DIRECT. Grève contre la réforme des retraites : 500 000 manifestants à Paris selon la CGT, 87 000 selon la préfecture

La SNCF a supprimé 7 199 trains sur 9 633 prévus hors d’Ile-de-France lors cette nouvelle journée de grève contre la réforme des retraites, selon des données ouvertes du groupe public analysées par l’AFP.

Dans le détail, la compagnie a supprimé 423 TGV sur 650 (65%), 6 706 TER sur 8 901 (75%) et 68 Intercités sur 74 (92%), ainsi que 2 Ouigo Train Classique sur 8 (25%), soit un taux d’annulation global de presque 75%.

« Merci aux policiers et gendarmes qui une fois encore, partout en France, ont permis aux manifestations de se dérouler globalement dans de bonnes conditions », a tweeté Gérald Darmanin.

Des assemblées générales se sont bien déroulées dans les universités ces derniers jours, et une intersyndicale regroupant des organisations étudiantes telles que l’Unef, la Fage, l’Alternative ou les jeunes écologistes, a appelé « les jeunes à se mobiliser massivement ».

Mais « le sujet des retraites ne mobilise que très rarement les jeunes car il s’agit d’un horizon beaucoup trop lointain, c’est très éloigné d’eux », affirme le sociologue Paolo Stuppia de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Pour son confrère Olivier Galland, directeur de recherche au CNRS, « il ne semble pas que la mobilisation des jeunes soit massive contre cette réforme ». « Une partie des jeunes pensent même qu’ils n’auront pas de retraite », dit-il, ajoutant qu’en France, il y a « un pessimisme social extrêmement fort ». Pour lui, « il ne faut pas confondre les organisations de jeunesse et les jeunes », car les premières « sont très peu représentatives ».

A 19 heures, les forces de l’ordre avaient procédé à 30 interpellations à Paris, indique la préfecture de police.

Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé à Paris ce mardi. Ils étaient 500 000 selon la CGT, soit 100 000 de plus que le 19 janvier. La préfecture de police de Paris, elle, dénombrait 87 000 manifestants, contre 80 000 lors de la première manifestation. Résumé en images.

En pleine journée de manifestations et de grèves, Emmanuel Macron reçoit deux hauts dirigeants ukrainiens. L’objectif ? Mettre en scène un président occupé par l’Ukraine ou les défis climatiques, économiques et migratoires, aussi loin que possible du tumulte de la rue et de l’Assemblée.« C’est bien de montrer qu’il n’y a pas que les retraites, les Français vont se lasser », assure une figure du camp présidentiel. A ses yeux, la « réforme emblématique » des retraites ne serait pas un moment-clé du second quinquennat du chef de l’Etat, mais viendrait « parachever » le premier, au cours duquel il n’avait pu clôturer ce chantier. L’Elysée prépare donc déjà le « nouvel élan » post-retraites, estime cette même source.

En régions, à la mi-journée, la mobilisation était en hausse de 20% par rapport au 19 janvier, avec 166 rassemblements et 735 000 participants, contre 160 rassemblements et 650 000 participants il y a douze jours, selon une source policière.

La même source note « quelques incidents à Rennes », où 14 interpellations ont eu lieu. 

Des incidents ont aussi éclaté à Lyon, « où une dizaine de manifestants est montée sur le toit de l‘office du tourisme et a brûlé le drapeau européen ». Un manifestant a par ailleurs été blessé et a perdu deux doigts à cause d’un pétard.

La nuit tombe à Paris, où le cortège se masse puis se disperse, progressivement, sur la place Vauban, près de l’hôtel des Invalidees. Quelques incidents ont éclaté entre des groupes d’ultras et la police, qui a déclenché du gaz lacrymogène. Le reste du cortège parti de la place d’Italie est encore en route vers la place. A 18h15, les forces de l’ordre dénombraient 23 interpellations à Paris.

Les syndicats enseignants ont comptabilisé au moins 50% de grévistes parmi les professeurs, de la maternelle au lycée. Le ministère a pour sa part annoncé un taux d’enseignants grévistes de 25,92%, des chiffres bien en-deçà de la mobilisation du 19 janvier (38,5%).

Dans le rail, plus d’un tiers des cheminots (36,5%) ont fait grève selon une source syndicale, moins que le 19 janvier (46,3%).

Il y avait 19,4% de grévistes chez les fonctionnaires d’Etat, selon le ministère de la Fonction publique, contre 28% il y a douze jours.

