Si certains se passionnent pour la collection de timbres ou l’aquarelle, Elon Musk, lui, voue une véritable dévotion pour la lettre X. Cet amour se manifeste de moult manières : le milliardaire a renommé le réseau social Twitter « X », dirige toujours SpaceX et a baptisé son fils « X Æ A-XII ». Surnommé « X » pour les intimes. Mais cette passion pour la 24e lettre de l’alphabet n’est pas partagée par la ville de San Francisco, aux Etats-Unis. Un bras de fer s’est engagé entre Elon Musk et les autorités locales autour d’un énorme X métallique. Mais qu’est-ce qu’il se passe ? 20 Minutes fait le point pour vous sur cette guerre picrocholine.
Quel est ce X et pourquoi provoque-t-il la discorde ?
L’objet du dernier conflit en date est un immense X métallique, le nouveau nom de la plateforme Twitter, installé sur le siège du réseau social à San Francisco. Cette structure, aménagée vendredi dernier, n’aurait pas obtenu les permis de construire nécessaires, provoquant l’ire de la ville californienne. La municipalité a donc porté plainte tandis que le réseau social assurait qu’il ne s’agissait que d’une « enseigne lumineuse temporaire pour un événement ».
La nuit, la structure s’animait d’un jeu de lumières vives. Interrogés par des chaînes de télévision locale, des habitants du quartier se sont plaints d’un niveau de luminosité comme en plein jour, au point d’avoir été éblouis voire de souffrir de nausées.
Le X perdurera-t-il ?
La structure éblouissante a été retirée lundi. Le service d’urbanisme de San Francisco a confirmé le retrait et précisé dans un courriel que le propriétaire de l’édifice devrait payer des frais pour les permis de construire qu’il aurait dû obtenir et pour les frais d’enquête.
Un inspecteur du service d’urbanisme de la ville venu enquêter sur la structure métallique s’était vu refuser l’accès au bâtiment vendredi et samedi, d’après un rapport officiel. « J’ai expliqué à tous les représentants [du groupe] que la structure [en forme de X] devait être retirée ou soumise à approbation », mentionnait l’inspecteur dans son rapport.
Le milliardaire a rencontré plusieurs obstacles avec la ville de San Francisco, qui est déjà intervenue la semaine dernière lorsque des ouvriers retiraient les lettres de l’enseigne originale sur l’arête du bâtiment. Une partie est encore en place.
Ce conflit est-il le premier entre Elon Musk et les autorités californiennes ?
Ces tensions ne datent pas d’hier. Fin 2021, Elon Musk a déménagé le siège de son fleuron, Tesla, au Texas, un État à la fiscalité souple et au coût de la vie moins élevé. Il s’était écharpé avec les autorités californiennes au sujet de la fermeture obligatoire de l’usine au début de la pandémie. Plusieurs anciens employés de Twitter ont lancé des poursuites en justice contre l’entrepreneur. Selon l’une de ces plaintes, déposée en mai, Elon Musk a clamé qu’il faudrait « lui passer sur le corps » pour qu’il paye le loyer du siège de la société.
L’hiver dernier, ses avocats avaient tenté de faire déplacer un procès pour fraude de San Francisco au Texas, assurant qu’un jury impartial ne pouvait être constitué dans la ville démocrate. « Beaucoup de personnes nous ont fait des propositions alléchantes pour déménager le siège de X hors de San Francisco, d’autant que la ville est engagée dans une spirale tragique où les départs d’entreprises se succèdent », a menacé Elon Musk sur le réseau social samedi. Mais « nous ne partirons pas », a-t-il toutefois prévenu.