ancien codétenu du gang des postiches) ?”

Monique Olivier : “Dénoncer Fourniret à Hellegouarch (du gang des postiches NDLR), j’aurais pu mais je n’y ai pas pensé”

“LA PEUR D’ALLER EN PRISON”

Le président revient sur la période où Fourniret est en prison, et Monique Olivier seule avec leur fils Selim.

Monique Olivier : “On était bien tous les deux avec Selim sans le père.”

Le président : “Et vous souhaitiez que ça dure…”

Monique Olivier : “Oui”

Le président : “Pourquoi ne pas avoir dénoncé Michel Fourniret plus tôt ?”

Monique Olivier : “La peur d’aller en prison…”

“JE NE SUIS PAS INNOCENTE”

Le président: “En 2004, pourquoi avoir dénoncé Fourniret, qui est alors en prison, aux autorités belges?”

Monique Olivier:”J’en avais assez. Il fallait que ça s’arrête tout ça.”

Le président:”Mais il était en prison…”

Monique Olivier: “Il pouvait ressortir. Il fallait que je sois aussi en prison. Je ne suis pas innocente. Je savais que je risquais de la prison mais c’est mérité. (…) J’ai mérité la prison aussi.” (…) Tant pis que j’aille en prison, la prison, je la mérite”.

“TROUVER UNE JEUNE FENTE”

Le président : “Vous avez accepté d’aider Fourniret…”

Monique Olivier : “de l’aider dans ses recherches”. 

Le président à l’accusée :” Le 5 août 1987, depuis la prison, Fourniret vous écrit qu’il a un programme”. Dans son programme :”Trouver une jeune fente”, “avoir assez d’argent”, ou encore “restaurer une ruine médiévale.”

“POUR MOI LA VIRGINITÉ ÉTAIT UN PRÉTEXTE”

Le président revient sur le désir de Michel Fourniret de trouver ces vierges. 

Monique Olivier :”Que ce soit une jeune fille vierge ou pas, il semblait s’en moquer. Pour moi, la virginité était un prétexte.”

Monique Olivier concède avoir su, dès les échanges épistolaires avec Michel Fourniret qu’il “cherchait des vierges.”

Le président : “Ça vous a choquée?”

Monique Olivier:” C’était un peu choquant mais disons que… C’était un peu ridicule. Ridicule d’être toujours à la recherche de virginité.”

Le président : “Mais vous dites que c’était pas vrai, que c’était un faux prétexte…”

Monique Olivier :”Je m’embrouille-là (…) Il aurait pu se passer de ça. Tout au début j’y croyais mais…”

Le président: “Mais vous y avez adhéré à cette recherche de virginité?”

Monique Olivier :”Bah oui”

JEUX DE RÔLES SEXUELS

Le président : “Vous avez eu des jeux de rôle sexuels avec Michel Fourniret…”

Monique Olivier : “Oui c’est arrivé, une ou deux fois. “

Elle ne veut pas en dire plus.  Elle avait évoqué par ailleurs auprès d’experts “l’envie de défloration” de Michel Fourniret. 

Monique Olivier :”Je regrette tout cela”. 

ISABELLE LAVILLE, PREMIÈRE VICTIME DU COUPLE

Le président évoque Isabelle Laville, première victime du couple en 1987. La jeune fille a 17 ans. Monique Olivier avait emmené l’adolescente dans sa voiture. Michel Fourniret faisait du stop pour faire croire à une panne d’essence. Monique Olivier le fait monter dans le véhicule. 

Monique Olivier : “Là, il sort une cordelette et la place autour du cou de la victime”. 

Pourquoi a-t-elle fait ça ? “Je n’ai pas d’explication”, déclare l’accusé.

“PACTE CRIMINEL”

Le président interroge l’accusée sur le “pacte criminel”. Michel Fourniret avait dit à Monique Olivier qu’il tuerait son ex-mari si elle faisait tout ce qu’il lui demandait. 

Monique Olivier : “Cette histoire de pacte a été écrite sans vraiment réfléchir. (…) Il m’a demandé d’obéir en tout.” Elle ne veut pas détailler. 

Le président lui parle d’André M., l’ex-mari de Monique Olivier. 

