DIRECT. Guerre en Ukraine : Zelensky à Bakhmut, point très disputé du front de l’Est

Le service de presse de la présidence ukrainienne confirme la présence de Volodymyr Zelensky à Bakhmut. « Il a rencontré des militaires, s’est entretenu avec eux et donné des décorations à nos soldats », précise la présidence sans en dire plus. Cependant, la visite fut brève : « Le président a déjà quitté Bakhmut », a fait savoir l’un de ses porte-parole.

Le commissaire aux Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, a rencontré le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian. Il résume sur Twitter cette « réunion nécessaire » en écrivant avoir « souligné la nécessité d’arrêter immédiatement le soutien militaire à la Russie et la répression interne en Iran ».

L’Ukraine a conclu un accord avec la société américaine Space Exploration Technologies d’Elon Musk pour lui fournir plus de 10 000 terminaux de communication par satellite Starlink dans les mois à venir. « SpaceX et Elon Musk répondent rapidement aux problèmes et nous aident… Musk nous a assuré qu’il continuerait à soutenir l’Ukraine. Lorsque nous avons eu des pannes de courant, je lui ai envoyé un texto et il a répondu instantanément et a déjà pris certaines mesures. Il comprend la situation », affirme dans une interview à Bloomberg le vice-Premier ministre chargé de la transformation numérique, Mykhailo Fedorov.

Selon lui, l’Ukraine a reçu environ 22 000 antennes Starlink depuis le début de la guerre. Si la facture a été réglée par des partenaires de l’Ukraine, notamment l’UE, Kiev devra trouver un financement supplémentaire au printemps. « Il n’y a pas d’alternative à la communication par satellite », a assuré le ministre.

Selon les forces ukrainiennes, le bilan des soldats russes éliminés depuis le 24 février, il y a 300 jours, est de 99230 hommes, soit 430 de plus en 24 heures. Au cours de ces mois de combats, elles affirment avoir également détruit 281 avions, 266 hélicoptères, 2995 chars d’assaut, et 16 navires.

Nikolai Tokarev, le directeur de la société russe, a affirmé à la télévision Russia 24 avoir reçu des demandes de la Pologne et de l’Allemagne pour pomper du pétrole par l’oléoduc Druzhba l’an prochain. « Ils ont annoncé qu’ils ne prendraient pas de pétrole de Russie à partir du 1er janvier. Et maintenant, nous avons reçu des demandes de consommateurs polonais : Donnez-nous trois millions de tonnes l’année prochaine. Et pour décembre, 360 000 tonnes. Et pour le premier trimestre, l’Allemagne a déjà soumis sa candidature », a-t-il déclaré.

Vendredi dernier, Vladimir Poutine a visité le quartier général interarmées des forces russes menant ce que le Kremlin continue d’appeler une « opération spéciale » en Ukraine. Selon le renseignement britannique, « lors de cette réunion chorégraphiée, Poutine avait probablement l’intention de démontrer la responsabilité collective » des échecs rencontrés par l’armée russe ainsi que de « dissiper les rumeurs sur les médias sociaux concernant le licenciement du général Gerasimov, le chef d’état-major général.

Un photographe de l’AFP a pu faire hier des photos dans Marioupol, la ville du sud de l’Ukraine que la Russie avait pilonnée pour maîtriser cette ville portuaire capitale pour la mer d’Azov.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, juge qu’analyser la visite de Vladimir Poutine en Biélorussie comme un moyen de convaincre le président biélorusse de participer activement à la guerre est une allégation « stupide et sans fondement ».

Le risque de tensions pour le réseau électrique français en janvier apparaît désormais comme « moyen », selon la dernière analyse du gestionnaire du réseau de haute et très haute tension RTE, qui l’avait auparavant placé comme un mois à risque « élevé ». Cette amélioration n’est valable que « sous réserve du maintien des efforts d’économies d’énergie ».

Interrogé sur les déclarations de Vladimir Poutine, affirmant que la Russie n’envisageait pas une « absorption » de la Biélorussie, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a jugé qu’il s’agissait du « comble de l’ironie », venant « d’un dirigeant qui cherche en ce moment même à absorber violemment son autre voisin pacifique ».

