Guerres, immigration, pouvoir d’achat… Ce qu’il faut retenir du grand débat des européennes de CNews et Europe 1

CONCLUSIONS

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  • Manon Aubry (LFI) fait du « grand partage des richesses » la question centrale des élections du 9 juin. La tête de liste insoumise entend protéger « ceux qui galèrent en fin de mois » contre les multinationales et « les lobbies », et défend « l’éthique contre le fric ».
  • Pour Jordan Bardella (RN) , les Français ont l’occasion de voter aux européennes « pour que le peuple français reste le peuple français ». Ses priorités : le pouvoir d’achat et « la protection jusqu’au bout et indéfectible de notre identité »« Le 9 juin, c’est un vote contre l’Europe de Macron » et « l’écologie punitive », martèle le président du RN.
  • La tête de liste LR François-Xavier Bellamy invoque en conclusion l’importance du clivage droite/gauche. « La droite est en train de relever la tête partout en Europe », assure-t-il, appelant à voter contre « les macronistes (qui) ont fait la politique de la gauche» et le RN « la politique de la chaise vide ».
  • Valérie Hayer (Renaissance) affirme apporter des réponses aux grands défis de l’époque : le dérèglement climatique, les menaces des puissances extérieures comme la Russie, la révolution de l’IA ou encore le risque de décrochage économique de l’Europe face aux États-Unis et à la Chine. 
  • En conclusion, le candidat du PCF Léon Deffontaines déclare vouloir remettre en cause les « règles austéritaires » de l’UE et défendre les services publics mis à mal par Bruxelles.
  • Enfin, Marion Maréchal (Reconquête) considère que le 9 juin est « l’occasion historique pour nous, la vraie droite, de pouvoir prendre le pouvoir » au Parlement européen et de « sortir » la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Les élus Reconquête « ne reculeront pas devant la gauche morale, le politiquement correct » et mèneront le combat contre la « propagande woke » et l’islamisme, souligne-t-elle.

LUTTE CONTRE L’ISLAMISME

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Dans le cadre des échanges sur l’immigration, la tête de liste de Reconquête Marion Maréchal se fixe comme objectif la lutte contre « le grand remplacement », « le basculement culturel  » et la « conquête islamique de l’Europe ».

François-Xavier Bellamy (LR), accusé par Marion Maréchal de manquer de cohérence politique sur l’immigration et l’identité, évoque : « Lors de la dernière élection européenne (en 2019, NDLR), j’ai été attaqué parce que je défendais l’Europe comme civilisation ». La tête de liste des Républicains est revenu, en particulier, sur les propos qu’avait eus Guillaume Peltier (alors LR, désormais Reconquête) contre la campagne de son parti.

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La tête de liste LFI Manon Aubry accuse quant à elle ses adversaires de droite d’exploiter la question des droits des femmes afin de tenir un discours anti-immigration. Or, selon la candidate insoumise, les droits des femmes – et notamment l’accès à l’avortement – seraient précisément menacés par certaines forces politiques de droite.


5e THÈME : QUELLE POLITIQUE MIGRATOIRE EUROPÉENNE ?

Face à l’immigration clandestine, la tête de liste des Républicains François Xavier-Bellamy appelle à davantage de coopération entre pays membres de l’UE. Il s’agit, selon lui, de la solution pour « sortir de l’impuissance » sur ce sujet.

Pour le candidat communiste Léon Deffontaines, il faut encourager l’intégration des immigrés, mais aussi traiter le problème à la source – soit au niveau des pays d’émigration – notamment en cessant de livrer des armes qui nourriraient des conflits. 

Alors que le débat s’emballe sur le thème de l’immigration, Marion Aubry (LFI) accuse (sans exemple concret pour appuyer cette allégation) Marion Maréchal de « faire la promotion de la race aryenne ». « Je ne vous laisse pas parler pour dire n’importe quoi », s’indigne la candidate de Reconquête, martelant à l’adresse de l’Insoumise ne pas avoir à recevoir de « leçon de dignité » d’elle.