L’accusée : “Il m’avait dit qu’il le supprimerait. Il ne l’a pas fait. Ils s’entendaient même très bien. On a été au restaurant ensemble ?”

Le président rappelle que l’atelier de peinture d’André M. a brûlé et que Michel Fourniret a été condamné pour incendie volontaire. 

Monique Olivier :”Il avait dit qu’il brûlerait des tableaux d’André M. qui me représentaient. Pour moi, c’était un peu comme une vengeance. “.

Le président : “Vous avez été condamné pour ça ?”

Monique Olivier : “On a été au tribunal mais on n’a pas été condamné”.

Le président : “En échange de cet engagement de sa part, de faire du mal à André M. voire de le tuer. Que lui avez-vous promis ?”

Monique Olivier souffle dans le micro : “C’était de rencontrer une jeune personne.”

Le président : “De rencontrer des vierges…”

Monique Olivier souffle à niveau dans le micro : “C’est ridicule.”

Le président : “C’est ridicule mais ça s’est produit ?”

Monique Olivier acquiesce : “Je regrette tout ça”. 

“Shere Khan”, “MON FAUVE”

Le président: “Vous le surnommiez ‘Mon fauve’, “Shere Khan’…”

Monique Olivier :”C’est stupide tout ça… On dirait une adolescente…Vu comme ça aujourd’hui c’est, c’est…”

“OBÉIS C’EST TOUT”

Monique Olivier :”Il (Michel Fourniret) me disait: ‘tu obéis, cherche pas à comprendre! Obéis et c’est tout! Un policier m’a dit que les prochaines victimes, c’était Selim et moi. Ca aurait pu. Avec tout ce qu’il est capable de faire, il aurait pu.”

Le président: “Mais il ne vous a jamais frappé, c’est même vous qui l’avez giflé…”

Monique Olivier rit : “Oui mais il a très mal réagi. Il m’a dit: ‘Surtout ne recommence pas !'” “J’obéissais, j’avais peur qu’il fasse quelque chose”, ajoute l’accusée. 

“EN DEHORS DE LA CHOSE, IL ÉTAIT BIEN”

Monique Olivier sur Michel Fourniret : “Il aimait rire, plaisanter. Il aimait se moquer de tout le monde. En dehors de la chose, il était gai, il était bien.”

Elle dit que parfois, Michel Fourniret lui faisait peur, qu’il la regardait parfois “d’une façon assez sévère.” Elle indique qu’il ne l’a jamais frappée. 

“IL M’A UTILISÉE COMME UN OBJET”

Le président : “En 2004, il (Michel Fourniretà est en prison, vous aussi, vous en avez assez… Jusqu’à 2004, l’amour avait perduré…”

Monique Olivier : “Ça commençait à se dégrader. Quand je réfléchissais à tout ce qui avait été fait. Toutes ces horreurs. Finalement, il m’a utilisée comme un objet.”

COURRIERS AVEC MICHEL FOURNIRET, SON “FAUVE”

Le président : “La cour d’assises va s’attacher maintenant sur la vie commune que vous avez eue avec Michel Fourniret, de 1987 à 2003.” 

Le président lit un rapport établi sur les lettres échangées entre Monique Olivier. “Il est évident que Monique Olivier sait de quoi leur avenir sera fait” peut-on lire dans le rapport. 

Dans une lettre, “C’est avec plaisir que j’exécuterai tes ordres. (…) Je veux travailler auprès de mon fauve, le seconder, cela me ferait tellement plaisir.”

Monique Olivier: “C’est complètement stupide. (…)”

Police, justice et faits divers

EMMÉNAGEMENT ET GANG DES POSTICHES

Le président:  “Quand vous allez le chercher à la sortie de Fleury-Mérogis, vous allez vivre où?”

Monique Olivier :”Il voualit absolument retourner vivre à Clairefontaine (dans les Yvelines). 

Le président:” Clairefontaine où vivait sa deuxième épouse, mais elle n’a pas voulu.” 

En novembre 1987, le couple s’installe à Saint-Cyr-Les-Colons jusqu’à l’été 1988 et après il s’installe à Floing dans les Ardennes avant d’acheter un appartement à Sedan. En janvier 1989, le couple achète le château du Sautou. Les biens sont mis au nom de Monique Olivier. 

Le château a été acheté avec l’or des “postiches”. 