Oleksandr Starukh, le chef de l’administration militaire de la région de Zaporijjia, a reconnu que la situation sur le front de l’énergie était très difficile. « Nos ingénieurs en électricité ont réussi à rétablir les systèmes vitaux de base. Les gens ont des radiateurs chauds, l’approvisionnement en eau, le système d’égouts fonctionne », a-t-il dit. Mais restaurer le système 24 heures sur 24 « prendra du temps », notamment parce que les six réacteurs de la centrale nucléaire ne fonctionnent pas. « Elles sont en mode d’arrêt partiellement froid et partiellement chaud », a-t-il dit.

Cent villageois de Tsirkuny, un village tout au nord de l’Ukraine, ont de nouveau de l’électricité. Ils en étaient privés depuis le jour où les forces russes ont envahi l’Ukraine, le 24 février. « En raison des hostilités, les dommages causés aux réseaux électriques et aux équipements ici sont énormes, a justifié la compagnie d’électricité régionale. Les transformateurs, les poteaux, les fils sont endommagés. Le travail est également compliqué par l’importance des travaux de déminage du territoire ».

La Chine et la Russie commenceront demain un exercice naval conjoint à balles réelles en mer de Chine orientale, qui doit durer une semaine, indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué. « La partie active de l’exercice comprendra des tirs conjoints de missiles et d’artillerie contre des cibles aériennes, des tirs d’artillerie contre des cibles maritimes, et la pratique d’actions anti-sous-marines conjointes avec utilisation pratique des armes », indique le communiqué.

Le chef de l’agence nationale de renseignement de Moldavie, Alexandru Musteata, a déclaré hier soir que la Russie pourrait lancer une nouvelle offensive l’année prochaine dans le but de « créer un corridor terrestre » à travers le sud de l’Ukraine vers la région séparatiste de Transnistrie soutenue par Moscou. « La question n’est pas de savoir si la Fédération de Russie lancera une nouvelle offensive en direction du territoire moldave, mais quand cela se produira : soit au début de l’année, en janvier, février, soit plus tard, en mars, avril », a-t-il dit à TVR Moldova, ajoutant qu’il y avait « un risque réel et très élevé », bien que la situation en Transnistrie soit calme actuellement.

La Transnistrie a fait sécession après une guerre civile en 1992, mais n’est pas reconnue par la plupart des pays. Elle s’étend sur environ 400 kilomètres entre la rive orientale du fleuve Dniester en Moldavie et la frontière moldave avec l’Ukraine.

L’offensive russe, entamée à l’aube du 24 février, en est à son 300e jour. Selon des documents obtenus par le New York Times, le Kremlin pensait marcher sur Kiev en 13 heures. 

« La situation dans les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, dans les régions de Kherson et de Zaporijjia est extrêmement difficile », a déclaré hier soir, tard, le président russe, à l’occasion de la Journée des services de sécurité, largement célébrée en Russie. Impossible de savoir cependant si Vladimir Poutine parlait de la difficulté pour les troupes russes ou des conditions de vie des habitants restant dans les quatre régions annexées par la Russie. 

Les troupes ukrainiennes transfèreraient des forces supplémentaires vers Soledar (Donetsk), selon Andrei Marochko, un officier de la milice populaire de la République populaire de Louhansk. Selon lui, la prise de Yakovlevka, au nord-est de Soledar, le week-end dernier, par les forces pro-russes et le risque d’encerclement, inquiétaient le commandement ukrainien.

Les États-Unis ont accusé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, d’avoir « apparemment cédé aux menaces russes » et de ne pas avoir envoyé en Ukraine des fonctionnaires chargés d’inspecter les drones utilisés par la Russie qui, selon Washington et d’autres, ont été fournis par l’Iran.

C’est aujourd’hui la date officielle. En partenariat avec l’Unicef, la compagnie ferroviaire ukrainienne Ukrzaliznytsia et le gouvernement proposent aux enfants qui vivent encore près de la ligne de front et dans les zones désoccupées un moment léger. Des trains « festifs » spéciaux sont affrétés dans trois directions. Le premier partira aujourd’hui pour la région de Donetsk, demain un autre ira à Kharkiv, chargés de cadeaux et de quoi distraire les habitants.