« Si la France devient le pays de tout le monde, la France ne sera plus le pays de personne », fait remarquer Jordan Bardella (RN), regrettant que de nombreux Français « ne reconnaissent plus leur culture, leur mode de vie » à cause de l’immigration massive de ces dernières décennies et du renoncement à l’assimilation.

Sur ce même thème, la tête de liste Renaissance Valérie Hayer accuse Jordan Bardella de n’avoir jamais voté en faveur du renforcement de Frontex (l’agence européenne de garde-frontières et garde-côtes).


4e THÈME : CES NARCOTRAFICS QUI GANGRÈNENT L’EUROPE

Contre le fléau du trafic de drogue, la tête de liste PCF Léon Deffontaines souhaite plus de « fermeté » vis-à-vis des trafiquants, mais aussi la mise en place d’une « véritable politique de service public », notamment via le retour d’une police de proximité. Le candidat communiste prône également un renforcement des contrôles aux frontières, en recrutant davantage de douaniers.

Marion Maréchal, tête de liste Reconquête, évoque entre autres sur ce thème l’impact des flux migratoires illégaux : « L’immigration clandestine est un vivier de recrutement privilégié pour le narcotrafic », dénonce-t-elle.

De même, François-Xavier Bellamy (LR) alerte sur le « défi existentiel » que représente le narcotrafic mondial, qui « s’oriente massivement vers l’Europe » et « détruit des quartiers entiers » en France.

Tenant également un discours de fermeté, le président du RN Jordan Bardella appelle à « libérer les enclaves étrangères » dans « de nombreuses banlieues de France ». Le chef de parti souhaite expulser les délinquants étrangers et mettre fin au « laxisme » à l’œuvre, entre autres, dans les prisons françaises.


3e THÈME : L’EUROPE FACE À LA GUERRE – UKRAINE

Les Ukrainiens « se battent pour nos valeurs et pour notre sécurité », fait valoir Valérie Hayer (Renaissance), défendant une « accélération » de la livraison d’armes à Kiev et l’instauration d’une défense européenne.

Un discours bien peu convaincant pour Marion Maréchal (Reconquête), pointant les « élans bellicistes » du président de la République et relevant que l’exécutif n’est pas même capable « d’assurer la paix civile sur le territoire français », notamment en Nouvelle-Calédonie, en proie à de violentes insurrections.

« C’est à l’Ukraine de demander ce dont elle a besoin (…) pour faire reculer la Russie », estime la tête de liste du PCF, Léon Deffontaines. En même temps, le candidat communiste met en garde contre l’envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien et contre la livraison d’armes qui pourraient frapper le territoire russe.

Le candidat des Républicains, François-Xavier Bellamy, s’inquiète lui aussi de l’envoi à Kiev d’armes capables de viser des cibles en Russie.

La tête de liste du RN défend, au sujet de ce conflit, un « soutien à l’Ukraine en évitant le risque d’escalade avec la Russie ». Or, d’après Jordan Bardella, Emmanuel Macron bafoue la « tradition diplomatique d’équilibre de la France », notamment lorsque le président de la République évoque le possible envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien.

La tête de liste de LFI Manon Aubry rejoint Jordan Bardella sur ce dernier point, craignant qu’un tel déploiement de soldats pourrait provoquer un conflit entre deux puissances nucléaires.

Argument récurrent de la majorité présidentielle contre le RN, Valérie Hayer (Renaissance) accuse Jordan Bardella et son parti de proximité avec Moscou – ce à quoi Jordan Bardella réplique en soulignant, notamment, que « la France d’Emmanuel Macron est le premier importateur européen de gaz russe ».


3e THÈME : L’EUROPE FACE À LA GUERRE – GAZA

Sont désormais abordés les conflits en Ukraine et à Gaza – et leurs impacts sur la vie politique française.