Le président :”Fourniret a volé le magot du ‘gang des postiches’, et vous avez été déclarée complice de ce vol.”

CONNAISSANCE DES CRIMES SEXUELS DE MICHEL FOURNIRET

Le président: “Quand vous rencontrez Michel Fourniret physiquement la première fois, c’est à l’été 1987, à la cour d’assises d’Evry où il comparait pour viol. La seconde fois où vous allez le voir, c’est quelques semaines après ce procès, à l’occasion d’une permission de sortie. La troisième fois, c’est quand vous l’attendez à la sortie de la prison de Fleury-Mérogis. Depuis quand avez-vous entretenu des relations intimes avec lui?

Monique Olivier : “Depuis le jour de sa permission en septembre 1987.”

Le président: “Jamais il ne vous a caché les raisons pour lesquelles il était en détention, les crimes sexuels qu’il avait commis.”

Monique Olivier : “J’ai pas réagi…J’ai pensé que c’était… J’ai peut-être pensé que je pourrai réussir à le…”

Le président: “A le sortir de-là?”

Monique Olivier :”Oui à le sortir de -là”. 

Le président: “Il avait déjà un important passé judiciaire…”

“IL AIMAIT BIEN NOUS RABAISSER”

Le président : “Selim né en 1988, vous allez vivre jusqu’au 2003 tous les trois…”

Monique Olivier :” A première vue comme ça… Il y a avait des malentendus entre le père et le fils.” Disons que Fourniret était assez sévère avec Selim. Il n’était pas violent mais avait des paroles très méchantes. Quand il y avait du monde à la maison, il aimait bien nous rabaisser.”

Le président: “En 2003, quand Fourniret est incarcéré, vous vivez seul avec Selim… Vous étiez plutôt soulagée de vivre seule avec lui. Après vous allez être incarcérée. Selim a alors 16 ans. Il part vivre avec ses autres frères.”

PETITE ANNONCE, BÉBÉ ET MARIAGE

Le président relit l’annonce publiée par Michel Fourniret, alors détenu dans le journal Le pélerin :  “Prisonnier aimerait correspondre avec personne de tout âge pour oublier solitude. Écrire N°1173 RP.”

Il précise que Monique Olivier et Michel Fourniret se sont écrits 200 lettres environ. 

Ils se sont mis ensemble dès la sortie de prison de Michel Fourniret le 22 octobre 1987

Leur fils Sélim est né le 9 septembre 1988. Ils se sont mariés après l’arrivée de ce bébé.

Le président:  “Pouquoi 16 ans de vie commune avec Michel Fourniret?”

Monique Olivier : “J’étais incapable de vivre toute seule.”

DIVORCE ET RENCONTRE AVEC MICHEL FOURNIRET

Le président : “Mark W. dit que vous n’aviez aucune volonté de récupérer vos enfants et de retrouver du travail.”

Monique Olivier:”Il se trompe.”

En 1987, Monique Olivier et Mark W. divorce. 

“Pourquoi” interroge le président. 

Monique Olivier :”Parce que j’avais fait la connaissance de….”

Elle vient de faire la connaissance de Michel Fourniret, alors en prison, via une annonce passée dans le journal Le Pélerin. L’annonce était la suivante: “Prisonnier aimerait correspondre avec personne de tout âge pour oublier solitude. Écrire N°1173 RP.”

DEUXIÈME MARIAGE

Hébergée chez une certaine Marguerite, Monique M. rencontre Mark W., un Américain, pour qu’il ait la nationalité française. Elle explique s’être mariée avec lui car son ancien mari André M. lui avait dit que si elle se remettait en couple, il lui rendrait les enfants. 

Le président : “Et Mark W. a obtenu la nationalité française?”

Monique Olivier :”Bah oui je pense”. 

Le président: “Et vous avez récupéré la garde des enfants?”

Monique Olivier:” Non parce que André M. (son ancien mari) a dit que c’était un faux mariage, que ça ne lui plaisait pas.”

Le président :”Mark W. dit que vous n’avez jamais eu de relation sexuelle ensemble…”

Monique Olivier :”Ha bah ça pourtant, c’est vrai”. Elle assure qu’ils ont eu des relations sexuelles. 