A La Poste, 8,79% des salariés étaient en grève, selon la direction, contre 14,64% la dernière fois.

La mobilisation reste forte dans les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies qui comptent 75 à 100% de grévistes, selon la CGT. La direction du groupe estime pour sa part que le taux de grévistes s’élève à 55%, contre 65% le 19 janvier.

Les autorités appellent à la dispersion des manifestants place Vauban via la ligne 10 du métro, alors que le cortège n’a pas fini d’arriver dans le VIIe arrondissement.

Comme les milliers de manifestants parisiens, Corinne, éducatrice spécialisée en Seine-Saint-Denis a « tenu » à battre le pavé une seconde fois pour cette mobilisation contre les retraites. Une initiative nécessaire, selon elle. « Cette réforme, c’est la goutte d’eau, on ne peut pas la laisser passer ! Tous les Français doivent descendre dans la rue ! » Notre reportage au coeur du cortège de la capitale.

La CGT a réitéré sa volonté de poursuivre sa mobilisation dans les raffineries les 6, 7 et 8 février, ce qui pourrait passer par « un arrêt » de certains sites, alors que les vacances scolaires auront juste commencé, a indiqué Eric Sellini, coordinateur pour TotalEnergies. « On est quasiment persuadé que s’il n’y a pas d’impact sur l’économie de façon significative, il n’y aura pas de changement de ligne de conduite du gouvernement », a-t-il justifié.

A 17h30, les forces de l’ordre avaient procédé à 18 interpellations, indique la préfecture de police.

Parmi les dizaines de milliers de manifestants dans toute la France, des femmes ont dénoncé une réforme des retraites qui tombe comme « un coup de marteau ».

« Les femmes vont travailler encore plus alors qu’il faudrait qu’elles arrêtent avant, parce que partout il est reconnu qu’elles travaillent plus ! », a fustigé, à Marseille, Brigitte Cateddu, 63 ans, infirmière à la retraite.

« Les femmes seront les grandes perdantes de cette réforme. Ce sont elles qui exercent le plus des métiers précaires avec plus de coupures liées aux enfants. Elles mettront plus de temps pour obtenir tous leurs trimestres », juge Juliette, 47 ans, cadre, membre du groupe d’action féministe de Rouen.

A Paris, Nadège Filliatre, 60 ans, manipulatrice en radiologie, n’était pas venue manifester depuis « très, très longtemps ». « Je vais devoir travailler 6 mois de plus », dit-elle. « J’ai travaillé toute ma vie, sans jours maladie, sans chômage, sans garde de mes enfants, j’ai fait des gardes, des heures supp’, je n’ai pas envie de travailler plus! Ce repos, je l’ai mérité ! »

La Fage, l’Unef, le Mouvement national lycéen et d’autres syndicats de jeunes ont eux aussi appelé à manifester contre la réforme des retraites par différents modes d’actions. Certains ont notamment bloqué le lycée Turgot, dans le IIIe arrondissement de Paris.

Dans d’autres villes, en revanche, les chiffres des autorités sont en recul, comme à Orléans (8 500 contre 12 000 le 19 janvier).

Décrue également constatée, quoique plus légère, à Clermont-Ferrand (17 000), Valenciennes (4 500), Tulle (3 600) ou Belfort (3 400).

La hausse est particulièrement frappante à Marseille, où la préfecture a compté 40 000 manifestants, contre 26 000 le 19 janvier. Un tel niveau de mobilisation n’avait pas été observé dans la cité phocéenne depuis près de vingt ans.

La participation a aussi progressé à Nantes, où la police a dénombré 28 000 personnes dans le cortège, contre 25 000 la fois précédente. 25 000 personnes ont défilé à Rennes, 10 000 à Châteauroux, 7 500 à Béziers. Les manifestants étaient aussi près de 25 000 à Montpellier, soit 10 000 de plus que lors de la première manifestation.

Un regain était perceptible aussi dans de plus petites villes, comme à Sète (4 500), Calais (5 000) ou Guéret (4 300).

L’affluence était ailleurs stable par rapport au 19 janvier, à l’instar de Toulouse où la préfecture a annoncé 34 000 manifestants, contre 36 000 le 19 janvier. Tout comme à Bordeaux (16 500), Rouen (14 000), Strasbourg (10 500) ou Nice (7 000), à quelques centaines près à chaque fois. Plus de détails dans notre article.

