Une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet national antiterroriste après la publication, mardi, d’un communiqué du Front de libération nationale corse (FLNC) revendiquant seize attentats, a indiqué jeudi 3 août une source judiciaire.
L’enquête a été ouverte pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme », a précisé cette source. Dans ce communiqué de quatre pages transmis à « Corse-Matin » et consulté par l’Agence France-Presse, le groupe clandestin revendique treize attentats contre des résidences, un contre un véhicule d’un « officier CRS » et deux contre des agences bancaires, la Société générale de Corte en mai 2023 et le Crédit agricole de Folelli en décembre 2021.
Le FLNC évoque dans ce texte « une colonisation de peuplement disproportionnée » et un « processus de destruction du peuple corse » qui n’est « pas encore irréversible » et appelle « au plus vite » les Corses à « aider à la lutte » par « des actes de résistance ». Le groupe menace les artisans, les sociétés du BTP, « les spéculateurs et tous ceux qui s’enrichissent sur le dos de notre extinction », s’adressant particulièrement aux « Corses complices » qui « devront rendre des comptes » pour « avoir vendu leur terre, et donc leur âme, aux plus offrants ». Le FLNC dénigre aussi les négociations en cours entre Paris et les élus corses, estimant qu’elles ne donneront lieu, « au mieux », qu’à « une décentralisation plus poussée ».
Recrudescence d’incendies criminels
Le dernier communiqué de revendication du FLNC remontait au 21 mars, date anniversaire de la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, décédé suite à une agression en prison. Au total, 17 attentats avaient été revendiqués.
La Corse connaît actuellement une recrudescence d’incendies criminels visant principalement des résidences secondaires, le plus souvent assortis de tags nationalistes. Selon la source judiciaire, 50 enquêtes « en lien avec des incendies criminels ou faits de destruction de diverses natures » en Corse ont été ouvertes par le Parquet antiterroriste depuis le début de l’année. Il y en avait eu 22 en 2022, trois en 2021 et quatre en 2020.
« Actuellement, quatorze informations judiciaires sont en cours dans le contentieux terroriste corse » du pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris, a précisé cette même source. L’une de ces instructions porte sur le mouvement Ghjuventu Clandestina Corsa (jeunesse clandestine corse), avec au moins cinq personnes mises en examen. Le mouvement avait annoncé sa création début février et revendiqué des destructions de maisons.