GARDE DES ENFANTS

Le président :”André M. dit que les enfants sont restés ensuite avec lui.”

Monique Olivier: “Non non. Les enfants étaient avec moi. Après, il m’a cherché plein d’histoires, plein de problème et il m’a dit :’Si tu veux que je te laisse tranquille, tu me laisses les enfants. Il m’a fait signer un papier.”

Monique Olivier ne veut pas que les enfants soient séparés de leur père et reprend la vie avec lui. 

Sur les épisodes de violences, l’accusée dit que son ancien mari l’avait emmenée sous un pont et qu’il voulait qu’elle fasse les choses avec un autre homme. Il a répété ce genre de choses plusieurs fois, au moins deux. 

Monique Olivier:” La première fois ça s’est produit (le rapport sexuel), la seconde fois il n’y a rien eu”. 

Elle le quitte après et trouve un travail chez une femme, Marguerite, qui l’héberge pendant plusieurs années, de 1984 à 1987. Monique Olivier pensait que c’était pendant plusieurs mois et pas plusieurs années. 

SUPPLICE DE LA BAIGNOIRE

Le président : “Vous avez décrit un seul épisode de violence (avec son premier mari André M.)”

Monique Olivier : “Un soir, j’avais couché les enfants. Il est venu me voir, m’a empêchée de bouger, giflée, tentative d’étranglement. Il m’a amenée dans la salle de bain.” 

Le président : “Vous avez appelé ça le ‘supplice de la baignoire’.”

Monique Olivier : “Il ‘était assez paranoïaque, il croyait que je le trompais avec tout le monde.”

Elle dit qu’André M. a tenté de la noyer, qu’il voulait lui faire avouer qu’elle l’avait trompé. C’est l’intervention du fils ainé dans la salle de bain, alors âgé de deux ans, qui a fait selon elle que son ex-mari s’est arrêté. 

L’accusée explique que son ancien mari était devenu violent quand il a arrêté son travail à l’auto-école. Il est ensuite devenu peintre. 

Le président : “Quand André M. devient peintre, vous lui serez de modèle, il vous peint ?”

Monique Olivier: “Oui oui”. 

Le président : “Vous acceptiez volontiers qu’il vous prenne comme modèle ?”

Monique Olivier :”Bah oui, je ne me forçais pas à le faire”. 

Puis le couple s’est séparé. 

TROIS ENFANTS ET UN MARI VIOLENT

Monique Olivier s’installe avec André M. et a deux fils avec lui : Murphy et WIlliam, nés dans les années 80. Elle aura Selim ensuite avec Michel Fourniret. Elle ne garde le contact qu’avec Murphy. 

Monique Olivier :”Au début de mon incarcération, il ne voulait plus me parler. Il a repris contact avec moi.”

Monique Olivier va vivre une dizaine d’années avec André M. avant de le quitter “parce qu’il était devenu violent.”

SON PREMIER MARI

Monique Olivier rencontre ensuite André M., qui deviendra son premier mari. Elle avait 22 ans. C’était le voisin de ses parents, plus vieux de 13 ans qu’elle.

L’accusée : “Je cherchais du travail. Un jour, on a discuté, il m’a demandé si ça m’intéressait d’accueillir la clientèle. J’ai travaillé comme secrétaire. Je présente les élèves au code.”

PERTE DE SA VIRGINITÉ

Monique Olivier a perdu sa virginité avec un militaire quand elle avait 20 ans. Elle l’avait rencontré dans une gare. “On attendait chacun notre correspondance, on a sympathisé” dit-elle. 

Le président : “Il vous a proposé de le suivre à l’hôtel et vous l’avez suivi.”

Monique Olivier : “Bah oui.”

Le président : “Vous avez dit aux experts ne pas avoir eu de regrets”. 

Monique Olivie r: “Sur le moment, non, mais après, j’ai regretté”. Elle ajoute que ce militaire lui plaisait, qu’elle n’avait pas eu d’éducation sexuelle. “Je pensais le revoir mais comme je n’avais pas son adresse…”

Le président : “Vous dites ne pas regretter mais après, vous avez dit aux experts avoir vécu cette aventure comme un viol.”

Monique Olivier fronce les sourcils :” Je ne crois pas avoir dit ça (…) C’était consenti”. Elle dit s’être “sentie idiote après d’avoir accepté comme ça.”