Les forces de l’ordre ont été « prises à partie » alors qu’elles travaillaient près de l’hôpital Necker, rapporte la préfecture de police. Ces dernières sont en train de « manoeuvrer » pour disperser les éléments perturbateurs. 

Certains manifestants ont tenté d’ériger des barricades sur le boulevard de Invalides, tentative « déjouée par les forces de l’ordre » poursuit la préfecture. 

« Je conteste qu’on ait contourné les règles de l’AN avec un tirage au sort et les règles même de ce tirage au sort. Nous demandons l’annulation de cette décision », indique Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, au sein du cortège parisien, au sujet du tirage au sort ayant favorisé la motion référendaire du groupe RN sur les retraites, au détriment de celle de la Nupes.

« Est-ce que c’est un effort ? Oui. C’est un effort demandé pour assurer la pérennité du système de retraites par répartition. La volonté du gouvernement est de faire en sorte que cet effort soit le plus juste possible », insiste le ministre du Travail à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement.

« Aujourd’hui dans le système actuel, nous avons chaque année 800 000 départs à la retraite. Sur ce total, 180 000 présentent un nombre de trimestres supérieur à ce qui est requis. Il y a parfois dans le débat une tentation qui voudrait que la durée de cotisation requise pour partir à la retraite est un plafond. En réalité, il s’agit d’un plancher. Ce que nous avons fait au fil des années, c’est de réduire au maximum l’écart entre la durée de cotisation requise et l’âge de départ pour assurer un maximum d’égalité. »

Un groupe « composé d’éléments radicaux » cherchant à dégrader des commerces sur le parcours de la manifestation a été dispersé par le forces de l’ordre dans le pré-cortège, indique la préfecture de police.

Au carrefour du boulevard Montparnasse et du boulevard Raspail, quelques dizaines de personnes cagoulées et vêtues de noir ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène.

Pour faciliter la progression du cortège, un itinéraire supplémentaire a été ouvert entre la place d’Italie et le boulevard Auguste Blanqui, confirme la préfecture de police.

Rarement la gare du Nord n’aura été si calme. En cette matinée de grève nationale et de manifestations contre le projet de réforme des retraites, les transports franciliens ont été désertés par les usagers. Exemple en vidéo. 

La compagnie aérienne irlandaise a demandé à la Commission européenne de « protéger les survols » du territoire français, perturbés par une grève de contrôleurs aériens dans le cadre d’un mouvement contre la réforme des retraites.

Dans un communiqué, elle a regretté que « la Commission européenne, sous la direction d’Ursula von der Leyen, (ne soit) pas parvenue, à plusieurs reprises, à protéger le marché unique européen du transport aérien, en permettant aux vols survolant la France d’être détournés à plusieurs reprises par des syndicats minoritaires français de contrôleurs aériens qui ferment l’espace aérien français aux passagers de l’UE voyageant vers/depuis des pays hors de France, tout en protégeant les vols des citoyens français et les vols intérieurs français ».

Les forces de l’ordre ont procédé à une intervention immédiate à l’angle des boulevards Montparnasse et Port-Royal afin de « mettre un terme à une tentative de dégradations d’une agence bancaire ». 

A Mende, cité de 12 000 habitants, comme dans d’autres petites villes de France, la population a défilé dans un cortège nourri contre une réforme des retraites vécue comme un nouvel abandon de l’État dans les zones rurales.

Les manifestants étaient 2 200 selon la préfecture de Lozère , et « plus de 3 000 » selon les organisateurs, sur la place du Foirail, dans le centre de la préfecture du département le moins peuplé de France métropolitaine. Syndicats et forces de l’ordre s’accordent à dire qu’il s’agit de 500 manifestants de plus que lors de la première mobilisation du 19 janvier.

Les forces de l’ordre ont déjà procédé à six interpellations en marge du cortège à 15h30, selon nos informations.

La manifestation contre la réforme des retraites a rassemblé mardi entre 28 000 personnes, selon la police, et 65 000, selon les syndicats, davantage que la dernière mobilisation du 19 janvier dans la cité des Ducs de Bretagne.

La manifestation, encadrée par un important dispositif policier, s’est déroulée calmement, à l’exception de heurts entre policiers et manifestants lorsque le cortège est arrivé aux abords de la préfecture de Loire-Atlantique, comme le montrent ces images.

Les syndicats assurent que la mobilisation a été plus forte ce mardi, avec au moins 75 000 manifestants, contre 60 000 le 19 janvier dans le chef-lieu de la Gironde, selon Sud-Ouest. La préfecture de police, elle, compte 16 500 personnes.

