De la prison avec sursis requise pour les agresseurs de Jean-Luc Moudenc

Aucun ne vient de Toulouse et pourtant ces quatre très jeunes adultes se sont retrouvés face à la justice, ce jeudi, pour avoir agressé le maire de la ville le soir de la Fête de la musique. Quatre visages encore juvéniles devant le juge pour « violence » et « outrage » en marge de la manifestation de soutien au mouvement « Soulèvements de la Terre », dissout le jour même par le ministre de l’Intérieur, et non « par une décision du maire », comme le précise le président Didier Suc. Jets de projectiles et insultes avaient stoppé net la déambulation de l’édile et de son équipe dans le quartier de Saint-Aubin.

Ces quatre suspects, plus d’un moins après les faits, semblent moins bruyants que dans la foule du 21 juin. Maëlys C., une lycéenne de 18 ans, de Montauban, Jules R. et Kilian L., tous deux âgés de 24 ans et assistants d’éducation à Poitiers et enfin, le principal suspect Teddy D., un jeune lycéen de 18 ans, fils d’agricultrice vivant dans le Tarn-et-Garonne avaient enfin une tribune pour parler d’écologie. Il n’en n’a jamais été question ce jeudi finalement.

Si tous les quatre expliquent leur présence à Toulouse pour la Fête de la musique, seul Teddy D. le plus impliqué, reconnaît les faits et sa présence dans la manifestation. « J’ai dégoupillé. J’ai suivi le cortège. L’adrénaline est montée et j’ai commis cet acte », assume-t-il en cette fin de journée au tribunal de Toulouse alors qu’on lui reproche d’avoir jeté des détritus et versé la fin d’une bière sur Jean-Luc Moudenc et ses adjoints. Ce jeune homme décrit comme « brillant et ambitieux » tout comme ses trois autres camarades, semble avoir pris la mesure de ses actes. Pour les trois autres, on nie toute implication dans les faits reprochés.

« Moudenc dans la Garonne »

Accusation et défense se basent alors sur les images et les vidéos prises ce soir-là. On peut entendre « Moudenc à la Garonne » crié par Maëlys C. mais aussi une tension qui monte « sans parler de guerre civile », estiment les avocats de la défense qui défendent du travail d’intérêt général plus que du sursis. Tous les quatre ayant un casier vierge.

L’avocat des victimes, Me De Caunes, réclame, lui, plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts pour Jean-Luc Moudenc, Nina Ochoa et trois autres conseillers municipaux et l’agent administratif.

La procureure, de son côté, requiert des peines de prison avec sursis. Six mois à l’encontre de Teddy D., trois et six mois contre Maëlys C. et Jules R qui avait refusé de se soumettre à la signalisation. A cela s’ajoute, une interdiction de manifester pendant deux ans et des stages de citoyenneté.

La relaxe pour l’un des suspects

Pour Killian L., la procureure plaide la relaxe. L’enquête a permis de démontrer sa présence à Toulouse sans pour autant apparaître dans la manifestation contre la dissolution du Soulèvement de la Terre.

Une cinquième personne est impliquée dans cette affaire, un mineur du Tarn-et-Garonne, petit ami de Maëlys C., qui sera jugé par le tribunal pour enfants. Le délibéré sera rendu le 28 septembre.

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