Au Sénégal, l’opposant Ousmane Sonko a été arrêté, selon des membres de son parti

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, investi candidat à l’élection présidentielle de 2024, a été arrêté vendredi 28 juillet, ont affirmé deux membres de son parti à l’Agence France-Presse, sans qu’aucune raison précise n’ait été donnée pour cette interpellation. « Ousmane Sonko a été arrêté, il y avait des gendarmes devant chez lui », a déclaré Ousseynou Ly, porte-parole du parti Pastef de M. Sonko. Djibril Gueye Ndiaye, chef du protocole de l’opposant, a lui ajouté que la gendarmerie était « venue le prendre ».

M. Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », un verdict qui le rend inéligible en l’état, selon ses avocats et des juristes. Sa condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.

L’opposant a par ailleurs été condamné à six mois de prison avec sursis le 8 mai lors d’un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle. Mais il n’a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.

Lundi 24 juillet, un dispositif sécuritaire érigé autour du domicile de M. Sonko à Dakar avait été levé, le porte-parole du gouvernement sénégalais expliquant que ce dernier n’émettait plus d’« appels à l’insurrection ». Abdou Karim Fofana estimait cependant que la décision d’arrêter ou non l’opposant revenait au procureur de la République. Le ministre de la justice avait affirmé juste après sa condamnation que M. Sonko pouvait être arrêté « à tout moment ».

Le Monde avec AFP

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