ÉCOLE DE SECRÉTARIAT

Le président : “Puis vous quittez l’école”

Monique Olivier: “Mon père m’a inscrit dans une école de secrétariat, un cours privé. J’étais pas d’accord mais j’ai suivi ces cours-là pendant deux ans. Je ne me suis pas présentée à l’examen.”

Elle quitte le cursus scolaire sans diplôme. “Après j’ai regretté” ajoute l’accusée.  “Ensuite, j’ai travaillé chez un gérant d’immeuble” précise-t-elle. 

LOISIRS

Monique Olivier explique qu’elle ne sortait pas quand elle était jeune. Ses frères “allaient à des bals”, elle, “ça ne l’intéressait pas.” Elle préférait l’archéologie et les personnes que l’on pouvait rencontrer à travers ce loisir. 

Elle a quitté l’école au niveau du certificat d’étude qu’elle n’a pas obtenu. “Je l’ai obtenu un peu plus tard” (quand elle était incarcérée).

SON RAPPORT AVEC SES PARENTS

Monique Olivier : “Quand j’ai eu mes problèmes avec mon premier mari (André M., ndlr), j’ai demandé à mes frères et mon père de m’aider, ils n’ont pas voulu. “

MANQUE DE TENDRESSE ET D’AFFECTION

Le président  : “Vous avez reproché à votre mère son alcoolisme?”

Monique Olivier : “Oui, en réfléchissant, on comprend pourquoi. Elle a du découvrir la double vie de mon père. “

Le président : “Vous lui reprochiez son alcoolisme…”

Monique Olivier : “Oui mais elle était très gentille, très serviable.”

Le président : “Vous dites avoir manqué d’attention de votre père et de tendresse de votre mère.”

L’accusée : “Oui, j’ai pas eu ça. Ils n’étaient pas méchants mais c’est l’affection qui manquait.”

UN TEMPS CHEZ SON PÈRE

Monique Olivier dit avoir été un temps chez son père avec Selim, le fils qu’elle a eu avec Michel Fourniret. 

“On a fait un séjour chez mon père avec Selim. Maman est décédée avant la naissance de mon fils ainé. Elle a dû décéder en 1978”, selon elle.

INFIDÉLITÉ ET INDIFFÉRENCE

Le président rappelle que Monique Olivier est née à Tours. 

Monique Olivier :”Je suis née à Tours et à 4 ans, on a déménagé à Nantes car ma grand-mère maternelle était malade.”

Le président rappelle que son père était peintre en bâtiment. Il est décédé en 2015. “Vous lui avez reproché son infidélité par rapport à votre mère et son indifférence à votre égard”.

Monique Olivier acquiesce. L’accusée : “Il avait fait connaissance d’une cliente. Quand maman est décédée, il a été vivre chez elle (la relation avait débuté avant le décès) (…) Je vais pas rentrer dans les détails. Maman était malade, mon père en a profité”. 

PARCOURS DE VIE

Le président à Monique Olivier : “Il a été beaucoup écrit sur votre parcours de vie. Mais j’estime que c’est d’abord à vous qu’il appartient de vous expliquer sur ce parcours de vie”. 

INTERROGATOIRE DE PERSONNALITÉ DE L’ACCUSÉ

La cour va maintenant procéder à l’interrogatoire de personnalité de l’accusé. 

“Madame, vous êtes née le 31 octobre 1948 à Tours”, commence le président. L’accusée, debout dans le box, les mains croisées dans le box, l’écoute. 

FRANCIS NACHBAR, ANCIEN PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE DES ARDENNES ÉTAIT SUR LCI CE MATIN

Francis Nachbar, ancien procureur de la République des Ardennes, était invité sur LCI ce mardi matin à l’occasion de l’ouverture du procès de Monique Olivier devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine. 

Police, justice et faits divers

Police, justice et faits divers

AUDIENCE SUSPENDUE

L’audience est suspendue. Reprise à 14 heures avec l’interrogatoire de personnalité de l’ex-femme de “l’ogre des Ardennes”.

MONIQUE OLIVIER EXPRIME DES “REGRETS”

Le président explique maintenant pourquoi Monique Olivier est considérée comme complice de son mari dans les affaires Joanna Parrish, Estelle Mouzin, et Marie-Angèle Domece. Il a fini la lecture du rappel des faits et énumérer tous les crimes de Michel Fourniret. 

