Chloé battles a decade-long fear of pigeons, stemming from a traumatic childhood encounter. Through cognitive-behavioral therapy and hypnotherapy, she learns to approach her phobia. After two weeks, she experiences progress, feeling more at ease around pigeons. The article discusses various phobias affecting 15-20% of the French population and highlights modern treatments, including virtual reality therapy, which safely exposes individuals to their fears in controlled environments, demonstrating that overcoming phobias is achievable.
Chloé et sa lutte contre la phobie des pigeons
La scène paraît anodine. Le journal de 20 heures de TF1 montre une jeune femme se promenant paisiblement dans un parc. Mais cette tranquillité n’est qu’apparente, car Chloé essaie de surmonter une phobie qui lui gâche la vie depuis dix ans : la peur panique des pigeons. À 100 mètres d’elle, ces oiseaux pourraient faire monter son stress. Deux semaines avant, notre équipe l’avait rencontrée lors d’une séance d’hypnose médicale.
Les origines de la phobie et le traitement
Comme c’est souvent le cas, cette peur a pris racine dans son enfance. “J’avais 14 ans lorsque j’ai été entourée par un groupe de pigeons. L’un d’eux a volé au-dessus de ma tête et s’est accroché à mes cheveux. Depuis, je ne veux plus qu’ils s’approchent de moi,” raconte-t-elle au praticien. Cette phobie perturbe parfois son quotidien, rendant même l’accès aux parcs difficile. “Je sais qu’il y en a trop. Je peux pleurer si l’un d’eux s’approche,” ajoute-t-elle.
Une fois les faits établis, la séance peut débuter. “Quand vous êtes prête, vous pouvez fermer les yeux,” guide le Dr Jean-Marc Benhaiem, spécialiste en hypnose. Il utilise la méthode la plus reconnue aujourd’hui : la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Pour 120 euros, elle bénéficie de 45 minutes de séance, partiellement remboursées par la sécurité sociale. Le praticien lui fait imaginer une scène apaisante.
“Imaginez une statue avec un petit étang à côté. Vous vous approchez lentement. Un pigeon s’envole et se pose sur la tête de la statue. Vous êtes en sécurité. Vous êtes totalement indifférente. La pluie tombe sur la tête de la statue et la nettoie,” lui murmure-t-il. L’objectif est que Chloé ne relie plus les pigeons à une expérience négative. “Nous ne voulons pas susciter des émotions positives, mais simplement qu’elle reste indifférente face à eux,” explique-t-il.
Alors, cela a-t-il fonctionné ? Quinze jours plus tard, la réponse est oui. “Une certaine distance me convient. Pas trop près non plus. Avant, je pensais que je devais me faire petite devant eux. Aujourd’hui, je suis ici, et c’est comme ça,” assure-t-elle, déterminée à ne plus laisser sa phobie ruiner sa vie. Est-elle prête à les nourrir ? La jeune femme s’enthousiasme : “C’est exceptionnel. Je n’aurais jamais pensé le faire.”
À l’instar de Chloé, entre 15 et 20 % des Français souffrent de phobies. “Une phobie est une peur irrationnelle et angoissante déclenchée par un objet, une personne ou une situation,” précise le journaliste de TF1. Parmi les phobies les plus courantes figurent l’hémophobie (peur du sang), la claustrophobie (peur des espaces clos) ou la nyctophobie (peur du noir). Il existe aussi des spécificités géographiques, comme la peur des tornades aux États-Unis, ou la peur des serpents en Inde.
De nombreuses méthodes existent pour se débarrasser des phobies. Simulateurs de vol pour la peur de prendre l’avion, tunnels de chute libre pour le vertige, mais cela peut sembler un peu radical. Aujourd’hui, la technologie permet de traiter ces peurs à domicile, notamment grâce à des casques de réalité virtuelle. Par exemple, pour surmonter la peur des hauteurs, on se retrouve projeté au sommet d’une grue. “On a vraiment la sensation de tomber,” témoigne un utilisateur.
Une entreprise spécialisée envoie ce casque au client pour un loyer de 120 euros par mois, incluant deux séances supervisées par un psychologue ou un psychiatre. L’avantage principal est la sécurité. “L’environnement est contrôlé. La personne exposée peut arrêter à tout moment, retirer le casque et revenir à la réalité sans danger, sans risquer une crise de panique,” souligne Pierre Gadea, directeur général de C2care.
En tout, environ 80 environnements virtuels différents ont été créés. Les phobiques de la conduite peuvent prendre le volant sur des routes montagneuses. Les arachnophobes peuvent voir de charmantes araignées apparaître chez eux. On peut également se retrouver au milieu d’une foule, dans le métro, ou, pour ceux souffrant d’anxiété sociale, à une fête, devant chanter “Les Lacs du Connemara” devant tous les invités. Le message est clair : quelle que soit la méthode, votre phobie peut être surmontée.