Alors que Laurence Ferrari interroge Manon Aubry (LFI) sur le drapeau palestinien brandi par un député de son parti à l’Assemblée, la tête de liste insoumise déclare avoir pleuré les victimes israéliennes de l’attaque du Hamas du 7 octobre, tout comme elle pleure les victimes palestiniennes de l’opération militaire israélienne à Gaza – « en allant danser au canal saint-Martin ! », pointe Jordan Bardella.

Si Manon Aubry défend la reconnaissance d’un État palestinien par la France, Valérie Hayer (Renaissance) considère – à l’instar du président de la République – que le moment n’est pas opportun.

Marion Maréchal (Reconquête) interroge Manon Aubry sur des déclarations récentes de Rima Hassan (candidate sur la liste LFI), qui avait encouragé en termes ambiguës une intervention à l’Élysée si la France n’agissait pas contre le « massacre » commis par Israël à Gaza. Manon Aubry évite de répondre frontalement.

Favorable à une reconnaissance française d’un État palestinien, Léon Deffontaines (PCF) dénonce tout à la fois les attaques commis par le Hamas et les frappes israéliennes ayant fait des morts civiles.

« Vous faites peser un danger majeur sur la démocratie française », dénonce Jordan Bardella, à l’adresse de la France insoumise, accusant ce mouvement d’être trop conciliant envers le Hamas et de contribuer à la hausse de l’antisémitisme en France. 


2e THÈME : AGRICULTURE

Pour défendre les agriculteurs, Manon Aubry (LFI) prône notamment des prix minimums pour les produits agricoles.

Les Insoumis et la macronie sont similairement pris pour cible par le leader du RN Jordan Bardella, qui déplore la multiplication des normes rendant la vie plus difficile aux agriculteurs. Le président du parti à la flamme souhaite également accorder une priorité d’accès au marché français pour les agriculteurs français.

« Oui, les agriculteurs ont besoin d’Europe », souligne de son côté la tête de liste de la majorité présidentielle Valérie Hayer, fédéraliste, défendant les aides de la PAC (politique agricole commune).

Le champion des Républicains François-Xavier Bellamy estime que « tout ce que l’on fera contre les agriculteurs, on le fera contre l’environnement (…) et contre la souveraineté alimentaire (de la France) ».

Or, Jordan Bardella et Marion Maréchal (Reconquête) accusent Les Républicains de soutenir la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – ce à quoi François-Xavier Bellamy réplique en faisant valoir les divergences au sein même du Parti populaire européen, dont fait partie LR au Parlement européen.

Afin d’améliorer la condition des agriculteurs, le communiste Léon Deffontaines souhaite, notamment, remettre en cause les accords de libre-échange et renforcer l’« intervention de la force publique ». 


LA MAJORITÉ PRISE POUR CIBLE

Prenant de nouveau la parole, Jordan Bardella (RN) s’en prend au camp présidentiel, accusant ce dernier d’avoir pour projet, avec ses alliés européens, d’augmenter les prix du gaz et de casser l’assurance-chômage française. À ceux qui voteraient pour la liste Renaissance, le président du RN prévient qu’ils « vont se réveiller avec la gueule de bois » – soit voir leur niveau de vie décliner davantage. Partant, la tête de liste RN appelle à « faire barrage à Emmanuel Macron » ce 9 juin.

La tête de liste Renaissance Valérie Hayer renvoie Jordan Bardella à sa supposée inaction au Parlement européen. En réponse, l’intéressé fait valoir qu’il s’est « battu (à Strasbourg) contre la politique » de la majorité présidentielle.

Prenant elle aussi pour cible le camp présidentiel et ses alliés, Marion Maréchal (Reconquête) assure que ces derniers ont pour objectif la création d’un « super-État fédéral européen ».


1er THÈME : POUVOIR D’ACHAT

Le pouvoir d’achat, préoccupation principale des Français, est le premier thème du débat.