Il demande ensuite à Monique Olivier si elle a quelque chose à dire après la lecture de son rapport. “Non”, commence-t-elle, hésitante. Avant d’ajouter :”J’ai des regrets pour tout ce qu’il s’est passé. Écouter tout ça, ça me…”, sans finir sa phrase.

DÉSORMAIS LA SEULE MISE EN CAUSE DANS CES TROIS DOSSIERS

Le président rappelle que c’est en juillet 2023 que la juge Sabine Khéris a décidé de renvoyer Monique Olivier devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine dans les affaires Parrish, Domece et Mouzin. 

Monique Olivier a déjà été condamnée à la réclusion à perpétuité pour complicité de quatre meurtres et d’un viol en réunion commis par Michel Fourniret. Puis elle a été condamnée à 20 ans de réclusion pour complicité dans un cinquième meurtre, crapuleux cette fois, également commis par le tueur.

Depuis la mort de Michel Fourniret en 2021, Monique Olivier est la seule personne mise en cause dans ces trois dossiers. Avant son décès, elle avait commencé à livrer des informations à la justice. Elle avait donné aux enquêteurs une première liste de victimes en juin 2004, puis contredit l’alibi du tueur en série le jour de la disparition d’Estelle Mouzin, en novembre 2019. Quelques mois plus tard, Michel Fourniret avouait à la juge d’instruction Sabine Kheris sa responsabilité.

Puis, en avril 2021, Monique Olivier avait reconnu pour la première fois un rôle dans la séquestration d’Estelle, précisant avoir accompagné Michel Fourniret près du bois d’Issancourt-et-Rumel (Ardennes) pour enfouir son corps. 

“LE GENRE DE FILLE” QUE FOURNIRET RECHERCHAIT

Le 24 janvier 2020, Monique Olivier a été interrogée. Le président rappelle ses déclarations au sujet de la disparition d’Estelle Mouzin : ” Je pense que Michel Fourniret est responsable de la disparition d’Estelle Mouzin pour les raisons suivantes : la jeune fille, dont les médias ont diffusé la photo, correspond en tous points au genre de jeune fille dont Michel Fourniret était à la recherche (…) Il m’a indiqué qu’avait repéré ‘un beau petit sujet'”. 

MONIQUE OLIVIER A DIT AVOIR FAIT “DU REPÉRAGE” AVEC FOURNIRET

Entendue en 2020, Monique Olivier a fini par reconnaître qu’elle était partie “faire du repérage” à Guermantes avec Michel Fourniret pour l’aider à trouver une jeune victime, rappelle le président de la cour d’assises. Estelle Mouzin a été enlevée le 9 janvier 2023.

FOURNIRET A DEMANDÉ “PARDON AU PÈRE D’ESTELLE MOUZIN”

Le président rappelle également dans son rappel des faits que Michel Fourniret, après avoir reconnu l’enlèvement et le meurtre d’Estelle, “a demandé pardon à Eric Mouzin, père d’Estelle”.

“SI CES PERSONNES N’AVAIENT PAS CROISÉ MON CHEMIN…”

Le président rappelle qu’en novembre 2019, Michel Fourniret a déclaré à la juge Sabine Khéris – qui a repris les dossiers Domece, Parrish et Mouzin en 2015 et qui a obtenu ses aveux –  : “Ma mémoire fiche le camp”.

En février 2018, Fourniret a d’abord avoué à la juge avoir tué deux autres jeunes femmes dans l’Yonne : Marie-Angèle Domece, disparue en 1988, et Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée violée et étranglée deux ans plus tard. Des meurtres qu’il niait jusqu’alors et pour lesquels il avait été mis en examen en 2008.

“Si ces personnes n’avaient pas croisé mon chemin, elles seraient toujours vivantes”, avait ajouté le tueur des Ardennes, qui a fini par aussi avouer le meurtre d’Estelle Mouzin.

JONCTION DES DOSSIERS PARRISH, DOMECE ET MOUZIN

Avant son procès de 2008, Michel Fourniret avait demandé la jonction des dossiers Joanna Parrish, Marie-Angèle Domece et Estelle Mouzin. “Des fautes ont été commises par moi, il faut payer c’est tout”, avait-t-il dit. 

