Des start-up françaises veulent faire des Jeux leur podium

Les JO, une poule aux œufs d’or ? À un an du coup d’envoi, des start-up tentent de se frayer une place au milieu des prestataires de Paris 2024. Parmi eux, Wintics. Lancée en 2017, cette entreprise francilienne développe un logiciel d’analyse vidéo pour équiper les caméras de vidéosurveillance afin d’analyser les images en temps réel et d’en extraire des données sur les flux de personnes et de véhicules.

Alors que la loi olympique adoptée début mai permet l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique jusqu’en 2025, le ministère de l’Intérieur doit publier au cours de l’été un appel d’offres en vue des Jeux. Wintics guette sa publication avec impatience. « Les JO sont une opportunité. Notre logiciel a fait ses preuves à grande échelle dans une cinquantaine de collectivités territoriales. Le déployer dans un événement d’une telle ampleur, avec un afflux énorme de personnes concentrées sur quelques sites et dans les transports, serait une vitrine magnifique », estime le cofondateur Matthias Houllier.

À la clé : s’insérer dans un écosystème de prestataires pour développer son activité au-delà des Jeux. « Si nous sommes retenus, nous serons amenés à interagir avec tous les autres acteurs sur le terrain. Cela permet de créer directement des liens », glisse-t-il.

Se lancer à l’international

L’occasion, aussi, de profiter du rayonnement international de cet événement. « Nous cherchons à nous exporter, notamment en Europe et dans les pays du Golfe. Avoir comme référence un événement comme les Jeux serait un plus énorme pour asseoir notre crédibilité », affirme Matthis Houllier. Même ambition pour StadiumGO, plateforme de covoiturage dédiée aux événements sportifs. Déjà partenaire de la Ligue de football professionnel, la jeune pousse est actuellement en discussion avec les JO.

« Rien n’est acté, mais cela fait six mois que nous échangeons, raconte le fondateur Romain Lauvergnat. L’idée n’est pas de remplacer les transports en commun dans les grandes villes, mais d’apporter une solution complémentaire. » Et de poursuivre : « Nous nous sommes lancés en 2019, et très vite, il y a eu la pandémie. Pour une jeune entreprise comme nous, travailler avec les Jeux nous permettrait de gagner en notoriété pour grandir rapidement et attaquer le marché international. » Il n’y a pas que pour les athlètes que ça va être sport.

Pour les partenaires, le temps est venu d’entrer dans la lumière

Nouer des contrats, attirer les talents… Les arguments pour être partenaire des Jeux sont nombreux. Près de 60 partenaires apposent déjà leurs noms aux côtés de la marque « Paris 2024 ».

Parmi eux, certains noms traditionnellement éloignés du monde du sport, comme le cabinet de conseil et d’audit PwC. « Les JO vont être un accélérateur, résume Eric Dumont, associé sport et méga events chez PwC France et Maghreb. Nous ne sommes pas connus du grand public et ce n’est pas forcément notre objectif. C’est une opportunité exceptionnelle de renforcer nos liens avec des prospects, via le club des partenaires par exemple. » Et de poursuivre : « Dans le cadre de nos projets, nous sommes en contact avec des institutionnels, des décideurs, des ministres… Cela nous a déjà ouvert la porte de certains comités exécutifs du CAC40. »

Au-delà des relations commerciales, la société y voit un élément d’attractivité. « Nous passons pour une entreprise un peu plus fun auprès des étudiants. En interne, cela permet une rétention des talents : il y a une certaine émulation » – PwC ayant reçu la visite d’athlètes dans ses bureaux et proposant un accès privilégié à des billets pour leurs salariés, glisse Eric Dumont.

Pour Decathlon, qui est partenaire des Jeux pour la première fois, l’enjeu est tout autre : communiquer sur leur capacité d’innovation dans la conception de produits. « Nous n’avons plus à faire connaître notre marque mais beaucoup de clients pensent que nous sommes seulement vendeurs de matériel de sport… alors que nous concevons nos équipements. C’est un sujet sur lequel nous avons été trop discrets jusqu’ici », souligne Virginie Sainte-Rose, directrice du partenariat chez Decathlon pour Paris 2024.

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