19,4% de grévistes sont dénombrés dans la fonction publique d’Etat, contre 28% le 19 janvier. Dans la fonction publique territoriale, le taux de grévistes était en baisse également, à 7,9% contre 11,3% le 19 janvier, de même que dans la fonction publique hospitalière (8,5% contre 9,9%), précise le ministère de la Fonction publique.

Quelque 40 000 personnes ont défilé à Marseille contre le projet de réforme des retraites, contre 26 000 le 19 janvier, a annoncé la police. La CGT revendiquant de son côté 205 000 manifestants contre 140 000 il y a 12 jours.

A 14h45, 7 000 contrôles ont été opérés autour de la manifestation à Paris, selon nos informations.

Point de départ du cortège ce 31 janvier, la place d’Italie, dans le sud de Paris, est très remplie, comme le montrent ces images.

Les premiers chiffres, selon la police, sont en légère hausse par rapport à ceux du 19 avec, par exemple, 14 000 personnes à Rouen (contre 13 000 le 19), 12 000 au Havre (contre 11 000) ou 28 000 à Nantes (contre 25 000). Une nouvelle fois, les villes moyennes semblaient en pointe avec 7 000 manifestants à Alès (Gard, 35 000 habitants) ou 8 500 à Angoulême (9 000 le 19). A la Réunion, plus de 10 000 personnes selon les organisateurs, 7 300 selon la préfecture, ont manifesté dans les deux principales villes de l’île.

« C’est un mouvement populaire très profondément ancré », vante le député LFI/Nupes François Ruffin. « Ce qu’attendent les gens derrière moi, c’est de pouvoir vivre de leur travail au présent, c’est un salaire, et au passé, c’est la retraite », indique-t-il à BFM TV, accusant le gouvernement de « bordéliser » le pays (et reprenant, au passage, le tacle envoyé par Gérald Darmanin à l’encontre de la Nupes).

« C’est encourageant, ça veut dire que le mouvement s’enracine », a estimé François Hommeril (CFE-CGC) depuis le cortège, tandis que Pascale Coton (CFTC) y a vu la preuve « que les explications que nous avons données sur cette réforme injuste ont été entendues ».

Cette nouvelle mobilisation, « c’est un tir de barrage » contre le report de l’âge légal à 64 ans, a expliqué Frédéric Souillot (FO), prédisant « que le rythme des mobilisations va s’accélérer ».

« Retirez ce texte : la situation est déjà dure, il y a l’inflation, des gens déjà en situation de précarité, pourquoi faire passer cette loi ? », tonne le député LFI/Nupes Alexis Corbière au micro de BFM TV, au milieu du cortège.

L’entreprise compte 40,3% de grévistes, contre 44,5% lors du mouvement du 19 janvier, selon la direction.

Les manifestants, rassemblés sur la place d’Italie dans le sud de la capitale, se mettent en route. Le parcours passera par les boulaevards du Port Royal et des Invalides avant de rejoindre la place Vauban ((VIIe arrondissement), vers 19 heures.

La demande d’un référendum sur les retraites a peu de chances d’être adoptée, seule la motion du RN allant être soumise au vote de l’Assemblée. Elle a été déposée le 24 janvier, au lendemain du dépôt de la motion de 98 députés de gauche.

La conférence des présidents de l’Assemblée a décidé d’un tirage au sort, d’où le groupe RN emmené par Marine Le Pen est sorti gagnant. « Scandaleux! (La présidente de l’Assemblée) Yaël Braun-Pivet et la Macronie changent les règles de l’Assemblée pour offrir sur un plateau la motion référendaire au RN », s’est offusquée sur Twitter la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.

Le journal régional estime à près de 40 000 le nombre de manifestants qui se sont mobilisés ce matin dans le Nord et le Pas-de-Calais. Le 19 janvier, la VDN avait recensé près de 30 000 personnes.

La CGT affirme que 205 000 personnes ont manifesté ce matin à Marseille (Bouches-du-Rhône), contre 145 000 le 19 janvier.

Interrogé au départ de la manifestation parisienne, le député Fabien Roussel, patron du parti communiste, cite le nom, pour parler d’Elisabeth Borne, de Margaret Thatcher. La Première ministre britannique, au pouvoir de 1979 à 1990 outre-Manche, incarne, pour la gauche, l’ultralibéralisme qui a mené la Grande-Bretagne dans la situation dans laquelle elle se trouve.