DEUX CORPS JAMAIS RETROUVÉS

Le corps de la jeune Britannique Joanna Parrish, 20 ans a été retrouvé le 17 mai 1990 au lendemain de sa disparition. Les corps d’Estelle Mouzin, 9 ans, disparue en 2003 et de Marie-Angèle Domece, 18 ans, disparue en 1988, n’ont jamais été retrouvés. 

“IL FALLAIT QU’IL PARTE A LA CHASSE”

Dans l’un de ses interrogatoires, rappelle le président de la Cour d’assises qui poursuit sa lecture des faits, Monique Olivier a déclaré au sujet de Michel Fourniret : “Il fallait qu’il parte à la chasse (…) Il lui arrivait d’évoquer un beau petit sujet ou une MSP, une ‘membrane sur pattes'”. 

Michel Fourniret, décédé en 2021, a été condamné le 28 mai 2008 à la perpétuité incompressible pour sept meurtres commis entre 1987 et 2001, précédés de viol ou tentative de viol, et trois agressions d’autres jeunes filles ayant réussi à lui échapper. 

Sa femme, Monique Olivier, a, de son côté, été condamnée à la perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 28 ans, pour sa complicité dans quatre meurtres et le viol en réunion d’une jeune fille. Les deux condamnés ont divorcé deux ans plus tard.

RAPPEL DES AVEUX

Le 9 janvier 2003, Estelle Mouzin, 9 ans, disparaît sur le chemin du retour de l’école. Il faut attendre 2019 pour que Monique Olivier contredise l’alibi fourni par Michel Fourniret dans cette affaire. Ce dernier a affirmé se trouver ce jour-là à son domicile, indiquant avoir appelé son fils. Un appel a bien été passé ce jour-là depuis le domicile, mais par Monique Olivier à qui il avait demandé de le faire. 

“L’ogre des Ardennes” avouera sa responsabilité quelques mois plus tard à la juge d’instruction Sabine Kheris, aujourd’hui coordinatrice du pôle “cold cases” de Nanterre.

Selon les déclarations de Monique Olivier en août 2020, Michel Fourniret a séquestré, violé et tué Estelle Mouzin à Ville-sur-Lumes (Ardennes), dans la maison qu’il avait héritée de sa sœur. L’ADN partiel de la fillette a été retrouvé sur un matelas saisi en 2003 dans cette maison.

En 2021, l’ex-épouse de Michel Fourniret a reconnu pour la première fois un rôle dans la séquestration d’Estelle, précisant avoir accompagné son ex-mari près du bois d’Issancourt-et-Rumel (Ardennes) pour enterrer le corps de la fillette. 

En 2018, le tueur en série a aussi avoué son implication dans deux autres affaires longtemps non élucidées : les meurtres de Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish.

Affaire Fourniret : retour sur les affaires au centre du procès de Monique OlivierSource : TF1 Info

LES FAITS REPROCHÉS A L’ACCUSÉ

Le président Didier Safar procède maintenant à la lecture des faits reprochés à l’accusée. Il invite les jurés à prendre des notes. “En aucun cas et d’aucune façon, les jurés doivent exprimer leur opinion pendant les débats”, rappelle le président. 

Dans le box, Monique Olivier, cheveux gris, courts, l’écoute attentivement en le regardant. 

APPEL DES EXPERTS

Le président procès maintenant à l’appel des experts : psychiatre, psychologue…

APPEL DES TÉMOINS

À présent, il est procédé à l’appel des témoins et est précisé à chaque fois la date à laquelle ils seront entendus. Certains témoins ont fourni un certificat médical et ne seront pas entendus. Le président lira donc plusieurs dépositions pendant ce procès.

Parmi les témoins entendus, des enquêteurs belges et français, la juge Sabine Khéris, Francis Nachbar, ancien procureur général de Charleville-Mézières.

TIRAGE DES JURÉS

La cour a procédé au tirage des jurés. Parmi les jurés titulaires, trois hommes et trois femmes. L’avocat de Monique Olivier, Me Delgenes, a récusé, pendant le tirage, plusieurs jurés. 

