Bruno Le Maire veut économiser plus d’un milliard d’euros «dès 2024» sur le dos des opérateurs publics – Libération

Après un rapport de l’Inspection générale des finances, le ministre de l’Economie a déclaré ce mardi 25 juillet vouloir ponctionner les caisses des structures exerçant des missions de service public pour l’Etat, comme Pôle Emploi ou encore le CNRS.

De quoi aggraver encore un peu plus le délitement des services publics. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, veut économiser plus d’un milliard d’euros «dès 2024», a-t-il annoncé ce mardi 25 juillet en piochant dans les «excédents potentiels» de trésorerie recensés chez les opérateurs de l’Etat. Au lendemain de la publication d’un rapport de l’Inspection générale des finances passant en revue les caisses d’une vingtaine de ces structures exerçant des missions de service public, le gouvernement a constaté une «trésorerie très abondante», a affirmé le ministre sur France Info. Il vise notamment, Pôle Emploi, le CNRS ou l’Ademe, l’agence de la transition écologique.

«Dès le budget 2024, nous récupérerons la moitié de ces 2,5 milliards d’euros de trésorerie excédentaire chez les opérateurs», a lancé Bruno Le Maire. «Le principe du budget 2024, c’est d’accélérer le désendettement du pays», a martelé le ministre alors que la France a échappé de peu à une dégradation de sa notation financière par l’agence S & P début juin. Au premier trimestre 2023, la dette publique de la France a franchi le seuil symbolique des 3 000 milliards d’euros.

«Les opérateurs ont beaucoup de chance», puisqu’ils ont bénéficié à la fois de «taxes affectées» (des impôts aux recettes affectés à d’autres services que les collectivités locales) qui garantissent la sécurité de leurs recettes, et «du soutien du plan de relance», a soutenu Bruno Le Maire. «Rien ne justifie qu’ils aient des trésoreries aussi abondantes», d’où la ponction de plus d’un milliard d’euros prévue dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, qui sera présenté fin septembre.

D’après un premier bilan de la revue des dépenses publiques lancée par Bercy, diffusé lundi à la presse, «les opérateurs totalisent 56,6 milliards d’euros de trésorerie fin 2022, contre 33,8 milliards d’euros fin 2019». Selon un récent rapport des députés Robin Reda (Renaissance) et Véronique Louwagie (Les Républicains), la France compte en 2023 pas moins de 438 opérateurs de l’Etat qui emploient plus de 400 000 personnes.

Dans leurs travaux publiés en juin, les deux parlementaires préconisaient déjà de réduire d’un tiers la subvention allouée aux plus petits opérateurs (moins de 250 salariés). Mardi matin, le ministre de l’Economie et des Finances a par ailleurs indiqué que le gouvernement ne créerait pas de nouvelle aide financière à destination des ménages les plus modestes, au lendemain de la promesse du président Emmanuel Macron de «continuer à les accompagner de manière adaptée». «Il ne s’agit pas de mettre en place d’autres aides […], il y a des chèques énergie pour les ménages les plus modestes», a rappelé Bruno Le Maire.

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