Interrogée sur ce sujet, Manon Aubry, tête de liste insoumise, dénonce l’austérité ainsi que l’explosion des prix de l’électricité et des denrées alimentaires. Elle prône notamment la sortie du marché européen de l’électricité ainsi que le blocage des prix des biens de première nécessité. 

La tête de liste du RN aux européennes Jordan Bardella accuse, sur le sujet de l’inflation, Emmanuel Macron et l’exécutif de mettre « les Français au pied du mur ».  Pour baisser le prix de l’électricité, le RN souhaite refaire de la France « un paradis énergétique » via notamment la filière nucléaire.

« Le drame en France est que le travail ne paie pas », déplore quant à lui François-Xavier Bellamy (LR), considérant que le problème n’est pas « l’austérité budgétaire » dénoncée par Manon Aubry, mais bien la trop grande imposition.

Or, Marion Maréchal (Reconquête) accuse François-Xavier Bellamy et Les Républicains de « tromper leurs électeurs » en se présentant comme des opposants à la majorité présidentielle au Parlement européen.

Le candidat communiste Léon Deffontaines déplore les difficultés économiques que rencontrent de nombreux Français, dont les ouvriers, et défend l’augmentation des salaires, l’indexation des salaires sur l’inflation et la sortie de la France du marché européen de l’électricité – « ce n’est pas aux Français de payer pour les choix stratégiques des Allemands (qui ont fait le choix de sortir du nucléaire, NDLR)», considère-t-il.

Tête de la liste Renaissance, Valérie Hayer défend l’action protectrice dans le domaine du pouvoir d’achat de l’UE et de la majorité présidentielle, notamment durant le Covid. Sur le coût des énergies en particulier, la candidate de la macronie soutient la production en France de voitures électriques bon marché.

Côté Reconquête, Marion Maréchal rend « l’enfer fiscal français » responsable d’une grande part des difficultés économiques de ses concitoyens, appelant à baisser les charges sur les salaires. « Évidemment que l’UE aggrave la situation », ajoute-t-elle, dénonçant notamment l’idée d’« impôt européen ».


 

Les têtes de liste aux européennes arrivent dans les studios pour le grand débat organisé par CNews et Europe 1, en partenariat avec le JDD.

 



À dix jours du scrutin des élections européennes du juin, six têtes de liste aux européennes exposent leurs idées et programmes, lors d’un débat organisé ce jeudi  30 mai à partir de 21h par CNews et Europe 1, en partenariat avec le JDD.

La soirée est animée par les journalistes Laurence Ferrari et Pierre de Vilno.

Sont présents François-Xavier Bellamy des Républicains (LR), Marion Maréchal de Reconquête, Léon Deffontaines du Parti communiste français (PCF), Manon Aubry de La France insoumise (LFI), Jordan Bardella du Rassemblement national (RN), et Valérie Hayer de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons, UDI et Parti Radical). Les candidats sont invités à donner leur point de vue sur les principales préoccupations des Français, parmi lesquelles le pouvoir d’achat, l’agriculture, les défis climatiques et l’immigration.

À noter que Raphaël Glucksmann du Parti socialiste (PS) et l’écologiste Marie Toussaint (Les Écologistes) ont décidé de boycotter l’événement.

Selon le dernier sondage OpinionWay pour CNews, Europe 1 et le JDD, la liste menée par Jordan Bardella recueillerait 32 % des voix si le scrutin avait lieu ce dimanche. En parallèle, la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, se situerait à 15 %, tandis que Raphaël Glucksmann, soutenu par Place publique et le PS, atteindrait 14 %. Viendraient ensuite Les Républicains (LR) menés par François-Xavier Bellamy (7 %), Reconquête (7 %), La France insoumise (6 %), Europe Écologie Les Verts (5 %) et le PCF (3 %). Pour rappel, il faut atteindre le seuil des 5 % pour obtenir des élus.


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