Il y a également cinq jurés supplémentaires (au cas où un juré venait à être absent).

“JE VAIS FAIRE DE MON MIEUX”

Le président Didier Safar a demandé à l’accusée si elle comptait s’exprimer pendant ce procès. “Je vais faire de mon mieux”, a répondu Monique Olivier, debout dans le box. 

L’AUDIENCE EST OUVERTE

L’audience de la cour d’assises des Hauts-de-Seine s’est ouverte il y a une quarantaine de minutes. Le président a demandé  à l’accusée de se lever. Mains dans le dos, pull, blanc, elle a décliné son identité et sa date de naissance d’une toute petite voix. 

LE PROCÈS DÉBUTE

Monique Olivier est arrivée dans le box des accusés.

TOUJOURS PAS D’ACCUSÉE DANS LE BOX

L’audience a déjà plus de 30 minutes de retard. L’accusée n’est toujours pas dans le box.

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JUGÉE POUR COMPLICITÉ

Âgée de 75 ans, Monique Olivier comparait pour complicité dans l’enlèvement d’Estelle Mouzin, 9 ans en 2003, à Guermantes (Seine-et-Marne) et pour complicité dans l’enlèvement, le viol et le meurtre de Marie-Angèle Domèce en 1988 et de Joanna Parrish en 1990.

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DÉBUT D’AUDIENCE EN RETARD

L’audience devait débuter à 9h30. L’accusée Monique Olivier n’est pas encore dans le box. 

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ESTELLE MOUZIN

Le père de la jeune fille, disparue en janvier 2003, est présent dans la salle d’audience.

ENTRE 300 ET 400 JOURNALISTES

Entre 300 et 400 journalistes de 75 médias sont accrédités au procès de Monique Olivier. Plusieurs sont venus de l’étranger pour assister à l’audience ce jour. 

BIENVENUE

Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur TF1info pour suivre l’ouverture du procès de Monique Olivier, l’ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, jugée par la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour complicité dans les enlèvements et meurtres d’Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce.

Trois semaines d’audience, 137 tomes de procédures, dix parties civiles, sept avocats pour les parties civiles, trois pour la défense, 372 accréditations dont les presses belge et britannique… Le procès de Monique Olivier, 75 ans, s’ouvre ce mardi 28 novembre au matin devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine. 

L’ex-femme de Michel Fourniret, “L’Ogre des Ardennes”, comparait pour complicité d’enlèvement et de séquestration suivis de mort au préjudice d’une enfant, Estelle Mouzin, 9 ans, et complicité dans l’enlèvement et la séquestration, le viol ou la tentative de viol, puis le meurtre de deux jeunes femmes, Joanna Parrish, 20 ans, et Marie-Angèle Domèce, 18 ans. 

Le 8 juillet 1988, Marie-Angèle Domece, 18 ans, avait quitté le foyer d’Auxerre où elle résidait pour rejoindre la gare où elle devait prendre le train direction Migennes. Elle n’a jamais pris le train et n’est jamais réapparue depuis. 

Le 17 mai 1990 à 9h30, le corps sans vie de Joanna Parrish, 20 ans, a été retrouvé immergé dans la rivière L’Yonne. La jeune femme dévêtue portait des traces de strangulations et de liens au niveau des poignets et des chevilles et des hématomes sur la face. L’autopsie a permis d’établir que la jeune femme avait été également violée après son enlèvement, le 16 mai. 

Le 9 janvier 2003, Estelle Mouzin, 9 ans, disparaissait sur le trajet entre son école et son domicile de Guermantes. Elle n’a jamais été retrouvée. Dix-sept ans plus tard, en mars 2020, après des années d’enquête, Michel Fourniret avouait à la juge Sabine Kheris sa responsabilité dans l’affaire. Il estimait “pertinent” que le corps puisse être dans l’une de ses anciennes propriétés des Ardennes. Deux ans plus tôt, la même juge avait également obtenu les aveux de Michel Fourniret dans les affaires Parrish et Domèce. 

Son ex-femme, Monique Olivier, est soupçonnée de l’avoir aidé dans ces trois terribles affaires. Le procès doit durer jusqu’au 15 décembre.


Aurélie SARROT | Reportage TF1 : Maurine Bajac, Alix Ponsar et Paul Bouffard

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