« Bakhmut reste le point le plus chaud de toute la ligne de front – plus de 1 300 kilomètres d’hostilités actives », a résumé hier soir, dans son allocution quotidienne, le président Zelensky. L’armée russe, et surtout la milice Wagner, concentrent leurs efforts depuis juillet sur la ville de Bakhmut, transformée en champs de ruine. 

Le président russe a ordonné de nouvelles mesures pour réprimer la dissidence et renforcer les frontières de son pays, en tenant compte des « nouvelles régions », annexées en Ukraine par la Russie. Les services de sécurité ont reçu instruction de garder le contrôle des rassemblements de masse et des infrastructures stratégiques, selon l’agence de presse russe RIA.

Il y aura une « lutte acharnée » contre les traîtres et les espions qui travaillent contre la Russie, a mis en garde Poutine.

Dimanche, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou annonçait avoir inspecté un groupe de soldats russes sur la ligne de front, effectuant aussi, selon le ministère, « un vol au-dessus des zones de déploiement des troupes » et des « positions avancées » des unités russes. Or, selon le projet GeoConfirmed, le ministre de la Défense se trouvait en fait à 85 km de la ligne de front, et les paysages qu’il a survolés se trouvent en Crimée, annexée par la Russie depuis 2014.

L’Ukraine va suivre les préconisations du FMI aux termes d’un programme de surveillance économique avec l’institution. Les autorités ukrainiennes se sont engagées à des réformes concernant notamment la collecte des impôts, le marché de la dette intérieure, la transparence, l’indépendance de la banque centrale. Elles ont quatre mois pour prouver leur avancement, indique le Fonds.

Ces efforts pour « donner confiance » pourraient ouvrir la voie à des aides alors que les besoins du budget et de fonctionnement de l’Ukraine sont estimés entre 40 et 57 milliards de dollars pour 2023.

Depuis le début de la guerre, le FMI a fourni une aide d’urgence de 2,7 milliards de dollars à Kiev.

Selon une enquête du New York Times, un haut responsable russe a déclaré le mois dernier au directeur de la CIA, William Burns, que la Russie n’abandonnerait pas, quel que soit le nombre de ses soldats tués ou blessés en Ukraine. Selon un pays membre de l’OTAN, le président Poutine pourrait accepter la mort ou la mutilation de pas moins de 300 000 soldats russes, ce qui représente trois fois ses pertes estimées jusqu’à présent. 

Le président ukrainien s’est adressé hier aux dirigeants des dix États d’Europe du Nord réunis au sein de la Force expéditionnaire conjointe (États baltes, Finlande, Suède, Norvège, Pays-Bas, Islande et le Royaume-Uni, initiateur de cette Force).  « Mon appel aujourd’hui était très précis », a expliqué Zelensky hier soir dans son allocution quotidienne: « armes, munitions, nouvelles capacités de défense… Tout ce qui nous permettra d’accélérer la fin de cette guerre », a-t-il plaidé. « Nous attendons de nouvelles décisions », a-t-il conclu.

Le président russe, depuis Minsk, a aussi affirmé avoir discuté avec son allié d’un « espace de défense unifié », sans décrire ce que cela impliquait. Poutine tente de peser sur Loukachenko, voisin immédiat de l’Ukraine, pour fournir plus de soutien à la guerre russe.

Selon le maire de la capitale Vitaliy Klitschko, des restrictions plus importantes sont appliquées à Kiev, après les bombardements russes de la veille. « Dix chaufferies de la capitale sont actuellement sans alimentation électrique stable », a expliqué le maire, en donnant les points « d’invincibilité » où les habitants pouvaient aller se réchauffer. Hier à l’aube, Kiev a été attaquée par 23 drones kamikazes, 18 d’entre eux ont été abattus.

Le président russe a assuré lundi que la Russie « n’a pas intérêt » à absorber la Biélorussie, son plus proche allié, très dépendant de Moscou pour les livraisons de gaz et de pétrole. « La Russie n’a pas intérêt à absorber qui que ce soit. Cela n’a pas de sens tout simplement », a déclaré Poutine, lors d’une conférence de presse avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko à l’issue de leurs pourparlers à Minsk. « La Russie et la Biélorussie sont ouverts au dialogue avec les autres Etats, y compris européens », a assuré Loukachenko au début de cette rencontre, selon des images retransmises à la télévision russe.

Bienvenue dans ce nouveau direct consacré à la guerre en Ukraine et à ses conséquences.